L’agenda politique

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Assemblée nationale : installation du Bureau @ Assemblée nationale
Juil 19 Jour entier

Après la réélection au perchoir, jeudi, de la présidente sortante, Yaël Braun-Pivet à l’issue de trois tours de scrutin, place aujourd’hui à l’installation du bureau de l’Assemblée nationale. Les chefs de file des onze groupes parlementaires se réunissent ce matin, à 10 heures, pour parler répartition et équilibre des forces. Seront autour de la table : la présidente tout juste réélue, Mme Braun-Pivet, Gabriel Attal (Ensemble Pour la République (EPR), ex-Renaissance), Marc Fesneau (MoDem), Laurent Marcangeli (Horizons), Laurent Wauquiez (LDR, ex-Les Républicains), Marine Le Pen (RN), Eric Ciotti (À Droite !), Mathilde Panot (LFI), Boris Vallaud (PS), Cyrielle Chatelain (Ecologiste et Social), André Chassaigne (GDR) et Stéphane Lenormand (Liot). Vingt-et-un postes sont à pourvoir

  • Six vice-présidents (VP), qui peuvent remplacer le président de l’Assemblée nationale dans certaines de ses prérogatives, notamment pour présider les séances. Il est d’usage que le premier vice-président soit issu d’un groupe d’opposition.
  • Trois questeurs, dont un est traditionnellement issu de l’opposition. Ils sont en charge des “services financiers et administratifs“ de l’Assemblée et “aucune dépense nouvelle ne peut être engagée sans leur avis préalable“.
  • Douze secrétaires, dont le rôle est notamment de surveiller les opérations de vote et de dépouiller certains scrutins.

Deux possibilités

Scénario 1 : un accord est trouvé

Dans la première hypothèse, les chefs de file trouvent un accord à l’amiable sur une répartition des postes du bureau. Pour les y aider, un système de points existe : la fonction de présidente de la Chambre basse en vaut 4 ; une vice‑présidence, c’est 2 ; avoir un questeur coûte 2,5 points ; et un secrétaire, 1 point. Chaque groupe politique dispose d’un nombre de points proportionnel à son effectif dans l’hémicycle et cible, en fonction, les postes auxquels il peut prétendre. À noter que l’article 10 du règlement indique qu’il faut “s’efforcer de reproduire la configuration politique de l’Assemblée et de respecter la parité entre les femmes et les hommes“.

Une équation compliquée, alors que tous convoitent les mêmes postes. Comme Playbook l’expliquait hier matin, un deal a été trouvé entre les macronistes et La Droite républicaine (LDR), de Laurent Wauquiez (ex Les Républicains). En échange du désistement de Philippe Juvin dans la course au perchoir, les troupes de Gabriel Attal ont lâché des contreparties, à savoir deux vice-présidences (Annie Genevard en brigue une), un poste de questeur (Michèle Tabarot) et deux de secrétaires. Ce qui est beaucoup pour un groupe de 47 membres, qui de surcroît n’avait aucune vice-présidence dans la précédente législature.

Côté EPR, un vote interne départagera le toujours ministre Roland Lescure et l’ancien patron du groupe Sylvain Maillard pour la vice-présidence. Ils s sont également quatre ex Renaissance à avoir candidaté pour la questure : la ministre Aurore Bergé, Violette Spillebout, Brigitte Klinkert et Eric Woerth (les deux derniers l’étaient déjà jusqu’à la dissolution). Un premier tour de scrutin est organisé de 11 heures, puis un second à 12h30.

Côté Rassemblement National (RN), le secrétaire général du groupe, Renaud Labaye, a fait ses calculs. “Avec 7,75 points (sans compter Eric Ciotti, qui a un point), on a le droit à deux vice-présidences [comme dans la législature sortante], un questeur et un secrétaire”, indiquait-il mercredi. C’est le député Bruno Bilde qui sera candidat pour la questure.

Enfin côté Nouveau Front Populaire (NFP), “ce n’est pas encore acté“, assurait tardivement hier le socialiste Arthur Delaporte. Une réunion est prévue en fin de matinée pour répartir les postes visés — trois VP et un questeur notamment — entre les quatre groupes politiques de l’alliance. Charge à chacun ensuite de faire le tri dans ses candidatures internes.

Scénario 2 : pas de consensus

C’est là l’hypothèse la plus probable. Si les présidents de groupe n’aboutissent pas à un accord ce matin (il n’y en avait pas eu en 2022), il faudra aller au vote pour chaque poste. Dans ce cas, un scrutin débutera à 15 heures cet après-midi, dans l’hémicycle. Avec la même règle qu’hier pour l’élection à la présidence : deux premiers tours à la majorité absolue, un troisième à la majorité relative.

Du côté du RN, on voudrait éviter d’en arriver là. La raison ? La gauche a appelé à faire barrage pour exclure l’extrême droite des postes à responsabilités de l’Assemblée et le groupe EPR de Gabriel Attal a opté pour la stratégie du ni-RN, ni-LFI. “Si les macronistes ne participent pas au vote, on perd à chaque fois face au NFP“, expliquait mercredi Renaud Labaye mercredi. Avec une crainte : “L’hypothèse qu’on n’ait rien est possible.“ Le MoDem, Horizons et la droite ne sont toutefois pas sur la ligne Attal et estiment que toutes les forces politiques doivent être représentées au bureau de l’Assemblée. En toute logique, et pour équilibrer les choses, leurs élus pourraient donc voter à un moment donné pour des candidats d’extrême droite.