L’agenda politique

Avr
15
lun
Élections législatives en Inde @ Inde
Avr 15 – Juin 4 Jour entier

A partir de ce 19 avril, près d’un milliard d’indiens sont appelées aux urnes pour les élections législatives, à l’issue desquelles le premier ministre nationaliste hindou, Narendra Modi, espère décrocher un troisième mandat. Le scrutin qui s’étalera sur plus de six semaines, sera clôturé le 1er juin a annoncé le 16 mars dernier le président de la commission, Rajiv Kumar, lors d’une conférence de presse. Au total, près d’un milliard d’électeurs de la plus grande démocratie du monde, seront appelés aux urnes. Afin de “permettre à tous de voter“, la commission électorale indienne a annoncé la mise en place de 5,5 millions de machines électroniques dans plus d’un million de bureaux de vote à travers le pays dont certains à des endroits très reculés comme l’Himalaya. La loi électorale précise en effet qu’aucun habitant ne doit habiter à plus de 2 km d’un bureau de vote, ce qui nécessite leur mise en place dans des zone reculées

Sept phases de vote

Tout au long de ces 44 jours, les électeurs seront appelés à voter par étapes, selon l’État ou le territoire où ils habitent. Au total, sept phases de vote sont prévues : le 19 avril, le 26 avril, le 7 mai, le 13 mai, le 20 mai, le 25 mai et le 1er juin. Et pour ajouter en complexité, si certains des 29 états et sept territoires qui composent la fédération voteront en un jour, d’autres, notamment l’Uttar Pradesh, voteront en plusieurs temps. Le même système électoral s’applique toutefois partout : un scrutin uninominal à un tour. Chaque votant choisit un candidat parmi tous ceux qui lui sont proposés et celui qui recueille le plus de suffrages est déclaré élu. Les résultats devraient être communiqués le 4 juin.

545 sièges mis en jeu et plus de 8000 candidats

Au total, quelque 543 sièges de la chambre basse du parlement indien, la Lok Sabha, sont remis en jeu à l’occasion de ce scrutin, pour un mandat de 5 ans. Dans un pays longtemps dominé par le système des castes, 84 de ces 543 sièges sont réservés aux candidats des castes répertoriées, les dalits (ou Intouchables), ceci afin d’assurer leur représentativité. L’Inde comptant quelque 2 660 partis politiques enregistrés, ce sont également plus de 8 000 candidats qui vont tenter de briguer un mandat parlementaire sous les étiquettes des différents groupes. Dans les faits, deux partis dominent l’échiquier politique indien : le nationaliste BJP du Premier ministre, Narendra Modi, et le Parti du Congrès, principal parti d’opposition longtemps mené par la famille de Nehru Gandhi.

Narendra Modi donné favori

Le parti nationaliste hindou, Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, jouit déjà depuis cinq ans d’une majorité absolue à la chambre basse, et contrôle les deux tiers des Etats régionaux. Son objectif affiché est maintenant d’asseoir sa domination totale sur le pays, en remportant plus de 400 des 543 sièges lors des élections législatives.

Beaucoup considèrent la reconduction de Modi pour un troisième mandat d’ores et déjà acquise, en raison à la fois de la forte popularité du Premier ministre plus d’une décennie après son entrée en fonction. Le parti nationaliste hindou au pouvoir obtiendrait ainsi une nette majorité aux élections générales de cet été, une victoire qui assurera à Modi un troisième mandat confortable, selon un dernier sondage d’opinion publié jeudi.  Les résultats du sondage “Mood of the Nation“,  une enquête menée par le groupe de médias privé India Today, ont montré que les électeurs continuent de considérer leur Premier ministre comme un leader nationaliste populaire qui a accéléré la croissance et amélioré les relations extérieures. Mené auprès de 35801 personnes à travers l’Inde entre le 15 décembre et le 28 janvier, ce baromètre indique que le parti de droite Bharatiya Janata de Modi et ses alliés pourraient remporter 335 des 543 sièges élus au suffrage direct à la chambre basse du parlement.

Selon une autre enquête pré-électorale réalisée par le Lokniti-Centre pour l’étude des sociétés en développement (CSDS), le BJP dispose d’une avance de 12 pour cent sur l’alliance d’opposition INDI.  Près de 48 % des électeurs continuent ainsi de soutenir Modi comme Premier ministre lors de l’enquête préalable au scrutin, tandis que seulement 27 % ont choisi le député du Congrès Rahul Gandhi.

 

Mai
15
mer
Le projet de loi agricole en séance à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Mai 15 – Mai 28 Jour entier

Trois mois après la colère historique des agriculteurs, le projet de loi d’orientation agricole (LOA) et ses quelques 4600 amendements,, dont l’examen avait été stoppé pour qu’il soit revu de fond en comble, arrive ce mardi 14 mai, dans l’hémicycle, à l’Assemblée nationale.

Le contenu

Intitulé “Projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture“, le texte comprend 19 articles articulés autour de trois leviers : Former une nouvelle génération d’agricultrices et d’agriculteurs, à l’avant-garde des transitions alimentaires, donner un nouveau souffle à la politique d’installation et de transmission et sécuriser et simplifier le cadre de l’exercice de l’activité agricole.

Une partie serrée va se jouer

L’examen de ce texte, qui intervient trois mois après la crise agricole, donne quelques frissons au gouvernement. En commission, les députés LR, RN et Liot s’étaient abstenus, n’empêchant pas l’adoption du PJL, mais ne la favorisant pas non plus. “Il faut qu’on arrive à dealer avec les LR [pour faire passer la loi], mais ils sont divisés“, indiquait une ministre auprès de Playbook la semaine dernière. Premier soulagement pour l’exécutif : les députés LR n’ont pas l’intention de voter la motion de rejet préalable, selon plusieurs d’entre eux contactés lundi. Cette motion sera défendue par la députée Les écologistes, Marie Pochon, qui entend dénoncer un texte “inutile, vide, et dangereux“ .

