Au terme d’une semaine de discussions avec les principaux élus calédoniens, le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu a annoncé ce mercredi l’organisation, le 12 décembre, d’un troisième référendum d’autodétermination sur l’indépendance de l’île. Quelle que soit l’issue de cette consultation, une période de transition s’ouvrira jusqu’au 30 juin 2023, pour planifier l’après.
Officiellement, rien n’avait été annoncé par l’exécutif. Mais un accord a bel et bien été trouvé mardi entre indépendantistes et loyalistes calédoniens, au bout d’une longue nuit de négociations avec le ministre des Outre-Mer. C’est en tout cas ce que révélaient plusieurs sources, dont Le Monde dans la journée d’hier.
Un troisième référendum le 12 décembre
Une annonce confirmée ce mercredi par Sébastien Lecornu qui a indiqué à l’issue du Conseil des ministres, qu’un troisième référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie aura lieu le 12 décembre. “L’intérêt général commandait de faire cette consultation référendaire le plus rapidement possible“, a indiqué le ministre, après deux scrutins marqués par la double victoire des pro-France, en novembre 2018 (56,7 % des voix) puis en octobre 2020 (53,3 %). “Cette date ne fait pas l’objet d’un consensus“, a t-il toutefois ajouté.
Le troisième référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie, décisif pour le sort institutionnel du territoire, aura lieu le 12 décembre 2021, a annoncé le ministre français des Outre-mer Sébastien Lecornu #AFP pic.twitter.com/qWpheHGcgb
— Agence France-Presse (@afpfr) June 2, 2021
Réunis depuis une semaine à Matignon, les protagonistes avaient été reçus mardi en bilatérale pour échanger sur ce point qui fâche. La décision devait obligatoirement être prise d’ici au mois de juin mais les positions jusqu’alors étaient figées. Deux scénarios étaient sur la table au démarrage des discussions : organiser ce référendum dès le mois d’octobre prochain ou attendre l’après-présidentielle. Les indépendantistes étant favorables à l’option la plus tardive.
La décision de l’exécutif vient donc trancher un long débat. Elle devrait satisfaire les pro-France, partisans d’un scrutin dès cette année et avant la présidentielle, pour rompre avec un immobilisme jugé “stérile“. Elle correspond aussi aux demandes des dirigeants de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI), qui ont boycotté la rencontre parisienne mais, qui avaient plaidé en faveur de cette hypothèse.
L’après référendum planifié
Quelle que soit l’issue de la consultation qui se tiendra à la fin de l’année, celle ci sera suivie d’une période de transition de deux ans. Une “période de convergence, de discussions et de stabilité“ s’ouvrira en effet ensuite, du “13 décembre jusqu’au 30 juin 2023“. Deux options seront sur la table en fonction du résultat des urnes.
En cas de victoire du “oui“ au référendum d’autodétermination, l’Etat organisera via une révision de la Constitution, le nouveau lien entre Nouméa et Paris. En parallèle, les calédoniens sortiront de l’accord de Nouméa, qui régit le processus référendaire d’autodétermination depuis sa signature en 1998. Si le “non“ l’emporte, une phase de réflexion sera ouverte pour un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. Dans les deux cas, une nouvelle consultation locale se tiendra. Elle portera, sur la Constitution de l’État créé, si les citoyens ont choisi l’indépendance ou sur le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie française, si le maintien dans la France a été entériné par le référendum.