L’agenda politique

Fév
21
mer
Entrée au Panthéon de Missak Manouchian @ Panthéon
Fév 21 Jour entier

80 ans jour pour jour après son exécution et celle de ses 23 compagnons d’armes, le résistant d’origine arménienne Missak Manouchian entre au Panthéon ce mercredi 21 février, accompagné de son épouse Mélinée. Comme pour Simone Veil et son époux Antoine, entrés au Panthéon en 2018, la famille souhaitait que le couple Manouchian reste uni dans la mort. Mélinée Manouchian y entrera donc avec son mari Missak, même si la résistante ne sera pas elle-même panthéonisée.

Aucune figure de la résistance communiste, et a fortiori aucun résistant étranger, n’avait eu droit jusqu’ici à cet honneur, contrairement à la résistance gaulliste, avec la panthéonisation dès 1964 de Jean Moulin. “Soixante ans après Jean Moulin, la panthéonisation de Missak Manouchian et de ses camarades est un acte de reconnaissance des FTP-MOI [Francs-tireurs partisans – main-d’œuvre immigrée] et de tous ces juifs, Hongrois, Polonais, Arméniens, communistes, qui ont donné leur vie pour notre pays“, déclare à ce titre Emmanuel Macron dans une interview accordée le 19 février au quotidien l’Humanité. “C’est une façon de faire entrer toutes les formes de la Résistance intérieure, dont certaines trop longtemps oubliées“, a souligné le chef de l’État.

Avec l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon ce 21 février, c’est donc toute la résistance étrangère qui est célébrée. Réfugié en France après le génocide perpétré par les troupes ottomanes et qui l’avait fait orphelin, en 1915, alors qu’il n’avait que 9 ans, Missak Manouchian rejoint la Résistance en juin 1941. Le couple qui entre alors dans une totale clandestinité, bascule dans l’action armée en 1943, au sein des FTP-MOI. Au nombre de 23, les membres du réseau Manouchian, multiplient les attentats.

Cette “armée du crime“,  comme l’avait baptisé l’occupant nazi, venaient des quatre coins de l’Europe. Espagne, Hongrie, Pologne, Roumanie, Arménie. Ses membres rendus célèbres par l’affiche rouge furent traqués sans relâche par les brigades spéciales de la police française jusqu’à leur arrestation. Capturé le 16 novembre 1943. Missak Manouchian est exécuté le 21 février 1944 au Mont-Valérien avec 24 autres résistants, dont 21 membres de la MOI. Au petit matin, dans une cellule de la prison de Fresnes, le résistant prend une dernière fois la plume et écrit ces derniers mots à Mélinée, son épouse : 21 février 1944, Fresnes“ “Ma chère Méline, ma petite orpheline bien aimée. Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. On va être fusillé cet après-midi à 15 heures.“

Une première cérémonie mémorielle au Mont-Valérien

Mardi soir, plusieurs centaines de personnes se sont aussi réunies au Mont-Valérien, où le cercueil de Missak Manouchian a emprunté, dans une ambiance empreinte d’émotion, le chemin des derniers moments du condamné. Avant de reposer pour la nuit dans la crypte du Mémorial de la France combattante.

L’hommage de la Nation au Panthéon

Inhumés aujourd’hui au cimetière parisien d’Ivry, les cercueils de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée remonteront à 18h30 la rue Soufflot, couverts d’un drapeau français, portés par des soldats de la Légion étrangère, qui ont aussi fait le choix de la France. Un parcours de lumière, aux tonalités bleu, blanc et rouge, pavera le chemin du résistant pour scander les trois grandes périodes de sa vie : le génocide arménien, l’arrivée en France et la Résistance. Au pied du Panthéon, sur lequel est prévu un spectacle son et lumières de plus de sept minutes.

Le cercueil fera ensuite son entrée dans le Panthéon, avec en fond sonore la musique du compositeur français Pascal Dusapin. A l’intérieur de l’édifice républicain, juste devant l’autel de la Convention nationale, le chef de l’État prononcera l’oraison funèbre de Missak Manouchian, devant le cercueil, placé au centre. Des temps d’expressions artistiques sont prévus, notamment la reprise par Arthur Téboul, leader du groupe Feu! Chatterton, du poème d’Aragon “Strophes pour se souvenir“ , chanté par Léo Ferré dans “L’affiche rouge“. Une “réinterprétation moderne et extrêmement forte“, promet un conseiller élyséen. Le chanteur Patrick Bruel lira également la dernière lettre du résistant à sa bien-aimée

A l’issue de la cérémonie, vers 20 heures, les restes du couple Manouchian rejoindront le caveau numéro XIII de la crypte du Panthéon, où le tombeau de l’écrivain Maurice Genevoix et le cénotaphe de l’actrice et résistante franco-américaine Joséphine Baker se trouvent déjà. A l’entrée, une plaque sera installée en l’honneur de leurs 22 autres camarades FTP-MOI ainsi que de leur chef Joseph Epstein. Trois vers d’Aragon et un morceau de la dernière missive de Missak y seront également gravés.

