Journée de deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte

En déplacement à Mayotte, le président Emmanuel Macron a décrété une journée de deuil national ce lundi 23 décembre, alors que le bilan humain s’alourdit après le passage du cyclone Chido. C’est la dixième fois qu’une telle période est décrétée sous la Ve République.

Face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous, je décréterai un deuil national“, a annoncé Emmanuel Macron après son arrivée à Mayotte, lundi 19 décembre. Dans un post sur le réseau social X, le chef d’État a arrêté la date de cette journée au lundi 23 décembre, une semaine après le passage du cyclone Chido qui a dévasté l’archipel mahorais et dont le bilan humain provisoire s’élève à 35 morts et quelque 2 500 blessés, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Les autorités françaises redoutent toutefois un bilan bien plus lourd. “Ne me demandez pas de bilan (…). Je serais bien incapable de me projeter pour vous donner de quelconques chiffres“, a déclaré le 16 décembre, Bruno Retailleau, le ministre démissionnaire de l’intérieur.

Qu’est-ce que le deuil national ?

Il s’agit d’un décret signé par le président de la République, qui peut décider de la durée du deuil national : un ou plusieurs jours. Comme le souligne le site Vie publique le deuil national “n’est pas une cérémonie, à la différence de l’hommage national et des obsèques nationales“. Il ne s’agit pas non plus d’un jour férié. “Il existe peu de dispositions juridiques sur la façon dont doivent se tenir ces journées, mais les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments et édifices publics“, poursuit Vie publique. Si le deuil national est décrété par le président de la République, c’est au Premier ministre qu’il revient d’en fixer les modalités.

Dans le cas présent, deux textes ont été publiés dans un Journal Officiel (JO) exceptionnel. Le premier, un décret du 19 décembre 2024, porte déclaration de deuil national le lundi 23 décembre 2024, en hommage aux victimes du cyclone Chido qui a dévasté le département de Mayotte le 14 décembre 2024.. Le second, fixe les modalités de l’hommage national rendu au peuple mahorais. (A noter que ce texte a été suivi d’un correctif, Cet hommage national ayant été dans un premier temps prévu pour midi, au lieu de 11 heures).

L’ensemble de nos concitoyens doit pouvoir se joindre à cet hommage. Les employeurs sont invités à permettre à leurs salariés d’y participer. Vous veillerez donc à organiser lundi 23 décembre prochain, à 11 heures, un moment de recueillement permettant aux agents des services publics relevant de votre autorité ou placés sous votre tutelle de s’associer à cet hommage. Enfin, les drapeaux seront mis en berne sur les bâtiments et édifices publics“, décrète ce texte. Ce moment de recueillement prendra la forme d’une minute de silence. Emmanuel Macron participera à cet hommage “aux côtés d’agents de la présidence de la cour d’honneur“, a fait savoir l’Elysée.

Une décision rare

Il s’agit d’un décret exceptionnel : il n’a été signé qu’à neuf reprises sous la Ve République. La première fois, après la mort de Charles de Gaulle, le 9 novembre 1970, puis le 6 avril 1974, celle de Georges Pompidou, président de la République en exercice, et le 11 janvier 1996, après la mort de l’ancien président de la République François Mitterrand. Depuis le début des années 2000, ce décret a été pris à quatre reprises pour honorer des victimes d’attentats terroristes : le 14 septembre 2001, en mémoire des plus de 3 000 personnes tuées dans les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, en 2015, puis deux fois, après les attaques contre Charlie Hebdo le 8 janvier et celles du 13-Novembre et enfin, en 2016, après l’attentat du 14 juillet à Nice.

Plus récemment,  Emmanuel Macron a déjà décrété un deuil national à deux reprises : en septembre 2019 après la mort du président Jacques Chirac, puis en décembre 2020 après celle de Valéry Giscard d’Estaing. Ce sera toutefois la première fois depuis 1958 qu’une telle journée de deuil national sera instaurée, suite à un événement climatique. La première journée de deuil national suite à un événement de ce type avait été décrétée après des inondations qui avaient entraîné la mort de centaines de personnes dans le Sud-Ouest en 1930. A noter par ailleurs que si le décret a le plus souvent été pris pour une durée d’une journée, trois jours de deuil national ont été observés après les attentats du 13-Novembre et celui du 14-Juillet.

 

 

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