Confinement oblige, les cérémonies qui commémorent la signature de l’Armistice de 1918 seront restreintes ce mercredi 11 novembre 2020. Si les commémorations du 11 novembre sont maintenues, elles ne le seront pas dans leur format habituel. Dans l’ensemble des départements français ainsi que dans les territoires d’Outre-mer, les préfets et hauts commissaires organiseront une cérémonie au monument aux morts de la commune chef-lieu dans un format restreint et en respectant strictement les mesures de distanciation. Cette cérémonie ne sera pas ouverte au public.
Les commémorations à Paris
La cérémonie à l’Arc de Triomphe
Compte-tenu de la situation sanitaire exceptionnelle liée au Covid-19 – état d’urgence sanitaire et mesures de confinement- les cérémonies du 11 novembre 2020 se dérouleront selon un protocole particulier. Une cérémonie, présidée par le Président de la République, aura lieu le matin à Paris, à l’Arc de Triomphe, en présence d’un nombre très restreint d’autorités civiles et militaires. Elle revêtira cette année une dimension particulière, en marquant le 100e anniversaire du choix du Soldat inconnu. Cette cérémonie nationale ne sera pas ouverte au public mais sera retransmise en direct à la télévision. France 2 proposera la diffusion en direct à partir de 9h30, de cette cérémonie, diffusée en simultané sur TV5 Monde, France Info et Canal 27.
#EnLeurSouvenir 🇫🇷 Elle s'élance ce 6 novembre, de Verdun à l'Arc de Triomphe !
La flamme du souvenir rend hommage au centenaire du Soldat Inconnu et à tous les combattants morts pour la France.#TransmetsLaFlamme 🔥Vous aussi, honorez leur mémoire 👉https://t.co/SHqPpRrBN9 pic.twitter.com/AAUhhi2f7W
— Armée de Terre (@armeedeterre) November 5, 2020
La cérémonie d’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix
Le Président de la République présidera en fin d’après-midi dans les mêmes conditions une cérémonie au cours de laquelle Maurice Genevoix entrera au Panthéon.
L'écrivain Maurice Genevoix va entrer au Panthéon ce 11 novembre. Que vous l'ayez lu ou pas, plongez dans sa belle prose en forme d'ode à la nature, avec son chef-d'œuvre "Raboliot", prix Goncourt 1925 #Sologne https://t.co/yIkp7azmU6 pic.twitter.com/xAwoovdCYp
— France Culture (@franceculture) November 8, 2020
L’entrée au Panthéon de l’écrivain-combattant, l’un des auteurs préférés du Chef de l’Etat, avait été reportée d’un an afin qu’elle ait lieu en même temps que le centenaire de l’inhumation du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.
France 2 propose là aussi la retransmission en direct dès 16h30 depuis le Panthéon, en présence d’Aurélie Luneau, biographe de l’écrivain et Erik Orsenna, académicien, qui commenteront cette cérémonie, avec les journalistes de la chaîne en duplex depuis la maison natale de Maurice Genevoix. Le comédien Philippe Torreton lira des extraits de l’oeuvre phare de Maurice Genevoix, “Ceux de 14« “
En réalité augmentée. le journaliste, Nicolas Chateauneuf fera revivre l’histoire de ce bâtiment hors-norme et reviendra sur les grandes panthéonisations de l’histoire de France. Ces éditions spéciales seront diffusées en direct et en simultané sur TV5MONDE, franceinfo et canal 27.
La commémoration de l’Armistice de 1918 est marquée cette année par l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix (1890-1980). Quarante ans après sa mort, l’écrivain-combattant fera son entrée dans la “nef des grands hommes“, ce mercredi 11 novembre, à 18 heures. Un hommage officiel rendu à la fois à l’auteur et aux poilus, qui sortirent vainqueurs de la première guerre mondiale. Maurice Genevoix sera le 7ème écrivain à franchir les portes du Panthéon.
Normalien en 1912, Maurice Genevoix renonça à une carrière d’enseignant après la guerre pour se plonger dans l’écriture. ll reste surtout connu pour “Ceux de 14″, monument littéraire décrivant avec authenticité la guerre, sa folie, sa cruauté, ses corps déchiquetés par les obus et les balles, mais aussi la camaraderie des tranchées. Pour autant, l’œuvre de Maurice Genevoix ne se résume pas à raconter 14-18. En 1925, il obtient le prix Goncourt pour Raboliot, la vie d’un braconnier de Sologne, un hymne à la liberté dans un décor rural. Il est élu en 1946 à l’Académie française et publiera une soixantaine de livres tout au long de sa vie.
L'écrivain Maurice Genevoix va entrer au Panthéon ce 11 novembre. Que vous l'ayez lu ou pas, plongez dans sa belle prose en forme d'ode à la nature, avec son chef-d'œuvre "Raboliot", prix Goncourt 1925 #Sologne https://t.co/yIkp7azmU6 pic.twitter.com/xAwoovdCYp
— France Culture (@franceculture) November 8, 2020
Annoncée le 6 novembre 2018 par Emmanuel Macron lors d’un déplacement aux Eparges (Meuse), théâtre de terribles combats en 1915, où l’écrivain fut blessé, cette panthéonisation avait initialement été programmée le 11 novembre 2019. Un mémorial devait être dressé à cette occasion en hommage aux poilus. Aucun projet soumis au président ne l’ayant séduit, décision fut prise de reporter la cérémonie et de la faire coïncider avec le centenaire de l’inhumation du Soldat inconnu, ce 11 novembre 2020.
Rendre hommage à tous les anonymes
Si Maurice Genevoix fait son entrée dans la Nécropole avec “ceux de 14“, cela ne doit rien au hasard. L’homme a passé sa vie à raconter l’horreur de la guerre qu’il a vécue. “Ceux de 14“ est d’ailleurs le titre de son plus célèbre ouvrage, qui rassemble en fait cinq récits de guerres : “Sous Verdun“, “Nuits de guerre“, “Au seuil des guitounes“ et “La boue et Les Eparges“. Les Eparges, c’est d’ailleurs le lieu où l’écrivain-soldat, alors lieutenant, a été grièvement blessé en 1915.