Pour autant Les Républicains laissent planer le doute sur le vote final du groupe LR, qui est celui ayant déposé le plus grand nombre d’amendements : “clairement, on a la capacité de faire basculer d’un côté ou de l’autre.“ La tendance actuelle ? “Pour le moment, notre position de départ, c’est l’abstention“ glissait lundi un cadre du groupe. La droite sera très à cheval sur plusieurs points, parmi lesquels le “diagnostic modulaire“ pour évaluer la viabilité des nouveaux projets d’exploitation agricole, le “droit à l’erreur“ des agriculteurs, le volet sur les groupements fonciers agricoles d’investissement” (GFAI) ou encore la question de la surtransposition de normes.

Un texte qui peine à convaincre les syndicats

L’ensemble des syndicats agricoles ont été auditionnés devant la commission des affaires économiques présidée par le député Stéphane Travert, préalablement à l’examen du projet de loi d’orientation agricole. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, dont l’organisation a salué les “avancées“ du projet de loi, déplore un certain nombre de “manques“Lors de son audition par la commission des affaires économiques, le patron du premier syndicat agricole a demandé au gouvernement davantage de visibilité sur les prochains textes touchant le secteur agricole : “Il nous paraît important qu’on puisse discuter de la complétude des sujets et non pas les prendre silo par silo“ a expliqué M. Rousseau réclamant que le projet de loi soit “étoffé“.

Du côté de la Confédération paysanne estimant on estime que le texte “accélère le plan social“ qui entraîne la disparition des agriculteurs. “Rien sur le revenu et rien sur la répartition du foncier qui sont pourtant les deux leviers majeurs pour installer massivement des paysan·nes.“, déplore le syndicat qui appelle à ne pas voter le texte en l’état.

La LOA ne traite pas de la soutenabilité économique de l’agriculture : le point essentiel du juste revenu et du prix de vente économiquement viable“, assène de son côté la Coordination rurale, qui dénonce également le coût de cette loi pour les finances publiques. Le syndicat s’alarme aussi du manque de dispositions pour protéger le foncier

Mai
21
mar
Européennes 2024 : quatre derniers débats dans la dernière ligne droite @ Paris
Mai 21 – Juin 2 Jour entier

A deux semaines du scrutin du 9 juin, la campagne des Européennes s’intensifie et les débats se multiplient. Outre le face-à-face entre le PM Gabriel Attal et Jordan Bardella, tête de liste RN, quatre rendez-vous télévisés sont programmés, réunissant les principales têtes de liste candidates aux élections européennes en France.

Les trois principales chaînes françaises d’information en continu seront de la partie. LCI qui ouvrira le bal avec un débat le mardi 21 mai, sera suivie de BFM TV le lundi 27 mai. Trois jours plus tard, le jeudi 30 mai, ce devrait être au tour de CNews et d’Europe 1, qui compteront quelques absents à gauche : Raphaël Glucksmann (PS) et Marie Toussaint (Les Ecologistes) ont d’ores et déjà indiqué qu’ils n’y participeraient pas, en raison du positionnement idéologique de la chaîne détenue par le groupe Bolloré.

Enfin, France 2 devrait clôturer la saison des débats le mardi 4 juin, quelques jours seulement avant que les Français ne soient appelés aux urnes le dimanche 9 juin (la veille pour les électeurs français de certains territoires d’outre-mer ou qui résident sur le continent américain).

Mardi 4 juin : l’Évènement, le grand débat des Européennes

A cinq jours du scrutin, France 2 propose en direct, mardi 4 juin, le dernier grand rendez-vous politique des Européennes, avant le 9 juin. Sur les 38 têtes de listes qui se présentent au scrutin, seize ont été retenues pour débattre sur le plateau. Mais pas toutes en même temps. La soirée sera divisée en deux parties : un premier débat aura lieu entre les huit principales têtes de listes, un second avec d’autres têtes de listes un peu moins favorables dans les sondages.

Jeudi 30 mai : soirée spéciale sur CNews/Europe 1

C’est le troisième des quatre derniers grands débats, à moins de deux semaines du scrutin du 9 juin. Ce jeudi 30 mai, dès 21 heures, six des huit principales têtes de liste aux élections européennes débattront lors d’une soirée spéciale “ Quelle France dans quelle Europe ?“, diffusée sur CNEWS et Europe 1, en partenariat avec le JDD.

Ont répondu à l’invitation : Manon Aubry, tête de liste La France insoumise (LFI), Jordan Bardella du Rassemblement national (RN), François-Xavier Bellamy pour les Républicains (LR), Léon Deffontaines pour le Parti communiste français (PCF), Valérie Hayer de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, UDI et Parti Radical) et Marion Maréchal (Reconquête). Le candidat du Parti socialiste (PS), Raphaël Glucksmann, et l’écologiste Marie Toussaint (EELV), ont décidé de boycotter le rendez-vous. La soirée sera présentée par les journalistes Laurence Ferrari et Pierre de Vilno qui, ensemble, interrogeront les candidats au sujet des principales préoccupations des Français, parmi lesquelles le pouvoir d’achat, l’agriculture, les défis climatiques ou encore l’immigration.

Alors que la campagne des Européennes entre dans sa dernière ligne droite, le dernier rolling Ifop/Fiducial du 28 mai 2024, comme le baromètre politique Odoxa de la même date, illustrent des positions assez figées pour le 9 juin, plaçant le RN largement en tête des intentions de vote. Le parti de Jordan Bardella réunirait 34% des voix, suivi par Valérie Hayer (15,5%) et Raphaël Glucksmann, à 14%.

