L’agenda politique

Fév
2
mer
Emmanuel Macron lance son projet de réforme de l’espace Schengen @ Tourcoing
Fév 2 Jour entier

Ce mercredi après-midi à Tourcoing (Nord), Emmanuel Macron participe à une rencontre réunissant tous les ministres de l’Intérieur des 27 pays européens. Au programme, la réforme du pacte migratoire européen, mais surtout de l’espace Schengen, dont la France en a fait l’une des priorités de sa présidence du Conseil de l’Union européenne. Avant cette rencontre, le président prononcera un discours sur la réforme de Schengen, depuis l’hôtel de ville tourquennois.

Le chef de l’Etat espère à cette occasion faire avancer les discussions autour du Pacte sur la migration et l’asile, présenté en septembre 2020 par la Commission européenne, dont l’adoption bute depuis sur de profondes divisions entre les vingt-sept. La France souhaite notamment mettre en place un “mécanisme de solidarité“ par lequel les pays de l’UE s’engageraient à se répartir des migrants, en particulier après des sauvetages en mer, ou au moins à contribuer financièrement à leur accueil. Une demande refusée jusqu’ici par les pays de l’Est.

Emmanuel Macron souhaite également une stratégie européenne commune pour pousser les pays d’origine à reprendre leurs ressortissants entrés illégalement en Europe.“Des discussions se tiendront lors du sommet Union africaine-UE (17 et 18 février). Et il faut assumer de le conditionner à la politique de coopération et de visas. Nous avons besoin d’avoir la même stratégie à l’échelle européenne. Car si vous réduisez votre nombre de visas, mais que vos voisins n’ont pas la même approche, des lignes se reforment“, indique à ce sujet le président dans un entretien à la Voix du Nord.

La France veut enfin créer un conseil de gouvernance de l’espace Schengen, au niveau des ministres et chefs d’État et de gouvernement, et renforcer Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures.“Les effectifs de Frontex seront portés à 10 000 (d’ici 2027). J’ai proposé aussi, suite à la crise biélorusse, la création d’une force intergouvernementale de réaction rapide pour protéger nos frontières quand un État en a besoin“ rappelle à la Voix du Nord, le chef de l’État.

 

Première étape de la levée des restrictions sanitaires @ France
Fév 2 Jour entier

Fin des jauges, du port du masque en extérieur, ou du télétravail obligatoire… Les Français regagnent, ce mercredi, un certain nombre de libertés, avant un nouvel assouplissement des contraintes sanitaires à la mi-février. Ce mercredi 2 février marque en effet la première étape du calendrier de levée des restrictions, annoncée par le Premier ministre Jean Castex, le 20 janvier dernier, à la faveur du passe vaccinal. “L’évolution de la situation nous permet d’envisager un allègement des contraintes dès les premiers jours de février“, avait alors indiqué le chef du gouvernement.

En Savoir plus

Fév
4
ven
Vladimir Poutine rend visite à Xi Jinping @ Pékin
Fév 4 Jour entier

Le président russe, Vladimir Poutine, se rend dans la capitale chinoise ce vendredi afin d’y tenir un sommet au plus haut niveau avec le président chinois, Xi Jinping. C’est le premier chef d’Etat étranger qui sera reçu à Pékin depuis le début de la pandémie de Covid-19 il y a deux ans.

Peu après l’arrivée de son homologue chinois, le président russe a salué les relations d’une qualité “sans précédent“ de son pays avec la Chine de Xi Jinping.“En ce qui concerne nos relations bilatérales, elles ont progressé dans un esprit d’amitié, de partenariat stratégique. Elles ont acquis un caractère vraiment sans précédent“, a-t-il déclaré au début de sa rencontre avec son homologue chinois, selon les propos retransmis à la télévision russe. Vladimir Poutine a salué un “exemple de relation digne, où chacun aide et soutient l’autre dans son développement“. Selon le Kremlin, la signature de plusieurs accords est également prévue lors de cette visite, notamment dans le domaine stratégique du gaz.

Une rencontre dans un contexte tendu

Cette rencontre survient en pleine crise entre Moscou et les Occidentaux sur la situation à la frontière ukrainienne et sur les exigences de sécurité de la Russie concernant sa “zone d’influence“.  Pour sa sécurité, Moscou exige notamment que l’OTAN s’engage à refuser une adhésion de l’Ukraine, une demande que rejettent les Occidentaux.