L’hommage rendu par le chef de l’Etat à l’écrivain combattant sera en effet l’occasion de mettre en lumière le porte-parole des anciens combattants de 14-18. L’honneur est immense pour Julien Larère-Genevoix, petit-fils de l’écrivain. “Ce qui me touche particulièrement, c’est que nous ayons pu, à travers le symbole de Maurice Genevoix, rendre hommage à ceux auxquels on rend rarement hommage, c’est-à-dire tous les anonymes“, a t-il confié au au micro d’Europe 1.
Le petit-fils de Maurice Genevoix estime qu'à travers son grand-père, "c'est l'ensemble des Poilus qui entre au Panthéon" pic.twitter.com/DWV9Iw7KBy
— BFMTV (@BFMTV) November 11, 2020
La cérémonie
L’écrivain sera inhumé dans la nécropole des “Grands hommes“ à 18 heures lors d’une cérémonie en format restreint. En raison de la crise sanitaire, l’hommage présidé par Emmanuel Macron se déroulera en présence d’un nombre très limité d’autorités militaires et civiles, dont Julien Larère-Genevoix, pour la famille. Il n’y aura également pas de public pour accompagner le cortège funéraire jusqu’à la colline Sainte-Geneviève. Une première, comme le souligne l’historien Patrick Garcia. “Depuis que le rite des funérailles républicaines des grands hommes a été institué sous la Révolution, les cérémonies au Panthéon sont, par définition, publiques“, explique t-il.
Des œuvres plastiques et musicales pour accompagner l’entrée de l’écrivain au Panthéon
Le président Emmanuel Macron prononcera un discours et inaugurera six œuvres réalisées par le plasticien allemand, Anselm Kiefer. Placés dans le transept du Panthéon, à gauche et à droite du chœur, ces six monuments destinés à rester au Panthéon, sont conçus avec de la boue, du fil de fer barbelé, des mitraillettes, des uniformes maculés recouverts de terre. Elles seront dévoilés de nuit, ce qui permettra de procéder à des jeux de lumière. Evoquant les vivants et les morts, la passion des ruines et de la nature, ces œuvres raconteront la guerre décrite par Maurice Genevoix.
Les répétitions de la panthéonisation du soldat Maurice Genevoix. 😍✨ #Pantheon #MauriceGenevoix #Paris #11Novembre pic.twitter.com/i4LuEURUQT
— LIL♡U (@liloukln) November 10, 2020
Pour accompagner l’entrée de l’écrivain au Panthéon, le chef de l’état a également passé commande au compositeur français de musique contemporaine, Pascal Dusapin, qui a réalisé une œuvre sonore. Cette composition musicale résonnera quatre ou cinq fois par heure dans le Panthéon, à des intervalles différents. Composée de chants lyriques, enregistrés, à la Philharmonie de Paris, par le chœur Accentus, et de textes en latin, elle sera diffusée par soixante-dix haut-parleurs cachés dans des blocs de fausse pierre, accrochés au plafond. Les noms de quinze mille soldats et civils morts pendant la Grande Guerre seront également lus.
Maurice Genevoix n'entrera pas seul au Panthéon : l'écrivain sera accompagné par des oeuvres du plasticien allemand Anselm Kiefer et du compositeur français Pascal Dusapin, spécialement commandées par @EmmanuelMacron https://t.co/cx58EufqZ7
— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) November 9, 2020
Une édition spéciale sur France télévision
L’événement sera retransmis sur France 2 qui dès 16h30, propose une édition spéciale. La chaine assurera la retransmission en direct de la cérémonie depuis le Panthéon, en présence d’Aurélie Luneau, biographe de l’écrivain et Erik Orsenna, académicien, qui la commenteront, en duplex avec les journalistes de france 2 depuis la maison natale de Maurice Genevoix.
Le comédien Philippe Torreton lira des extraits de l’oeuvre phare de Maurice Genevoix, “Ceux de 14“. En réalité augmentée, le journaliste, Nicolas Chateauneuf fera revivre l’histoire de ce bâtiment hors-norme et reviendra sur les grandes panthéonisations de l’histoire de France.
🔴 Suivez la Panthéonisation de Maurice Genevoix et de "ceux de 14"
Édition spéciale à 16h30 présentée par @JulianBugier
🇫🇷 #11Novembre
▶ https://t.co/lS4pBZ379M pic.twitter.com/HliEsWsZXL— Info France 2 (@infofrance2) November 11, 2020
Ces éditions spéciales seront diffusées en direct et en simultané sur TV5MONDE, franceinfo et canal 27.
Deux semaines après le reconfinement des français, le Premier ministre, Jean Castex, s’exprimera ce jeudi 12 novembre pour faire le point sur la pandémie de Covid-19. Une conférence de presse programmée à 18 heures, après le désormais rituel conseil de défense hebdomadaire, qui devrait rendre d’ultimes arbitrages dans la journée.
Pour préparer ce point presse, le chef du gouvernement a réuni ce mardi dans la soirée, ses ministres en visioconférence pour débattre des pistes envisagées. Ils se retrouveront ce jeudi autour du chef de l’État pour un nouveau Conseil de défense et de sécurité dédié à la crise épidémique. C’est donc là que seront validées les décisions annoncées en fin de journée par Jean Castex.
Fermeté sur le confinement
Pas d’assouplissement en vue
Alors que le nombre de malades ne cesse d’augmenter, le Premier ministre risque de doucher ce soir les espoirs d’un assouplissement des restrictions. Même si le taux de reproduction du Covid-19 en France, le fameux “R“ est repassé sous la barre des 1 mercredi ( 0,93, selon Santé publique France), le gouvernement n’entend pas s’orienter pour l’heure vers un assouplissement du confinement. Le contexte sanitaire demeure très préoccupant. “Le pic de l’épidémie est devant nous, la deuxième vague progresse toujours“, avertissait lundi le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, malgré un ralentissement de la progression de l’épidémie.
