Restrictions sanitaires : l’exécutif peaufine ses annonces

Lors d’un nouveau conseil sanitaire, l’exécutif va se pencher ce mercredi sur la situation des vingt départements placés sous “surveillance renforcée“. Dans les départements où la situation ne se sera pas améliorée, il reviendra au président de proposer les durcissements qui s’imposent. Plusieurs scénarios sont sur la table.

Le situation se répète : un nouveau conseil de défense sanitaire est prévu ce mercredi matin à l’Elysée, avant des annonces jeudi soir. Alors que des confinements localisés ont été imposés le week-end sur tout le littoral des Alpes-Maritimes et dans la communauté urbaine de Dunkerque, 20 départements placés sous surveillance renforcée, ceux d’Ile-de-France en particulier, vont-ils subir le même sort? Le sujet devrait être tranché aujourd’hui par l’exécutif lors du conseil en fonction à la fois de la situation épidémique et du résultat des concertations menées avec les élus locaux.

Le président ne veut pas prendre de décision de contrainte sur la population tant qu’il n’est pas certain d’avoir évacué toutes les solutions possibles. Le confinement reste le dernier recours si les chiffres l’imposent et une fois tout pesé“, explique un proche du chef de l’état à BFMTV. Emmanuel Macron, on le sait, privilégie désormais privilégie la règle du cas par cas, estimant que ces décisions sont lourdes de conséquences sur le moral de la population, en particulier les jeunes et les personnes âgées.

Des décisions fonction de la situation épidémique

L’exécutif continue à analyser de près la situation épidémique du pays. Selon les informations du Figaro, la carte qui sera présentée à Emmanuel Macron pourrait avoir évolué par rapport à la semaine dernière. Certains des départements qui avaient virés au rouge pourraient être passés à l’orange, voire au vert, et ne seraient donc plus concernés par des restrictions sanitaires renforcées. À l’inverse, d’autres territoires qui n’ont jusqu’alors pas été évoqués, pourraient intégrer la liste des zones à surveiller. Ce qui impliquerait qu’un nouveau round de concertation s’y ouvrirait, en vue d’un resserrement d’ici au week-end du 13 mars.

Le bilan en chiffres en France au 2 mars :

  • 3 783 528 cas confirmés (+22 857 en 24h)

  • 87 246 décès (+301 en 24h à l’hôpital)

  • 9 401 hospitalisations les 7 derniers jours dont 1 965 en réanimation

  • 3 586 patients actuellement hospitalisés en réanimation au total

  • Taux de positivité des tests : 7,3%

Le Conseil de défense sanitaire sera particulièrement attentif aux chiffres épidémiques de la région Île-de-France communiqués mardi soir: le taux d’incidence y est désormais de 328 pour 100.000 habitants, contre 322 la veille. 5140 patients atteints du Covid ont été hospitalisés dans la région, contre 5173 lundi, dont 856 en soins critiques, contre 827 lundi. Dans sa prise de décision, l’exécutif devrait tenir compte à la fois les données épidémiologiques, hospitalières et vaccinales, mais aussi des conclusions des discussions qui ont été menées cette semaine. Dans les départements où la situation ne se sera pas améliorée, il reviendra à Emmanuel Macron et à son premier ministre de proposer les durcissements qui conviennent.

Mais aussi des consultations menées dans les territoires

Vingt territoires sous haute surveillance

Une fois les concertations menées dans les territoires, “nous ferons un point la semaine prochaine et nous déciderons alors“, a expliqué Jean Castex jeudi dernier. “Si et seulement si la situation continue de se dégrader, nous prendrons des mesures renforcées qui entreront en vigueur à compter du week-end du 6 mars“, avait ajouté le Premier ministre concernant ces départements qui selon ses propres termes “cumulent des indicateurs défavorables.“

Sont concernés : les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, la Drôme,  l’Eure-et-Loir, , la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, le Nord,  l’Oise, le Pas-de-Calais, le Rhône,  la Somme, le Val d’Oise, le Var, ainsi que Paris et les départements de l’Ile-de-France : Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Yvelines.

