Commission européenne : Ursula von der Leyen dévoile sa nouvelle équipe

Après des semaines de bataille politique, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté ce mardi sa nouvelle équipe : 27 membres, dont 6 vice-présidents. Un nouveau staff comprenant onze femmes, soit une proportion de 40% en deçà de la parité promise. Tour d’horizon du nouvel exécutif européen.

Après des tractations qui se sont poursuivies jusqu’au dernier moment, Ursula von der Leyen a dévoilé ce mardi 17 septembre à Strasbourg, son casting de commissaires, un par Etat membre, et leurs portefeuilles. Ces personnalités doivent encore être auditionnées par le Parlement européen, qui devra ensuite approuver chaque nomination. Ce qui laisse penser à une entrée en fonction en décembre. Sans vouloir s’engager sur le calendrier de la nouvelle Commission, Mme von der Leyen a déclaré ce matin : “Nous travaillons tous très dur pour que la nouvelle Commission soit mise en place le plus rapidement possible.

Seulement 40% de femmes

Le futur exécutif européen compte à ce stade 11 femmes pour 16 hommes, soit 40%, un chiffre en deçà de la parité promise. Mme Von der Leyen, qui souhaitait la parité dans cette équipe de 27 commissaires, a expliqué que les propositions initiales des Etats membres donnaient une part de 22 % de femmes. “C’était complètement inacceptable“, a-t-elle indiqué, tout en soulignant un rééquilibrage dans la dernière ligne droite. Mais il “reste encore du travail à accomplir“, a t-elle convenu, après plusieurs semaines de polémiques sur le sujet. Pour tenter de répondre aux critiques, quatre des six vice-présidences de la Commission sont attribuées à des femmes : l’Espagnole Teresa Ribera, la Finlandaise Henna Virkkunen, l’Estonienne Kaja Kallas et la Roumaine Roxana Mînzatu.

L’attribution des six vice-présidences exécutives

Souveraineté technologique, sécurité et démocratie : Henna Virkunnen (Finlande)

Comme prévu, la candidate finlandaise au poste de commissaire Henna Virkkunen a décroché un poste numérique de premier plan. Elle devient vice-présidente exécutive, chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie. Un champ d’action mentionné par Me von der Leyen comme un domaine politique clé. Henna Virkkunen devra également promouvoir “les technologies numériques et de pointe“, a indiqué la présidente de la commission.

Prospérité et à stratégie industrielle : Stéphane Séjourné (France)

Proche d’Emmanuel Macron, le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné obtient une vice-présidence exécutive et un portefeuille clé dédié à la prospérité et la stratégie industrielle, au sein de la nouvelle Commission européenne. Il supervisera un groupe de commissaires, sous sa responsabilité. Ce qui donnera à la France un rôle de premier plan sur certains aspects de la politique de l’Union Européenne concernant le commerce, la recherche et l’innovation, l’économie et les services financiers et l’union des marchés de capitaux.

Choisi à la dernière minute au détriment du sortant Thierry Breton, M. Séjourné sera chargé du redressement de l’industrie européenne, grande priorité des prochaines années. A noter que la présidente de la Commission européenne a éludé les questions sur l’éviction de M. Breton, renvoyant la décision aux Français, et affirmant qu’Emmanuel Macron avait pris cette décision “en consultation avec le nouveau Premier ministre Michel Barnier“.

En tant que commissaire à la concurrence, Teresa Ribera, l’Espagnole, devrait être chargée du contrôle des aides d’État puisqu’elle supervise la politique de concurrence. Mais la France a réussi à obtenir que Séjourné ait un rôle à jouer dans l’attribution de subventions dans des secteurs stratégiques connus dans le jargon bruxellois sous le nom de Projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC).

Populations et compétences : Roxana Minzatu (Roumanie)

La Roumanie qui avait désigné dans un premier temps la candidature masculine de Victor Negrescu, élu vice-président du Parlement européen, a propose, à la place, Roxana Minzatu, 44 ans,  ancienne ministre des Fonds européens, vient elle aussi, d’être élue au Parlement européen.