La rencontre avec Xi Jinping devait permettre de souligner leur “vision commune“ en matière de sécurité internationale, a précisé mercredi le Kremlin, revendiquant le soutien chinois dans la crise ukrainienne. Yuri Ushakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, a indiqué que cette visite était le signe d’une nouvelle étape dans la relation entre les deux pays. “Pékin soutient les demandes de la Russie pour de nouvelles garanties de sécurité“, a-t-il ajouté.

Fév
5
sam
Zemmour-Le Pen : duel par meetings interposés @ Lille et Reims
Fév 5 Jour entier

C’est un premier vrai affrontement à distance, aux enjeux multiples, entre les deux challengers de la droite nationale. Les deux candidats d’extrême droite s’affrontent ce samedi 5 février, par estrades interposées, à deux heures d’intervalle  : 16h15 pour Eric Zemmour à Lille, 18h15 pour Marine Le Pen à Reims. Les deux meetings seront retransmis en direct.

D’un côté, Marine Le Pen. Six mois après sa dernière estrade, le 12 septembre à Fréjus (Var), la candidate du RN renoue avec les grandes salles. Sont attendus au Parc des Expositions de Reims, quelque 3.500 supporters, venus des quatre coins de la France, pour une “convention présidentielle“. Un premier grand meeting présidentiel sur lequel travaillent ses équipes depuis de longues semaines et qui se veut le départ d’une nouvelle séquence plus intense encore de sa campagne.

La candidate a préparé un évènement spécial, avec la diffusion d’une vidéo dans laquelle Viktor Orban, le Premier ministre nationaliste hongrois, souvent décrié, va lui apporter son soutien. Une façon d’exposer sa crédibilité sur la scène européenne, mais aussi de montrer qu’elle possède des soutiens de poids. Ces derniers temps, les défections au sein du RN pour rejoindre Eric Zemmour se sont multipliées. Cette convention présidentielle de Reims sera aussi l’occasion de donner le top départ de bus recouverts de l’effigie de la candidate qui iront dans toutes les régions pour lancer “l’opération 5 000 marchés“ que Marine Le Pen rejoindra parfois avant des réunions publiques. Lesquelles se tiendront de préférence dans les circonscriptions de force du RN afin de mobiliser l’électorat tenté par l’abstention.

De l’autre, Eric Zemmour, tentera quelques heures plus tôt, de faire une deuxième démonstration de force après le meeting du 5 décembre à Villepinte qui avait été marqué par des violences. 8000 personnes sont attendues au Grand Palais de Lille Hauts-de-France. Un lieu qui ne doit rien au hasard. Terre de force du Rassemblement national (RN) et de sa candidate, Marine Le Pen, c’est dans cette région que le candidat de Reconquête! entend s’adresser tout particulièrement à l’électorat populaire du RN.

Dans l’entourage de Marine Le Pen, on ne veut pas se laisser enfermer dans la comparaison, on insiste bien sur les différences de format. Une “convention présidentielle“ n’est pas un simple meeting. La candidate du RN  a ironisé mardi sur “l’imitation“ et le “parasitage“ de son rival à l’extrême droite, Eric Zemmour. “J’ai tendance à vous dire que l’imitation, et même allons jusqu’au bout, le parasitage est une forme d’hommage, mais je voudrais amicalement lui conseiller d’essayer de trouver sa propre identité peut-être, sa propre marque de fabrique, sa propre manière de faire de la politique“, a t-elle rétorquée, interrogée sur le sujet lors d’un point presse. “C’est un conseil d’amie en quelque sorte“, a-t-elle ajouté.

En Savoir plus

Une contre-manifestation organisée à Lille

La venue d’Eric Zemmour dans la capitale des Flandres ne se fait pas sous les meilleurs auspices. Plusieurs élus de gauche ainsi que des associations appellent à un rassemblement contre l’extrême-droite et le racisme, à l’initiative notamment de SOS Racisme, à 11 heures, place de la République à Lille. La maire de Lille, Martine Aubry, a annoncé sa participation au rassemblement la semaine dernière. “Eric Zemmour n’est pas le bienvenu à Lille“, avait-elle déclaré.

Fév
7
lun
Conférence sur la souveraineté numérique de l’Europe @ Paris
Fév 7 – Fév 8 Jour entier

Dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne (PFUE), s’ouvre à Paris ce lundi 7 février, et pour deux jours, la conférence “Construire la souveraineté numérique de l’Europe“. L’évènement est inauguré par les ministres français, Bruno Le Maire et Jean-Yves Le Drian, en présence de Margrethe Vestager et Věra Jourová (vice-présidentes de la Commission Européenne) ainsi que plusieurs ministres et commissaires européens.