Lundi, le bilan quotidien le plus élevé a été enregistré depuis le début de la 2e vague épidémique, avec 551 morts en 24 heures en milieu hospitalier. Le nombre d’hospitalisations continue d’augmenter. La France a ainsi dépassé les 30.000 hospitalisations pour cause de Covid-19 et se rapproche du record de la première vague (32.292) qui devrait être dépassé cette semaine.
Covid-19 : ce que disent les chiffres sur le léger "frémissement" à la baisse de l'épidémie https://t.co/00zXwLdHMx pic.twitter.com/Z3Enhat79m
— Le JDD (@leJDD) November 9, 2020
“Nous allons voir si l’on doit desserrer ou resserrer le dispositif, au vu des données épidémiologiques“, a expliqué le Premier ministre au Monde. S’il constate “un petit ralentissement“ de la propagation de l’épidémie, il assure toutefois que “ce n’est certainement pas le moment pour desserrer la bride.“
Vers davantage de contrôles
Plus qu’à un assouplissement, le gouvernement s’emploie à faire respecter le confinement davantage encore. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a ainsi réclamé un renforcement des contrôles, demandant aux préfets dans une note du datée du 10 novembre, “une particulière fermeté“, pour faire respecter le confinement. Dans les agglomérations comme Paris, il leur est en outre demandé d’accorder une “attention spécifique“ aux contrôles dans les parcs et jardins, restés ouverts contrairement au premier confinement. Entre le 30 octobre et le 10 novembre, 88.455 PV ont été établis pour “non-respect“ du confinement, selon le Ministère de l’Intérieur, rapporte ce jeudi RMC.
Gérald Darmanin demande aux préfets un « renforcement » des contrôles pendant le confinement https://t.co/p9Cdy3qhX9
— Ouest-France (@OuestFrance) November 10, 2020
Aucun arbitrage sur la réouverture des commerces
C’est l’autre point très attendu de la conférence de presse qui se tient ce soir. Jean Castex va t-il ainsi répéter une nouvelle fois qu’il est encore trop tôt pour lever le pied sur les restrictions? Et donc que les commerces ne rouvriront pas tout de suite. C’est ce qu’à laissé entendre mercredi, le ministre délégué auprès du Premier ministre, Marc Fesneau.
Les #commerces ne pourront pas rouvrir "à ce stade", déclare sur @franceinfo Marc Fesneau ministre délégué auprès du Premier ministre. "Quand on aura le sentiment que ls mesures prennent leurs effets, on verra si on peut relâcher un peu la pression sur ls commerces" #confinement pic.twitter.com/zPUSZHcr0U
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) November 11, 2020
Certains se disent déjà favorables, comme Bruno Le Maire, à la mise en place d’un nouveau protocole sanitaire pour les commerces. Avec une limite de 8 m2 pour chaque client, des horaires élargis, une ouverture facilitée les dimanches et la mise en place d’un principe de rendez-vous pour être sûr “qu’il n’y aura pas trop de monde dans les commerces.“
Des règles qui pourraient voir le jour, mais très probablement, pas tout de suite.“ Aucun arbitrage n’est rendu“ sur la question d’une réouverture prochaine des commerces non essentiels, a assuré ce jeudi matin le ministre de l’Economie, sur BFM Business. “Aujourd’hui, nous arrivons à concilier lutte contre la circulation du virus et maintien de l’activité économique“, a ajouté Bruno Le Maire, tout en reconnaissant que “les commerces de proximité, le petit commerce, souffrent particulièrement durant cette période“.
La réouverture des commerces ne devrait donc pas être annoncée, mais Jean Castex pourrait donner une perspective, une échéance, avec un point d’étape au 1er décembre prochain. “On va essayer de leur donner un horizon“, promet Matignon. Mais, “il n’est pas la peine d’ouvrir lundi pour refermer dans 15 jours“, résume un ministre.
Vers davantage de télétravail
Il n’est pas question non plus à ce stade de desserrer l’étau sur le télétravail. La ministre du travail, Elisabeth Borne, a ainsi appelé à ce que “toutes les activités qui sont télétravaillables“ soient accomplies à distance. “Je suis consciente qu’on est en train de demander aux employeurs comme aux salariés des efforts, sans doute au-delà de ce que chacun souhaiterait. Mais on est face à une épidémie très brutale. Réduire les déplacements, la présence en entreprise reste un des moyens les plus efficaces (…) pour casser la dynamique de l’épidémie“, , a-t-elle expliqué au Parisien.
L’idée que les employeurs ne jouent pas le jeu du télétravail est fausse.
Maintenons nos efforts : plus les règles seront respectées, plus vite nous sortirons de cette période pénalisante pour les Français et l'économie.
Mon entretien dans @le_Parisien.https://t.co/jVav1BrRYG
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) November 10, 2020
L’exécutif souhaite continuer à mettre la pression sur les entreprises. La pression devrait aussi se renforcer sur le télétravail dans les services publics. En une semaine, hors police et personnels de l’Education nationale, 40% des fonctionnaires se sont mis en télétravail, mais l’objectif est d’arriver à au moins 50%.
Vers une fermeture des lycées ?
Reste la question de l’éventuelle fermeture des lycées, l’un des principaux sujets de débat ce matin au Conseil de défense. L’option a été envisagée mais elle semblait plutôt écartée mercredi soir. En l’état, ils devraient donc rester ouverts. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, est très hostile à l’idée d’une fermeture. Mais un resserrement du protocole sanitaire est envisageable, avec potentiellement la possibilité de passer jusqu’à deux tiers des enseignements en distanciel, contre 50% aujourd’hui.