2000 invités

2.000 seront présentes à la cérémonie au Panthéon, parmi lesquelles de nombreuses personnalités, notamment issues de la communauté arménienne en France, comme Robert Guédiguian, réalisateur de L’Armée du crime. Quelque 150 journalistes et 600 scolaires qui ont travaillé sur la figure du résistant communiste, sont  également attendus. Parmi les invités, les responsables du Parti communiste, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et de nombreux représentants de la communauté arménienne. De nombreux politiques viendront également rendre hommage à Missak Manouchian, dont Marine Le Pen. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, invitée ès qualités, a fait savoir qu’elle entendait bien se rendre “à la cérémonie d’hommage solennel de la Nation“ à Missak Manouchian, malgré les réserves émises par le chef de l’État. “ Comme pour l’hommage à Robert Badinter dont les élus du RN étaient absents, l’esprit de décence, le rapport à l’histoire devraient les conduire à faire un choix. Les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian“, a déclaré Emmanuel Macron dans son entretien au quotidien l’Humanité.

Une présence jugée “insupportable“  par les membres du comité de soutien pour l’entrée au Panthéon du résistant communiste même s’ils respecteront les usages institutionnels. Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein, le chef des Francs-tireurs partisans (FTP) pour la région parisienne arrêté en même temps que Manouchian et qui entrera de façon symbolique au Panthéon avec l’inscription de son nom sur une plaque, a aussi déclaré qu’elle n’était “pas la bienvenue“ et qu’il ferait tout “pour l’éviter“ mercredi.

Fév
26
lun
Crise agricole : réunion au ministère de l’Economie et des Finances @ Ministère de l'Économie et des finances
Fév 26 Jour entier

Depuis le Salon de l’agriculture, dans un contexte chahuté, Emmanuel Macron a annoncé ce samedi 24 février la mise en œuvre rapide d’un “plan de trésorerie d’urgence“ pour les exploitations agricoles en difficulté.  Restant évasif sur les contours de ce plan, le chef de l’État a indiqué qu’une réunion se tiendra au niveau national dès ce lundi 26 février au ministère de l’Economie et des Finances avec tous les acteurs concernés : banques, assurances et mutualité sociale agricole (MSA). Dès la semaine prochaine, les ministres ici présents avec moi [de l’Agriculture Marc Fesneau et la ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher] avec leur collègue de l’Économie et des Finances, rassembleront les banques et l’ensemble aussi des secteurs pour pouvoir mettre en place ces plans de trésorerie“, a annoncé le président. Une réunion qui permettra de “leur mettre la pression“, selon l’intéressé. Concrètement, les ministres concernés vont étudier en particulier avec les banques, les possibilités de moratoires ou d’échelonnement des remboursements des exploitants agricoles.

Un recensement des exploitations en difficulté

Par ailleurs, un recensement région par région des exploitations en difficulté va être lancé “dès lundi“, comme l’a annoncé le chef de l’État lors de sa visite au salon de l’Agriculture. “Nous lancerons un recensement dans chaque région des exploitations qui sont dans les plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner“, a t-il indiqué.

 

Réunion des soutiens européens de l’Ukraine à Paris @ Palais de l'Elysée
Fév 26 Jour entier

Deux ans après le début de l’offensive russe, une vingtaine de dirigeants, en majorité européens, se réunissent ce lundi en fin d’après-midi à Paris, pour un sommet de soutien à l’Ukraine organisé à l’initiative d’Emmanuel Macron. Il réunira “plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ou leurs représentants ministériels“, afin d’“étudier les moyens disponibles pour renforcer la coopération des partenaires en soutien à l’Ukraine“, a indiqué la présidence française le 22 février, une semaine après la signature par Paris et Kiev, d’accords de sécurité bilatéraux inscrivant dans la durée l’aide de la France à l’Ukraine.

Remobiliser et faire échec à l’agression russe

Selon l’Elysée, cette réunion a pour vocation d’être très “opérationnelle“, avec l’ambition d’augmenter “l’efficacité sur le terrain“ de l’aide à l’Ukraine. Mais l’idée est avant tout d’envoyer un “message très clair“ de détermination à Vladimir Poutine et de contrer le discours du Kremlin sur la victoire annoncée de la Russie, a déclaré dimanche la Présidence. Emmanuel Macron veut aller à l’encontre d’un sentiment croissant de pessimisme sur la situation en Ukraine, l’expression “doom and gloom” (“pessimisme et morosité“) ayant été beaucoup entendue lors de la conférence sur la Sécurité de Munich mi-février.

Le but est de “remobiliser et examiner tous les moyens de soutenir l’Ukraine efficacement“, explique l’Elysée. “Il s’agit de contredire l’impression que les choses sont en train de se déliter, de réaffirmer que nous ne sommes pas fatigués et que nous sommes déterminés à faire échec à l’agression russe. Nous voulons envoyer le message clair à Poutine qu’il ne l’emportera pas en Ukraine“, insiste la présidence française.