Décrite par le cabinet de Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique,  comme “le grand moment numérique de la PFUE“, cette conférence abordera de nombreux thèmes le cloud, la cybersécurité, la démocratie à l’ère numérique, le Digital Services Act, le Digital Markets Act et le financement des start-ups et des scale-ups

La conférence mettra en avant la capacité de l’Union européenne à maîtriser son destin à l’ère du numérique, notamment de pouvoir défendre ses intérêts économiques, ses valeurs et garantir son autonomie.

Trois leviers sont identifiés pour y parvenir :

  • Faire émerger des entreprises européennes d’innovation de rupture de rang mondial, en s’appuyant sur le Conseil européen de l’innovation (EIC), nouvellement créé et disposant d’un budget de 10 Mds €, pour cibler les innovations de rupture.
  • Faire de l’Europe la terre des talents technologiques. L’accès aux compétences clés est un déterminant majeur de la croissance de l’écosystème technologique européen. La conférence posera la question du renforcement de la coopération européenne en matière de délivrance des visas. Elle discutera les leviers d’amélioration de la visibilité des dispositifs d’attractivité des talents, afin de soutenir l’hyper-croissance des startups européennes.
  • Financer les derniers stades de développement des scale-ups pour appuyer l’émergence des entreprises de rang mondial de demain et les arrimer à l’Europe. En raison de leur taille modeste, les fonds européens de capital-risque ne sont aujourd’hui pas toujours capables de financer les tickets d’investissement les plus élevés. La conférence analysera les politiques publiques permettant aux startups et scale-ups de renouer avec des mécanismes de financement européens (introduction en bourse ; fonds de fonds ; etc.).
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Crise ukrainienne : Emmanuel Macron à Moscou, puis à Kiev @ Moscou, Kiev
Fév 7 – Fév 8 Jour entier

Emmanuel Macron rencontre ce lundi 7 février à Moscou le président russe, Vladimir Poutine. Il s’entretiendra, mardi, avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Kiev. Ces deux entretiens se dérouleront en tête-à-tête, a précisé l’Elysée, mais “en coordination avec les partenaires européens“.

Il s’agit de trouver le chemin d’une désescalade dans le dossier ukrainien, alors que la Russie a massé depuis trois mois autour de l’Ukraine 110.000 soldats, des centaines de missiles, blindés, hélicoptères et avions de chasse. “Nous n’allons pas obtenir de gestes unilatéraux“, a précisé Emmanuel Macron dans un entretien au Journal du Dimanche, “mais il est essentiel d’éviter une détérioration de la situation“ avant d’établir des mécanismes réciproques et des gestes de confiance.

Le président français a multiplié la semaine dernière les prises de contact. À trois reprises, il a échangé par téléphone avec son homologue russe, Vladimir Poutine, pour tenter de désamorcer la crise. Mais également, avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Selon l’Elysée, ces échanges  ont porté sur deux priorités. “La première, capitaliser sur les récentes avancées positives en format Normandie pour parvenir à une solution durable dans le Donbass. La seconde, engager la conversation sur les conditions de l’équilibre stratégique en Europe, devant permettre de constater une réduction des risques sur le terrain et garantir la sécurité sur le continent.

Le format Normandie  associe la France, l’Allemagne – toutes deux médiatrices – la Russie et l’Ukraine, et est censé mettre en œuvre les accords de paix de Minsk dans les enclaves séparatistes du Donbass.

Emmanuel Macron doit en la circonstance, s’imposer comme un interlocuteur utile. Et ce, alors que pour le maitre du Kremlin, le seul important à ses yeux est la Maison-Blanche, avec qui il peut discuter d’une priorité plus large que l’Ukraine : la réorganisation de l’architecture sécuritaire mondiale. Car, “l’objectif géopolitique de la Russie aujourd’hui n’est clairement pas l’Ukraine, mais de clarifier les règles de cohabitation avec l’Otan et l’UE“, estime le chef de l’État.

Les relations demeurent néanmoins complexes entre les deux hommes. La volonté de dialogue affichée en 2019 par le président français n’a en effet mené nulle part. S’il joue sa carte, c’est qu’à la différence d’autres dirigeants européens, Emmanuel Macron a toujours privilégié le “dialogue exigeant“ avec Moscou.

