Une quarantaine d’États au chevet de l’Ukraine

A l’initiative des États-Unis, les dirigeants de l’OTAN, et de près de quarante pays, se réunissent ce mardi en Allemagne, sur la base militaire américaine de Ramstein. Objectifs : soutenir les capacités de défense de l’Ukraine et assurer sa sécurité à plus long terme. Avec en filigrane de cette rencontre, la menace russe d’un troisième conflit mondial. Les détails.

Au moment où la Russie vise le contrôle total de la région du Donbass, une quarantaine de pays se réunissent aujourd’hui  en Allemagne, à l’invitation des Etats-Unis, pour renforcer la défense de l’Ukraine. Cette réunion organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne, est destinée à “générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes“, a déclaré lundi le secrétaire d’état américain à la défense, Lloyd Austin, de retour d’une visite à Kiev, au cours de laquelle il a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en compagnie du secrétaire d’Etat Antony Blinken.

Quel cadre ? Quels participants ?

La rencontre ne se déroule pas dans le cadre de l’OTAN, même si le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, y participe “L’OTAN en tant qu’alliance ne fournit pas d’aide militaire à l’Ukraine, donc ceci n’est pas du tout fait dans le cadre de l’OTAN“, a souligné le porte-parole du Pentagone John Kirby. Parmi les quarante pays invités, on trouve les alliés européens des Etats-Unis, mais aussi des pays plus lointains comme l’Australie et le Japon qui craignent qu’une victoire russe en Ukraine crée un précédent et encourage les ambitions territoriales de la Chine. La Finlande et la Suède, pays traditionnellement neutres qui envisagent une adhésion à l’OTAN depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, figurent également sur la liste des invités.

Quels objectifs ?

Apporter un soutien logistique à Kiev

Cette réunion vise avant toute à “générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes“, comme l’a déclaré lundi, Lloyd Austin. Les Etats-Unis, qui fournissent la majeure partie de l’aide militaire internationale à l’Ukraine, veulent fournir aux ukrainiens “le type de soutien, le type d’artillerie et de munitions qui seront efficaces à ce stade du combat“, a précisé le chef du Pentagone lors d’une conférence de presse en Pologne.

Les ukrainiens réclament surtout de l’artillerie lourde et des blindés pour tenter de repousser les forces russes dans les vastes plaines du sud et de l’est du pays, mais l’équipement de fabrication russe auquel leurs forces ukrainiennes ont été formées se raréfie. Certains pays d’Europe de l’Est qui en ont encore en stock les envoient à Kiev, parfois en échange d’armement américain de nouvelle génération.

Les Etats-Unis, qui au début de l’invasion russe limitaient leurs envois à des armes “défensives“, ont commencé à envoyer à Kiev des armements lourds de fabrication américaine, comme des obusiers Howitzer et des véhicules blindés divers. “Nous discutons avec des collègues d’autres pays pour obtenir le même genre d’armement, et nous recevons des signes précurseurs qui montrent que beaucoup de pays vont se porter volontaires“, a assuré le chef du Pentagone. La France pour sa part a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres, et le Royaume-Uni a donné des missiles antiaériens Starstreak et des blindés.

Assurer la sécurité de l’Ukraine sur le long terme

La rencontre de ce mardi vise également à assurer la sécurité de l’Ukraine à plus long terme, une fois la guerre terminée. “Il s’agit surtout de modernisation et de faire en sorte que leur armée soit toujours puissante et capable de fonctionner à l’avenir. Il ne s’agit pas de garanties de sécurité, mais bien de leur dispositif militaire réel“,  a déclaré vendredi, le porte-parole du Pentagone John Kirby.

Évoquer la menace russe sur un 3ème conflit mondial

En filigrane de cette rencontre, nul doute que sera évoquée la menace d’une troisième guerre mondiale, brandie lundi par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. La Russie a assuré vouloir poursuivre les négociations de paix avec l’Ukraine, tout en avertissant du danger “réel“ que le conflit dégénère en Troisième guerre mondiale. Moscou dénonce le manque de volonté de l’Ukraine de négocier un accord de paix, et estime que l’aide militaire de l’Otan à l’Ukraine engage l’Otan dans le conflit contre la Russie.

Dans le collimateur de Moscou, les livraisons d’armes occidentales sophistiquées, de véhicules blindés et de drones de pointe à l’Ukraine, dénoncées par Sergueï Lavrov qui dit y voir une provocation destinée à prolonger le conflit plutôt qu’à y mettre fin. Pour le chef de la diplomatie russe,  “L’Otan, en substance, est engagée dans une guerre avec la Russie via un intermédiaire et elle arme cet intermédiaire. Cela signifie la guerre”.

Classé dans Europe/Monde, Ukraine.

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