Lundi 27 mai : les 8 candidats sur BFMTV/RMC

Une nouvelle fois, les huit principales têtes de liste aux élections européennes du 9 juin débattent ce lundi 27 mai à partir de 20h30 sur BFMTV, après un premier débat ensemble le 21 mai dernier sur LCI. Prendront ainsi part à cette nouvelle confrontation : Jordan Bardella du RN, Valérie Hayer de la majorité présidentielle, Raphaël Glucksmann pour le Parti socialiste, Manon Aubry pour LFI, François-Xavier Bellamy pour Les Républicains, Marie Toussaint pour Les Écologistes, Marion Maréchal de Reconquête et Léon Deffontaines du PCF.

Le débat est organisé par BFM TV et diffusé en simultané sur la radio RMC, à partir de 20h30 en prime time. Il sera modéré par les journalistes Apolline de Malherbe et Maxime Switek. Il sera ensuite suivi, sur BFM TV, d’une émission spéciale de décryptage, présentée par Julie Hammett et Benjamin Duhamel. Les échanges entre les principales têtes de liste aux élections européennes du 9 juin prochain s’articuleront autour de quatre grandes thématiques : “pouvoir d’achat, emploi et industrie“, “environnement et agriculture“, “défense“, “frontières et immigration“.

Mardi 21 mai : les huit têtes de liste sur LCI

Huit têtes de liste débattront ce mardi 21 mai dans “La Grande Confrontation“, à 20h30 sur LCI, présentée par David Pujadas. Manon Aubry (LFI), Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR), Léon Deffontaines (PCF), Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique), Valérie Hayer (Renaissance-Modem-Horizon-Agir-Parti radical), Marion Maréchal (Reconquête) et Marie Toussaint (Les Écologistes) débattront des grands enjeux du scrutin, en direct sur le canal 26. Parmi les thèmes abordés : la défense, l’international, l’économie, le social, l’écologie et l’immigration

Mai
26
dim
Visite d’État en Allemagne d’Emmanuel Macron @ Berlin, Dresde, Münster
Mai 26 – Mai 28 Jour entier

Emmanuel Macron a entamé ce dimanche une visite d’État de trois jours Outre-Rhin, à l’invitation du président de la République fédérale d’Allemagne. La première visite d’Etat d’un président français depuis 24 ans, qui selon Frank-Walter Steinmeier est  “ l’occasion de dire au monde que ce couple franco-allemand en est un“. Le président Steinmeier a tenu à célébrer dimanche les 75 ans de la Loi fondamentale allemande en compagnie du président français, Porte de Brandebourg. Une Constitution fondamentale pour la reconstruction de l’Allemagne et son retour dans le cercle des nations civilisées après la période nazie.

Le chef de l’État et son épouse ont ensuite déambulé parmi les stands au milieu d’une foule bienveillante et échangé avec des jeunes, avant de rejoindre le château de Bellevue, la résidence de son homologue allemand, pour un entretien avec ce dernier, puis une conférence de presse conjointe  au cours de laquelle le président français s’est posé en défenseur de la démocratie et de l’Europe. La journée s’est achevée par un dîner d’Etat au palais palais présidentiel de Bellevue à Berlin, auquel étaient conviés l’ancienne chancelière, Angela Merkel, et son successeur, Olaf Scholz.

La suite du programme

Mardi 28 mai : conseil des ministres franco-allemand et entretien avec Scholz

Mardi matin, le président français ira à Münster, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, pour y recevoir le prix de la paix de Westphalie, “au titre de son engagement européen.“ Ce prix lui avait été initialement remis pour son dialogue avec le président russe Vladimir Poutine afin de tenter d’empêcher puis stopper l’offensive russe en Ukraine en 2022. Il déjeunera avec le président Frank-Walter Steinmeier et son épouse Elke Büdenbender. Direction  ensuite le château de Meseberg près de Berlin pour un conseil des ministres consacré à la compétitivité. Et tout est dit dans cette petite phrase lâchée lundi dans la soirée, à Dresde, par le chef de l’État : “l’Europe doit bâtir un nouveau paradigme de croissance“. Cet objectif ne peut se faire sans un renforcement du couple franco-allemand, le fameux “moteur“ de l’économie européenne.

Le chef de l’État s’entretiendra avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, à 16h35 puis tiendra une conférence de presse à 17h40. Il participera à la session du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité à 18h15.

Lundi 27 mai : mémorial de la Shoah et Dresde

Pour cette deuxième journée de visite, Emmanuel Macron se rendra dans la matinée, à Berlin, au Mémorial de la Shoah, en présence de Serge et Beate Klarsfeld, figures de la lutte pour la reconnaissance de la Shoah en France. Le président de la République remettra respectivement à ces “militants de la Mémoire et de la Justice“, les insignes de Grand-Croix et de Grand officier de la Légion d’honneur.

Dans l’après-midi, le président Macron se rendra à Dresde où il visitera l’Institut Fraunhofer, avant de s’adresser à la jeunesse européenne devant la Frauenkirche, une église symbole de la reconstruction, détruite en 1945 et rebâtie après la chute du Mur. Une occasion de plus pour dérouler ses propositions faites fin avril à la Sorbonne. “C’est la Sorbonne traduit en allemand au fond“, indiquait hier soir l’un de ses conseillers. Ce discours, qui sera sans doute en grande partie en allemand, sera le point d’orgue du déplacement.

