Deux jours avant une journée de grève interprofessionnelle à l’appel de la CGT, les partis de gauche réunis dans la Nupes, plusieurs ONG et des syndicalistes appellent à défiler ce dimanche 16 octobre à Paris “contre la vie chère et l’inaction climatique“. Lancée par Jean Luc Mélenchon le 16 septembre dernier, cette mobilisation rassemblera les quatre composantes de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) : la France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le Parti Communiste Français (PCF), ainsi que d’autres organisations politiques et associatives.
➡️ Dimanche 16 octobre, déferlons tous à Paris !#JeMarche contre la vie chère et l'inaction climatique ! pic.twitter.com/YTTlWZHqj6
— NUPES 2022 🆙 (@NUPES_2022) October 7, 2022
Donné absent dans un premier temps, le PCF a finalement confirmé sa participation. Dans une déclaration, rendue publique jeudi 6 octobre à l’issue d’un conseil exécutif national, il a assuré vouloir “amplifier la mobilisation sociale “ face au “programme de classe “ d’Emmanuel Macron “qui enfonce le pays dans la crise“ et a annoncé participer “aux différentes mobilisations d’ores et déjà annoncées .“
Un cortège de Nation vers Bastille
La manifestation contre la vie chère et l’inaction climatique s’élancera ce dimanche 16 octobre, à 14 heures de la place de la Nation, en direction de la place de la Bastille, lors d’un parcours d’environ 2 km. Le cortège sera réparti en quatre chars divisés par thématique sociale : la vie chère, le climat, les retraites, et la jeunesse.
La Marche contre “la vie chère et l'inaction climatique" de la Nupes s'élancera dimanche à 14h de la pl. de la Nation à Paris, direction Bastille. Le cortège sera réparti en 4 chars divisés par thématique sociale : vie chère, climat, retraites, et jeunesse #MarcheContreLaVieChere pic.twitter.com/9TcceyoVZ1
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 14, 2022
Pour faciliter la venue des manifestants à Paris, des bus sont mis en place dans une centaine de villes de France pour rejoindre la capitale. “Ils dépassent largement la centaine et vont être doublés dans les plus grandes villes“ a assuré la députée Aurélie Trouvé à l’AFP. “C’est plus que pour la marche pour la VIe République de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle“, qui avait au printemps attiré plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon l’ancienne porte-parole d’Attac.
A quoi s’attendre ?
Les autorités s’attendent à environ 30.000 manifestants à Paris pour la mobilisation nationale lancée par Jean-Luc Mélenchon. Selon une source policière, 400 à 500 “ultras“ devraient se glisser dans le cortège, dont des militants de l’ultragauche selon une note du Renseignement territorial que franceinfo a pu consulter. “On craint en particulier l’ultra gauche, l’ultra-jaune (casseurs agissant en marge des mouvements des Gilets jaunes, ndlr), les syndicats et les associations les plus militantistes“, précise une autre source à la préfecture de police de Paris. Côté forces de l’ordre, environ 2 000 policiers et gendarmes, dont 18 unités de forces mobiles, sont mobilisés pour l’occasion, selon les informations de franceinfo.
À quoi s'attendre dimanche pour la marche contre la vie chère et l'inaction climatique ?https://t.co/vx70xnqJ4l
QU’ILS AILLENT MARCHER EN UKRAINE. ON EN REPARLERA— Leloup John (@leloup_john) October 15, 2022
Une mobilisation au-delà de la Nupes
11 formations politiques
La mobilisation rassemblera plusieurs partis et mouvements politiques extérieurs à la Nupes. Signataires de l’appel, onze autres formations politiques seront présentes : Ensemble !, Gauche Démocratique et sociale (GDS), Gauche Écosocialiste, Génération·s, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Nouvelle Donne, Parti de gauche (PG), Parti ouvrier indépendant (POI), Place publique, Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS), Révolution Écologique pour le Vivant (REV).
13 organisations de jeunesse et 25 associations
Treize organisations de jeunesse ont décidé de se joindre à la mobilisation : L’Alternative, Campus Nouvelle Donne, FIDL, Jeunes insoumis(es), Jeunes écologistes, Jeunes Génération·s, Jeunes socialistes, La Jeune Garde, Jeunes du POI, NPA Jeunes 75, PEPS Jeunes, Place Publique Jeunes, Voix Lycéenne. Elles seront rejointes par vingt-cinq associations qui elles aussi, ont signé l’appel à la manifestation . Parmi celles ci, Attac, la Fondation Copernic ou encore la Marche des solidarités. “La violence des attaques du gouvernement appelle une riposte commune et prolongée », indiquent-elles.
700 militants syndicaux
Aucune organisation syndicale n’a officiellement annoncé son soutien à la manifestation. Mais plus de 700 militants syndicaux, signataires le 11 octobre d’un appel à lutter contre la politique du gouvernement, seront présents.
Une soixantaine de personnalités
Des personnalités publiques “ engagées, du monde de la culture, des sciences, des mouvements sociaux“ ont aussi appelé à participer à la marche dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche. La récente Prix Nobel de littérature Annie Ernaux ainsi que d’autres écrivains (Laurent Binet, Eric Vuillard, Pierre Lemaître, Edouard Louis…), des cinéastes et comédiens (Liliane Rovère, Eva Darlan, Yvan Le Bolloc’h…), le philosophe Didier Eribon, ou encore l’avocate et ancienne candidate LFI aux législatives Caroline Mecary, font notamment partie des signataires. “Face à l’extrême marché qui corrompt tout, face à l’extrême droite qui tire parti de la désolation pour avancer ses pions racistes, sexistes et liberticides, nous appelons à unir nos forces dans la rue et à marcher ensemble“, écrivent-ils.