Pas de révélation
Il ne faut pas s’attendre ce jeudi à des annonces fracassantes de Jean Castex. Un conseiller de l’exécutif a indiqué à l’AFP que ce point presse serait avant tout “pédagogique“. En quelque sorte, un service après-vente de ce deuxième confinement. Le Premier ministre devrait sans doute indiquer que les efforts portent leurs fruits, mais qu’il est trop tôt pour les relâcher. Et laisser entrevoir des perspectives de sortie à moyen terme. Avec en point de mire les fêtes de Noel, pour lesquelles le ministre de la Santé, Olivier Véran, a déjà dit qu’il souhaitait « ardemment“ un déconfinement.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, recevra les évêques de France lundi 16 novembre dans la matinée, afin d’entendre la voix des catholiques qui réclament la reprise des messes. Ce rendez-vous avait été promis la semaine dernière par le le juge des référés du Conseil d’État.
L’interdiction des cérémonies religieuses maintenue
Saisi de 21 requêtes en annulation déposées par des évêques, dont le président de la Conférence des évêques de France Eric de Moulins-Beaufort, des associations catholiques comme Civitas, des Associations familiales catholiques, ou encore des particuliers, le Conseil d’état a décidé de ne pas suspendre les dispositions du décret du 29 octobre 2020 qui restreignent temporairement, dans le cadre du confinement, la possibilité de se rendre dans les lieux de culte et de s’y rassembler.
Depuis le mardi 3 novembre, toutes les célébrations religieuses collectives sont interdites au moins jusqu’au 1er décembre en raison du reconfinement. Si les églises, mosquées, synagogues, temples… peuvent rester ouverts et accessibles aux fidèles, aucun lieu de culte n’est autorisé à organiser des rassemblements en son sein “à l’exception des cérémonies funéraires, dans la limite de trente personnes“.
Le juge des référés a considéré dans une ordonnance rendue publique le du 7 novembre que “l’atteinte portée par le décret à la liberté de culte, à la liberté personnelle, à la liberté d’aller et venir et à la liberté de réunion n’est pas manifestement illégale“. Il a toutefois précisé qu’une prorogation de l’état d’urgence sanitaire “implique une concertation avec les représentants des principaux cultes sur l’éventuelle prolongation des mesures“.
Le @Conseil_Etat confirme l'interdiction des #messes publiques https://t.co/GEPXGL5VwW
— Famille Chrétienne (@FChretienne) November 7, 2020
Une très forte mobilisation des catholiques
Pris de cours lors du premier confinement, les catholiques ont décidé cette fois de se mobiliser très tôt. Espérant obtenir dans la rue ce qu’ils n’ont pu obtenir via leurs recours devant le conseil d’Etat, ils multiplient les manifestations depuis vendredi. Des dizaines de rassemblements étaient prévus ce dimanche dans toute la France pour réclamer la célébration à nouveau des offices dans les églises. “Nous ne pouvons pas nous passer de la messe“, c’est ce que martèlent les fidèles auprès des autorités. Ces rassemblements ont notamment été autorisées dimanche à Paris sur le parvis de l’église Saint-Sulpice ainsi qu à’ Nantes, où un rassemblement avait déjà réuni 500 personnes le week-end dernier.
#confinement Rambouillet, Bourges, Reims, Saint-Brieuc, Toulouse, Caen, Bordeaux, Senlis, Bordeaux, Lyon, Nantes 👇 … Des dizaines de rassemblements ont eu lieu ce dimanche dans toute la France pr réclamer la reprise des messes dans les églises https://t.co/EXcGvrsnvG pic.twitter.com/oGKoKlhO7d
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) November 15, 2020
Le ministre de l’Intérieur avait adressé une mise en garde aux catholiques avant ce week-end de contestation, rappelant que les églises restaient ouvertes pour permettre le recueillement individuel, mais que les messes collectives restaient interdites. “Je ne souhaite pas envoyer les policiers et les gendarmes verbaliser des croyants devant une église, évidemment. Mais s’il s’agit d’un acte répété et qui est manifestement contraire aux lois de la République, je le ferai“, avait-il précisé.
Pratique du culte durant le confinement. Mon message aux croyants ⤵️ pic.twitter.com/ajT4kpMSaV
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 13, 2020
“Ce qui est sûr, c’est que les rassemblements sauvages risquent de nuire aux négociations plus que de les faire avancer“, a déclaré de son côté, le porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF), Vincent Neymon. “En revanche, les rassemblements déclarés à la préfecture en toute légalité montre le désir ardent des fidèles à retrouver la messe, et c’est plutôt encourageant“, ajoute t-il.
Un dialogue difficile
Gérald Darmanin a indiqué vendredi qu’il réunirait “pour la seconde fois les représentants des principaux cultes ce lundi matin“, afin d’évoquer “les conditions dans lesquelles pourraient se tenir à nouveau des cérémonies dans les lieux de culte en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.“
Lors d’une première rencontre avec les responsables de l’épiscopat, jeudi 29 octobre, l’exécutif était resté sourd à la requête des évêques concernant l’organisation de messes publiques. “Le dialogue n’a jamais été rompu avec l’exécutif. Même sans date [de rencontre] ces derniers jours, nous avions des échanges avec les ministères au sujet des protocoles“, a toutefois précisé le porte-parole de la CEF.
Un nouveau protocole sanitaire
Les évêques qui privilégient toujours de leur côté la voie de la négociation, qualifiée de “très précieuse“, se sont cette fois retroussés les manches. “Nous sommes prêts, nous avons écrit un nouveau protocole sanitaire très précis, proposant des mesures pour tous les rassemblements catholiques et pas seulement les messes“ précise Vincent Neymon.
Ce nouveau protocole de huit pages, que le Conseil d’Etat avait expressément demandé, propose de fixer un taux de remplissage à 30% des capacités des églises et de respecter un périmètre de quatre mètres carrés autour de chaque fidèle. Très précis, il “rentre même dans des détails liturgiques“, précise le porte-parole de la conférence des évêques de France. Il inclut des mesures pour la communion, le sacrement de réconciliation, les obsèques, les baptêmes ou les mariages. “Nous avions déjà prouvé pendant le premier confinement que nous savions tenir ces mesures strictes, malgré quelques exceptions très marginales“, plaide t-il.