“Relancer le moteur de l’Europe“

Ce déplacement a pour but de mettre en avant “la permanence et la profondeur du lien franco-allemand“ selon l’Élysée. Le président français et son hôte, le chancelier Olaf Scholz, auront une nouvelle fois à cœur de relancer une relation franco-allemande dégradée. Les deux tenteront de nouveau de mettre à plat leurs différends concernant le soutien à l’Ukraine, l’avenir de l’Europe, et de booster le couple franco-allemand, qui demeure le moteur de l’UE, malgré des vicissitudes.“Ce couple en est un, il n’est vieux ni jeune, il est vivant, exigeant, ambitieux pour nos deux pays, ambitieux pour notre Europe“, a assuré Emmanuel Macron. L’Europe sera justement au programme des discussions avec le président Frank-Walter Steinmeier et le chancelier Olaf Scholz, l’enjeu étant de définir pour l’après-scrutin un agenda stratégique et des priorités que les deux pays pourront porter ensemble. Une occasion pour dérouler les propositions faites fin avril par Emmanuel Macron à la Sorbonne. “ C’est la Sorbonne traduit en allemand au fond “, indiquait l’un de ses conseillers à PlayBook, hier soir.

Et pourtant, les deux pays affichent leurs divergences sur plusieurs dossiers.

 

Mai
27
lun
Le projet fin de vie arrive en séance à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Mai 27 – Juin 11 Jour entier

 Au terme d’une intense semaine de débats, les députés ont approuvé en commission spéciale, dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 mai, le projet de loi ouvrant pour la première fois en France une “aide à mourir“ pour certains patients. L’examen du texte dans l’hémicycle démarre ce lundi 27 mai, pour deux semaines. Un délai qui ne sera de trop pour passer en revue les 3315 amendements déposés sur le projet de loi, où le point d’équilibre reste à trouver, compte tenu des modifications qui y ont été apportées par la commission spéciale. La présidente de la commission spéciale, Agnès Firmin Le Bodo (Horizons) considère que “l’équilibre d’origine“ du projet de loi “a été rompu“. “Je pense qu’on a ouvert une boite de Pandore qui est dangereuse“, déclare ce matin la députée des Hauts-de-Seine, Maud Brégeon.

Le changement majeur sur le “pronostic vital engagé“

C’est le changement majeur introduit en commission spéciale. Le critère inscrit au départ dans le texte, selon lequel les malades doivent avoir leur “pronostic vital engagé à court ou moyen terme“ pour accéder à l’aide à mourir, a été remplacé par la notion d’affection “en phase avancée ou terminale“, contre l’avis du gouvernement, mais avec l’approbation du rapporteur général, Olivier Falorni (MoDem). La ministre de la santé, Catherine Vautrin, s’est également prononcée contre cette réécriture, faisant valoir qu’elle aurait pour conséquence, à rebours des intentions de ses partisans, de restreindre le champ des personnes éligibles aux patients “en extrême fin de vie. “

La modification apportée au texte crispe dans la majorité comme dans l’opposition. “L’équilibre d’origine […] a été rompu “, a dénoncé Agnès Firmin-Le Bodo, députée Horizons et ancienne ministre de la Santé qui a participé à son accouchement.“ L’engagement du président de faire une loi d’équilibre a volé en éclats“, dénonce pour sa part auprès de l’AFP le député LR Philippe Juvin. Certains collègues LR “continuent à soutenir “ le texte, mais d’autres pourraient basculer vers un vote contre, prévient-il.

Les autres modifications

Aide à mourir et directives anticipées

La même confusion entoure la notion de “volonté libre et éclairée“ du patient. Selon les critères du texte initial, l’aide à mourir ne peut pas être formulée dans des directives anticipées, réalisées plusieurs semaines, mois, voire années, avant la survenue du décès. Un critère, imaginé pour écarter de l’aide à mourir les personnes souffrant de troubles psychiatriques ou d’Alzheimer qui figure toujours dans le texte. Mais les députés ont prévu en commission que le malade puisse y préciser un “type d’accompagnement pour une aide à mourir“, dans l’hypothèse où il perdrait “conscience de manière irréversible“. Le texte précise toutefois à un autre endroit que le patient doit être “ apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée“. “Le patient doit toujours confirmer sa volonté libre et éclairée à toutes les étapes de la procédure“, affirme  la ministre de la santé, Catherine Vautrin, face à la confusion suscitée.

La capacité du médecin à abréger le délai de réflexion

La commission spéciale a aussi modifié le texte quant au délai minimal de réflexion du patient. A compter de la notification de sa décision par le médecin, un délai incompressible de deux jours est prévu par le projet de loi initial, avant que le patient ne confirme sa volonté d’accéder à une aide à mourir.  Un amendement défendu par le député Joël Giraud (Renaissance) a été adopté, afin que ce délai puisse – dans certains cas – être abrégé, à la demande du patient et “si le médecin estime que cela est de nature à préserver la dignité de ce dernier telle que celui-ci la conçoit“.

Le choix laissé au malade entre l’euthanasie et le suicide assisté

L’administration de la substance létale pose aussi question. La version initiale du projet de loi prévoyait que “l’administration de la substance létale est effectuée par la personne elle‑même“, et “par un tiers uniquement lorsque celle‑ci n’est pas en mesure d’y procéder physiquement“. Mais un amendement de Cécile Rilhac (apparentée Renaissance) ouvre la possibilité de choisir librement de déléguer ce geste à un tiers.

Un peu plus de 3300 amendements

Un peu plus de 3300 amendements ont été déposés sur le texte, notamment concernant les critères ouvrant l’accès à l’aide à mourir et sur les modalités de mise œuvre de celle-ci. Difficile de savoir à quoi ressemblera le projet de loi à l’issue de cette première lecture. De nombreux députés ne se sont pas encore forgé un avis. Or, la liberté de vote sera de mise. “Ce n’est qu’une fois que les débats auront démarré qu’on verra le positionnement se dessiner“, soulignait hier une cadre de la majorité.

Juin
3
lun
Budget- Austérité : examen de deux motions de censure à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Juin 3 Jour entier

L’Assemblée nationale examinera ce lundi 3 juin, à 13h30, deux motions de censure, déposées vendredi 31 mai par les députés de La France insoumise (LFI) et ceux du Rassemblement national (RN), en application de l‘article 49 alinéa 2 de la Constitution.