#Tribune De nombreuses personnalités, dont Annie Ernaux, appellent à marcher contre la vie chère le 16 octobre https://t.co/w7qlbipZZV via @lejdd
— Arthur Nazaret (@ArthurNazaret) October 8, 2022
Ceux qui ne participeront pas
L’absence des leaders syndicaux
Les syndicats sont les grands absents de ce rassemblement. L’absence de la CGT notamment, sera très remarquée En plein bras de fer avec les pétroliers TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, son leader, Philippe Martinez, qui a appelé à la grève générale mardi prochain, a de nouveau expliqué sa position ce vendredi sur franceinfo.
🗣 Marche contre la vie chère dimanche : la CGT n’ira pas ➡️ “Augmenter les salaires, ce n’est pas la même chose que lutter contre la vie chère”, selon Philippe Martinez. “Nous sommes dans un processus syndical, on ne doit pas faire des choses en parallèle.” pic.twitter.com/mtSOLuTnJH
— franceinfo (@franceinfo) October 14, 2022
Estimant que les revendications de ce dimanche contre la vie chère et l’inaction climatique n’ont rien à voir avec celles de son syndicat “pour l’augmentation des salaires“, le syndicaliste indique : “C’est aux syndicats de mener la lutte sociale et de défiler dans la rue“. “Il faut que dans leurs domaines, ils puissent agir“. “On accepte les soutiens mais on ne veut pas se faire dicter un certain nombre de choses par les partis politiques“. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a également déclaré sur France Inter qu’il ne participerait pas à la marche. “Ce n’est pas mon combat“, a-t-il expliqué, c’est “un combat politique“. “Nous, on est récupérable par personne“, a-t-il résumé.
Et de certains politiques
Les communistes ont certes confirmé leur participation à la marche, mais leur chef Fabien Roussel n’en sera pas. Chez les écologistes, l’ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot confie également qu’il “n’ira pas manifester“ aux côtés de la Nupes. “Vu la brutalité de la crise, notre priorité devrait être de construire le mouvement social avec les syndicats“, déclare t-il. “Je ne reproche à personne d’aller à cette marche, mais j’aurais préféré qu’on mette autant d’énergie pour soutenir le mouvement organisé par les syndicats le 29 septembre.“ Quant au PS, son premier secrétaire Olivier Faure a critiqué un tweet de Jean-Luc Mélenchon faisant le parallèle avec un moment insurrectionnel de la Révolution française.
«Je n'irai pas manifester», déclare Yannick Jadot
Il ne participera pas à la marche contre la vie chère, voulue par Jean-Luc Mélenchon et à laquelle prennent part La France insoumise, le Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste.https://t.co/73glQfRKqu
— Le Figaro (@Le_Figaro) October 14, 2022
Quelles revendications ?
Si la marche entend s’attaquer à la vie chère et à l’inaction climatique, Jean-Luc Mélenchon a prévenu qu’elle serait une “mise en cause globale de la politique du régime macroniste“. “Combattre frontalement la caste au pouvoir est notre seul horizon compte tenu de la violence de l’agression qui se déploie sur le front des allocations chômage et du système de retraite“, écrit-il dans une note de blog. Cinq grands thèmes de revendication organiseront le cortège, qui partira de la place de la Nation pour rejoindre la Bastille : retraite à 60 ans et augmentation des salaires ; allocation autonomie de 1.100 euros pour les jeunes ; blocage des prix ; taxation des super-profits ; bifurcation écologique.
Le Conseil des affaires étrangères de l’Union Européenne se réunit ce lundi 17 octobre, à Luxembourg. Les ministres des vingt-sept états membres procéderont à un échange de vues sur l’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et auront une discussion sur les relations entre l’UE et la Chine.
Les ministres commenceront la journée par un échange de vues sur les questions d’actualité européenne et internationale, dont notamment l’engagement de l’UE avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la situation des droits humains en Iran ou encore la situation au Burkina Faso. Par la suite, ils auront une discussion approfondie sur l’agression russe contre l’Ukraine, ce qui sera suivie d’un échange de vues sur les relations de l’UE avec la Chine.
L’officialisation de nouvelles sanctions contre l’Ukraine
Mercredi 21 septembre, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la “mobilisation partielle“ de 300 000 réservistes et a, de nouveau, agité la menace nucléaire face à l’Occident. Face à ce nouveau tournant dans le conflit ukrainien, les ministres européens des Affaires étrangères se sont réunis en urgence dans la journée, pour convenir d’une réponse commune. En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New-York, les Vingt-Sept ont convenu d’élaborer huit nouvelles sanctions visant “des secteurs de l’économie russe et des individus responsables de la guerre et de l’agression contre l’Ukraine“, a expliqué le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères Josep Borrell à l’issue de la réunion.
Ces sanctions doivent être discutées lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, ce 17 octobre. Selon le media Politico, elles pourraient consister en “un renforcement des listings d’individus“ visés par des mesures restrictives, ainsi qu’ “une interdiction de l’importation de diamants russes et d’autres produits de luxe“. Le média en ligne évoque également un “plan visant à plafonner le prix du pétrole russe“, qui fait parallèlement l’objet de discussions au sein du G7.
