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Financement de la défense : Bercy convoque banquiers et investisseurs

20 mars

Emmanuel Macron a été clair : il n’y aura pas d’impôt Ukraine. Comment accroître dans ces conditions le budget de la défense ? Toutes les pistes sont sur la table. Assureurs et banquiers sont attendus à Bercy le 20 mars, pour une réunion sur le sujet.

 

Depuis les ultimatums lancés par Donald Trump en direction de l’Ukraine, l’exécutif cherche la bonne idée pour muscler le budget de la défense “sans que les impôts soient augmentés“, comme s’y est engagé Emmanuel Macron, et, “sans rien abandonner du modèle social“, comme l’a assuré François Bayrou. Pour ce faire, il compte sur la mobilisation des investisseur institutionnels, convoqués à Bercy ce mardi.

Nous allons mobiliser l’épargne privée. Le 20 mars, nous allons réunir les investisseurs et les entreprises de la base industrielle et technologique de défense, afin que cette épargne finance notre effort de défense“, a déclaré le ministre de l’Économie, le 12 mars, devant les sénateurs.

Un budget de la défense musclé

Le  rapprochement soudain de Donald Trump avec la Russie et sa décision de ne plus soutenir l’Ukraine vont obliger l’Europe et la France à muscler leurs dépenses militaires. Une exigence ardue, alors que le pays souffre d’un énorme déficit public. La France consacre actuellement 2,1 % de son produit intérieur brut (PIB) à son armée chaque année, mais Emmanuel Macron souhaite porter ce chiffre à plus de 3 % . Selon les estimations du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’armée française aurait idéalement besoin d’un budget annuel d’un peu moins de 100 milliards d’euros, ce qui équivaudrait à environ 30 milliards d’euros de plus chaque année par rapport à ce qui était prévu par la loi de programmation militaire votée en 2023.
Un écart énorme à combler pour un pays incapable de redresser ses comptes. Bercy phosphore toujours pour trouver les moyens de financer cet effort.  “Nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont désormais indispensables“, a déclaré Emmanuel Macron dans son allocution le 5 mars. “La patrie a besoin de vous“, a conclu le président de la République. Cela signifie-t-il qu’elle a besoin de l’argent des Français pour financer l’effort massif en faveur de la défense ?

Les options sur la table

Ça ne peut pas être et ça ne doit pas être le retour du quoi qu’il en coûte. Ça doit être, et c’est l’espoir que je manifeste, le réveil militaire de l’Europe mais aussi son réveil économique et financier“, a assuré le 14 mars sur France Inter, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Mais alors que le déficit de l’État français devrait déjà atteindre plus de 5 % du PIB en 2025, où trouver l’argent nécessaire pour augmenter les dépenses de défense sans augmenter les impôts, ou sans procéder à des coupes sombres dans les dépenses sociales ?

Bpifrance et l’épargne des français à la rescousse 

Pour débloquer des capitaux, le ministère de l’Économie, Éric Lombard, privilégie le recours à la Banque publique d’investissement (Bpifrance) et à la Caisse des dépôts et consignations, financées par l’État. Plusieurs pistes sont explorées, notamment le renforcement des instruments de Bpifrance, éventuellement sous la forme d’un fonds retail qui pourrait ouvrir des possibilités au grand public. Les Français sont également invités “à placer de l’argent de manière patriotique pour financer la Défense“, comme l’a rappelé Sébastien Lecornu le 6 mars sur france inter. “Nous voulons convaincre les Français qui le souhaitent d’investir dans notre économie de défense. Je demande aux grands réseaux bancaires de proposer des produits le permettant“, a surenchéri le 14 mars, Éric Lombard. “Ce sera de façon totalement volontaire“, a indiqué le patron de Bercy. “Ça passe évidemment par les grands réseaux d’assurance, de banque qui peuvent proposer des produits“, a t-il précisé 

Les pistes écartées

Bercy voit d’un mauvais oeil, la possibilité de mobiliser le Livret A. Le ministère de l’Économie a refusé de puiser dans le compte d’épargne le plus populaire en France, alors même qu’Emmanuel Macron avait déclaré que l’épargne des citoyens pourrait être mobilisée pour financer l’effort de défense. L’un des arguments avancés, étant que les Français n’auraient pas la possibilité de se désengager, en raison de la structure du livret d’épargne.

Exit également, la création d’un nouveau compte d’épargne dédié à la défense, comme l’a annoncé Éric Lombard au Sénat, qui a indiqué le 12 mars privilégier des produits d’épargne existants plutôt que la création d’un livret spécifique, pour mobiliser des fonds afin de financer un effort accru en matière de défense.“Je ne suis pas sur qu’un livret dédié soit une solution, puisqu’il y a déjà beaucoup d’outils d’épargne qui existent“, a indiqué le ministre, évoquant en outre, une démarche qui serait trop longue et trop lourde.

 

 

Détails

Date :
20 mars
Site :
https://www.economie.gouv.fr/

Lieu

Ministère de l’Economie
139 rue de Bercy
Paris, 75013 France
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