La motion de la Gauche

Le groupe LFI avait été le premier à annoncer le dépôt imminent d’une telle motion. « Il y a moins d’un mois nous avions dit au gouvernement que nous lui fixions un ultimatum et qu’il avait un mois pour déposer un projet de loi de finances rectificative (PLFR), avait indiqué le 28 mai, le député insoumis, Manuel Bompard. “Cet ultimatum arrive à échéance. Si le gouvernement n’a toujours pas déposé en milieu de semaine de PLFR, nous déposerons une motion de censure“, avait-il ajouté.

Cette motion déposée le 31 mai 2024, cosignée par  les communistes et des écologistes, regroupe 106 signataires. Elle entend contester “la mise en place d’une austérité sans précédent, insupportable sur le plan social et inefficace sur le plan budgétaire“, après les 10 milliards d’euros de crédits pour 2024 déjà gelés par décret en raison du dérapage du déficit. Les signataires dénoncent aussi le “surgel de 10 milliards d’euros supplémentaires“. “Le gouvernement s’obstine dans cette trajectoire en décidant seul d’un surgel de 10 milliards d’euros supplémentaires afin de les annuler en fin d’année. Ce surgel, appliqué pour moitié sur le budget de l’Etat, constitue un contournement insupportable des règles budgétaires“, indiquent-ils.

Bien que non signataire, le groupe socialiste à l’Assemblée soutiendra cette motion de censure. “Nous ne votons jamais les motions de censure présentées par l’extrême droite […] et [celle de LFI] nous ne l’avons pas signée, mais nous la voterons“, a confirmé le 31 mai le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur Franceinfo.

 

La motion du Rassemblement National

Dans sa propre motion qui réunit 88 signataires, le Rassemblement national accuse le gouvernement d’avoir “volontairement sous-évalué“ le déficit et souligne que la dette publique a “atteint un seuil d’alerte“. “La dette publique (3100 milliards € fin 2023) a atteint un seuil d’alerte nécessitant une réaction du Gouvernement. Or, il n’apparaît pas responsable d’attendre, comme le fait le Gouvernement, soit une hypothétique accélération de la croissance sans tenir compte du niveau global de dépenses publiques, soit de miser sur des annonces d’augmentation de la fiscalité voire d’austérité après les élections européennes“, indique le Rassemblement National.

Le gouvernement peut-il tomber ?

Bien que le RN qui a déposé sa propre motion de censure, a indiqué qu’il votera celle de LFI, afin de tenter de faire tomber le gouvernement, sans le soutien du groupe Les Républicains, la tentative de censure de chaque groupe a peu de chance d’aboutir. Rappelons qu’une motion a besoin de recueillir la majorité absolue de 289 voix pour renverser un gouvernement.

Au Rassemblement National, on reconnaît d’ailleurs que le texte n’a aucune chance de trouver une majorité pour être adopté. Mais son rejet par la gauche et une bonne partie des Républicains permettra au RN de dénoncer le “sectarisme“ des autres opposants qui voleraient au secours du gouvernement, en refusant d’appuyer sa démarche. Sont particulièrement ciblés : Les Républicains dont le président Éric Ciotti a, à plusieurs reprises, évoqué publiquement le projet de censurer le gouvernement, sans donner de suite.

C’est une bonne façon de finir la campagne, non ? “ sourit un stratège du parti à la flamme selon lequel cette motion de censure, dont le texte “vise tout le monde “. À commencer par la macronie dont la “crédibilité“ serait atteinte en matière de finances publiques. Dans les faits, l’objectif affiché par le groupe  n’est pas d’obtenir le plus large soutien possible, mais de mettre les rivaux face à leurs contradictions à quelques jours du scrutin des européennes, que le tête de liste, Jordan Bardella, essaie de transformer en un référendum anti-Macron.

Juin
4
mar
L’Évènement : le grand débat des Européennes @ France Télévisions
Juin 4 Jour entier

A cinq jours du scrutin, France 2 propose en direct, mardi 4 juin, le dernier grand rendez-vous politique des Européennes, avant le 9 juin. Sur les 38 têtes de listes qui se présentent au scrutin, seize ont été retenues pour débattre sur le plateau. Mais pas toutes en même temps. La soirée sera divisée en deux parties : un premier débat aura lieu entre les huit principales têtes de listes, un second avec d’autres têtes de listes un peu moins favorables dans les sondages.

Le choix de diviser les candidats en deux groupes a été fait pour permettre plus de débats entre eux, explique Elsa Margout, directrice des magazines de France Télévisions. “Il est difficile de faire débattre seize personnes ensemble, en termes de scénographie mais aussi parce que le risque est que chaque candidat déroule son programme, sans échange. À huit, il y a plus d’échanges et nous pouvons faire débattre plus de listes“, assure t-elle.

Les deux débats seront animés par Caroline Roux, en partenariat avec France Inter. Plusieurs journalistes spécialisés interviendront au cours de la soirée pour poser des questions aux candidats : Sandy Dauphin (France Inter), Patrick Cohen (France Télévisions), Maryse Burgot (France Télévisions) et Guillaume Daret (France Télévisions).

Première partie : le débat des principaux candidats

Dès 20h40, les principaux candidats confronteront leurs points de vue et leur vision pour l’Europe et pour la France. Huit têtes de liste seront réunis sur le plateau de France Télévision lors de cette première partie : Manon Aubry (La France insoumise), Jordan Bardella (Rassemblement national), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Léon Deffontaines (PCF – Gauche unie), Raphaël Glucksmann (PS – Place publique), Valérie Hayer (Renaissance, Modem, Udi),  Marion Maréchal (Reconquête !), et Marie Toussaint (Les Ecologistes).

