Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne vont se retrouver vendredi à Bruxelles pour discuter de la crise iranienne, a appris l’AFP lundi de sources diplomatiques. Cette réunion extraordinaire se tiendra à partir de 14h00 alors que l’UE cherche à apaiser l’escalade des tensions entre l’Iran et les États-Unis. La crise qui oppose l’Iran et les Etats-Unis depuis plusieurs mois a atteint son paroxysme, vendredi 3 janvier, avec l’assassinat du général Ghassem Soleimani, numéro 2 iranien tué dans un raid américain à Bagdad (Irak).
Dans la foulée, l’Iran a annoncé dimanche 5 janvier, qu’il s’affranchissait davantage de l’accord de Vienne sur le nucléaire en ne s’imposant plus de limites quant à ses activités d’enrichissement d’uranium. Une mesure sur laquelle le pays pourrait revenir, à condition que les États-Unis lèvent leurs sanctions. L’union Européenne à travers la voix de son chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a indiqué regretter profondément » la dernière annonce de l’Iran sur le nucléaire, la République islamique promettant de se retirer intégralement de l’accord de 2015. » « La mise en œuvre complète de l’accord sur le nucléaire par tous est maintenant plus importante que jamais, pour la stabilité régionale et la sécurité mondiale« , a en outre déclaré ce dernier.
L’accord de Vienne, signé en 2015 avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies – Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni – et l’Allemagne, prévoit une limitation des capacités nucléaires du pays en échange de la levée des sanctions internationales qui le visaient.
De son côté, le président américain, Donald Trump, a menacé dimanche l’Irak de « très fortes » sanctions si les troupes américaines étaient contraintes de quitter le pays, après un vote du Parlement irakien.
Donald Trump a menacé hier l'Irak de "très fortes" sanctions si les troupes américaines devaient quitter le pays. Dans un vote, le Parlement irakien a réclamé le départ d'Irak des troupes américaines, après l'élimination par les Etats-Unis d'un général iranien à Bagdad #AFP pic.twitter.com/xH5yff4FCO
— Agence France-Presse (@afpfr) January 6, 2020
Donald Trump a menacé hier Téhéran de frapper fort en cas d'attaque iranienne contre des installations américaines au Moyen-Orient. "S'ils font quoi que ce soit, il y aura des représailles majeures", a averti le président américain à son retour de vacances en Floride #AFP pic.twitter.com/7kyNShxaAt
— Agence France-Presse (@afpfr) January 6, 2020
Les responsables allemand, français et britannique ont convenu d’œuvrer ensemble pour un apaisement de la situation au Moyen-Orient. La chancelière Merkel, le président Macron et le premier ministre britannique, Boris Johnson, se sont entretenus dans la journée de dimanche par téléphone. « Nous appelons l’Iran à retirer toutes les mesures qui ne sont pas conformes à l’accord nucléaire », ont-ils déclaré dans un communiqué commun. Les trois dirigeants « sont d’accord pour estimer qu’une désescalade est désormais urgente », a précisé le porte-parole de Mme Merkel. « L’Iran en particulier est instamment invité à faire preuve de retenue dans les circonstances actuelles. » De son côté, Emmanuel Macron a appelé Téhéran à s’abstenir « de toute mesure d’escalade militaire susceptible d’aggraver encore l’instabilité régionale. »
Au cours d'un entretien téléphonique avec le Président Donald Trump, le Président @EmmanuelMacron a marqué la détermination de la France à travailler aux côtés de ses partenaires régionaux et internationaux à l’apaisement des tensions.https://t.co/Qp3D0ujB0h
— Élysée (@Elysee) January 5, 2020
Dans un communiqué, le service de presse de l’Elysée a condamné les récentes attaques et « le rôle négatif joué pour l’Iran« . »La désescalade est maintenant nécessaire. Nous appelons toutes les parties à agir avec retenue et responsabilité. Le cycle actuel de violences en Irak doit s’arrêter », peut-on lire dans un communiqué paru ce dimanche soir. « Nous appelons en particulier l’Iran à s’abstenir de toute action violente ou de prolifération et lui demandons instamment de revenir en pleine conformité avec ses engagements dans le cadre du Plan d’action global commun (JCPoA).«
« La désescalade est maintenant nécessaire. Nous appelons toutes les parties à agir avec retenue et responsabilité. Le cycle actuel de violences en Irak doit s’arrêter. »
Déclaration conjointe de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni :https://t.co/gA8D2IWmjB
— Élysée (@Elysee) January 6, 2020