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Vote d’une motion de censure contre le gouvernement Bayrou

16 janvier

François Bayrou, va devoir affronter ce jeudi sa toute première motion de censure, déposée par La France Insoumise, dans la foulée de sa déclaration de politique générale. L’ensemble du bloc de gauche pourrait censurer le Premier ministre. Mais une nouvelle fois, c’est le RN et ses alliés, qui tiennent entre leurs mains son avenir.

Vont-ils une nouvelle fois faire tomber le couperet, faisant du nouveau gouvernement, le plus éphémère de la Ve République. Dans la foulée de la déclaration de politique générale du premier ministre, mardi 15 janvier, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a déposé une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou. Signée par 58 députés, le minimum nécessaire. Elle sera examinée ce jeudi, à partir de 15h, a annoncé la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Dans le détail, elle regroupe des députés Insoumis, mais aussi sept élus du groupe écologiste et social, et neuf députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, composé notamment des élus communistes.

La motion déposée fustige un “déni de démocratie“ dans la nomination de François Bayrou et le refus du chef du gouvernement de se plier à un vote de confiance. Elle critique aussi la composition du gouvernement, “à elle seule une provocation justifiant la censure“, avec à l’éducation nationale Elisabeth Borne, qui a “brutalisé le Parlement avec vingt-trois recours au 49.3“, et à l’intérieur Bruno Retailleau “qui ose parler de “Français de papiers“. Les signataires dénoncent également le choix de François Bayrou de “reprendre le budget présenté par Michel Barnier“, son prédécesseur renversé par une motion de censure, assumant de “bloquer toute nouvelle mesure fiscale ambitieuse“. “Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent du Nouveau Front populaire (NFP) (…) Et on met une option sur leurs circonscriptions“, a mis en garde Jean-Luc Mélenchon, une manière de mettre la pression sur les députés de gauche et d’indiquer qu’en cas de refus de soutenir le texte des Insoumis, ces derniers sauront s’en souvenir pour les prochaines élections législatives.

Quel état des lieux ?

Les socialistes temporisent

Les 66 députés socialistes ont débattu de leur stratégie lors d’une réunion de groupe à l’Assemblée, mercredi après-midi. Résultat : “La confusion la plus totale, pas de position“, rapporte un participant. Les soutiens d’Olivier Faure se montrent divisés. Les membres de la direction du parti doivent trancher jeudi matin, lors d’un “bureau national“. Déçus que François Bayrou n’ait pas annoncé la “suspension“ du report de l’âge légal à 64 ans, les responsables du PS campaient sur leurs positions, mercredi. Il est hors de question, à les entendre, d’imaginer que le chantier des retraites ne soit pas soumis au Parlement, qui doit “avoir le dernier mot“.

Écologistes et communistes voteront la censure

Chez les Écologistes, la patronne du mouvement Marine Tondelier a assuré sur BFMTV  mardi soir qu’il n’y avait “aucune raison“ pour la gauche de “ne pas voter la censure“ déplorant notamment son manque d’engagement sur la question du réchauffement climatique. Une décision actée mercredi sur X par le mouvement.

Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, partage le constat de la grande majorité des socialistes. “En l’état actuel des choses, nous voterons la censure“, a lancé l’ex-député sur BFMTV mardi soir. Selon une source parlementaire, les communistes, bien que signataires pour certains de la motion, devraient communiquer ce jeudi sur leur position. Le groupe GDR, composé en partie de parlementaires ultramarins, s’octroie cependant une “liberté de vote“ quant au scrutin.

Pas de censure du côté de la Droite républicaine et du RN

Le chef de file du groupe La Droite républicaine (DR), Laurent Wauquiez, a fait savoir que ses députés ne voteront pas “la censure“ et auront un “soutien exigeant“ à François Bayrou. Avec une dizaine de ministres de droite au gouvernement et après des années loin du pouvoir, les 47 députés du groupe DR, ne comptent donc pas faire tomber le Premier ministre. Ni le Modem, ni Horizons ni Renaissance, tous membres du gouvernement, ne comptent non plus censurer François Bayrou.

Même son de cloche au Rassemblement National, dont les votes sont nécessaires pour que cette motion soit adoptée. “Nous ne voterons pas la censure aujourd’hui. Nous ne votons une censure que sur des actes concrets et pas sur des paroles“,  a déclaré son vice-président, Sébastien Chenu. Et d’ajouter, le 14 janvier, après la déclaration de politique générale du Premier ministre : “ Nous voterons la censure uniquement sur des actes budgétaires. Mais nous avons eu le droit à un discours peu rassurant et avec un Premier ministre peu entrainant et sans souffle.“

Le groupe Liot qui pourrait faire basculer le sort de François Bayrou avec ses 23 députés, s’est présenté à la tribune comme “constructif, au service de l’intérêt général“.

“Le compte n’est pas bon“

Concrètement, l’addition de toutes ces voix donne 192 voix, en faveur de la censure, très loin des 289 voix nécessaires. Ladite motion ne devrait pas, sauf surprise de dernière minute, aboutir à la chute du gouvernement de François Bayrou. Reste que ce scrutin sera un premier test grandeur nature pour François Bayrou, de sa capacité à convaincre les socialistes de ne pas le renverser ultérieurement, en particulier lors des votes sur les textes budgétaires. Si les roses votaient la censure, “ce serait quand même le signal qu’on va avoir du mal“ à trouver un accord, pointait hier un proche du Premier ministre.

Détails

Date :
16 janvier
Site :
https://www.assemblee-nationale.fr/

Lieu

Assemblée nationale
126 rue de l'Université
Paris, France
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