Il y a toutefois très peu de chances que ces négociations aboutissent, l’Église de France étant la seule parmi tous les cultes conviés à proposer la réouverture des cultes publics. Mais, pour l’heure, les évêques ne songent pas à un nouveau recours en justice. “Tant que la situation sanitaire est inchangée, un autre référé serait inutile puisque la réponse serait la même. En revanche, si certains lieux comparables aux églises se déconfinent sans que les messes soient de nouveau autorisées, nous monterons le ton auprès des autorités », explique leur porte-parole.
Après la course à la Maison Blanche qui a opposé Donald Trump et Joe Biden, c’est Barack Obama, qui va occuper cette semaine le devant de la scène médiatique. A l’occasion de la sortie en France du premier tome de ses mémoires mardi, l’ancien président américain a décidé d’accorder plusieurs interviews, dont une à la télévision française. Et c’est France 2 qui a décroché une rencontre exclusive en face-à-face avec l’ancien président des Etats-Unis.
Un entretien d’une trentaine de minutes
Ce n’est ni un des présentateurs du JT, ni un des journalistes politiques de la chaîne, qui questionnera l’ancien président américain. “Obama ne souhaitait pas être face à des intervieweurs politiques classiques“ glisse un membre de la direction de France Télévisons. Le service public a donc missionné un visage plutôt inattendu dans ce genre d’exercices : François Busnel, le présentateur de “La Grande Librairie“ depuis 2008 sur France 5.
Ce grand entretien, enregistré à Washington dimanche 15 novembre, sera diffusé sur France 2, mardi 17 novembre, à partir de 20h40, à la suite du journal de 20 heures. Il sera rediffusé sur franceinfo canal 27, mercredi 18 novembre à midi, 14h30 et 21h30. Le replay sera également disponible dès mardi soir sur franceinfo.fr et france.tv.
Dans cette interview exclusive d’une trentaine de minutes, François Busnel interrogera l’ancien président, extraits de son livre à l’appui, sur son parcours et les moments déterminants qui ont jalonné son premier mandat.
890 pages de récit
Annoncé en septembre pour une sortie mondiale le 17 novembre (en France, aux éditions Fayard), précédé d’un plan média et commercial massif, le livre est un événement éditorial sans précédent. Dans “Promised Land“ (“Une terre promise“), dont le premier volume paraît ce mardi en France, l’ancien locataire de la Maison Blanche raconte son premier mandat, entre choix politiques décisifs et coulisses de son quotidien à la Maison-Blanche.
A travers un récit de quelques 890 pages (768 pages en VO), dont “Le JDD“ a publié de larges extraits, le premier président noir des États-Unis cherche à mieux faire comprendre ce qui l’a amené à s’engager en politique. Mais aussi à remettre dans leur contexte les grandes décisions qu’il a prises entre janvier 2009 et juin 2011 (la période concernée par ce tome 1).
There’s no feeling like finishing a book, and I’m proud of this one. In A Promised Land, I try to provide an honest accounting of my presidency, the forces we grapple with as a nation, and how we can heal our divisions and make democracy work for everybody. pic.twitter.com/T1QSZVDvOm
— Barack Obama (@BarackObama) September 17, 2020
De la crise financière qu’il affronte dès ses premiers jours au pouvoir jusqu’à l’élimination d’Oussama Ben Laden, Barack Obama fait découvrir au lecteur les collaborateurs avec lesquels il a gouverné ainsi que ses interlocuteurs étrangers. D’Angela Merkel qu’il semble vénérer à Vladimir Poutine qu’il ne juge pas “physiquement impressionnant“, en passant par Nicolas Sarkozy qu’il décrit comme un “coq nain qui bombe le torse“, tout en émotion, en hyperbole et en frénésie.
Ne voulant courir aucun risque de rupture de stock à la veille des fêtes de fin d’année, l’éditeur a joué la carte de la sécurité avec un premier tirage colossal, sans précédent pour ce premier tome : trois millions d’exemplaires sont ainsi aujourd’hui en cours d’impression pour le marché américain. Pour se prémunir de tout problème d’impression, le géant de l’édition “Penguin Random House“ a pris une mesure exceptionnelle, en délocalisant cet été la fabrication d’un million d’exemplaires vers l’Allemagne. Ces livres seront ensuite acheminés par la mer, grâce à trois énormes navires marchands.
Annulée vendredi 13 novembre, la troisième séance de négociation pour tenter de trouver un accord national interprofessionnel (ANI) sur le télétravail, se tient ce mardi à partir de 15 heures.
La 3ème séance de négociation sur le télétravail qui devait se tenir ce vendredi a été annulée, en raison d'une réunion organisée presque à la même heure vendredi par le ministère du Travail. La séance suivante est prévue le 17 novembre à partir de 15h #teletravail pic.twitter.com/UrEd6Wx5ND
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) November 13, 2020
“Le télétravail n’est pas une option“
“Il n’est pas une option“ a déclaré au début du mois, Elisabeth Borne, qui a menacé de sanctions les entreprises rechignant à généraliser le télétravail. “On fait d’abord confiance au dialogue social, mais si certains ne comprennent pas, on sera amenés à prendre des sanctions“, a insisté la ministre du travail, lors d’un déplacement dans le quartier de la Défense (Paris), le 6 novembre dernier. Elle y a rappelé le caractère “indispensable“ du télétravail dans les entreprises où c’est possible durant le nouveau confinement en cours.
RT @BFMTV : Élisabeth Borne: “Le télétravail n’est pas une option” pic.twitter.com/HiH8X36SOV
— Xavier Bizot (@Xavier_Bizot) October 29, 2020
Une négociation au point mort
MISE A JOUR 17.11.2020- 11hoo
Le patronat a transmis lundi soir aux syndicats un projet d’accord sur le télétravail sur lequel ils vont se pencher ce mardi après-midi lors de leur nouvelle séance de négociation. Son contenu augure des discussions difficiles.