#UkraineRussiaWar Face à l’escalade de la Russie, l’UE 🇪🇺 prépare de nouvelles sanctions décidées en marge de l’AG de l'ONU à New-York. Elles doivent être discutées lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union, le 17 octobre https://t.co/KH8COpIlLq. pic.twitter.com/pxTvpBISvH
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) September 23, 2022
La mise en place de la mission “EUMAM Ukraine“
Avec deux semaines de retard sur le calendrier prévu, les Etats membres de l’Union européenne (UE) doivent établir ce lundi lors du conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union, une mission d’assistance à la formation des militaires ukrainiens, dite “EUMAM Ukraine“. Le 30 août, à Prague, les 27 ministres de l’UE avaient donné leur accord à l’organisation d’une importante mission militaire pour former les forces ukrainiennes dans plusieurs Etats membres.
L’UE établit officiellement sa mission de formation militaire pour l’Ukraine https://t.co/uTDNPPG5Rt
— Le Monde (@lemondefr) October 16, 2022
L’accord conclu par les ambassadeurs des Vingt-Sept à Bruxelles, sera adopté ce lundi lors de la réunion des ministres des affaires étrangères à Luxembourg. Il prévoit un quartier général pour la mission et des centres de formation dans chaque Etat membre qui en organisera. Dans un premier temps, la mission, qui sera financée sur la dotation de la Facilité européenne pour la paix (FEP), devrait permettre de former quinze mille militaires ukrainiens. Les Vingt-Sept ont déjà alloué 2,5 milliards d’euros de la dotation de 5,7 milliards pour financer des livraisons d’armements à l’Ukraine et une nouvelle tranche devrait être débloquée lundi.
MISE A JOUR 13H00 – Le Conseil a convenu ce lundi de créer une mission “EUMAM Ukraine“. L’objectif de la mission est de contribuer à renforcer la capacité militaire des forces armées ukrainiennes à mener efficacement des opérations militaires, afin de permettre à l’Ukraine de défendre son intégrité territoriale à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, d’exercer efficacement sa souveraineté et de protéger les civils.
https://twitter.com/EchiquierSocial/status/1581970458991538177?s=20&t=Zsk0pWtw3-yQdM7Vk60JfQ
Apporter une réponse à la montée en puissance de la Chine
Le XXe congrès du Parti communiste chinois (PCC) s’est ouvert dimanche 16 octobre à Pékin et devrait aboutir à un troisième mandat pour le président Xi Jinping. Un événement scruté de près par les Européens, alors que la Chine entend peser de tout son poids sur la scène internationale. À des milliers de kilomètres de là, à Luxembourg, les 27 ministres nationaux des affaires étrangères de l’UE discuteront aujourd’hui du sujet. “L’UE va demander aux pays membres d’envisager d’envoyer des messages plus forts – et des avertissements économiques – à Pékin, qui multiplie les menaces militaires contre Taïwan“, note le média en ligne Politico.
🇨🇳🇪🇺 "Bercés d'illusions, les Européens ont mis du temps à comprendre le défi que leur pose ce nouvel impérialisme chinois. Mais cela semble en bonne voie", estime @gcalignon pour @LesEchos.⤵️#Chine https://t.co/sg2bL1TlJR
— Toute l'Europe (@touteleurope) October 17, 2022
La concurrence économique et la rivalité systémique avec la Chine occupent désormais le devant de la scène, même si le besoin de coopération sur certains sujets existe toujours, selon un document interne préparé par le Service européen pour l’action extérieure (la branche des affaires étrangères de l’UE) et envoyé aux 27 pays du bloc. pays membres.
La CGT, FO, Solidaires, la FSU, auxquels se joignent les organisations de jeunesse Fidl, Unef, MNL et la Vie lycéenne ont appelé jeudi à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles, mardi 18 octobre. Les salariés sont appelés à manifester pour “les salaires et la défense du droit de grève et protester contre les réquisitions dans le secteur de l’énergie“, après la décision du gouvernement de réquisitionner des salariés de l’industrie pétrolière, peut-on lire dans le communiqué de l’intersyndicale.
Communiqué intersyndical :
« Mobilisations et grèves le 18 octobre pour l’augmentation des salaires et la défense du droit de grève » pic.twitter.com/dr0X2YWVdM— La CGT (@lacgtcommunique) October 13, 2022
Les signataires dénoncent notamment une “situation de blocage patronale“ dans l’industrie pétrolière, et des réquisitions qui constituent “une atteinte inacceptable au droit constitutionnel de grève et aux libertés fondamentales“. Ces réquisitions ont été “l’élément déclencheur“ qui ont convaincu Force ouvrière de rejoindre l’intersyndicale, a affirmé la représentante de FO, Patricia Drevon, lors d’une conférence de presse au siège de la CGT à Montreuil.
Près de 200 rassemblements dans toute la France
A Paris, la manifestation s’élancera à 14 heures de la place d’Italie (13e arrondissement), en direction de la place Vauban (7e). Le cortège démarrera empruntera le Boulevard Auguste Blanqui, puis longera le boulevard Saint-Jacques (14e) jusqu’au boulevard Montparnasse, en passant par la place Denfert-Rochereau et le boulevard Raspail. La manifestation empruntera ensuite le boulevard des Invalides puis, l’avenue Villard, jusqu’à son point s’arrivée : la place Vauban (7e).
Un autre cortège, pour protester plus spécifiquement contre la réforme des lycées professionnels, défilera dès 14 h 30 du métro Saint-François-Xavier (7e) au métro Sèvres-Babylone (6e et 7e). La police anticipe pour ces cortèges respectivement 15 000 et 2 000 participants.
De nombreux rassemblements sont également prévus en régions : une dizaine dans le Nord, à Amiens (14h), Beauvais (17h), Arras (14h)… Mais aussi, en Loire-Atlantique et en Vendée : à 15 heures à Nantes devant la préfecture, à 12 heures à Saint-Nazaire. Dans le Sud-Ouest, des manifestations sont programmées à Bordeaux (12h), Périgueux (12h), Agen (12h), Dax (10h30), La Rochelle (10h), Rochefort (10h30), Saintes (10h30), Pau (10h30) ou encore Bayonne (10h30).