La réunion se penchera également sur la recrudescence des attaques cyber et informationnelles d’une Russie “de plus en plus agressive“  et qui représente “un risque montant pour l’Europe“, selon la présidence française.

Une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement attendus à Paris

La grande majorité des dirigeants européens, dont les Premiers ministres de 15 pays de l’UE seront présents à cette réunion à l’Elysée, qui sera ouverte par une intervention en visioconférence du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le chancelier allemand Olaf Schloz, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte, le chef de la diplomatie britannique David Cameron, les dirigeants scandinaves, l’Estonienne Kaja Kallas, le Polonais Andrzej Duda, sont entre autres attendus à Paris. Les Etats-Unis seront pour leur part, représentés par le Secrétaire d’Etat adjoint aux affaires européennes et eurasiennes Jim O’Brien, et le Canada par le ministre de la défense Bill Blair.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni ne fera pas le déplacement. C’est le très peu connu Edmondo Cirielli, vice-ministre aux Affaires étrangères, qui représentera Rome. Les représentants hongrois et slovaque, les deux pays de l’UE les plus réticents vis-à-vis de l’Ukraine, ne seront également pas présents “pour des raisons d’agenda“, affirme l’Elysée.

Pas d’annonces prévues sur de nouvelles aides

Si des annonces sur de nouvelles livraisons d’armes ou de nouvelles aides ne sont pas prévues, les participants vont examiner les moyens de “faire mieux et de manière plus décisive“, alors que Kiev a affirmé dimanche que la moitié des armes occidentales promises sont livrées en retard. “Chacun fait tout ce qu’il peut en matière de livraison d’armes. Il faut que nous puissions tous ensemble faire mieux, chacun selon ses capacités“, relève la présidence française.

Alors que l’Union européenne (UE) peine à remplir sa promesse de livrer un million de munitions à l’Ukraine, plusieurs pays plaident pour l’achat de munitions produites en dehors de l’UE. La France n’y est pas favorable. Mais la position de Paris sur ce point n’est pas “dogmatique“ selon un conseiller du président qui ajoute qu’il ne faut pas décourager les industriels européens de produire plus.

Mar
4
lun
IVG dans la Constitution : réunion du Parlement en Congrès @ Château de Versailles
Mar 4 Jour entier

 

Un mois après avoir été adopté par l’Assemblée nationale, le projet de loi visant à inscrire l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution a été largement approuvé par la chambre haute, dans des termes identiques, mercredi 28 février 2024. Dans la foulée, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la convocation ce lundi, du Congrès à Versailles, pour un vote final.  Une dernière étape, et non des moindres, pour que cette révision constitutionnelle, largement soutenue par les français, soit  effective.

Mode d’emploi d’une réunion exceptionnelle

Le Congrès du Parlement est la réunion conjointe dans un même lieu, à Versailles, des deux chambres du Parlement, A cette occasion les 925 parlementaires français (577 députés et 348 sénateurs) siègent ensemble, sur convocation par décret du président de la République, dans l’hémicycle de l’Aile du Midi du château de Versailles. Une réunion extraordinaire  qui ne s’est déroulée qu’à deux reprises depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, et vingt fois depuis 1958. La Constitution prévoit aujourd’hui trois cas de réunion de cette instance : en vue d’une révision de la Constitution, pour autoriser l’adhésion d’un État à l’Union européenne, et pour entendre une déclaration du Président de la République.

Emmanuel Macron, absent

Comme le veut la Constitution, Emmanuel Macron ne sera pas présent lundi à Versailles. La révision de la Constitution de 2008 permet au président de la République de s’exprimer en Congrès, mais aucunement quand s’exerce un vote, notamment lorsque la délibération porte sur un projet constitutionnel. Au nom du respect du principe de séparation des pouvoirs, c’est donc la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui présidera le Congrès.

Comment fonctionne le vote du Congrès ?

Lorsqu’il est amené à se prononcer sur un projet constitutionnel (ou sur l’adhésion d’un État à l’Union européenne), le Congrès ne peut ne peut exercer le droit d’amendement. Les parlementaires ne pourront donc qu’approuver ou rejeter le texte qui leur est soumis. Réunir le Congrès pour réviser la Loi fondamentale est une option à la main du président de la République, comme alternative à la voie du référendum. Une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés est donc nécessaire lors de cette étape finale. Plus clairement, pour être admise, la révision constitutionnelle devra obtenir 555 voix, par scrutin public. Depuis 1958, sur 24 révisions constitutionnelles, 21 ont été approuvées par le Congrès.

Une réunion dans l’aile du midi du château

Les sénateurs et les députés se retrouveront à partir de 15 h 30 dans la salle des séances de l’Aile du Midi du château de Versailles. Une salle inconnue du grand public, qui sert presque exclusivement pour l’adoption des révisions constitutionnelles. Elle comprend un gigantesque hémicycle aux sièges rouge foncé, où les députés tinrent séance jusqu’en 1879, avant de revenir à Paris, au Palais Bourbon.

