Emmanuel Macron s’est exprimé ce mercredi soir au cours d’une interview télévisée. Le chef de l’état a annoncé la mise en place d’un couvre-feu à partir de samedi minuit en Ile-de-France et dans huit métropoles classées en zone d’alerte maximale. Effectif à partir de samedi minuit, la mesure s’appliquera de 21 heures à 6 heures du matin.
“Nous n’avons pas perdu le contrôle“, a déclaré le président dans les premières minutes de son interview. “Nous sommes dans une situation préoccupante et qui justifie que nous ne soyons ni inactifs ni dans la panique. Nous avons appris de la première vague. Nous avons eu 30.000 victimes, depuis lors 2.000 victimes supplémentaires. Et en effet ce virus revient. Nous sommes dans ce qu’on a souvent appelé cette seconde vague et ça remonte partout en Europe“.
Un couvre-feu à Paris et dans huit métropoles
Répondant au questionnement des journalistes de TF1 et France 2, le chef de l’état a répondu l’affirmative sur l’instauration d’un couvre-feu. “S’il serait disproportionné de reconfiner le pays,, le couvre-feu est une mesure pertinente“, a déclaré Emmanuel Macron. “On en a vu la pertinence en Guyane. Le ralentissement des contacts sociaux nous a permis d’être efficace en Mayenne, en Guadeloupe“, a t-il assuré.
Le chef de l’Etat a annoncé la mise en place d’un couvre-feu “de 21 heures à 6 heures du matin“. La mesure va s’appliquer à la région Île-de-France et à huit métropoles placées en zones d’alerte maximale : Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse. Ce couvre-feu s’appliquera entre 21 heures et 6 heures du matin et commencera samedi 17 octobre à minuit.
Les zones de couvre-feu à partir du samedi 17 décembre, minuit : #Paris et Ile-de-France et métropoles de Grenoble, #Lille, #Lyon, #Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse #CouvreFeu #COVID19 pic.twitter.com/mlxeSmCVni
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Une mesure applicable jusqu’à début décembre
Promulguée initialement pour une durée quatre semaines, ce couvre-feu devrait être porté à six semaines. “Nous irons devant le Parlement pour le prolonger jusqu’au 1er décembre“, a précisé le président. “Six semaines, c’est le temps qui nous paraît utile“, a certifié le chef de l’État. “L’idée est de stopper tout ce qui a fait déraper le virus : les soirées festives, les rendez-vous festifs, les réunions familiales“, a plaidé Emmanuel Macron.
Le gouvernement n'a le droit de prononcer un couvre-feu que pour 4 semaines, explique Emmanuel Macron, mais le gouvernement compte demander au Parlement de le prolonger jusqu'au 1er décembre, le portant donc à 6 semaines. "C'est le temps qui nous paraît utile", dit-il #CouvreFeu pic.twitter.com/SaB1qJFdVm
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Le non-respect de ce couvre-feu donnera lieu à sanctions. “il y aura des contrôles et des amendes de 135 euros et en cas de récidive, c’est 1500 euros», a rappelé le président. “On va mobiliser de manière proportionnée. Ce que j’espère, c’est que chacun soit conscient des risques et de l’enjeu.“
Une attestation dérogatoire pour se déplacer en dehors des heures autorisées
Dans les zones concernées par le couvre-feu, il n’y aura pas d’“interdiction“ de circuler entre 21 heures et 6 heures du matin, mais une “limitation“. C’est pourquoi des attestations dérogatoires seront mises en circulation, pour tenir compte de certaines situations. “Pour ceux qui rentrent du travail après 21 heures, il y aura une autorisation. Pour ceux qui ont des urgences sanitaires, il y aura des autorisations. Il n’y aura pas une interdiction de circuler mais une stricte limitation aux bonnes raisons“, a précise Emmanuel Macron. Mais, “on n’ira plus au restaurant, faire la fête, chez des amis“ après 21 heures, a t-il conclut.
L’offre de transport en commun maintenue
Interrogé sur une potentielle réduction des transports en commun, Emmanuel Macron a assuré que “ l‘offre sera mobilisée“ et qu’il n’y aura “pas de réduction des transports“. “Nous n’avons pas décidé de réduire les déplacements entre les régions. Il ne s’agit pas d’infantiliser mais de responsabiliser. On n’empêche pas de partir en vacances mais on demande de respecter des règles dans les semaines et les mois qui viennent“, a indiqué le président.
Il sera donc possible de se déplacer librement dans toute la France, une précision très attendue à moins de deux jours des vacances de la Toussaint : “On n’empêchera pas les gens (…) de partir en vacances“, a indiqué le président. “Demander aux gens de rester chez eux dans des appartements et de ne pas aller dans un lieu de vacances, honnêtement, ça serait disproportionné.“
Couvre-feu contre le coronavirus : ce que vous pourrez faire, ce qui sera interdit https://t.co/5APRjAFOL5
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Des dispositifs de soutien supplémentaires
Concernant l’impact économique d’une telle mesure, Emmanuel Macron a reconnu : “Il est sûr qu’il y aura des conséquences économiques pour ces secteurs.“ Nous aurons des dispositifs de soutien supplémentaires“. “D’abord concernant les théâtres et cinémas : On va essayer d’aider au maximum les théâtres et cinémas à pouvoir avoir des reprogrammations plus tôt“, a indiqué le président.
“On va améliorer la réponse économique à ces professionnels“, avec des “dispositifs de soutien supplémentaires“ dans les métropoles concernées, a assuré le chef de l’état, sans rentrer dans les détails. Le fonds de solidarité pourrait cependant être renforcé. “Je ne veux pas que nos indépendants, nos TPE, nos PME ferment ou tombent en faillite à cause de ce couvre-feu“, a-t-il assuré.
Par ailleurs, “dès vendredi, dans chacune de ces métropoles, nous allons relancer une concertation locale et améliorer la réponse économique avec tous ces secteurs“, a assuré le président, en ayant “une pensée particulière pour tous les restaurateurs“.
#CouvreFeu : Emmanuel Macron promet des "dispositifs de soutien supplémentaires" pour les secteurs concernés, notamment les #restaurateurs impactés par la mise en place d'un couvre-feu dans les zones d'alerte maximale #CouvreFeu pic.twitter.com/kPUQlpD2rD
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Le détail des mesures jeudi après-midi
Le premier ministre Jean Castex sera amené à détailler les nouvelles mesures lors d’une conférence de presse jeudi après-midi avec les ministres Bruno Le Maire (Economie), Olivier Véran (Santé), Gérald Darmanin (Intérieur) et Borne (Travail).