Après les nombreux soubresauts diplomatiques des dernières semaines, Vladimir Poutine semble en tout cas avoir trouvé en Emmanuel Macron un partenaire fort utile. “Je t’attends, je veux aller au fond des choses avec toi, tu es un interlocuteur de qualité“, lui a assuré Poutine au téléphone, confie-t-on à l’Élysée. Emmanuel Macron joue donc gros dans cette mission, qui pourrait s’avérer embarrassante s’il revenait les mains vides, alors que la France assure actuellement la présidence du Conseil de l’Union européenne.

Que peut-on espérer ?

Sur le fond du dossier, la présidence française assure qu’il “ne s’agit pas de tout régler“ mais d’établir un “accord de consensus“ avec les Russes, ainsi qu’une feuille de route des prochaines étapes. L’Elysée indique que le voyage a été motivé par certains “développements positifs récents“, pour parvenir à une solution pour le Donbass, la région contrôlée en partie par des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Vladimir Poutine a ainsi exprimé le souhait de progresser sur les accords de Minsk.

Emmanuel Macron espère ainsi repartir avec des signaux, voire des gages, de “désescalade“, notamment sur la ligne de front entre l’Ukraine et la Russie où des centaines de milliers de militaires sont déployés. Le président français devrait demander à son homologue d’en retirer ses troupes et de mettre fin à ses activités militaires en mer Noire, au Bélarus et dans les mers proches de l’Ecosse. “L’objectif géopolitique de la Russie aujourd’hui n’est clairement pas l’Ukraine, mais de clarifier les règles de cohabitation avec l’OTAN et l’UE”, affirme le chef de l’Etat dans son interview au JDD.

Tout en assurant que la priorité était la souveraineté de l’Ukraine, le chef de l’Etat a également laissé entendre que les occidentaux devaient rester flexibles face aux Russes : “La sécurité et la souveraineté de l’Ukraine ou de tout autre état européen ne peuvent faire l’objet d’aucun compromis de même qu’il est légitime que la Russie pose la question de sa propre sécurité“, dit-il. Emmanuel Macron n’espère pas obtenir le retrait des troupes russes à lui-seul comme il l’a expliqué hier au JDD : “Il faut être très réaliste. Nous n’obtiendrons pas de gestes unilatéraux mais il est indispensable d’éviter une dégradation de la situation“.

Dans sa besace. Le locataire de l’Elysée espère rapporter de son bref séjour moscovite au moins une bonne nouvelle au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’il rencontrera mardi. Dans ce jeu complexe, un autre chef d’Etat sert d’intermédiaire tant que Moscou et Kiev ne se parlent pas : le chancelier allemand Olaf Scholz, qui rencontre, de son côté le président américain, Joe Biden aujourd’hui.

Fév
9
mer
Convois de la liberté : les anti-passe rallient la capitale @ France
Fév 9 – Fév 12 Jour entier

Le mouvement s’inspire de celui initié à Ottawa (Canada) , où des centaines de camions stationnés autour du parlement, ont bloqué le centre de la cité pour s’opposer aux restrictions sanitaires. Obligeant le maire de la ville a déclarer l’état d’urgence, après une semaine d’occupation des lieux.

Une arrivée à Paris, vendredi

Sur le modèle canadien, des “convois de la liberté“ s’organisent dans tout l’hexagone pour rejoindre Paris, vendredi, avant de converger vers Bruxelles lundi 14 février, où une manifestation de grande ampleur est prévue. Objectif : bloquer la capitale. Contrairement au “Freedom Convoy 2022“ canadien où des centaines de camions encerclent des bâtiments officiels, la version française du mouvement ne vise pour le moment, pas de lieu précis.

Les sept convois venus de différentes villes de France vont converger vers la capitale, où ils doivent se réunir à 20 heures. Un lieu unique devrait être annoncé par les organisateurs peu avant l’arrivée. Au programme le vendredi soir, une “soirée de partage et de convivialité avec la solidarité citoyenne“ dans la capitale,  avant de participer aux manifestations anti passe vaccinal dans la capitale samedi.