#Télétravail > Le patronat a transmis lundi soir aux syndicats un projet d'accord sur le télétravail sur lequel ils vont se pencher ce mardi après-midi lors de leur nouvelle séance de négociation. Son contenu augure des discussions difficiles https://t.co/IfuZHrd7r4
— Valérie Mazuir (@EchosPolitique) November 17, 2020
A peine engagée, la négociation sur le télétravail, a montré la profondeur des désaccords entre les partenaires sociaux. A l’issue d’une rencontre qui a duré cinq heures, la seconde séance de négociation du 10 novembre, a tourné court. Plusieurs responsables syndicaux ayant reproché au patronat de camper dans son refus de parvenir à un accord national interprofessionnel (ANI), s’imposant à l’ensemble des entreprises.
Télétravail : les négociations entre patronat et syndicats mal embarquées https://t.co/FAeLoe6srG pic.twitter.com/z6rXUtBIiS
— Libération (@libe) November 10, 2020
Certes ces négociations ont démarré sur un constat de désaccord, et pour l’heure rien ne dit que la roue tournera. Les employeurs refusent un accord national interprofessionnel qui imposerait aux entreprises de nouvelles règles plus contraignantes que l’existant, et en particulier de toucher à la grande souplesse dans la mise en place, par charte, de gré à gré, introduite par la réforme du Code du travail de 2017. Les syndicats de leur côté veulent mieux encadrer le télétravail et l’inscrire durablement dans le paysage, alors que l’épidémie de covid-19 et les confinements successifs ont accéléré son développement.
Ils ont pour autant le sentiment de se heurter à un mur. “Ils vantent le dialogue social, mais c’est un dialogue social de sourds“, a estimé Jean-François Foucard, pour la CFE-CGC, alors que le cégétiste Fabrice Angéi affirmait sa crainte qu’on “recule par rapport à ce qui existe“. “Le patronat a beaucoup dit non“ relève de son côté, Béatrice Clicq, pour Force ouvrière. Pour autant, elle veut croire que cela peut évoluer. “A froid peut-être y aura-t-il des oui“, a-t-elle expliqué à l’issue de la deuxième séance de négociation. La CFDT, très remontée contre le Medef, refuse quant à elle de voir de nouvelles obligations imposées aux entreprises.
« Ils vantent le dialogue social, mais c'est un dialogue social de sourds », a estimé @FoucardJF , pour la @CFECGC
➡️https://t.co/0Iqt8h2L2D #télétravail #dialoguesocial— Fédération CFE-CGC AGRO (@CfeCgcAgro) November 13, 2020
Lundi, le négociateur transmettra aux cinq syndicats un projet d’accord d’une vingtaine de pages. Certains points rejoignent leurs attentes, comme la prévention de l’isolement, la préservation de la cohésion sociale ou encore l’intégration du télétravail dans le fonctionnement de l’entreprise. Mais pour le reste, le bras de fer risque de se poursuivre. “Il y a plus de zones de divergence que de convergence“, déplore Catherine Pinchaut, secrétaire nationale de la CFDT. Et de citer notamment, le droit à la déconnexion, la charge de travail.
La CFDT soumet son projet d’accord
Afin de faire avancer les discussions, la CFDT a soumis le 13 novembre son projet d’accord. Le texte qui reprend l’essentiel des débats, contient surtout les dispositions qu’il convient de moderniser, au-delà des dispositions légales déjà en vigueur.
accord_teletravail_-_projet_ani_teletravail_cfdtLes points de blocage
La notion de poste télétravaillable
Les dissensions entre le patronat et les syndicats portent principalement sur la notion de poste “télétravaillable“. À l’unisson, les centrales jugent qu’il entre dans le champ du dialogue social en entreprise et que l’ANI doit préciser ce qui est “télétravaillable“. La CFDT réclame même que les instances représentatives du personnel y soient associées dans chaque entreprise. Veto du Medef, qui estime que ce sujet doit uniquement relever de la responsabilité de l’employeur.
Le forfait compensant le travail à la maison
Autre point de friction : la question du forfait compensant le travail à la maison alors que la loi reste muette. Certaines grandes entreprises versent une prime de quelques dizaines d’euros par mois. D’autres y ajoutent des tickets-restaurants pour le déjeuner pris au domicile. Mais nombreux sont les employeurs qui ne prévoient rien, surtout lorsque le télétravail est instauré, de gré à gré, sans accord.
“Les salariés ne veulent pas être les dindons de la farce alors que les entreprises réalisent des économies d’énergie, de restauration collective voire de mètres carrés“, déclare Jean-François Foucard, négociateur pour la CFE-CGC. Or, là aussi aussi, le Medef écarte toute règle unique s’imposant à tous. Les syndicats souhaitent enfin pêle-mêle, mieux cadrer notamment la déconnexion et l’articulation vie privée-vie professionnelle.
Mardi 17 novembre, vers 17h00, l’Assemblée nationale procède au vote solennel de l’ensemble du projet de loi de Finances (PLF) pour 2021, avant son examen au Sénat, puis une adoption définitive par le Parlement au plus tard le 18 décembre.
Dédié aux recettes, le premier volet de ce PLF, adopté largement en première lecture mardi 20 octobre (349 voix pour, contre 199, et 10 abstentions), consacre surtout la baisse de 10 milliards d’euros des impôts de production, dans une optique de “compétitivité des entreprises“.
#PLF2021 > L'Assemblée nationale a adopté largement ce mardi le premier volet du projet de budget 2021. Tour d'horizon des principales mesures ici 🔻🔻🔻 https://t.co/Fom0YZI8LH
— Valérie Mazuir (@EchosPolitique) October 20, 2020
Côté dépenses, ce projet de budget met à l’honneur l’économie verte. “Un budget de combat“. C’est ainsi que les moyens alloués à la transition écologique pour 2021 ont été qualifiés par la ministre Barbara Pompili. Cette dernière a jugé “historique“ l’enveloppe de 48,6 milliards d’euros dont pourra se prévaloir son ministère.