Dans ces départements, “il pourra s’agir d’un confinement le week-end comme à Nice ou Dunkerque. Mais le gouvernement n’exclut pas de prendre des mesures complémentaires“, a indiqué le chef du gouvernement le 25 février dernier.

Dans ces territoires, le Premier ministre a lancé une série de concertations locales, invitant les autorités politiques et sanitaires à se mettre autour de la table pour faire émerger un consensus autour des “mesures de freinage“ les plus adaptées. Le gouvernement devrait intégrer les conclusions des discussions qui ont été menées cette semaine, lors de sa prise de décision concernant ces départements.

“Nous menons une concertation avec les élus locaux, avec les acteurs territoriaux, afin que des mesures supplémentaires – si elles s’avèrent nécessaires – puissent être prises dans les meilleurs délais“, a souligné Gabriel Attal mercredi à l’issue du conseil des ministres. “Nous maintenons une approche qui est graduée, qui est ciblée, territoire par territoire: chaque région n’est pas identique, la situation n’est pas la même partout“ a spécifié le porte-parole du gouvernement.

Pas de confinement en Ile-de-France a priori

Différentes rumeurs circulent à ce stade, notamment sur l’Île-de-France. Or rien n’est privilégié pour l’instant, et encore moins décidé. Les arbitrages (…) feront encore l’objet de discussions ce mercredi“, indique t-on dans l’entourage de Jean Castex. Selon les informations de France info ce mercredi soir, Il n’y aura pas de confinement le week-end à Paris et dans les sept autres départements de la petite et de la grande couronne en Ile-de-France malgré le nombre important de cas de Covid-19.

Après une annonce de confinement strict le week-end et pour une période de trois semaines par son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, la maire de Paris, Anne Hidalgo avait elle même finalement “rétropédalé“. Au point même de fermer la porte à la solution niçoise ou dunkerquoise, qualifiant le couvre-feu en semaine assorti d’un confinement le week-end d’option“difficile, dure voire même inhumaine“.

Invitée du GrandJury RTL-Le Figaro-LCI dimanche, la présidente de la région Ile-de-France a quant à elle confirmé que des mesures de restrictions supplémentaires allaient “certainement“ être décidées cette semaine sur son territoire. Madame Pécresse a indiqué pour sa part, qu’elle souhaitait “tout faire pour éviter le reconfinement“, tout en précisant qu’elle ne “s’opposerait pas” aux scénarios qui seraient “justifiés“.

 

Les scénarios envisagés

Dans les vingt départements en surveillance renforcée, plusieurs options sont sur la table : un confinement le week-end avec le retour de l’attestation dérogatoire la, fermeture des parcs et jardins, l’abaissement de la jauge des commerces, fermeture des surfaces de plus de 5.000 mètres carrés ou de plus de 10.000 mètres carrés ou encore, l’interdiction de certaines rues ou quais fréquentés. Ces différentes mesures pourront être adoptées, ou non, de manière cumulative, en fonction des indicateurs de circulation de l’épidémie examinés à un niveau local : taux d’incidence, part des variant, trajectoire d’accélération et remplissage des lits en réanimation.

Toujours selon France Info, ce mercredi soir, une “poignée“ de départements pourrait se voir imposer une mesure de confinement local. Le Premier ministre devrait ainsi annoncer jeudi soir, le confinement de l’ensemble du Pas-de-Calais, où l’épidémie flambe, pendant quatre week-ends consécutifs.

Fixer un horizon de crise

L’objectif premier du gouvernement est désormais de fixer “un horizon de sortie de crise.“ Emmanuel Macron l’a martelé lundi, en marge d’un déplacement à Stains (Seine-Saint-Denis), invitant les français  à tenir encore “quatre à six semaines“, avant un possible allègement des restrictions. Un mantra repris ce mercredi par le porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres. “Tenons bon !“ a martelé Gabriel Attal, qui a donné un horizon vers une levée de certaines restrictions sanitaires face au Covid-19, lors de son point presse. L’exécutif espère “un retour à une vie plus normale (…) peut-être dès la mi-avril“, même si entre temps auront lieu “des semaines de gros temps“, a t-il déclaré.

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