Deuxième partie : la confrontation des outsiders

Seront réunis autour de la table lors de ce second débat : Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), François Asselineau (Union populaire républicaine), Jean-Marc Governatori (Écologie au Centre), Guillaume Lacroix (Parti radical de gauche), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Jean Lassalle (Alliance Rurale), Florian Philippot (Les Patriotes) et Hélène Thouy (Parti animaliste). Comment ces candidat(e) ont-ils été choisis par France Télévisions ? “Nous les avons choisis sur deux critères principaux : leur représentativité, notamment leur nombre d’élus au niveau national et européen, ainsi que leur dynamique de campagne“, explique Elsa Margout.

 

Juin
5
mer
Commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie @ Normandie, Bretagne
Juin 5 – Juin 7 Jour entier

L’année mémorielle culmine en ce début juin pour les 80 ans du débarquement de Normandie, que le chef de l’État souhaite commémorer en grande pompe trois jours durant.

Le détail des festivités

Mercredi 5 juin

Les commémorations du débarquement commenceront en Bretagne, a annoncé l’Élysée. Le chef de l’État rendra le mercredi 5 juin, de 11h30 à 12h30, un hommage à l’action des parachutistes de la France Libre membres du Special Air Service (SAS), une unité d’élite britannique et aux maquisards à à Plumelec, dans le Morbihan, lieu où est décédé Émile Bouétard, considéré comme le premier soldat français mort le D-Day. Au programme : passage en revue des troupes, honneurs du drapeau et remise de la croix de la valeur militaire au drapeau du 1er RPIMA, le régiment de parachutistes d’infanterie de marine et brève allocution du président.

Emmanuel Macron prendra ensuite la direction de la Normandie, où il présidera les 6 et 7 juin, plusieurs cérémonies. Premier arrêt le 5 juin, à Saint-Lô (Manche), surnommée la “capitale des ruines“,  “très lourdement bombardée par les alliés.“ Emmanuel Macron y présidera un hommage en mémoire des victimes civiles, au haras national, de 16 h à 17 h. Dans la soirée, il déposera une gerbe en l’honneur des fusillés de la prison de Caen, des résistants incarcérés et exécutés par les Allemands dès le début de l’offensive des Alliés.

Jeudi 6 juin

Le président de la République assistera le 6 juin, de 10 h 20 à 11 h 40, à une première cérémonie au Mémorial britannique de Ver-sur-Mer, (Calvados), où sont inscrits les noms de plus de 20 000 soldats sous commandement britannique qui sont morts au cours de la Bataille de Normandie. Il sera accompagné lors de cette dernière du roi Charles III et de son épouse Camilla , comme l’a confirmé le palais de Buckingham. Ce sera le premier déplacement à l’étranger du souverain britannique depuis l’annonce de son cancer, au début d’année.

Suivra ensuite ce jeudi 6 juin, de 15 h 30 à 18 h, la grande cérémonie internationale à Omaha Beach (Saint-Laurent-sur-Mer, Calvados). Située au cœur du secteur Omaha Beach, le village de Saint Laurent sur mer est avec Colleville-sur-Mer et Vierville-sur-Mer une des trois communes qui bordent la plage d’Omaha Beach “la sanglante“.

Vendredi 7 juin

Vendredi 7 juin, Emmanuel Macron se rendra à Bayeux, “pour commémorer la permanence de la République et de ses valeurs“, précise son entourage. A 10h30, il y commémorera le retour de la souveraineté républicaine, sur la place Charles de Gaulle. Le 7 juin 1944, Bayeux devenait la première ville importante et sous-préfecture libérée de France, après l’entrée des troupes britanniques. Le chef de l’État participera enfin de 14h à 14h30, à une dernière cérémonie, sur le port de Cherbourg (Manche).
Ces hommages se poursuivront au cours des jours suivants : le 10 juin, le président de la République sera à Tulle (Corrèze) puis à Oradour-sur-Glane pour rendre hommage aux victimes de la barbarie nazie. Le 16 juin (ou le 17) un hommage aux résistants de Provence sera organisé sur les lieux du débarquement historique, puis dans les terres, pour saluer l’action résistante en Provence. Enfin, le 18 juin, le président rendra un hommage au général de Gaulle au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine). Suivra un déplacement à l’île de Sein, commune décorée parmi les Compagnons de la Libération.

De très nombreuses personnalités

Cette année de nombreux dirigeants sont attendus pour célébrer le 80ème anniversaire du débarquement. Outre le roi Charles III annoncé le 6 juin avec son épouse Camilla, et le prince de Galles William (sans son épouse Kate Middleton), de nombreux chefs d’État et tête couronnés assisteront à la cérémonie internationale, organisée sur la plage d’Omaha. Emmanuel Macron accueillera ainsi 25 dirigeants.

Joe Biden et Zelensky attendus

La Normandie, à l’honneur lors de ces commémorations, accueillera le président des États-Unis, Joe Biden en visite d’État en France, pour la cérémonie internationale d’Omaha Beach, ainsi que celle de Colleville-sur-Mer. Le soir, il pourrait retrouver Emmanuel Macron à Caen, autour d’un dîner avec d’autres hauts représentants. Le président français a également annoncé le 28 mai depuis Berlin, la présence à Omaha Beach de son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, aux prises depuis deux ans avec l’invasion russe.

Sont également annoncés, le chancelier allemand, Olaf Scholtz, le premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, celui du Canada, Justin Trudeau, qui sera dans le Calvados les 5 et 6 juin à la cérémonie à Courseulles-sur-Mer, le PM des Pays-Bas, Mark Rutte…Les autorités tchèques ont confirmé pour leur part, la venue du président, Petr Pavel. Quant à la Nouvelle-Zélande, elle sera représentée par le capitaine des forces armées néo-zélandaises, dans les jours qui précèdent le 6 juin, pour assister aux cérémonies internationales, notamment celle de Bayeux. Ce sera enfin l’ambassadrice de Nouvelle-Zélande, Caroline Bilkey qui représentera le pays à la cérémonie d’Omaha Beach. Côté têtes couronnées, Philippe de Belgique et son épouse Mathilde d’Udekem d’Acoz, reine des Belges, le prince Albert de Monaco mais aussi, le couple royal Willem-Alexander des Pays-Bas et son épouse Máxima Zorreguieta ou encore, Frederik X, roi du Danemark sont notamment annoncés. La liste des présidents,  chefs d’Etat et têtes couronnées présents.