Dans le Sud, trois cortèges sont prévus à Nice dont un à partir de 14h sur le parvis de la gare SNCF Nice Thiers. A Montpellier, le départ du cortège est prévu à partir de midi, sur le parvis de la gare Saint-Roch…
Au total près de 200 points de rassemblement sont prévus en France ce mardi, selon la CGT, à l’initiative de cette journée de mobilisation interprofessionnelle.
#greve18octobre
Trouver les manifestations pour des augmentations de salaires près de chez vous sur la carte des mobilisations de la CGT :
➡️ https://t.co/COfnASUFuO pic.twitter.com/ErJbeUZzuf— La CGT (@lacgtcommunique) October 17, 2022
Un mouvement, sans l’Unsa, la CFE-CGC et la CFDT
Tous les secteurs “sont appelés à faire grève“, a déclaré vendredi 14 octobre, Philippe Martinez. “À chaque fois, on nous dit ‘ce n’est pas le moment’ ! Il n’y a pas que chez Esso ou Total qu’il y a des problèmes de salaire.
🗣 Appel à la grève interprofessionnelle pour mardi 18/10 ➡️ "Tous les secteurs” sont appelés à faire grève, dit Philippe Martinez. “À chaque fois, on nous dit ‘ce n’est pas le moment’ ! Il n’y a pas que chez Esso ou Total qu’il y a des problèmes de salaire.” pic.twitter.com/7DfKyHj8pj
— franceinfo (@franceinfo) October 14, 2022
L’Unsa et la CFE-CGC, qui ont participé à l’intersyndicale, n’ont toutefois pas souhaité signer le communiqué commun, selon Catherine Perret de la CGT. La CFDT ne se joindra pas non plus au mouvement. “L’appel à la grève générale dont on parle, ça change quoi concrètement ? Pour les travailleurs les plus modestes, rien“, a commenté le secrétaire général du syndicat Laurent Berger, ce jeudi sur France Inter. “Ce n’est pas la convergence des luttes qui va faire l’augmentation des salaires des travailleurs, c’est le dialogue social“.
“Un mardi noir“
C’est donc un “mardi noir“ qui se profile. De nombreux secteurs d’activité ont en effet répondu présent à l’appel à la grève des syndicats. Sur son site, la CGT n’en dénombre pas moins que treize : “raffineries, agroalimentaire, crèches, transports publics, énergie et nucléaire, organismes sociaux, banque-assurances, services informatiques, maintenance industrielle, éducation, santé, commerce et métallurgie.“
⚠️#Greve18Octobre Transports en Ile de France, en régions, à l'international, écoles, énergie, fonction publique, santé… A quoi faut il s'attendre ce mardi 18 octobre, journée de grève interprofessionnelle. Le détail des prévisions https://t.co/O7js6VwZ8n pic.twitter.com/lKrj29eyup
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 18, 2022
Énergie
Alors que le mouvement de grève affecte plusieurs centrales nucléaires d’EDF en maintenance, ainsi que des stockages de gaz d’Engie, la FNME-CGT (énergie), anticipant l’annonce officielle, a proposé jeudi 13 octobre “l’élargissement de la grève dans toutes les entreprises de l’énergie“, faisant savoir qu’elle “impulsera(it) et coordonnera(it) la grève nationale interprofessionnelle“. Invités à poursuivre leur mobilisation par la Fédération nationale des mines et de l’énergie, les employés, les employés des centrales de Tricastin (Drôme), Cruas (Ardèche), Bugey (Ain) et Cattenom (Moselle) et surtout dans celle de Gravelines dans le Nord, qui réclament une hausse des salaires bruts de 5 %, répondront présents lors de la journée du 18 octobre.
Transports
La CGT-Cheminots, premier syndicat représentatif à la SNCF et Sud Rail, ont appelé à la grève ce mardi 18 octobre. “Nous demandons aux syndicats d’organiser des assemblées générales de site le 18 et nous ne nous interdisons aucun scénario pour la conduite de l’action“ a déclaré jeudi à l’Agence France-Presse Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-Cheminots. La fédération des transports de la CGT a à son tour embrayé en appelant ses adhérents à cesser le travail. “La colère gronde, y compris dans nos métiers“ a prévenu le syndicat, qui représente entre autres les chauffeurs routiers. La CGT-RATP appelle elle aussi à un mouvement ce mardi 18 octobre, dans le cadre de la “grève nationale interprofessionnelle pour les salaires et contre les réquisitions.“
La CGT RATP appelle à la grève le mardi 18 octobre, avec pour mot d'ordre "les revalorisations salariales, la question des retraites et la défense du droit de grève remis en cause par les réquisitions dans les raffineries" https://t.co/LiwSS9lshk pic.twitter.com/AiXdVKuNFm
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 13, 2022
Fonction publique
L’UFSE-CGT, premier syndicat de la fonction publique, a également répondu présent. “Nous appelons à construire avec les personnels la participation la plus large possible à la journée interprofessionnelle de grève et de manifestations du mardi 18 octobre 2022 pour la défense du droit de grève, l’augmentation des salaires et nos droits à la retraite“, développe l’UFSE-CGT dans un communiqué.
Les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires de la Fonction publique exigent l’indexation “automatique“ du point d’indice sur l’inflation, ainsi qu’une revalorisation “significative et immédiate des traitements, des salaires, des pensions et des retraites“ dans la fonction publique.