Budget du ministère de la transition écologique : "48,6 milliards €, c'est historique", souligne @barbarapompili qui détaille les hausses de son portefeuille#DirectAN #PLF2021 pic.twitter.com/cnfabIIhqH
— LCP (@LCP) November 9, 2020
Ce qui a été ajouté par les députés
Les députés ont achevé l’examen en première lecture du projet de loi de finances pour 2021. Dispositif Pinel étendu, contrats photovoltaïques revus, dispositif d’IR-PME prolongé après les ratés de 2017, malus auto au poids avalisé… L’Assemblée a procédé à plusieurs ajouts durant les dernières séances.
Budget 2021: ces mesures fiscales ajoutées par les députés https://t.co/1zApECogdV
— Yann Le Gales (@YannLeGales) November 15, 2020
Dans la dernière ligne droite, les députés ont notamment adopté un amendement du gouvernement pour instaurer un malus au poids des véhicules lors de leur première immatriculation en France. Ce malus, qui avait d’abord été exclu par la majorité en commission des Finances, se cumulera avec le malus déjà existant qui s’applique aux émissions de CO2 des véhicules – son barème sera d’ailleurs renforcé l’année prochaine.
La mesure est toutefois loin du seuil fixé par les 150 participants de la Convention citoyenne pour le climat, qui souhaitaient appliquer le malus dès 1.400 kilos. “L’idée c’est d’envoyer un signal, pour arrêter cette frénésie du véhicule lourd“, a justifié la ministre de l’Ecologie, Barbara Pompili. Mais à ce niveau, la future taxe ne touchera dans les faits que quelques véhicules de niche, comme l’a relevé la députée socialiste, Valérie Rabault.
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se retrouvent ce jeudi 19 novembre pour un sommet par visioconférence sur l’épidémie de Covid-19, trois semaines après leur dernier échange sur le sujet. Le président du Conseil européen, Charles Michel, “convoquera une nouvelle vidéoconférence dédiée à la réponse de l’UE face au Covid-19 le jeudi 19 novembre à 18 heures“, a twitté le porte-parole de l’institution, Barend Leyts.
⚠️ TODAY at 18:00 CET – video conference of the members of the European Council #EUCO
💻 Follow the presser (Time TBC) after the video call with @eucopresident and @vonderleyen
🙋 To ask questions remotely register https://t.co/25aDkNCZCj
📽️ LIVE here https://t.co/uCTxIb1qK3 pic.twitter.com/xcqQPZY6mo
— EU Council Press (@EUCouncilPress) November 19, 2020
Le plan de relance au coeur des débats
Après la Hongrie et la Pologne lundi, la Slovénie a à son tour dénoncé mercredi, le mécanisme liant le versement des fonds du plan de relance européen, adopté in extremis en juillet, au respect de l’Etat de droit. Une coalition qui augure de contorsions, pour obtenir l’adhésion de ces trois pays, par ailleurs premiers bénéficiaires des fonds.
Après la Hongrie et la Pologne, c'est au tour de la Slovénie de dénoncer le mécanisme liant le versement des fonds du plan de relance de l'UE, au respect de l'Etat de droit. Ce plan sera au coeur des débats du sommet entre les 27 qui s'ouvre ce jeudi https://t.co/wDvOYHPE1G pic.twitter.com/IGgLkiS17x
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) November 18, 2020
Une procédure de contrôle renforcée
Le 21 juillet dernier, les vingt-sept se sont accordés, après d’âpres négociations, sur un plan de relance de 750 milliards d’euros destiné à surmonter la crise sanitaire. En jeu : la répartition des subventions européennes accordées que souhaitaient limiter les pays dits “frugaux“ (Pays-Bas, le Danemark, Suède, Autriche) et les prêts remboursables. Mais l’attribution de ces fonds européens est conditionnée par une procédure très stricte des politiques économiques des États concernés. Cette procédure de supervision des politiques macro-économiques, dite “Semestre européen“, est renforcée.
Pour bénéficier des fonds de l’UE, les États vont devoir soumettre leur plan à la Commission, laquelle devra décider de leur conformité à ses recommandations ainsi qu’à l’orientation d’une partie des financements sur deux domaines : 37 % des dépenses devront être consacrées à la transition écologique et 20 % à la transition numérique. Et c’est précisément ce mécanisme que dénonce la Hongrie, la Pologne et la Slovénie. “Seule une instance judiciaire indépendante peut dire ce qu’est l’Etat de droit, pas une majorité politique“, a écrit le premier ministre slovène, Janez Jansa, dans une lettre adressée le 17 novembre à Charles Michel.
Or, l’adoption du paquet budget (1.074 milliards d’euros) et du paquet de relance (750 milliards d’euros) nécessite une adoption à l’unanimité des 27. La prise de position de Budapest, Varsovie et désormais de Lubiana augure donc de discussions difficiles lors du sommet virtuel de ce jeudi. “Il est crucial que le paquet tout entier soit adopté rapidement, sinon l’UE sera confrontée à une grave crise“, a déclaré l’ambassadeur allemand auprès de l’UE, Michael Clauss, dont le pays exerce la présidence semestrielle de l’UE. “Nous avons déjà perdu beaucoup de temps, face à la deuxième vague de la pandémie et aux graves dégâts économiques engendrés“, a t-il ajouté.
La mise en place du plan “sans délai“ pour Christine Lagarde
La présidente de la Banque centrale européen (BCE), Christine Lagarde, a appelé ce jeudi à la mise en place “sans délai“ du plan de relance européen. Le plan de relance européen “doit devenir opérationnel sans délai“ a déclaré la patronne de la BCE lors d’une audition devant le Parlement européen. Si elle n’a pas directement évoqué le veto des deux pays d’Europe centrale au plan européen, la Française a insisté sur la nécessité de cette enveloppe historique de 750 milliards d’euros “pour faciliter des politiques budgétaires expansionnistes, notamment dans les pays de la zone euro dont l’espace budgétaire est limité“.