La construction de la salle a été achevée en 1875 pour accueillir les députés et sénateurs qui s’étaient installés provisoirement à Versailles après la Commune de 1871. Lorsque les assemblées regagnent Paris en 1879, la salle est affectée à la réunion de la Chambre des députés et du Sénat pour élire le président de la République et réviser la Constitution. De 1879 à 1953, tous les présidents des IIIe et IVe Républiques furent élus dans cette salle.

Autre spécificité de cet hémicycle : les députés et sénateurs n’y seront pas regroupés en fonction de leur appartenance politique… mais placés par ordre alphabétique en fonction de la première lettre de leur nom.

Le déroulé de la séance

Les 925 membres du Parlement feront le déplacement en bus jusqu’au château de Versailles. Les services de l’Assemblée avec l’appui du Sénat ont prévu une rotation de navettes pour transporter les parlementaires depuis Paris vers le Château de Versailles (Yvelines), ainsi que les personnels indispensables pour la tenue de la séance (environ 300 selon une source parlementaire). Une centaine de Gardes républicains feront aussi le déplacement.

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, dont la règle veut qu’elle préside le Congrès, donnera le coup d’envoi de la séance lundi à 15 h 30. Après un discours du Premier ministre Gabriel Attal, des représentants des groupes politiques se succéderont à la tribune, dans une alternance entre groupes de l’Assemblée (il y en a 10) et du Sénat (8), “dans l’ordre décroissant de leurs effectifs respectifs“. Chaque orateur disposera de cinq minutes pour expliquer la position de son groupe en faveur ou contre l’insertion dans la Constitution d’une “liberté garantie“ de recourir à l’avortement.

Après le vote, la tradition veut que le texte adopté soit authentifié par un sceau du Congrès, apposé par un imposant appareil sous forme de balancier à vis, avant d’être transmis au gouvernement. Une cérémonie finale de scellement de la Constitution par le garde des Sceaux pourrait avoir lieu le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, en présence d’Emmanuel Macron,

Quelle couverture ?

LCP-Assemblée nationale et Public Sénat s’associent afin de proposer une couverture exceptionnelle de l’évènement, à partir de 14h30 et jusqu’à 19h30, Brigitte Boucher (LCP-Assemblée nationale) et Tâm Tran Huy (Public Sénat) présenteront cette édition spéciale, suivie de la séance en direct du Congrès et en intégralité. En duplex depuis le Congrès de Versailles, les deux chaînes feront vivre les coulisses de cet événement historique.

À cette occasion, la ville de Paris et la Fondation des femmes annoncent que l’événement sera retransmis sur écran géant, ce lundi, à partir de 15h30 sur le parvis des Libertés et des droits de l’Homme au Trocadéro.

Mar
5
mar
Emmanuel Macron à Prague @ Prague
Mar 5 Jour entier

Emmanuel Macron est à Prague mardi 5 mars, pour rencontrer son homologue tchèque Petr Pavel et le Premier ministre Petr Fiala dans l’espoir de renforcer un “dialogue politique et stratégique“ concernant  l’aide apportée à Kiev. Cette visite fait suite au sommet sur l’Ukraine qui s’est tenu à Paris le 26 février dernier, au cours duquel plus de vingt pays ont soutenu une initiative tchèque visant à mettre en commun des ressources financières pour acheter des munitions de pays tiers pour l’Ukraine.

Le président français s’entretient avec Petr Pavel, président de la République, à 12 h 10. Il donne une conférence de presse à 13 h 30 au château de Prague. Il rencontre Petr Fiala, le Premier ministre, à 14 h 20. Il prononce le discours de conclusion du Forum sur l’énergie nucléaire à 16 h 20.

Un contrat de plusieurs milliards de dollars

Il sera question lors de cette rencontre de renforcement bilatéral entre les deux pays, notamment dans le nucléaire civil. La République tchèque souhaite en effet renouveler son parc de réacteurs nucléaires datant de l’époque soviétique. Un contrat de plusieurs milliards de dollars est évoqué avec, à la clef, la construction de quatre réacteurs. Selon franceinfo , les offres sont attendues pour le mois d’avril et la décision du gouvernement tchèque pourrait intervenir dès le mois de juin.

L’aide militaire à l’Ukraine

Mais, l’aide militaire à l’Ukraine sera au cœur de cette visite, alors que le pays souffre de grosses pénuries de munitions face à l’agression russe. La semaine dernière, Emmanuel Macron a affirmé qu’il soutenait l’initiative tchèque visant à acheter 800 000 obus produits en dehors de l’UE. Pour la France, ce serait une entorse à son credo “Buy European”“pour les achats d’armes. En amont de la visite du président de la République , un conseiller de l’Elysée contestait toutefois tout changement de doctrine. C’est pour des raisons “pragmatiques et d’immédiateté“, assurait-il, que le président est ouvert à l’initiative “ad hoc“ des Tchèques.