Les grands axes d’arrivée

Les différents axes d’arrivée des convois vers Paris sont les suivants :

  • Nord : depuis l’autoroute A3, entrée sur le périphérique par la Porte de Bagnolet en direction de la Porte de Bercy pour entrer dans Paris ;
  • Normandie : depuis l’autoroute A13, puis A14 et N13 à travers Neuilly-sur-Seine, pour entrer dans Paris par la Porte Maillot ;
  • Bretagne et sud-ouest : depuis l’autoroute A126 et A6 pour entrer sur le périphérique Porte d’Italie et rejoindre Porte de Bercy ;
  • Sud-est et Lorraine : depuis l’autoroute A4 vers la Porte de Bercy.

Une interdiction de manifestation

Les convois de la liberté cortèges composés d’anti-passe sanitaire et d’antivax, n’auront pas le droit de passer par la capitale, a annoncé jeudi la préfecture de police, qui interdit toutes leurs manifestations de vendredi à lundi.“ L’objectif affiché de ces manifestants serait de bloquer la capitale en entravant la circulation routière dans les rues de Paris pour promouvoir leurs revendications, avant de poursuivre leur périple en direction de Bruxelles […] En raison des risques de troubles à l’ordre public que pourrait causer ce rassemblement, le préfet de Police prend un arrêté interdisant de telles manifestations, du vendredi 11 février 2022 au lundi 14 février 2022 inclus “, souligne le communiqué de la préfecture.

Des blocages importants ?

Il est difficile de se prononcer sur ce point. L’arrêté d’interdiction de manifestation pris par la préfecture de police, qui menace de verbalisation, de suspension de permis et d’arrestation, pourrait limiter les blocages. En début d’après-midi jeudi 10 février, environ 1 600 véhicules avaient été comptabilisés par les forces de l’ordre à l’échelle du pays. Il est impossible d’estimer l’ampleur du mouvement à son arrivée à Paris, des opposants locaux aux mesures sanitaires pouvant se joindre aux convois dès vendredi soir.

Des départs des quatre coins de l’hexagone

De nombreuses pages ou groupes Facebook dédiés à l’organisation de ce convoi sont apparues depuis la fin du mois de janvier. Sur la plus importante, intitulée “Le convoi de la liberté“, qui compte déjà 300 000 membres, six convois sont annoncés au départ, dès ce mercredi, de plusieurs villes de France : Nice, Perpignan, Bayonne, Strasbourg ou encore Cherbourg. D’autres départs doivent suivre : notamment depuis la Bretagne et l’Hérault,  jeudi, la Normandie et le Nord, vendredi selon France 3 Hauts-de-France.

En Europe et notamment en France, le mouvement a très vite dépassé le groupe Facebook d’origine. D’autres pages ont émergé sur le réseau social, des chaînes Telegram ont été créées pour s’organiser, et le mot-clé  “#ConvoidelaLiberte“, a été massivement partagé sur Twitter.

Une carte avec les différents trajets, des points de ravitaillements et même des hébergements, comme des parkings publics ou de supermarchés est régulièrement mise à jour depuis dimanche soir.

Une mobilisation au-delà des seuls routiers

Faut-il aussi s’attendre à d’interminables files de camions comme on l’a vu au Canada ? A priori, non. Contrairement à la mobilisation outre-Atlantique, les poids-lourds devraient jouer un rôle moins important dans l’Hexagone. C’est ce qu’a reconnu Florian, un routier des Rhône-Alpes, interrogé sur le média “gilet jaune“ Vécu. Considéré comme l’un des porte-paroles de “Convoy France“, ce dernier indique que “les routiers seront minoritaires sur le convoi“, que “ce n’est pas un mouvement de camions“. Les principaux syndicats du secteur du transport routier assurent également ne pas être associés à cette mobilisation. Contrairement au Canada, ce sont donc surtout des véhicules individuels qui sont escomptés.

Un dispositif policier de très grande ampleur

Le mouvement se veut “pacifiste“ comme l’indique tous les communiqués. Une mobilisation “Sans arme, ni haine, ni violence“, comme aiment le rappeler, les membres du groupe Facebook qui en sont à l’origine. Si le point de rassemblement principal, est l’abandon du passe vaccinal, les revendications affichées dépassent très rapidement le simple cadre sanitaire. “Pour rappel le gazole lui aussi a battu des records (1,69 €). On doit se battre pour ça aussi“ tonne un membre du groupe Facebook interrogé par Le Parisien. De quoi rappeler le mouvement des Gilets jaunes, né sur Facebook en 2018 avec la hausse des taxes sur l’essence. Face à l’ampleur du mouvement en France, les services de renseignements territoriaux ont indiqué que ce dernier était “surveillé de très près“.

