Touchés de plein fouet par la vague épidémique, Paris et la petite couronne ont basculé dimanche en zone d’alerte maximale. Dans une conférence de presse, le préfet de police Didier Lallement a détaillé les mesures qui vont s’appliquer pendant au moins 15 jours à la capitale et ses départements limitrophes. Rassemblements, bars, restaurants, salles de sport, Ehpad, facs… Le détail des mesures annoncées.
“Ce matin nous franchissons une nouvelle étape. Tout cela est normal, cela montre que nous nous adaptons sans cesse à la réalité de l’épidémie“, a déclaré en préambule de sa conférence de presse, le préfet de police de Paris, Didier Lallement. “Les mesures vont être prises pour les quinze jours qui viennent, avec une réévaluation à l’issue de ces quinze jours pour voir si nous reconduisons ou non un certain nombre de mesures, si nous les infléchissons, si nous les faisons évoluer.“
Une situation alarmante qui a été confirmée peu après par le directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS). “Nous avons en moyenne 3500 cas confirmés chaque jour en Ile-de-France“ a annoncé le directeur de l’ARS Ile de France. “La pression est forte. Nous savons ce qui va se passer dans les 15 prochains jours, nous allons arriver à 50% d’occupation des lits de réanimation“, a t-il prévenu.
La reconduction des interdictions et jauges de rassemblement
Le préfet de police a confirmé le maintien à partir de ce mardi des principales mesures de restriction concernant les rassemblements, prises dans la capitale et dans ses départements limitrophes. Les rassemblements de plus de 1000 personnes, et de plus de dix personnes sur la voie publique, restent ainsi interdits. “J’insiste sur cette notion de voie publique. Cette règle ne s’applique pas à l’intérieur des commerces, des entreprises, des administrations“, a affirmé Didier Lallement. De même, cette interdiction ne concerne pas les “manifestations revendicatives“, au nom de “la liberté fondamentale de s’exprimer et de manifester ses opinions.
Salons, congrès et foires restent interdits
Le préfet a également pris la décision d’interdire les foires et salons et les événements se tenant sous de grandes tentes, type chapiteau, ce “qu’on appelle dans notre jargon des CTS (chapiteaux, tentes, structures)“, a t-il indiqué.
Manifestations dans des lieux privés
“Pour éviter toute pratique festive dans l’espace public, j’interdis explicitement les soirées étudiantes, tout type de rassemblements festifs ou familiaux. Cela ne vise pas, bien sûr, les lieux privés. Les cérémonies de mariage peuvent bien évidemment avoir lieu dans les mairies ou dans les lieux de culte. Mais les mariages dans les établissements recevant du public ne sont pas autorisés“, a indiqué le préfet.
Par ailleurs, les cérémonies funéraires restent possibles, les marchés restent ouverts et les chantiers peuvent continuer de fonctionner. Les clubs de danse et clubs de jeux ne pourront également ouvrir leurs portes au public.
Bars, restaurants
Bars : la fermeture confirmée
Le préfet de police de Paris a annoncé la fermeture de tous les bars à Paris et en région parisienne. La vente à emporter d’alcool et la consommation d’alcool sur la voie publique restent également prohibée à compter de 22 heures. La diffusion de musique amplifiée dans la rue, elle est aussi interdite, comme c’était déjà le cas.
Restaurants : des mesures renforcées
Les restaurants en revanche pourront rester ouverts “, aux horaires habituels“, à Paris et partout en France, sous réserve d’appliquer un nouveau protocole. Ce protocole sera annoncé plus tard dans la journée. Il devrait contenir une limitation des clients à 6 par table ou la mise en place de carnets de rappel. Le gouvernement suit en cela, l’avis du Haut Conseil de Santé Publique qui a validé le protocole sanitaire renforcé proposé par les professionnels du secteur.
Salles de sport et équipements sportifs fermées à toutes activités
S’agissant des activités sportives, les clubs de sport, de fitness, les gymnases, salles polyvalentes seront désormais fermés à toutes activités. Les piscines resteront également fermées à Paris et dans sa petite couronne pendant deux semaines à partir de mardi. Elles resteront toutefois ouvertes aux mineurs “que ce soit dans un cadre scolaire, associatif ou privé“ a annoncé le préfet de police de Paris.
Tous les équipements de plein air pourront en revanche rester ouverts, à condition de rassembler moins de 1000 personnes ou de 50% de leur capacité maximale.
"Les équipements de plein air, les stades, les terrains d'entraînement physique, pourront rester ouverts à condition de rassembler moins 1 000 personnes ou 50% de leur capacité maximale, si elle est inférieure à 1 000 personnes", précise le préfet de police #COVID19 #restrictions pic.twitter.com/xAvZj0XB6f
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 5, 2020
Un client pour 4 m2 dans les centres commerciaux
Les centres commerciaux à Paris et dans les départements de la petite couronne, font également l’objet de restrictions Le nombre de clients va y être encadré plus strictement . L’arrêté prévoit donc que ces établissements ne pourront accueillir “qu’une personne par quatre mètres carrés“, a précisé le préfet.
Théâtres cinémas et musées resteront ouverts
Les lieux culturels, théâtres cinémas et musées pourront continuer leurs activités dans le respect des règles actuelles. Les services de transport continueront à fonctionner.
Universités : des capacités d’accueil limitées à 50%
“Dans toutes les salles de cours, les amphithéâtres, les réfectoires“ des universités, la capacité d’accueil sera limitée à 50 %, a annoncé le recteur de la région académique Ile-de-France, Christophe Kerrero. Une part de présence en cours reste essentielle pour éviter que les étudiants ne décrochent, a t-il toutefois justifié.
Ehpad : des visites à deux et sur rendez-vous uniquement
“Dans les Ehpad, les visites seront autorisées, mais uniquement sur rendez-vous, avec deux personnes maximum, et si possible dans des espaces dédiés, comme le font aujourd’hui beaucoup d’établissements“, a annoncé le directeur de l’ARS Ile-de-France. “Elles seront suspendues par le directeur de l’établissement, en cas de non-respect des gestes barrières“, a t-il indiqué. Il est par ailleurs demandé aux établissements de garantir ces rendez-vous y compris les week-ends.