Session de “team building“ du nouveau gouvernement

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L’ensemble des ministres du gouvernement Barnier sont conviés à un séminaire de travail, cet après-midi à Matignon de 15 h à 18 h. Objectif : préparer la déclaration de politique générale que prononcera le Premier ministre, le 1er octobre. Mais après les polémiques de ces derniers jours, la réunion sera aussi l’occasion de “rappeler les méthodes de travail“ et de travailler à davantage de cohésion.

C’est un séminaire, tout à la fois “team building“ et réunion de travail. En amont de la déclaration de politique générale qu’il prononcera le mardi 1er octobre devant les députés pour détailler sa feuille de route, le nouveau locataire de Matignon convie ce vendredi 27 septembre à 15 heures, l’ensemble des ministres pour un séminaire gouvernemental prévu pour durer trois heures. Ce rendez-vous sera aussi l’occasion de prendre la photo officielle du nouveau gouvernement. Un exercice obligé qui aura cette fois deux particularités. La première, est qu’elle sera prise à Matignon, et non à l’Élysée. La deuxième, est l’absence du chef de l’État sur le cliché. Une absence qui veut dire beaucoup, car elle  n’est pas liée aux engagements diplomatiques d’Emmanuel Macron, actuellement au Canada, mais découle de la nouvelle architecture de l’exécutif.

Un séminaire à double face

C’est donc un séminaire à double face qui va se tenir à Matignon ce vendredi  : côté pile, il vise à préparer la déclaration de politique générale (DPG) que le chef du gouvernement prononcera mardi prochain à l’Assemblée. Côté face, après différents “couacs“ et frictions cette semaine, la réunion vise à  “illustrer la méthode Barnier en faisant travailler des gens ensemble“, explique-t-on rue de Varenne. Après une introduction générale par deux experts en politique et un discours du Premier ministre qui livrera les grands axes de sa DPG du 1er octobre, les ministres seront divisés en cinq tablées, qui plancheront, en compagnie d’un expert de la société civile, sur une thématique différente. Chaque groupe comptera huit ministres dont les domaines de compétences peuvent ne rien avoir entre eux et dont les horizons politiques diffèrent.

Côté pile : la réunion de travail

Le Premier ministre doit dévoiler le 1er octobre ses priorités et les grandes lignes de la feuille de route de son gouvernement. Un moment clé pour le nouveau chef du gouvernement qui selon un conseiller ministériel, a demandé à chacun de ses ministres de venir avec ses propositions pour l’aider à construire sa DPG. L’objectif étant de faire émerger des idées “fortes et concrètes.“ Un temps de débat est également prévu, avec tout en haut de la pile, le budget et les pistes d’économies. Michel Barnier doit en effet résoudre la quadrature du cercle budgétaire, avec un déficit qui pourrait dépasser les 6 % du PIB en 2024. Outre l’immigration, qui a déjà fracturé le camp présidentiel, plusieurs sujets devraient également être arbitrés, notamment, la proportionnelle, à laquelle le parti allié Horizons et Les Républicains ne sont pas favorables, le texte sur la fin de vie, auquel sont opposés plusieurs ministres conservateurs, ou encore les impôts, que les macronistes ne veulent pas augmenter.

Selon les informations du Monde, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau compte défendre une ligne de “fermeté“ au cours du séminaire gouvernemental. Le locataire de la Place Beauvau entend ainsi plaider pour une “réduction de l’immigration légale et illégale“, sans, pour le moment, donner de détails sur la façon d’y parvenir. Aux dires de son cabinet, il souhaite lors de la réunion de travail dérouler son programme visant, selon lui, à renforcer la sécurité des Français. Tout en réservant pour l’heure, contenu des mesures proposées au premier ministre.

Côté face : le team building

Une partie du séminaire sera consacrée aux “méthodes de travail“, selon l’entourage du Premier ministre, et Michel Barnier rappellera son mantra : “L’action d’abord, la communication ensuite“. La semaine a en effet été émaillée de frictions et de polémiques. Quatre jours de couacs au sein du gouvernement, pour être précis. Parmi les incidents les plus notables : le ministre de l’Economie, Antoine Armand, qui exclut le RN de l’arc républicain avant d’être recadré par le Premier ministre, l’affrontement entre Bruno Retailleau à l’Intérieur et Didier Migaud à la Justice, la démission de l’eurodéputé Pascal Canfin qui refuse de cautionner l’alliance avec LR…

Alors que Michel Barnier a déjà reçu certains de ses ministres par petits groupes, notamment Bruno Retailleau à l’Intérieur et Didier Migaud à la Justice, qui se sont opposés par médias interposés, il s’agit désormais de mettre de l’huile dans les rouages. Dans l’entourage du Premier ministre, on reconnaît pudiquement que c’est l’un des enjeux de l’après-midi:  “apprendre à se connaître et faire jouer collectif ces personnalités qui n’ont jamais travaillé ensemble“. D’où l’institution de travaux en petits groupes sur plusieurs thématiques, entre des ministres dont les compétences et les horizons politiques sont parfois très éloignés. Avec un mot d’ordre : la cohésion de l’équipe gouvernementale.

Après des discours d’introduction par le premier ministre et deux experts, le gouvernement sera éparpillé dans différents salons de Matignon. Copiant le modèle des séminaires d’entreprise, le chef du gouvernement divisera alors les quelque quarante ministres par groupes de huit ou neuf. Chaque groupe sera chargé de phosphorer pendant quarante-cinq minutes sur l’une des thématiques choisies : transition écologique, finances publiques et économie, immigration et intégration, territoires et services publics, activité. Afin d’être aidé, chaque table ronde aura son expert consacré. Au terme de l’exercice, chaque groupe devra proposer une “mesure concrète et pragmatique“ qui sera reprise, ou non, par le premier ministre lors de sa déclaration de politique générale. Au total, tous les groupes réfléchiront à deux thématiques.

Deux nouvelles recrues

Oubliés de la première heure, deux nouvelles personnalités devraient faire leur entrée au gouvernement à l’occasion de ce séminaire. Les ministres délégués aux Personnes en situation de handicap et aux Anciens combattants pourraient être nommés aujourd’hui, après avoir été initialement annoncés pour mercredi par l’équipe du chef du gouvernement.

Parmi les noms qui circulent, celui du député Les Républicains, Jean-Louis Thiériot, en course pour les Anciens combattants. Une promotion qui fait toutefois grincer le président du groupe LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, qui rechigne à voir l’élu de Seine-et-Marne remplacé à l’Assemblée nationale par son suppléant Horizons (Michel Gonord), et donc la perte par son groupe d’un élu. Selon La Voix du Nord, le portefeuille du Handicap, lui, pourrait échoir à la députée Horizons Charlotte Parmentier-Lecocq. Si ces deux noms étaient confirmés, le parti d’Edouard Philippe gagnerait donc une voix au gouvernement.

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