En pratique, cette “initiative tchèque“, qui a reçu le soutien du Danemark, des Pays-Bas, du Canada, de la Belgique et des États-Unis (Paris ne s’étant pas encore positionnée) doit fonctionner comme une plateforme de connexion entre des acheteurs européens de munitions, et des pays producteurs hors du continent, a expliqué l’Élysée. L’idée de Prague étant d’acheter, sur des fonds mutualisés, des munitions produites hors d’Europe et de les réexpédier vers Kiev.

Présidentielle américaine : “Super Tuesday » @ Etats-Unis
Mar 5 Jour entier

Le “Super Tuesday“ est un rendez-vous incontournable de la politique américaine, lors duquel la plupart des États organisent leurs primaires pour la présidentielle. Temps fort électoral des partis républicain et démocrate, il met en jeu un tiers des délégués nécessaires pour être investi comme candidat. Les bureaux de vote fermant généralement vers 19 heures ou 20 heures, heure locale, certains Etats annonceront les résultats dans les premières heures de mercredi matin.

Quinze Etats concernés, dont les deux plus peuplés

Ce mardi 5 mars 2024, quelque 15 États voteront dans le cadre du Super Tuesday , dont deux des plus peuplés, la Californie et le Texas  : l’Alabama, l’Alaska, l’Arkansas, la Californie, le Colorado, le Maine, le Massachusetts, le Minnesota, la Caroline du Nord, l’Oklahoma, le Tennessee, le Texas, l’Utah, le Vermont et la Virginie. Les électeurs des Samoa américaines, petit territoire du Pacifique, seront également appelés aux urnes. La Californie, État traditionnellement favorable aux démocrates et peuplée de 40 millions d’habitants, pèsera notamment de façon décisive. Le Texas (30 millions d’habitants), plus conservateur, sera l’autre poids lourd de la journée.

Lors de ces scrutins, près du tiers du total des délégués nécessaires à un candidat pour être investi lors de la convention nationale de chacun des partis sont désignés : 865 des 2 429 délégués côté républicain, 1 420 des 3 936 délégués chez les démocrates (le nombre de délégués envoyés à la convention varie en fonction des règles des deux partis.)

Quelle est l’importance de cette journée ?

Historiquement, le Super Tuesday a souvent été majeur dans la course à l’investiture. Il peut soit offrir à un candidat une majorité significative de délégués, soit doucher ses ambitions, soit aboutir à une concurrence plus intense si aucun postulant ne remporte clairement la bataille. En 1992 par exemple, Bill Clinton avait assommé la compétition chez les Démocrates en remportant la plupart des Etats du Sud. En 2000, Al Gore et George W. Bush, qui allaient s’affronter quelques mois plus tard lors de l’élection présidentielle, étaient tous deux sortis vainqueurs de cette journée.

Au-delà des résultats entérinés lors de cette journée, le Super Tuesday possède aussi une influence sur les dernières primaires prévues. Bien souvent, le candidat en tête après ce mardi de mars finit par remporter l’adhésion des Etats restants. Mais cette grande journée électorale, qui fait habituellement l’objet d’une attention médiatique énorme, a une saveur un peu différente cette année, tant elle paraît jouée d’avance.

Côté républicain 

Donald Trump a jusqu’ici gagné toutes les primaires organisées par son parti depuis janvier et, ce faisant, écrémé une grande partie de la concurrence républicaine. Si Nikki Haley, seule encore en travers de la route de l’ancien président avait gagné en Caroline du Sud ou au Michigan fin février, le Super Tuesday aurait été crucial pour démontrer si elle pouvait rester compétitive à l’échelle nationale, face à l’ancien président. Mais ce n’est pas le cas. Jusqu’à sa victoire symbolique dimanche soir à Washington, l’ex ambassadrice de l’ONU, a enchaîné les défaites cuisantes, perdant de manière décisive au Michigan et même en Caroline du Sud, Etat dont elle a été gouverneure. La plupart des États qui voteront lors du Super Tuesday autorisent les électeurs non affiliés à un parti, à participer aux primaires. Il existe donc en théorie au moins des opportunités théoriques pour Me Haley de recréer la coalition qui lui a permis de dépasser les 40 % dans le New Hampshire.

Donald Trump espère donc plier le match ce mardi face à sa rivale. Et ce, après avoir reçu hier “le feu vert“ de la Cour Suprême qui a annulé une décision de justice du Colorado, qui avait déclaré M. Trump inéligible dans l’État pour les primaires du Parti républicain. Une décision qui qui aurait empêché les partisans de l’ancien président de voter pour lui dans cet Etat. Donald Trump s’en est immédiatement félicité sur Truth Social : “UNE GRANDE VICTOIRE POUR L’AMÉRIQUE !!!”, a t-il déclaré.

