Déconfinement : Jean Castex doit trancher

Après un conseil de défense sanitaire mercredi,  Jean Castex tiendra ce jeudi à 18 heures une conférence de presse. Les Français sauront alors si le déconfinement aura lieu comme prévu ou si des restrictions sont maintenues, alors que l’objectif de 5 000 cas de Covid-19 par jour au 15 décembre, s’éloigne un peu plus chaque jour. Pour l’heure, rien n’a filtré sur les derniers arbitrages de l’exécutif. Les options sur la table. 

Les semaines se suivent et se ressemblent pour le gouvernement. A quelques jours de la date prévue pour la levée du confinement, le Premier ministre, Jean Castex, et son ministre de la Santé, Olivier Véran, prendront à nouveau la parole ce jeudi à 18 heures pour annoncer aux français si les mesures  mesures d’allègement du confinement dès le 15 décembre, entreront bien en vigueur le mardi 15 décembre, comme annoncé par Emmanuel Macron.

Loin des 5000 cas par jour

Fin octobre, le chef de l’état avait conditionné la phase 2 du déconfinement à plusieurs critères, dont le seuil de 5000 cas de Covid-19 détectés par jour. Or, l’objectif s’éloigne un peu plus chaque jour : 14 595 cas positifs ont été enregistrés en France, mercredi, selon les chiffres officiels, soit le total le plus élevé depuis le 25 novembre.

Nous sommes encore loin de l’objectif de passer sous la barre des 5.000 cas par jour“, a estimé lundi soir le directeur général de la Santé, lors de son point de situation sanitaire. “Depuis quelques jours, le niveau de contaminations quotidiennes ne baisse plus, et reste particulièrement élevé chez les personnes âgées de plus de 75 ans“, a précisé Jérome Salomon.

En France, la diminution du nombre de cas positifs, après une forte baisse, marque le pas depuis une semaine“, a alerté le professeur Salomon. Le nombre de contaminations quotidiennes au Covid-19 se tasse en effet depuis plusieurs jours, autour des 10.000, selon une moyenne glissée sur les sept derniers jours . Les cas détectés (par tests PCR ou antigéniques), n’ont baissé que de 5% en une semaine, contre une chute de 50% la semaine précédente.

Ils plafonnent ainsi au double de l’objectif avancé par Emmanuel Macron. Une situation alarmiste confirmé lundi matin aux présidents des groupes parlementaires, par le premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé, Olivier Veran.

L’exécutif va devoir trancher

A charge désormais pour le gouvernement de tirer les conséquences, si les niveaux fixés ne sont pas atteints la semaine prochaine. Le conseil de défense réuni mercredi autour d’Emmanuel Macron n’a pas exclu de modifier ses plans en matière de déconfinement.

C’est un casse-tête pour le gouvernement : faut-il garder le nombre de 5 000 cas quotidiens comme un totem ? Non, argue l’’Élysée qui attend avec impatience les prochaines projections de l’Institut Pasteur et un avis du Conseil scientifique. “L’étape du 15 décembre se décidera à la lumière de ces projections“, dit-on dans l’entourage du chef de l’État. “Il sera difficile de revenir en arrière. Évidemment si les cas venaient à repartir vraiment à la hausse ça serait une autre histoire“, affirme pour sa part le président LaREM de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Roland Lescure.

Quelles options  ?

Une levée du confinement?

En l’état, rien n’a filtré du conseil de défense qui s’est tenu ce mercredi à l’Elysée, au cours duquel les derniers arbitrages n’ont pas été rendus. Mercredi après-midi, une réunion au Centre interministériel de crise a peaufiné le dispositif. Avant une visioconférence réunissant tous les ministres à Matignon, mercredi soir.

A priori, le report du déconfinement ne serait pas l’option privilégiée au sein de l’exécutif. Pour autant, le Premier ministre ne s’avance pas sur une levée ou non de la mesure. “Nous sommes sur un plateau, nous aviserons en fonction de l’évolution de ces données“, a estimé Jean Castex auprès du journal Le Monde.Je garderai toujours la même ligne de conduite : priorité à la prévention et à la sécurité sanitaire de nos concitoyens” a indiqué le chef du gouvernement.

Ce mercredi 9 décembre, sur le plateau de LCI, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a abondé dans ce sens, annonçant : “Ne pas lever le confinement le 15 décembre fait partie des hypothèses“, a t-il indiqué.

Plusieurs options seraient donc sur la table, examinées avec plusieurs ministres dans la soirée de mercredi à Matignon autour de Jean Castex.

Un couvre-feu à 20 h00, voire plus tôt?

Dans ce contexte, le gouvernement pourrait décider d’avancer le couvre-feu, en le faisant faire débuter à 20 heures, voire 17 heures, au lieu de 21 heures. Une option redoutée par les commerçants, qui semble t-il tient la corde, en ce qu’elle permettrait de limiter les flux de personnes.

Quel sort pour Noël et le Nouvel an?

La question des fêtes est bien sur dans toutes les têtes. Au regard des mauvais chiffres de contamination, pourra-t-on fêter librement Noël et le Nouvel an? La principale crainte du gouvernement à ce titre est que la circulation du virus ne soit pas assez basse au moment critique de Noël et du jour de l’An, faisant courir le risque d’un redémarrage de l’épidémie.  Dans l’esprit de l’exécutif, il faut choisir entre ces deux fêtes. Selon nos informations, les déplacements interrégionaux resteront autorisés pour Noël, le couvre-feu sera levé le soir du 24 décembre, et cette fête familiale sera sauvée.

Une mesure serait en revanche sur la table afin de ne pas totalement rouvrir les vannes après le 15 décembre. Afin d’éviter les rassemblements festifs en grand nombre liés au passage de la nouvelle année, l’exécutif pourrait mettre en place une attestation dérogatoire le soir du 31 décembre.

Le secteur de la culture pénalisé?

Emmanuel Macron avait fait de l’objectif de 5000 cas par jour, la condition sine qua non pour la réouverture des salles de cinémas, des théâtres et des musées. D’où l’inquiétude du monde de la culture, dans l’expectative, qui attend avec inquiétude, les annonces du Premier ministre ce soir.

Selon “Le Figaro“, Emmanuel Macron aurait semble t-il plutôt plaidé pour que ce soit le secteur accepte de prendre encore un peu son mal en patience. “L’acceptabilité du pays le 15 décembre ne sera jamais celle du 15 septembre, et encore moins celle du 15 mars. Il faut donc faire des choix politiques. Le paramètre de l’acceptabilité et le paramètre politique sont devenus presque aussi importants que le paramètre sanitaire“, résume un conseiller élyséen, pour justifier l’attachement du président au déconfinement en trois temps.

Aurore Bergé, la présidente déléguée du groupe LREM, a insisté pour sa part, pour maintenir le cap initial: “Déconfiner la culture, c’est aussi un enjeu de santé. La culture fait partie de nos vies, nous en avons tous besoin. Et c’est un enjeu économique, pour l’emploi“, argumente t-elle.

 

 

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