7200 policiers et gendarmes déployés

La préfecture de police a annoncé le déploiement de 7 200 policiers et gendarmes sur trois jours.

Quatre groupements d’unités seront déployés dans Paris, “chacun composé de policiers de la préfecture de police, d’engins d’enlèvement et d’unités de force mobile“, pour  “verbaliser, débloquer les éventuels obstacles à la circulation et interpeller les auteurs“, précise-t-elle dans un communiqué. Les BRAV-M, les brigades de policiers à moto, sont également sollicitées. Le préfet de police ajoute que des contrôles seront mis en place au niveau des péages et principaux axes routiers d’Île-de-France. L’usage de la vidéo-verbalisation est également prévu.

One Ocean Summit @ Ateliers des Capucins
Fév 9 – Fév 11 Jour entier

Dans le cadre de la présidence française du conseil de l’Union européenne (PFUE) , un Sommet international sur l’Océan se tient à Brest, du 9 au 11 février 2022. Ce sommet vise à mobiliser la communauté internationale afin qu’elle prenne des mesures concrètes pour préserver et soutenir un océan sain et durable. Ses conclusions et avancées nourriront la conférence  “United Nations Ocean“, qui se tiendra à Lisbonne au mois de juin.

Ce premier One Ocean Summit (OOS) est préparé en coopération avec les Nations unies et la Banque mondiale, ainsi qu’avec de nombreux partenaires publics, privés et de la société civile. Objectif : “protéger nos océans“. C’était le vœu formulé début septembre par Emmanuel Macron.

 

Les 9 et 10 février, plus de trente événements (ateliers, forums, tables rondes et autres initiatives) seront organisés afin d’impliquer la communauté maritime internationale. L’UNESCO organise deux ateliers thématiques le 10 février : “La science dont nous avons besoin pour l’océan que nous voulons“ et “Éduquer à la mer, l’océan pour les jeunes“ afin de faire progresser les connaissances en matière d’océanographie et de soutenir la conservation et la gestion durable de l’océan.

Des annonces attendues en clôture du sommet

Mais le moment attendu de ce sommet sera le “segment de haut niveau“, vendredi 11 février. Le président Emmanuel Macron y réunira en clôture une quarantaine chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants d’institutions multilatérales, des chefs d’entreprise et des responsables politiques de la société civile. Ont signalé leur présence aujourd’hui, les présidents de l’Egypte, de la Colombie, de la Tanzanie, de la Namibie ainsi qu’un grand nombre de leaders du vieux continent, à l’image de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du président du Conseil européen, Charles Michel. Les Premiers ministres britannique et canadien participeront en ligne, ainsi que des représentants de la Chine, de la Corée du Sud, de l’Inde et du Japon.

Le chef de l’Etat devrait faire à cette occasion une série d’annonces, comme l’a indiqué l’Elysée lors d’un briefing préparatoire. Le périmètre de plusieurs aires marines protégées en Polynésie et dans les Terres australes devrait être étendu. Une initiative avec la Colombie doit également être mise sur les rails pour structurer un marché du “carbone bleu“ à savoir des crédits achetés par les entreprises pour compenser leurs émissions de CO2.

Ce premier sommet du genre consacré à la protection des océans, devrait également déboucher sur plusieurs engagements internationaux. Paris a prévu de réitérer sa volonté d’aboutir à la conclusion d’un nouveau traité sur la protection et la gestion de la haute mer (c’est-à-dire les eaux internationales). La France répétera également qu’elle soutient l’ouverture de négociations sur un traité international contre les pollutions plastiques et tentera d’entraîner d’autres Etats dans son sillage, avant l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement à la fin du mois.

Un collectif de 19 ONG œuvrant pour la protection des écosystèmes marins demande à ce titre, dans une tribune au Monde, que les chefs d’Etat participant au sommet de Brest, s’engagent sur des mesures concrètes et ambitieuses, comme par exemple, la mise en place d’un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes.

Fév
13
dim
Élection présidentielle : premier grand meeting de Valérie Pécresse @ Zenith de Paris
Fév 13 Jour entier

Valérie Pécresse tient son premier grand meeting de campagne ce dimanche 13 février à 15h30, au Zénith de Paris. Initialement prévu porte de Versailles le 11 décembre, une semaine après son investiture par le congrès de LR, l’évènement avait dû être annulé en raison de la crise sanitaire.

