Après le traditionnel débat de l’entre-deux tours mercredi, au cours duquel selon Le Monde, la candidate d’extrême droite n’est pas parvenue à reprendre la main, durant près de trois heures d’échanges, les deux candidats reprennent ce jeudi leur bâton de pèlerin. Deux petits jours pour tenter de convaincre les derniers indécis, avant la clôture de la campagne officielle, qui prendra fin le 22 avril à minuit, à l’avant-veille du scrutin présidentiel.
Pour @LeMondeFR, le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle est un « nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensif ».
https://t.co/qKVOKPcaXf— Élections 2022 🗳 (@2022Elections) April 21, 2022
Vendredi 22 avril
Figeac en Occitanie pour Emmanuel Macron
Emmanuel Macron effectuera son dernier déplacement de campagne à Figeac, dans le Lot, dans une région, l’Occitanie, où il n’a pas encore mis les pieds. Le choix de cette commune de 9000 habitants, qui a placé le locataire de l’Elysée en première place pour renouveler le bail, lui permettra de parler de ruralité et d’économie. Au programme : une prise de parole sous la grande halle qui accueille d’ordinaire le marché, aux alentours de 15h15, dans un format entre “Spezet et Strasbourg“, expliquait-on hier soir au QG, en référence à deux de ses récentes prises de parole en plein air . Dans les faits, le président-candidat s’exprimera au milieu de la foule, avec un message “à la fois empreint de gravité et d’enthousiasme“ doublé d’un “appel à la mobilisation”, selon un conseiller de la campagne.
Présidentielle : pourquoi Emmanuel Macron a choisi Figeac comme dernier meeting de campagne #Lot https://t.co/UMtqk02BSU via @ladepechedumidi
— Olivier Bras (@olivbras) April 22, 2022
Les Hauts-de-France pour MLP
Après la Somme et le Pas-de-Calais hier, Marine Le Pen a choisi de rester bien au chaud à la maison, dans les Hauts-de-France, où elle a fait un carton le 10 avril. Un terrain loin d’être choisi au hasard, a priori sans chausse-trappes ni escarmouches, pour son dernier déplacement de campagne. Après sa virée en camion hier avec des routiers inquiets pour leur pouvoir d’achat, la “France qui travaille“ selon Me Pen, la candidate du RN s’affichera aujourd’hui au côté de soignants du Pas-de-Calais, à la rencontre de la “France des oubliés“, selon l’élément de langage consacré. Elle en profitera pour cocher tous les ingrédients du petit manuel du déplacement réussi : un marché dans la matinée, une visite et une rencontre dans le secteur d’Abbeville.
Jeudi 21 avril
La Seine-saint Denis, pour Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a rendez-vous ce jeudi à 13h15 à la mairie de Saint-Denis, où il sera accueilli par le maire socialiste de la ville Mathieu Hanotin. Ce dernier fait partie des quatorze maires de gauche à avoir appelé dans une tribune, à ne pas s’abstenir et à voter Emmanuel Macron au second tour. “Nous élus, maires de gauche de la Seine-Saint-Denis, alertons sur les risques d’abstention au second tour de la présidentielle. Nous appelons les électeurs et électrices de nos villes à se déplacer aux urnes pour éviter le pire“, écrivent les 14 maires de tous les bords de la gauche (PS, PCF, EELV, divers gauche) dans cette tribune co-écrite avec le président du département (PS) Stéphane Troussel. Le candidat à sa réélection y échangera avec des acteurs associatifs et assistera à la présentation d’un projet de rénovation urbaine, a indiqué son équipe de campagne.