Côté démocrate

Du côté des démocrates, rien n’indique que la course soit compétitive. Ce qui est normal pour le parti dont le principal candidat est le président sortant M. Biden a remporté plus de 95 % des voix en Caroline du Sud et plus de 80 % dans le Michigan. Et dans le Michigan, la plupart des votes contre lui n’étaient pas pour d’autres candidats mais pour des candidats “non engagés“ dans le cadre d’une campagne visant à protester contre son soutien à la guerre d’Israël à Gaza. Pour décrocher l’investiture démocrate, Joe Biden a besoin du soutien de 1 968 délégués. S’il ne passe pas cette barre lors du Super Tuesday, il s’en rapprochera.

 

Mar
7
jeu
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron reçoit les chefs de parti @ Palais de l'Elysée
Mar 7 Jour entier

Interrogé le 26 février sur un possible engagement de militaires Occidentaux sur le terrain de guerre ukrainien, Emmanuel Macron avait indiqué : “Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu.“ Une position réaffirmée le 5 mars lors d’une conférence de presse à Prague, au cours de laquelle le président a mis en garde contre “l’esprit de défaite“, indiquant : “J’assume pleinement le sursaut stratégique auquel j’ai appelé“.

Pour autant, l’initiative est critiquée par la plupart des leaders européens et par l’Otan, mais aussi étrillée par les oppositions. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une “escalade verbale belliqueuse“ et “irresponsable“ tandis que le président du Rassemblement national Jordan Bardella a accusé Emmanuel Macron de “perdre son sang-froid“. Jugeant également qu’une guerre avec la Russie serait une “folie“, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, avait lui demandé au président “une rencontre avec les dirigeants des partis politiques“.

Isolé parmi les pays occidentaux depuis ses déclarations, Emmanuel Macron veut discuter du sujet avec l’ensemble des forces politiques françaises. “Le président va recevoir jeudi 7 mars à 10h30 l’ensemble des chefs de parti ayant un groupe au Parlement dans un format “rencontres de Saint-Denis“ dédié à la situation en Ukraine“, a confirmé l’Élysée vendredi 1er Mars. Le premier ministre Gabriel Attal participera également à la réunion. En octobre dernier, le président avait reçu les chefs de parti dans ce même format, quelques jours après les attaques du Hamas contre des civils en Israël.

Dix jours après la polémique suscitée par l’envoi de troupes au sol en Ukraine, cette réunion sera l’occasion “de partager l’état de la situation sur le front ukrainien“, précisait hier un conseiller du président, qui dit s’attendre à “des débats animés” entre les participants. Ce rendez-vous permettra au chef de l’Etat de sonder l’état d’esprit des forces politiques avant le débat sur l’Ukraine prévu mardi à l’Assemblée nationale et mercredi au Sénat. Emmanuel Macron a d’ailleurs également consulté sur le sujet ses prédécesseurs hier selon Le Monde.

Mar
8
ven
Cérémonie de scellement de la Constitution @ Place Vendôme
Mar 8 Jour entier

Quelques jours après le vote favorable du Parlement sur l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, dans Emmanuel Macron préside ce vendredi à midi la cérémonie de scellement de la loi constitutionnalisant l’IVG depuis la place Vendôme. Concrètement : le document original de la Loi fondamentale se verra apposer un Sceau de la République française par le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, le tout sous l’œil du directeur des Affaires civiles et du Sceau, du président de la République et du Premier ministre.

Un évènement ouvert au public

« Rendez-vous ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. » Célébrons ensemble l’entrée d’une nouvelle liberté garantie dans la Constitution par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public », avait annoncé le président de la République, le 4 mars, dans la foulée du vote par le Congrès de l’inscription de l’IVG dans la Constitution. L’évènement, pour la première fois, sera donc ouvert au public et l’Elysée le souhaite “populaire“, comme indiqué par un conseiller du chef de l’Etat lors d’un briefing avec la presse mercredi soir. Pour cette cérémonie exceptionnelle, un millier d’invitations ont été envoyées, notamment à des associations féministes et à l’ensemble des parlementaires.

 

Le déroulé de la cérémonie

12h10 Un discours d’Emmanuel Macron

L’accès du public place Vendôme peut se fera dès 11 heures, en arrivant par la rue de la Paix. À midi, le président de la République et le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, arriveront. À 12h10 Emmanuel Macron commence son discours. La cérémonie de scellement en elle-même est prévue à 12h40.

Le chef de l’Etat mettra bien sûr en avant son bilan en matière d’égalité femmes-hommes. “Cette décennie Macron est une décennie féministe“,  affirmait mercredi, sans ciller, son conseiller cité précédemment. Extension du congé paternité, plan endométriose, remboursement des pensions alimentaires ou lutte contre les violences sexistes et sexuelles… “Le bilan est riche sur de nombreux plans“, insistait l’Elysée lors du briefing mentionné plus haut.

12h40 La cérémonie de scellement

L’original du texte sera déposé sous une presse à sceaux. Destinée historiquement à garantir l’authenticité d’un écrit, l’apposition du sceau ne constitue plus une obligation pour assurer la validité d’une loi. Elle a été remplacée par la publication au Journal officiel. La presse avec laquelle sera apposé le sceau date de 1810, une machine de 300 kilos commandée en 1810 par Cambacérès – se trouve en permanence dans le bureau du garde des Sceaux. Elle a été utilisée pour sceller quatorze textes depuis 1958, date de naissance de la Ve République, que ce soit des révisions de la Constitution ou des textes à grande portée symbolique comme celui du 9 octobre 1981 abolissant la peine de mort.