La Russie, non désirée

La Russie n’a pas été invitée aux cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, le 6 juin, en raison de sa “guerre d’agression“ contre l’Ukraine, a annoncé jeudi l’Élysée, revenant ainsi sur une décision initiale.“Il n’y aura pas de délégation russe. Les conditions ne sont pas réunies compte tenu de la guerre d’agression que mène la Russie contre l’Ukraine et qui s’est encore intensifiée ces dernières semaines », a indiqué la présidence française.

Des cérémonies autour des vétérans

Tous ces événements seront organisés “autour de la présence des derniers vétérans“ afin de “leur rendre hommage jusqu’au bout“. Ils seront environ 200 à se déplacer cette année. Ils ont entre 96 et 107 ans, et pour certains ils n’étaient jamais revenus en Normandie. Commémorer les 80 ans du Débarquement en Normandie relevait du devoir explique l’un d’eux au micro de TF1 : “Je veux que la jeune génération sache ce qu’on a fait, 7.000 de mes camarades ont été tués ce jour-là, 20.000 ont reçu des balles et ont été blessés, mis dans des bateaux et jetés à la mer“, déclare t-il.

Des commémorations sous haute sécurité

Gérald Darmanin a annoncé, que 43 000 policiers, gendarmes et militaires seront mobilisés sur les trois jours de commémorations du 80ᵉ anniversaire du D-Day. La seule journée du 6 juin impliquera 12 000 membres des forces de l’ordre.

 

 

 

 

Joe Biden en visite d’État en France @ Normandie, Paris
Juin 5 – Juin 9 Jour entier

Le président des États-Unis, Joe Biden, sera accueilli par Emmanuel Macron le 8 juin à Paris pour sa première visite d’État en France“. “Cette visite sera précédée par les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié (D-Day), le 6 juin, en Normandie, où le Président américain sera accompagné de son épouse, Jill Biden“, a annoncé jeudi 30 mai l’Elysée. La Maison Blanche a précisé dans un autre communiqué que le président américain serait en France du 5 au 9 juin. Il s’agit de la première visite d’État en France du président américain. Elle fait suite à la première visite d’État d’Emmanuel Macron aux États-Unis en 2022, et marque une nouvelle étape dans les relations franco-américaines.

8 juin : visite d’État

Le président américain et son épouse, Jill Biden, seront reçus à Paris par Emmanuel Macron à partir du 8 juin, pour une visite d’État qui “reflétera la relation durable et globale entre les États-Unis et la France, notre plus ancien allié, fondée sur des valeurs démocratiques partagées, des liens économiques et une coopération en matière de défense et de sécurité“, indique la présidence américaine.

Les deux chefs d’État évoqueront toute une série de sujets. L’Ukraine bien sur, pour laquelle la convergence de vues n’est pas totale, mais aussi le réchauffement climatique ou la préparation du sommet du G7 en Italie. Il y aura aussi des discussions sur des questions bilatérales en matière économique et de défense, notamment en particulier sur l’espace et du nucléaire, indique une source diplomatique française. “Alors que 80 ans après la libération de l’Europe la guerre est de retour sur le continent, les deux présidents évoqueront le soutien sans faille et dans la durée à apporter à l’Ukraine“, a précisé l’Elysée. “Cette coordination étroite sur les crises internationales aura vocation à préparer les prochaines échéances internationales, notamment le sommet du G7 de Bari“, mi-juin en Italie, “et le sommet de l’OTAN“, en juillet à Washington, a encore précisé la présidence française.

Cette visite intervient dans un contexte géopolitique tendu, sur fond de guerre en Ukraine et de crise à Gaza, ainsi que dans un contexte électoral particulier pour les deux dirigeants. Joe Biden mène actuellement campagne pour sa réélection face à son prédécesseur, Donald Trump. Et les élections européennes, dont le scrutin est programmé le 9 juin en France, s’annoncent périlleuses pour les amis d’Emmanuel Macron.

Le programme

Emmanuel Macron déploie ce samedi les fastes de la République pour Joe Biden, afin de célébrer une relation revenue au beau fixe. Tout est fait, d’un côté comme de l’autre, pour bien montrer que “nous sommes plus proches que nous n’avons jamais été“, a indiqué vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

La visite d’État débutera vers 12h30 par un accueil protocolaire à l’Arc de Triomphe, où les président français et américain vont participer à une cérémonie de ravivage de la flamme sur la tombe du Soldat inconnu. L’hymne américain, The Star Spangled Banner, va retentir, suivi de La Marseillaise, avant que les dirigeants n’assistent à un “défilé aérien“, selon le programme fourni par l’Élysée. Lors de leur descentes des Champs Élysées, le président français et son homologue américain, accompagnés de leurs épouses, seront encadrés sur la plus célèbre avenue du monde, pavoisée aux couleurs de leurs deux pays, par 140 chevaux et 38 motards.

Le couple Biden se dirigera ensuite vers le palais de l’Élysée, où un déjeuner de travail entre Joe Biden et Emmanuel Macron vers 13h10.A 15h45, les deux dirigeants prendront la parole face à la presse, avant un nouveau discours vers 16h30, devant le French American Business Council, qui réunira une centaine d’entreprises françaises et américaines. Un dîner d’État en forme de banquet sera enfin organisé le soir même à l’Élysée.