📣 « Ce dimanche, s’abstenir, c’est s’abstenir de battre l’extrême-droite. »
Nous, élus de gauche de #SeineSaintDenis, appelons à faire battre M. Le Pen, dans un territoire où nous mesurons pleinement la violence raciste et antisociale de son projet ⬇️https://t.co/abBx5qw8TO
— Stéphane Troussel (@StephanTroussel) April 20, 2022
Le choix de la destination n’est bien évidemment pas anodin, comme le soulignait un proche du chef de l’Etat hier soir. “On a fait objectivement un mauvais score dans les banlieues“, indiquait-il, y voyant “un vote communautaire préoccupant“. La Seine-Saint-Denis affiche un taux d’abstention pour le premier tour de l’élection présidentielle de 30,22%, le plus haut de la France métropolitaine contre 26,31% au niveau national. Le neuf-trois, l’un des départements parmi les plus pauvres de France a en outre “réservé un triomphe“ à Jean-Luc Mélenchon au premier tour, comme le soulignait Le Monde cette semaine. Les électeurs y ont largement plébiscité l’Insoumis (49,09%) devant le président sortant Emmanuel Macron (20,27) et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen (11,88).
Ce déplacement dans un département où les Français de confession musulmane sont particulièrement nombreux est à mettre en lien avec le discours sensiblement adouci d’Emmanuel Macron sur le voile, hier soir et dans l’entre-deux-tours.
🔴 #Laïcité
🗣️ @EmmanuelMacron à Marine Le Pen
"Avec moi, il n'y aura pas d'interdiction ni du foulard, ni de la kippa, ni de quelque signe religieux dans l'espace public. Vous allez créer la guerre civile si vous faites ça"📺 #2022LeDébat sur @TF1 | @LCI #debatmacronlepen pic.twitter.com/bpnahgrE2z
— TF1Info (@TF1Info) April 20, 2022
Dans le reste de son programme de dernière ligne droite, le président-candidat prévoyait de se rendre vendredi en Occitanie, pour une “séquence ruralité“, qui devait se clore par une réunion publique en plein air à l’image de celle de Strasbourg, la semaine dernière. Il semble que ce projet soit contrarié par les éléments : Météo France prévoit des orages, vendredi soir, compromettant de ce fait les plans de l’équipe de campagne pour ce qui devait être la toute dernière image de la campagne.
Un meeting en terrain non conquis pour MLP
Au programme du jour, avant un dernier meeting dans la soirée, Marine Le Pen a prévu une halte dans la Somme ce jeudi après-midi. Le programme est, comme toujours au Rassemblement National (RN), nimbé de mystère jusqu’au dernier quart d’heure. Les 5 bureaux de vote de la petite cité des Hauts-de-France et ses 5709 habitants, on a voté à 42,2% pour la candidate du RN, dimanche 10 avril, reléguant Emmanuel Macron plus de 20 points derrière. Peu de risques donc pour la candidate d’aller se frotter aux habitants sur la place du marché de Roye, hormis celui d’une bousculade pour quémander un selfie. Et peut-être celui d’être à nouveau moquée par la Macronie pour sa propension à choisir des déplacements en terrain conquis : “une campagne en charentaises“, selon l’expression consacrée par Gabriel Attal, lundi dernier sur France 2.
Direction ensuite vers la banlieue d’Arras, où la candidate du RN doit tenir son ultime meeting à partir de 18h30. L’accueil risque d’y d’être mouvementé. Selon la Voix du Nord, plusieurs manifestations, dont un rassemblement citoyen et transpartisan contre les idées d’extrême droite“, sont prévues en ville.
La ville située non loin d’Hénin-Beaumont, un des fiefs historique du Rassemblement national, est en effet un terrain loin d’être acquis à la candidate du Rassemblement national. Au premier tour, le président sortant a ainsi raflé 29,48 % des suffrages contre 24,61 % des voix pour Marine Le Pen. L’enjeu est au moins d’éviter les rangées de chaises vides accompagnées de leur lot de commentaires désobligeants, à deux jours du premier tour. Afin de soigner les dernières images de campagne, onze bus devraient acheminer des militants tricolores des quatre coins du département : entre 3000 et 4000 partisans sont ainsi attendus au centre des expositions Artois expo, indique La Voix du Nord.