Le garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti, tournera  alors le balancier de la presse pour apposer sur une galette de cire qui aura été chauffée préalablement, le sceau de la République sur l’original de la loi constitutionnelle. Un procès-verbal de scellement sera ensuite dressé, signé par le garde des Sceaux, le directeur des affaires civiles et du Sceau et le chef du service des archives du ministère de la Justice.

Parallèlement à cette cérémonie, Emmanuel Macron fera fleurir les sépultures de “dix femmes qui ont contribué par leur combat” à ce que la constitutionnalisation de l’IVG aboutisse. Parmi elles, Françoise Giroud, Gisèle Halimi, Joséphine Baker, Louise Michel ou bien sûr Simone Veil.

Journée internationale des droits des femmes : grève féministe et manifestations @ France
Mar 8 Jour entier

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le collectif Grève féministe aux côtés d’un grand nombre d’associations et de collectifs féministes et cinq organisations syndicales (CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires) appellent à la grève et à la mobilisation ce vendredi 8 mars 2024. Les manifestant(e)s  sont invité(e)s à “la grève du travail, des tâches domestiques et de la consommation“, mais aussi à descendre dans la rue pour prendre part aux différents mouvements sociaux organisés ce vendredi. Une grève “du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Parce que seules nos voix, nos cris, nos actions visibles pourront faire bouger la société et le pouvoir pour enfin obtenir l’égalité, précise l’appel unitaire.

8 Mars tract

Malgré la grande cause nationale du quinquennat pour l’égalité femmes-hommes, nos organisations constatent l’absence d’avancées concrètes que ce soit en matière de rémunération, d’articulation des temps de vie ou de violences sexistes et sexuelles dans le monde du travail“, indique la CGT sur son site. Dans ce contexte, le syndicat propose de faire du 8 mars #UnJourSansNous et indique qu’elle publiera jusqu’au 8 mars sur les réseaux sociaux des chiffres, par métiers, des inégalités femmes – hommes au travail.

Le collectif Grève féministe lie également ce mouvement social aux femmes “confrontées aux guerres qui sévissent dans le monde“, à celles “qui font face à des bombardements massifs, à l’exode, sont victimes de viols de guerre, peinent à nourrir leur famille et elles-mêmes“ ainsi qu’à celles “qui se défendent farouchement pour recouvrer leur liberté et leurs droits“.

Les manifestations en France

Des rassemblements sont prévus dans la capitale et dans plusieurs villes de France. A Paris, rendez-vous est donné à 14 heures, place Gambetta, dans le 20ème arrondissement. Des manifestations sont également prévues dans les grandes villes, mais aussi les plus petites :

Marseille : 13h30 Gare Saint-Charles (rendez-vous en bas des escaliers de la gare) ;
Lyon :  12h30, Place Jean Macé (rassemblement pique-nique)  puis départ de manifestation à 14h00 ;
Toulouse : 14h00 Place du Capitole (stand d’information et atelier pancartes dès 11h) ;
Nantes : 11h30 au Miroir d’Eau ;
Montpellier :  14h30 au départ de l’Opéra Comédie (Place de la Comédie) ;
Strasbourg : 14h Place Kléber ;
Bordeaux : 12h00 Place de la Victoire ;
Lille : 13h30 sur la Place de la République, puis départ en manifestation ;
Rennes : 15h00 sur l’Esplanade Charles-de-Gaulle (des cortèges rejoindront la manifestation à partir de différents quartiers tels que Pontchaillou, Villejean, Clémenceau, Beaulieu, …) ;
Le Havre : 17h30 au centre commercial Coty (côté Printemps) ;
Angers : 15h40, Place du Ralliement (Fête Foraine Féministe), puis manifestation à 18h00 ;
Metz : 20h00 Place de la Comédie (devant le théâtre), pour une marche nocturne entre femmes ;
Poitiers : 10h00, Place Notre-Dame ;
Béziers : 10h30 Place David d’Angers (Bourse du Travail) ;
La Rochelle : 18h00 au Gabut ;
Saint-Nazaire : 11h30 à l’Hôtel de Ville…

La carte des mobilisations en France

Mar
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Débat suivi d’un vote sur l’Ukraine à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Mar 12 Jour entier

L’Assemblée nationale doit se prononcer ce mardi 12 mars sur la stratégie d’aide à l’Ukraine du gouvernement, lors d’un débat suivi d’un vote (article 50-1 de la Constitution). Après l’Assemblée, un débat similaire se tiendra au Sénat mercredi 13 mars.