Des préavis ont été déposés pour les trois composantes de la fonction publique (Etat, territoriale et hospitalière). Les organisations professionnelles (Union fédérale des syndicats de l’Etat, Fédération des services publics, Fédération de la santé et de l’action sociale) affirment dans le texte “leur soutien plein et entier à la grève des travailleuses et travailleurs des industries pétrolières“ et “condamnent les réquisitions“ pour les dépôts de carburant de TotalEnergies et d’ExxonMobil.0
#JeSuisCGT #JeSoutiensLaGreve
‼️ Communiqué des organisations CGT FO FSU SOLIDAIRES de la #fonctionpublique « Mobilisations et grèves le 18 octobre : Pour le droit de grève, nos salaires et nos retraites, l’égalité femmes hommes, les services publics et la Fonction publique » ✊ pic.twitter.com/GQL0DooVC6— UFSE-CGT (@UFSE_CGT) October 14, 2022
Dans un communiqué séparé, la Fédération des Services publics a souligné qu’elle se mobilisait “pour soutenir les actions décidées par les grévistes dans les raffineries, pour réaffirmer nos revendications salariales (10% d’augmentation du point d’indice tout de suite), notre rejet de la réforme des retraites voulue par Macron et notre attachement au droit de grève et aux libertés syndicales“.
Éducation
Les fédérations de l’Éducation, dont le Snes, Sud, FO et la CGT, appellent à la grève le 18 octobre pour “la hausse des salaires et la défense du droit de grève“, mais aussi pour dénoncer la réforme de la voie professionnelle présentée par Emmanuel Macron le 13 septembre. Le projet vise notamment à augmenter de 50 % les temps de stage.
Commerces et services
La fédération CGT du commerce et des services a elle aussi rejoint l’appel à la grève en vue d’obtenir de “vraies revalorisations salariales“. Le secteur de la distribution, plus largement, pourrait rejoindre le mouvement . Au total, 80 branches professionnelles sont concernées parmi lesquelles la restauration, l’hôtellerie, mais aussi les agents de sécurité, les caissières.
Augmenter les #salaires, plus que jamais nécessaire ! Tous en #grève dès aujourd’hui et jusqu’au 18 octobre !#Requisition #essence #TotalEnergies #Salaires #BalanceTonSalaire #Total #EssoExxonMobil pic.twitter.com/K5IpXX9xq1
— CGT CommerceServices (@CGT_Commerce) October 13, 2022
Routiers
Preuve que ces mesures de réquisitions décidées par le gouvernement ont vraiment joué un rôle de détonateur dans la grève du 18 octobre : la fédération des Transports CGT a dénoncé “une attaque frontale contre l’exercice du droit de grève“, avant d’appeler, elle aussi, les routiers à rejoindre la grève générale. “Les salariés du transport routier de marchandises et, plus particulièrement, ceux qui concourent à transporter des matières dangereuses sont solidaires de la lutte en cours“, a t-elle indiqué.
Des appels à la grève sont aussi lancés dans les cliniques et maisons de retraite à but lucratif. A noter enfin qu’une note du renseignement territorial redoute que le mouvement ne s’étende aux agents portuaires, employés du secteur automobile mais aussi d’autres professions.
Les 20 et 21 octobre, se tient à Bruxelles un nouveau conseil européen. Cette réunion fait suite au Conseil européen informel tenu à Prague le 7 octobre, au cours duquel les dirigeants de l’UE ont débattu de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine et de son incidence sur la crise énergétique et l’économie en Europe. Au menu de ce Conseil, l’Ukraine, la question de l’énergie, les questions économiques et les relations extérieures.
Ukraine
Les dirigeants de l’UE discuteront de l’évolution récente de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, notamment de ses conséquences en Ukraine et ailleurs. Ils débattront également de la poursuite du soutien de l’UE à l’Ukraine. Lors du sommet informel de Prague, les Vingt-Sept se sont mis d’accord pour organiser la poursuite de l’aide à l’Ukraine, en créant un “fonds spécial“ doté de 100 millions d’euros.
Emmanuel Macron annonce la création d'un "fonds spécial" destiné à l'Ukraine https://t.co/nCuANOWQtX pic.twitter.com/hpsY85l7fu
— FRANCE 24 – Europe (@EuropeF24) October 7, 2022
Si plusieurs aides ont déjà été annoncées, le président de la République devrait notamment confirmer la livraison de six canons Caesar supplémentaires à Kiev. A cela s’ajoute l’envoi de renforts en hommes et en matériel dans les pays de l’Est de l’Otan, un avion Rafale en Lituanie, une compagnie d’infanterie en Estonie et des chars Leclerc pour la Roumanie.
Énergie
Les vingt-sept reviendront sur la situation concernant les prix de l’énergie, et la sécurité de l’approvisionnement, avec pour principaux axes, l’optimisation du marché et la réduction de la demande. En réponse à la crise, Charles Michel, a appelé dans un texte d’opinion publié lundi 10 octobre, à une “union de l’énergie“, qui constitue “un pilier essentiel de la souveraineté de l’UE “.
Selon le président du Conseil, la crise énergétique a révélé les failles d’une Union composée de 27 “réserves privées“ d’énergie, en faisant référence à la politique énergétique, qui relève encore largement de la compétence des États membres.Sans nommer explicitement le bouclier énergétique allemand controversé de 200 milliards d’euros, M. Michel a mis en garde contre les mesures non coordonnées au niveau national pour soutenir les ménages et les entreprises face à la crise.“ Une Union de l’énergie résiliente n’apparaîtra pas comme par magie à partir de 27 mix énergétiques nationaux. Nous devons les rendre compatibles“, a-t-il écrit.