Au moment où la Hongrie, la Pologne et la Slovénie bloquent son adoption par l'UE, la patronne de la BCE, @Lagarde appelle ce jeudi à la mise en place "sans délai" du plan de relance européen, alors que ce tient 1 sommet des 27 https://t.co/jTpnD2NBwj
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) November 19, 2020
Les autres sujets sur la table
Lors de ce sommet auquel participera par visioconférence, le ministres des Affaires étrangères français, Jean Yves le Drian, seront également abordés les points suivants :
- la relation transatlantique : dans le prolongement des élections américaines,
- la situation au Haut Karabagh ;
- les relations avec la Turquie : les ministres prépareront le Conseil européen des 10 et 11 décembre qui doit revenir sur les derniers agissements turcs et discuter des mesures à prendre pour y répondre.
Parmi les autres sujets d’actualité sur la table, la situation en Afghanistan dans la perspective de la conférence des donateurs prévue à Genève les 23 et 24 novembre prochains et le soutien de l’UE au cessez-le-feu en Libye, obtenu sous les auspices des Nations unies.
Avant un nouveau tournant décisif dans la guerre contre la pandémie de Covid-19, les partis et groupes politiques vont être consultés par l’exécutif. Comme l’a indiqué hier le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, lors du point presse organisé à la sortie du Conseil des ministres, le Premier ministre, Jean Castex, tiendra à 17h00 ce vendredi, une réunion par visioconférence avec les chefs de partis et de groupes politiques français. Au menu des discussions : “l’évolution du confinement“, avec en particulier la question de la réouverture des commerces, mais aussi “l‘évolution du dispositif de dépistage et d’isolement“.
Plus précisément selon l’ordre du jour transmis aux participants : “l’évolution du confinement“, avec en particulier la question de la réouverture des commerces, mais aussi “l’évolution du dispositif de dépistage et d’isolement“. “Il y aura vendredi en fin d’après-midi une réunion que le Premier ministre proposera aux chefs de partis et de groupes politiques pour faire un point sur la situation, pour échanger sur les prochaines étapes, et pour discuter dans un cadre démocratique de possibles adaptations qui pourraient intervenir dans les prochaines phases“, a indiqué jeudi M. Attal.
Une nouvelle stratégie à venir
Emmanuel Macron doit préciser la semaine prochaine la nouvelle stratégie de la France face au Covid-19. Cela devrait passer par un renforcement de l’isolement des personnes malades, l’un des échecs du premier déconfinement. Le Monde rapportait hier que Matignon étudiait la possibilité de le « rendre obligatoire« .
Dans le fameux triptyque “tester, tracer, isoler“ brandi par le chef de l’Etat lors de la première vague, c’est le dernier volet qui ne fonctionne pas en France. Au printemps l’exécutif n’avait en effet pas imposé d’obligation d’isolement, en dehors des voyageurs malades arrivant sur le sol français. Les choses pourraient changer. Prenant acte de cet échec, Matignon réfléchit à rendre l’isolement des malades obligatoire.
A l’Assemblée nationale, le groupe de centre-droit Agi déposera la semaine prochaine une proposition de loi visant à imposer des sanctions, à l’instar de ce qui peut être fait en Espagne, Italie ou en Grèce. Selon ce texte, le non-respect de l’isolement, sur une période de quatorze jours pour les malades et de sept jours pour les cas contacts, sera passible d’une amende de 10.000 euros. Reste toutefois la question constitutionnelle que poserait une telle mesure. Mardi à l’Assemblée, Jean Castex l’évoquait lui-même, indiquant qu’une telle obligation pourrait être jugée attentatoire aux libertés individuelles, et notamment celle d’aller et venir. Et pour cause : en mai, les Sages avaient fini par censurer la disposition de la loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire sur les mesures de quarantaine et d’isolement des personnes entrant sur le territoire.
Covid-19 : comment le gouvernement peut durcir l'isolement des personnes malades https://t.co/Pew3v90hXP
— Marie-Cécile Renault (@Firenault) November 20, 2020
Patronat et syndicats se retrouvent ce lundi à 15h00 pour une troisième et ultime séance de négociation sur le télétravail. Ce dernier rendez-vous doit clore la négociation interprofessionnelle engagé en septembre dernier. L’issue en paraît incertaine tant les divergences sont importantes, à commencer par la valeur du document qui en sortira : contraignant ou pas. “Nous voulons un accord contraignant et le patronat veut simplement un guide des bonnes pratiques“, explique Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT au Parisien.
Les employeurs refusent un accord national interprofessionnel qui imposerait aux entreprises de nouvelles règles plus contraignantes que l’existant, et en particulier de toucher à la grande souplesse dans la mise en place, par charte, de gré à gré, introduite par la réforme du Code du travail de 2017. Les syndicats de leur côté veulent baliser le télétravail, avec notamment des règles sur le temps de travail, le droit à la déconnexion ou encore l’indemnisation des repas.
Pour Hubert Mongon, le négociateur du Medef, la réunion en visioconférence de lundi, a “des chances réalistes et raisonnables d’aboutir“. Avant ce rendez-vous, le responsable patronal a transmis dimanche soir aux syndicats un second projet d’accord sur le télétravail qui va servir de base à la séance de négociation de ce lundi après-midi. Sans revoir leur copie, les organisations patronales ont cherché à entrouvrir quelques portes par rapport aux commentaires apportés par les syndicats à leur projet initial.
#teletravail Le patronat a transmis hier soir aux syndicats un 2e projet d'accord qui va servir de base à la séance de négos ce lundi. Sans revoir sa copie, le patronat a cherché à entrouvrir quelques portes par rapport aux critiques sur le texte initial https://t.co/BDygeg89x0 pic.twitter.com/rckXFfCSw3
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) November 23, 2020
Le texte initial, qui touche à la fois au télétravail en temps de crise et au télétravail classique, a fortement déplu aux syndicats, la CFE-CGC et la CGT parlant même de “reculs en termes de droits pour les salariés“ par rapport au précédent ANI, signé en 2005.
Télétravail : dernière séance de négociations ce lundi, voici les principales mesures et les points d'achoppement https://t.co/ZmVLXpohNQ
— Sud Ouest (@sudouest) November 23, 2020