Le Premier ministre Gabriel Attal donnera le coup d’envoi des débats à l’Assemblée nationale vers 16h30. Suivront les interventions des groupes politiques puis un vote, sans valeur contraignante sur l’accord de sécurité conclu avec l’Ukraine le 16 février 2024, qui devrait avoir lieu vers 20h30. L’organisation de ce débat, annoncé par l’Elysée dans un communiqué du 27 février dernier fait suite à une déclaration d’Emmanuel Macron, ayant évoqué le possible envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien. Une déclaration pleinement assumée et réitérée par le président français le 5 mars, lors d’un déplacement à Prague, en République tchèque.

Une position qui n’a pas manqué de faire réagir la classe politique française et une partie de la communauté internationale. “C’est une décision dont il devrait nous entretenir, avant même de l’annoncer. Là, le Parlement est incontournable, c’est dans la Constitution“, a déclaré Gérard Larcher, président du Sénat.

Plusieurs responsables d’opposition avaient également dénoncé une instrumentalisation de la question ukrainienne à des fins électorales alors que la campagne des élections européennes qui auront lieu du 6 au 9 juin 2024 débute. En parallèle, Berlin et Madrid notamment, mais aussi l’Otan, ont indiqué leur désaccord avec l’hypothèse d’un envoi de troupes, alors que l’Union européenne se cantonne depuis deux ans à un soutien financier et matériel.

Un moment de clarification politique

Alors qu’Emmanuel Macron a décidé de faire du conflit ukrainien un axe de la campagne pour les élections européennes, et que la majorité ne cesse de pilonner le Rassemblement National à ce sujet, ce débat a été pensé comme un moment de clarification politique. “Rien de mieux que le vote pour savoir où les gens habitent“ se félicitait un conseiller du président la semaine dernière. Ce vote, même s’il n’est que consultatif, sera donc scruté de très près par l’exécutif. “S’il est négatif, ça risque d’être plus compliqué pour le président de mener une politique au nom de la France“, anticipait-on du côté de l’Assemblée à la mi-journée hier. Les échanges s’annoncent houleux, alors que la majorité veut notamment pointer les “ambiguïtés“ du Rassemblement national et de La France insoumise à l’égard de la Russie. Samedi, le Premier ministre, Gabriel Attal avait multiplié les attaques contre “le clan Le Pen“, accusé de “faiblesses“ et de “mollesses“ face à la Russie de Vladimir Poutine.

Que vont voter les oppositions ?

Le Rassemblement National s’abstiendra

Alors que le RN entretenait encore soigneusement le suspense sur sa position hier, au prétexte qu’“on ne sait pas ce que va dire le PM“, Jordan Bardella, son président, a annoncé sur France 2 ce mardi matin que les députés de son groupe “s’abstiendront“ lors du vote. “Je ne souhaite pas qu’Emmanuel Macron dispose d’un blanc seing » a t-il déclaré en préambule. Pour justifier cette décision, le tête de liste RN aux européennes a évoqué des “lignes rouges“ parmi lesquelles l’envoi de troupes au sol et l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et à l’Union européenne. « Nous sommes opposés à toute forme d’élargissement. “L’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne pourrait accroitre le risque d’escalade car nous devrions une assistance militaire à un pays en guerre au sein de l’Union“, a t-il expliqué, dénonçant également le “principe de dissuasion active“ évoqué dans l’accord de sécurité franco-ukrainien. Les Républicains pour leur part, n’ont pas arrêté de position et dénoncent une manœuvre politicienne.

La gauche divisée

Du côté de LFI, Manuel Bompard s’était dit dans un premier temps opposé à un accord “qui contient en son sein la perspective de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan“ et à l’UE. Après s’être rassemblés en réunion de groupe, les députés de La France insoumise ont confirmé en fin de matinée, qu’ils voteront contre l’accord de sécurité franco-ukrainien qui va être débattu. “Ce débat sur l’Ukraine est un simulacre. C’est un simulacre parce qu’on ne demande pas de décider d’un accord de sécurité entre la France et l’Ukraine. Puisque cet accord a déjà été signé par Macron sans qu’on ait demandé l’avis à personne ! “, a indiqué le groupe lors d’une conférence de presse.

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a lui aussi affirmé dimanche que son groupe voterait contre “si le discours du Premier ministre reprend les éléments qu’il y a dans le traité“, accusant le camp présidentiel de devenir “le parti de la guerre“.

Côté PS, le premier secrétaire du Parti Socialiste, a réaffirmé ce mardi matin l’“évidence au soutien à la résistance“ contre la Russie. “Depuis février 2022, nous n’avons jamais varié et nous avons toujours considéré qu’il y avait une évidence au soutien à la résistance ukrainienne face à un adversaire, la Russie qui n’a jamais été un partenaire fiable“ a déclaré sur France Info Olivier Faure. Une position confirmée en fin de matinée, où le député Arthur Delaporte indique que les députés socialistes “voteront pour cette résolution“. “Pour les écologistes, le vote sera favorable“pour la résolution affirmant le soutien de la France à l’Ukraine, a annoncé la présidente du groupe à l’Assemblée nationale Cyrielle Chatelain.