Retrouvez nos articles de la semaine :
Charles Michel appelle à une « union de l’énergie » en réponse à la crise https://t.co/oPuV7DKtj8
Par @FredSimonEU
— EURACTIV France (@EURACTIV_FR) October 15, 2022
Parmi les solutions présentées mardi par la Commission européenne pour atténuer la hausse des prix de l’énergie, a révision de l’indice de la plate-forme de marché néerlandaise TTF, un baromètre utilisé comme référence dans les transactions des opérateurs gaziers dans l’UE. Sur la table également : des mesures pour favoriser les achats de gaz en commun à l’échelle de l’Union ou encore la mise en place d’un mécanisme garantissant automatiquement que tout pays en situation d’urgence “recevra du gaz d’autres Etats membres en échange «d’une compensation équitable“.
La décision unilatérale de l’Allemagne, le 29 septembre dernier, de créer un bouclier énergétique de 200 milliards d’euros, sera également au coeur des débats. Baptisé “bazooka énergétique“, ce dispositif pose en effet un déséquilibre entre les citoyens européens, aucun autre pays de l’Union européenne n’ayant les moyens de financer un tel plan de protection.
Relations extérieures
Relations UE-Asie
Le Conseil européen se penchera sur les relations UE-Asie et tiendra un débat stratégique sur la Chine. Les dirigeants de l’UE se prépareront également en vue du prochain sommet UE-ASEAN, qui aura lieu le 14 décembre 2022.
A la lumière du contexte géopolitique actuel, la question de la Chine sera aussi cruciale. Il faudra trouver un accord sur le fait de savoir comment l’Europe entretiendra ses relations avec le géant asiatique à l’avenir, en marge du sommet de l’Union européenne et des pays de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) le 14 décembre prochain.
Conférences internationales
Le Conseil européen fera le point sur les préparatifs de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27), qui se tiendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre 2022, ainsi que sur les préparatifs de la 15e conférence des parties à la convention sur la diversité biologique (deuxième partie) qui se tiendra à Montréal, au Canada, du 7 au 19 décembre 2022.
les dirigeants décideront en outre d’éventuelles mesures supplémentaires. Le Conseil européen se penchera également sur la situation économique et les relations entre l’UE et l’Asie, y compris lors d’un débat stratégique sur la Chine
Après son examen en commission des affaires sociales, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui détaille le budget prévisionnel de la Sécu pour l’année 2023, arrive dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, en première lecture. Ce PLFSS – le premier du nouveau ministre de la Santé et médecin urgentiste de profession, François Braun- met l’accent sur la réduction du déficit, sur la prévention et les familles monoparentales.
Budget de la Sécu : réduction du déficit, lutte contre la fraude, prévention, hôpital, Ehpad… Les points clés du projet de loi de financement de la Sécurité sociale actuellement examiné par la commission des affaires sociales. #DirectAN #PLFSS2023 https://t.co/agrbY6XQRm
— LCP (@LCP) October 10, 2022
Les députés de la commission des affaires sociales ont adopté, dans la nuit du mercredi au jeudi 13 octobre, le budget 2023 de la Sécurité sociale. “L‘examen s’est plutôt bien passé en commission, on peut avoir l’espoir que l’examen dans l’hémicycle aille jusqu’au bout, avec sinon un vote positif, des abstentions“, veut croire le député Cyrille Isaac-Sibille (Modem), rapporteur du volet assurance-vieillesse du PLFSS.
Budget de la Sécu 2023 : la commission des affaires sociales de l'Assemblée a adopté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui sera examiné dans l'hémicycle à partir du 20 octobre.
>> Les points clés du texte : https://t.co/zxNfRcl5fC #DirectAN #PLFSS2023— LCP (@LCP) October 13, 2022
Des points de convergence
Les débats ont fait ressortir des points de convergence entre les députés de bords différents. Par exemple sur la question des contrôles dans les Ehpad . Les élus ont adopté, avec la bénédiction de la majorité, des amendements proposés par le député socialiste Jérôme Guedj pour renforcer les sanctions applicables aux établissements en cas de non-respect de la loi ou des injonctions des autorités de contrôle.
Un volet prévention
Les députés ont validé la mise en place de trois consultations médicales gratuites aux “âges clés de la vie“. Si la mesure est adoptée en séance publique, un “rendez-vous prévention“ remboursé intégralement par la Sécurité sociale sera proposé aux personnes de 20-25 ans, de 40-45 ans et de 60-65 ans. Le PLFSS rend également gratuit et accessible, sans ordonnance, le dépistage des infections sexuellement transmissibles pour les moins de 26 ans. Autre mesure : l’accès gratuit et sans ordonnance à la contraception d’urgence (ou pilule du lendemain) pour toutes les femmes en âge de procréer.
L’accès aux soins
Les parlementaires ont adopté, avec le feu vert de la rapporteure générale du budget , la mise en place de deux expérimentations. La première prévoit que les médecins installés dans des zones bien pourvues en médecins réalisent des consultations dans les territoires qui en manquent. La deuxième prévoit que les patients puissent accéder directement à des infirmiers ayant des compétences élargies (IPA) dans certains territoires.
Une quatrième année d’internat
Les députés ont par ailleurs précisé les conditions de réalisation de la quatrième année de spécialité pour les étudiants en médecine générale. Voulue par le gouvernement qui souhaite encourager les étudiants à aller dans des déserts médicaux, celle-ci suscite des tensions dans la profession.