“Transition propre, juste et compétitive » : Teresa Ribera (Espagne) 

L’Espagnole Teresa Ribera se voit confier ce poste important en matière de concurrence dans le cadre d’un rôle de vice-présidente exécutive en charge de la “transition propre, juste et compétitive.“ Cette spécialiste du climat, ministre de Pedro Sanchez, hérite d’un large portefeuille dédié à la Transition écologique et pourrait jouer un des premiers rôles dans la nouvelle équipe bruxelloise. Cela donne un rôle de premier plan à la socialiste espagnole qui avait convoité un portefeuille du Green Deal.

Cohésion et réformes : Raphaël Fitto (Italie)

En dépit des critiques à gauche et au centre de l’échiquier politique européen, l’Italien Raffaele Fitto, ministre des affaires européennes du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, a été nommé vice-président de la Commission européenne. La nomination attendue à ce poste de ce membre du parti postfasciste Fratelli d’Italia (FDI) de Mme Meloni a provoqué ces dernières semaines une levée de boucliers au sein des forces de gauche et du centre au Parlement européen (Socialistes et Démocrates (S&D), Renew Europe, Verts et La Gauche), où son audition s’annonce houleuse.

Haut représentante pour la politique étrangère et de sécurité : Kaja Kallas ((Estonie)

Kaja Kallas (Parti de la réforme d’Estonie, Renew) succède au Socialiste Josep Borrell au poste de Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité. L’Estonienne, remplit le double critère d’être libérale et d’Europe de l’Est. Fille et petite-fille de déportés en Sibérie, Kaja Kallas est devenue une féroce détractrice du Kremlin depuis qu’elle a accédé au poste de Première ministre estonienne au début de 2021, ce qui lui a valu le surnom de“ nouvelle Dame de fer de l’Europe“.

La liste complète

Présidence et vice-présidences

  • Ursula von der Leyen (Allemagne) : présidente de la Commission européenne ;
  • Teresa Ribera (Espagne) : vice-présidente exécutive pour la transition propre, juste et compétitive ;
  • Henna Virkkunen (Finlande) : vice-présidente exécutive pour la souveraineté technologique, la sécurité et la démocratie ;
  • Stéphane Séjourné (France) : vice-Président Exécutif en charge de la Prospérité et de la Stratégie Industrielle ;
  • Roxana Mînzatu (Roumanie) : vice-présidente exécutive en charge des personnes, des compétences et de la préparation ;
  • Raffaele Fitto (Italie) : vice-président exécutif chargé de la cohésion et des réformes ;
  • Kaja Kallas (Estonie) : Haute représentante pour la politique étrangère et de sécurité.

C ommissaires

  • Magnus Brunner (Autriche) : Affaires intérieures et migrations ;
  • Hadja Lahbib (Belgique) : Préparation, gestion de crise, égalité .
  • Ekaterina Zaharieva (Bulgarie) : Startups, recherche et innovation ;
  • Dubravka Šuica (Croatie) : Méditerranéenne ;
  • Costas Kadis (Chypre) : Pêche et océans ;
  • Jozef Síkela (République tchèque) : Partenariats internationaux ;
  • Dan Jørgensen (Danemark) : Énergie et logement ;
  • Apostolos Tzitzikostas (Grèce) : Transport et tourisme durables ;
  • Olivér Várhelyi (Hongrie) : Santé et bien-être animal ;
  • Michael McGrath (Irlande) : Démocratie, justice et État de droit ;
  • Valdis Dombrovskis (Lettonie) : Économie et productivité, mise en œuvre et simplification ;
  • Andrius Kubilius (Lituanie) : Défense et Espace ;
  • Christophe Hansen (Luxembourg) : Agriculture et alimentation ;
  • Glenn Micallef (Malte) : Équité intergénérationnelle, jeunesse, culture et sport ;
  • Wopke Hoekstra (Pays-Bas) : Climat, zéro émission nette et croissance propre ;
  • Piotr Serafin (Pologne) : Budget, Lutte contre la fraude, Administrations publiques, ;
  • Maria Luís Albuquerque (Portugal) : Services financiers ;
  • Maroš Šefčovič (Slovaquie) : Commerce et sécurité économique, relations interinstitutionnelles et transparence ;
  • Marta Kos (Slovénie) : Élargissement ;
  • Jessika Roswall (Suède) : Environnement, résilience de l’eau et économie circulaire compétitive.

La conférence de presse de la présidente de la commission européenne

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