La candidate LR, dont la campagne a du mal à vraiment décoller, joue gros ce dimanche. L’événement que certains soutiens n’hésitent pas à qualifier par avance de “tournant“ fait monter la pression dans son QG depuis de longues semaines. Tous savent, chez LR, qu’il ne “faut pas se louper“, de l’aveu d’un parlementaire du parti. Ce meeting intervient en effet alors que les mauvaises nouvelles pleuvent sur la candidate LR avec une dangereuse régularité. Le dernier étant l’officialisation mercredi du ralliement à Emmanuel Macron, d’Eric Woerth , ancien ministre de Nicolas Sarkozy, et président (LR) de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

Faut-il y voir un signe ? L’ancien président de la République qui a rencontré la candidate dans la semaine, sera absent dimanche. “Une conversation entre amis, une conversation franche et affectueuse“. “C’était très utile pour moi d’avoir les conseils d’un ancien président de la République“ a confié tout sourire  vendredi la candidate, à l’issue de son entretien avec Nicolas Sarkozy.

8500 participants annoncés et Pécresse en “vedette“

Le staff de campagne de la candidate s’est assuré que les troupes seraient bien au rendez-vous, affrétant une soixantaine de bus au départ des fédérations de province. Et même si la Macronie prenait un malin plaisir à faire tourner des captures d’écran indiquant l’annulation de certains cars, faute d’inscrits, LR a suffisamment battu le rappel pour ne pas avoir à redouter les chaises vides. 8.500 personnes se seraient ainsi inscrites à l’évènement, de quoi laisser un peu de marge en cas d’éventuels désistements, la salle pouvant accueillir au total 6.500 spectateurs.

Au programme de ce premier grand meeting : des drapeaux tricolores, beaucoup de drapeaux, et des interventions d’anonymes et personnalités de la société civile. Certaines en vidéo, d’autres depuis la salle. Les quatre mousquetaires, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Michel Barnier, Philippe Juvin, devraient ajouter eux aussi leur petite musique à la grand-messe, mais uniquement sous forme de messages vidéo. “Imaginez ce qui aurait pu se passer si Pécresse avait pris la parole après Bertrand… ces petites vidéos, c’était la seule solution“ grinçait hier soir un proche du patron des Hauts-de-France.

Valérie Pécresse devrait donc être la seule à prendre la parole sur scène, dans une scénographie épurée, à la déco un peu plus féminine qu’à l’accoutumée.  Sur le fond du message, on ne devrait pas y entendre de mesures déclinées façon catalogue, pas de longue diatribe non plus sur le pouvoir d’achat : la candidate LR doit y livrer un discours aux accents plus personnels. “Ce ne sera pas programmatique, technique, mais un discours sur elle et sur sa vision“, a assuré l’entourage de la candidate à l’AFP, en amont du meeting.“Elle est attendue sur son lien avec les Français, elle va y présenter sa vision de la France“ confiait à Playbook l’un de ses fidèles, bien conscient que la candidate a pour l’instant peu brillé dans ce genre d’exercice, qui exige de la spontanéité.

Un meeting pour briser la carapace

C’est tout l’enjeu pour la candidate du rassemblement de ce 13 février. Et les attentes de son propre camp sont immenses, certains lui reprochant à mots couverts un manque d’incarnation et un récit de campagne sans souffle. “Aujourd’hui, Zemmour, Macron, Le Pen, tous incarnent quelque chose, tous racontent une histoire aux Français…nous, on est juste premiers dans la course aux parrainages“, se désespérait un parlementaire LR au téléphone avec Playbook. “C’est pas fini, c’est pas foutu, mais il va falloir renverser la table“, s’énervait le même.

Car la candidate Les Républicains multiplie les mesures programmatiques, mais peine à percer dans la campagne. Au sein de son équipe, on reconnaît un ralentissement de l’engouement, après l’envolée des sondages qui a suivi le congrès, début décembre. Selon le dernier baromètre Opinionway publié le 10 février, elle piétine à 16% d’intentions de vote derrière Marine Le Pen (17%), virtuellement qualifiée au second tour face à Emmanuel Macron (23%).