Des amendements contre l’avis du gouvernement
Tout ne s’est pas passé comme souhaité en commission des Affaires sociales : la rapporteure Stéphanie Rist (Renaissance) n’a pu empêcher ses collègues – y compris dans la majorité – de passer outre certains de ses avis défavorables, lundi 10 octobre au soir. Quatre amendements ont été ainsi votés, notamment en faveur du respect par les entreprises des obligations en matière d’égalité salariale femmes-hommes pour bénéficier des réductions de cotisations sur les bas salaires, et pour la suppression des cotisations vieillesse pour les médecins en cumul emploi-retraite.
Un possible exercice du 49-3
A quelques heures du déclenchement du premier 49.3 de la session ordinaire, le suivant est déjà à l’ordre du jour ce mercredi, même s’il n’en est pas fait officiellement mention. Selon les informations de Playbook, le Conseil des ministres va en effet autoriser le gouvernement y recourir pour faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Ça devrait arriver “très vite“ : potentiellement dès les deux premiers jours d’examen du texte, demain ou après-demain.
Une option confirmée mercredi par Olivier Véran, lors du compte-rendu du Conseil des ministres. “Lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale, il est à craindre à nouveau un blocage lié à des postures politiques des groupes d’opposition.“ “Le gouvernement devra engager si nécessaire, sa responsabilité là encore via le 49-3, tout en prenant là encore les apports des groupes majoritaires et des oppositions“, a affirmé le porte-parole du gouvernement.
Le président Emmanuel Macron est attendu à Rome, dimanche 23 et lundi 24 octobre.
Dimanche 23 : ouverture de la conférence de Sant’Egidio
Le président français est attendu un peu avant 17h dans la capitale italienne. Il participera à l’inauguration du rassemblement annuel de la communauté Sant’Egidio, une des associations de laïcs catholiques les plus influentes de l’Église, connue pour être l’un des canaux de diplomatie parallèle du Vatican. Cette organisation caritative catholique proche du pape François est connue notamment pour ses efforts en faveur de la paix et du dialogue interreligieux, notamment en Afrique.
A lire pour mieux comprendre pourquoi @EmmanuelMacron va à Rome aujourd'hui. Par @garancelecaisne https://t.co/yAD0oeETUh via @lejdd
— FRANCOIS CLEMENCEAU (@Frclemenceau) October 23, 2022
Le rassemblement, auquel doit également assister le grand rabbin de France, Haïm Korsia, sera la dernière étape d’une série de rencontres entre le chef d’État français et les dirigeants de l’organisation caritative catholique, parfois surnommée les “Nations unies du Trastevere“ – du nom d’un quartier de Rome – pour ses efforts visant à apaiser les conflits dans le monde. Le président Emmanuel Macron y prononcera un discours qui “s’inscrira dans la continuité de ses dernières prises de parole sur des sujets internationaux et notamment liés à la paix et au dialogue Nord-Sud”, indique l’Elysée.
Lundi 24 octobre
Audience privée au Vatican
Dimanche, le président de la République et la première Dame Brigitte Macron sont attendus à 10h au Vatican, où ils seront reçus en audience privée par le pape François. Puis, comme c’est le cas traditionnellement, Emmanuel Macron rencontrera le le secrétaire d’État Pietro Parolin et le secrétaire pour les relations avec les États, Mgr Paul Richard Gallagher. C’est la troisième fois que le président français, par ailleurs chanoine de Latran, est accueilli par le souverain pontife. La précédente remontant à novembre 2021. Les deux hommes avaient alors échangé à huis clos durant une heure. Ils avaient alors abordé de nombreux sujets tels que la pandémie, l’écologie, le Liban, la crise des migrants en Pologne, le Venezuela ou bien l’Éthiopie.
Lors de cet entretien, les deux chefs d’État devraient aborder plusieurs questions d’actualité : la situation internationale et la guerre en Ukraine, le dialogue inter-religieux en France ou encore la question du climat, a fait savoir l’Elysée lors d’un briefing organisé mardi. Le pape François a, depuis le début de l’offensive russe, multiplié les appels à la paix, allant jusqu’à se déplacer à l’ambassade de Russie près le Saint-Siège pour demander à parler avec le président Poutine et espérer une “fenêtre de dialogue“, a confié récemment le souverain pontife.
La venue du président Macron intervient aussi dans le contexte de l’ouverture du débat sur l’euthanasie en France. Emmanuel Macron s’y dit personnellement favorable tandis que le pape rappelle régulièrement sa ferme opposition. Donnant le ton, en indiquant “On ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients“, le souverain pontife s’est élevé, vendredi 21 octobre, contre l’euthanasie lors d’un discours au Vatican devant des élus français, et ce, trois jours avant sa rencontre avec le président français.
💬 «On ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients !»
Avant sa rencontre avec Macron, le plaidoyer du pape contre l’euthanasie devant des élus français
➡️ https://t.co/mCIFvmFoPa pic.twitter.com/yEvWbk6796
— Le Parisien (@le_Parisien) October 21, 2022
Une rencontre avec Georgia Melloni
Emmanuel Macron profitera de ce — presque — week-end à Rome pour déjeuner avec le président italien, Sergio Mattarella. Une rencontre “à titre privé“, dixit l’Elysée, mais très politique dans le contexte de l’investiture de Giorgia Meloni, à la présidence du conseil italien. Ce déplacement de l’autre côté des Alpes s’inscrit en effet dans un contexte particulier que le chef de l’État français peut difficilement ignorer. Ce week-end marque en effet l’entrée en fonctions du gouvernement de Me Meloni, dont le parti post-fasciste Fratelli d’Italia a remporté les élections législatives, à la tête d’une coalition dominée par l’extrême droite.