Le déplacement de Joe Biden en France ne sera toutefois pas totalement terminé. Dimanche, le locataire de la Maison Blanche ira, en privé, déposer une gerbe au cimetière américain du Bois Belleau (Aisne), en hommage aux soldats tombés pendant la Première Guerre mondiale.

5-7 juin : commémorations du débarquement

Le président américain sera sur le sol français du 5 au 9 juin 2024. Au cours des deux premiers jours, Joe Biden participera aux commémorations du débarquement allié en Normandie. Le jeudi 6 juin, “il prononcera une allocution“ lors des cérémonies officielles sur les plages normandes de Utah et Omaha Beach, où 73 000 Américains courageux“ débarquèrent pour “ouvrir la voie à la libération de la France et de l’Europe“, a indiqué la présidence américaine, soulignant que le chef de l’Etat saluerait “des vétérans américains et leur famille“.

Le 7 juin, Joe Biden prononcera un discours à la Pointe du Hoc, en Normandie, “sur l’importance de défendre la liberté et la démocratie.“ L’endroit fut le théâtre d’une des opérations du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944. Située entre les plages d’Utah Beach (à l’ouest) et d’Omaha Beach (à l’est), la pointe avait été fortifiée par les Allemands et, était équipée de pièces d’artillerie lourde dont la portée menaçait les deux plages voisines. Il avait été jugé primordial, pour la réussite du débarquement, que les pièces d’artillerie soient mises hors service le plus rapidement possible. Une mission qui fut confiée au 2e bataillon de rangers américain qui réussit à prendre le contrôle du site au prix de lourdes pertes.

 

Juin
6
jeu
Emmanuel Macron invité du 20H de TF1 et France 2 @ Caen
Juin 6 Jour entier

A quelques jours du scrutin du 9 juin, Emmanuel Macron va accorder une interview aux journaux télévisés de 20 heures sur France 2 et TF1, ce jeudi 6 juin. Le chef de l’État répondra aux questions de Gilles Bouleau et d’Anne-Sophie Lapix depuis Caen, à l’occasion des 80 ans du Débarquement en Normandie. Cette interview devrait débuter à 20 h 15 lors d’une édition spéciale organisée dans la foulée des commémorations de cet anniversaire.

Le chef de l’État va enchaîner trois jours de cérémonies pour célébrer le 80e anniversaire du Débarquement en Normandie à partir de mercredi. La principale aura lieu sur la plage d’Omaha jeudi après-midi en présence, notamment, des présidents américain et ukrainien, Joe Biden et Volodymyr Zelensky.

À trois jours des élections européennes, Emmanuel Macron devrait évoquer les sujets internationaux qui occupent l’actualité, comme la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien. “Il reviendra sur ces sujets [commémoration du débarquement] ainsi que sur l’actualité internationale en Ukraine et à Gaza“, ont précisé les deux chaînes dans un communiqué commun. Selon le Figaro, Emmanuel Macron devrait faire des annonces sur “l’aide française en Ukraine“, avec peut-être, la confirmation d’envoi “d’instructeurs militaires“ sur place.

Les oppositions “vent debout“

Cet agenda mémoriel très chargé va permettre au président d’occuper l’espace médiatique dans les dernières heures de la campagne. Quitte à agacer sérieusement ses concurrents, qui réclament le “même temps de parole“ que la majorité présidentielle. Cette intervention de dernière minute du chef de l’État dans la campagne des Européennes a relancé une nouvelle fois le débat sur le décompte par l’Arcom, du temps de parole du président comme du temps de parole pour la liste de la majorité présidentielle.

“Quelle urgence peut bien imposer que le président réquisitionne les JT la veille d’une fin de campagne ?“, a interrogé le chef de file des LR, François-Xavier Bellamy sur X. Le président du parti, Éric Ciotti, a aussitôt fait savoir qu’il saisissait l’Arcom, pour exiger que l’opposition bénéficie d’un temps de parole équivalent à celui du Président. Le patron des socialistes Olivier Faure a quant à lui regretté que le président, qu’il a renommé “Fidel Macron“, puisse “faire campagne à un moment où plus personne ne pourra lui répondre“. “Personne n’est dupe“, a pour sa part écrit le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel.

LR et LFI vont saisir l’Arcom

Dans un courrier adressé lundi à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), Éric Ciotti dénonce avec force l’intervention télévisée du président de la République prévue jeudi soir  “à moins de 48 heures de la fin de campagne officielle“. Le patron de LR relève également le fait que cette intervention télévisée “interviendra après une longue séquence de commémorations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie“, qui sera déjà l’occasion d’une exposition du président français “dans tous les médias français et internationaux“. En conséquence, il presse l’Arcom d’utiliser ses “pouvoirs de régulation et d’injonction pour imposer aux médias, et en particulier à TF1 et à France 2, de rétablir une égalité de traitement entre les candidats têtes de listes à l’élection européenne du 9 juin d’ici à la fin de la campagne officielle.“

Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise (LFI) aux élections européennes, a réagi avec indignation sur RTL ce lundi. “C’est quand même gênant, juste avant la clôture d’une campagne pour les élections européennes, il va avoir droit au prime time de TF1 et France 2“, a-t-elle déclaré. En conséquence, LFI a annoncé son intention de saisir elle aussi l’Arcom, afin que le temps d’antenne de d’Emmanuel Macron soit décompté du temps de campagne de Valérie Hayer, candidate de la liste Renaissance.

Saisie, l’Arcom a rappelé hier aux deux chaînes que “tout ou partie“ des propos d’Emmanuel Macron pourrait être considéré comme du temps de parole de son camp. Le régulateur a donc demandé aux groupes audiovisuels de lui transmettre “sans délai les dispositions qu’ils entendent prendre“ pour garantir un accès équitable des autres listes aux antennes.

https://twitter.com/Arcom_fr/status/1798262409267675170