Ce Zénith de Paris doit donc lancer à tout prix une nouvelle séquence, et redonner du souffle à la campagne. Il doit être l’occasion pour la candidate de développer sa vision de la France et son projet pour la présidentielle , “l’ordre, la concorde et la liberté“. Mais au-delà des seules mesures catégorielles. Selon un élu LR, il “sera un moment fondateur pour fendre l’armure et la rendre présidentiable aux yeux des Français“. Il peut s’agir “d’un tournant dans sa campagne“, renchérit un autre.

Ce premier grand meeting doit en tout cas lancer une nouvelle séquence, donner du souffle, le début peut-être d’une dynamique. L’enjeu se trouve fort bien résumé par un membre de l’équipe de campagne : “est-ce qu’à partir de dimanche on va entendre ce qu’elle dit ?“

 

 

 

Fév
14
lun
Le “convoi de la Liberté“ à Bruxelles @ Bruxelles
Fév 14 Jour entier

 

Après La Haye et Paris ce week-end, c’est à Bruxelles que les manifestants du “convoi de la liberté“ sont attendus ce lundi. Sur les réseaux sociaux, on peut lire que des citoyens se mobilisent depuis les quatre coins de l’Europe en vue du grand rassemblement prévu ce 14 février dans la capitale belge. Les organisateurs et futurs participants au convoi annoncent vouloir encercler Bruxelles, notamment les institutions européennes, et multiplient les accès à la ville afin d’échapper aux contrôles.

Pourquoi Bruxelles ? Bien évidemment, parce que c’est la capitale de l’Europe. Une Europe accusée notamment de vouloir imposer une dictature sanitaire. Mais le mouvement est complexe et hétéroclite. On y retrouve bien sur des“ anti-vax“, mais aussi des citoyens qui entendent contester contre la flambée des prix de l’énergie, gaz et électricité, de l’essence…. Pour cette raison, les responsables européens le prennent très au sérieux.

Pas de convois mais des petits groupes

Selon les informations de la RTBF, une grande partie du convoi de la liberté, qui stationnait sur le parking d’une grande surface de Lille, a pris la route de la Belgique vers 20h30 hier soir. Ce trajet se serait fait par petits groupes en évitant les autoroutes. Selon France Bleu Nord, plus de 1300 véhicules se trouvaient sur ce parking en début de soirée. Arrivés dans un concert de klaxons, sur un parking à dix kilomètres de la métropole du nord de la France, les participants y ont manifesté dans la soirée aux cris de “On lâche rien“, “Liberté liberté“, brandissant de nombreux drapeaux français.

On ira à Bruxelles pour essayer de bloquer, pour lutter contre cette politique de contrôle permanente“ affirmait Jean-Pierre Schmit, un chômeur de Toulouse (sud-ouest) de 58 ans qui a manifesté samedi à Paris. “Le programme, c’est petit à petit aller voir toutes les institutions européennes […], on sait pas jusqu’où on va aller mais on chemine et on fait entendre notre voix“, expliquait Sandrine, une chargée de production de 45 ans venue de Lyon (centre-est).

La police déployée

La police belge est déployée aux différentes entrées stratégiques du pays et notamment autour de Bruxelles. L’objectif : éviter que des participants au convoi autoproclamé “de la liberté“ ne paralysent la capitale ce matin comme certains l’ont annoncé sur les réseaux sociaux. Le message du bourgmestre de la ville de Bruxelles, Philippe Close, est clair : “Ils peuvent venir manifester mais pas avec les véhicules et pas avec les camions. On ne tolérera pas le fait qu’il bloque toute la capitale“, affirme l’élu. D’autres provinces belges ont également interdit le convoi : c’est le cas pour le Brabant flamand, qui avoisine la capitale.

Des mesures pour empêcher le blocage

Les autorités belges ont interdit toute manifestation dans la capitale “avec des véhicules motorisés“ et annoncé avoir pris des mesures “pour empêcher le blocage de la région Bruxelles-Capitale“. La police de Bruxelles a mis en ligne sur les réseaux sociaux des consignes en quatre langues – français, néerlandais, allemand et anglais : interdiction de manifester avec les véhicules, conseil de ne pas se rendre à Bruxelles en voiture, canalisation des convois sur un parking du parc des expositions, à la périphérie de la ville, “seul endroit où une action statique sera tolérée“.

Des contrôles sont également prévus à la frontière et les véhicules qui viendraient vers la capitale malgré l’interdiction seront déviés, ont averti les autorités belges. L’aéroport de Bruxelles a conseillé aux voyageurs de prendre leurs précautions lundi et de venir en train par crainte d’un blocage des voies d’accès.