A l’occasion de sa visite de deux jours dans “la Cité éternelle“, le chef d’état français a été le premier dirigeant étranger à rencontrer la nouvelle Première ministre italienne. Cette rencontre a eu lieu dans le centre de la capitale italienne et non dans un palais officiel. A l’issue de cette entrevue, Emmanuel Macron a promis de travailler avec Giorgia Meloni avec “dialogue et ambition“.
En Européens, en pays voisins, en peuples amis, avec l’Italie nous devrons poursuivre tout le travail engagé. Réussir ensemble, avec dialogue et ambition, nous le devons à notre jeunesse et à nos peuples. Notre première rencontre à Rome, @GiorgiaMeloni, va dans ce sens. pic.twitter.com/njWFLo97b9
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 23, 2022
Lundi 24 octobre 2022 à 16 heures, les députés examinent les deux motions de censure, déposées contre le gouvernement, en réponse au recours à l’article 49.3 de la Constitution, sur la première partie du projet de loi de finances.
La motion de censure permet à l’Assemblée nationale de mettre “en cause la responsabilité du Gouvernement“. Pour être adoptée, elle doit recueillir la majorité absolue, soit 289 voix, quel que soit le nombre de députés présents dans l’hémicycle. Si la motion de censure est votée, la Première ministre doit remettre la démission de son gouvernement. Seules les voix “pour“ comptent. “Les députés qui s’abstiennent ou ne prennent pas part au vote sont réputés soutenir le Gouvernement“.
Au cours d’une discussion commune, la Nupes puis le Rassemblement national vont chacun défendre dans l’hémicycle leur propre motion de censure. La première motion au nom de la Nupes a été déposée Cyrielle Chatelain (EELV), Mathilde Panot (LFI), Boris Vallaud (PS), André Chassaigne (PCF) et 147 de leurs collègues. La seconde, par Marine Le Pen (RN) et 89 de ses collègues.
Après le recours mercredi à l'article 49.3 par le gouvernement, voici le texte de la motion de censure du #RN signée par les 89 députés. La Nupes avait déposé la sienne hier. "Elle sera déposée aujourd'hui en fin d'après-midi", assure le service de presse du groupe RN à l'AN pic.twitter.com/Yq7FR9R6iF
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 20, 2022
Première à prendre la parole, la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain défendra la première motion, au nom de la Nupes. Elle aura dix minutes de temps de parole. Ce sera ensuite à un orateur de s’exprimer au nom du RN. Lui aura 15 minutes, en raison du nombre de députés dans son groupe. Suivra une discussion commune avec les huit autres groupes qui viendront expliquer s’ils voteront en faveur ou en défaveur de ces motions, avant l’intervention de la Première ministre, Elisabeth Borne.
Discussion commune, intervention d’un orateur par groupe et d’un député non inscrit, dans l’ordre suivant :
– Ecolo – NUPES (10’)
– RN (15’)
– GDR – NUPES (10’)
– LIOT (10’)
– RE (50’)
– LFI – NUPES (10’)
– LR (10’)
– Dem (15’)
– SOC (10’)
– HOR (10’)
Les deux motions seront mises successivement au vote. La séquence devrait durer environ trois heures.
Mais ce n’est pas tout. La conférence des présidents de l’Assemblée nationale doit en effet se réunir en début d’après-midi pour décider du sort de la troisième motion de censure déposée par la Nupes, cette fois-ci sur le budget de la Sécurité sociale, après le second 49.3, dégainé jeudi par le gouvernement. Selon plusieurs sources parlementaires et au sein de l’exécutif, il est probable que cette motion soit discutée dès ce soir à partir de 21h30. Objectif : concentrer toutes les motions aujourd’hui et passer plus vite à autre chose.
🗣@Elisabeth_Borne #PLFSS
"Ns ne pouvons pas prendre le risque d'1 nouveau rejet ou d'un texte de nouveau dénaturé". "Sur le fondement de l'article 49-3 de la Constitution, j'engage la responsabilité de mon gouvernement sur la 3e partie du PJL de financement de la Séc sociale" https://t.co/1TxIqXRUaZ pic.twitter.com/FRKG0BW0Yg— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 20, 2022
Bardella veut envoyer “un signal de fermeté“ au gouvernement
Alors que les élus du RN tiennent une réunion ce lundi 24 octobre à 14H30 pour définir leur position sur les deux motions de censure déposées à l’Assemblée nationale sur le budget, Jordan Bardella assure ne pas être “opposé“ à voter des motions de censure qui ne viendraient pas de son parti. « Je ne suis pas opposé à ce qu’on vote des motions de censure qui ne viendraient pas du Rassemblement National, y compris si elles doivent venir de la gauche« a-t-il précisé ce matin sur le plateau de LCI.
Ces motions n’ont malgré tout quasiment aucune chance d’être adoptées. La droite a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne voterait aucune des deux, tandis que la Nupes rejette à ce jour toute alliance avec le RN.
“Au vu de la situation, je ne peux pas accomplir le mandat pour lequel j’ai été élue par le Parti conservateur“ : c’est par ces mots que Liz Truss, la première ministre britannique, a annoncé sa démission, jeudi 20 octobre, moins de deux mois après sa nomination au 10 Downing street.
Le processus de nomination
La désignation du prochain chef du Parti conservateur et futur Premier ministre sont désormais ouvertes. Les parlementaires conservateurs doivent d’abord faire une présélection de candidats, qui sera soumise au vote des membres du parti. Le processus de désignation des prétendants prendra fin ce lundi 24 octobre, à 14h BST (15 heures, heure de Paris).
Les candidats ont besoin du soutien d’au moins 100 députés conservateurs. Le nombre d’élus à la Chambre des communes étant de 357 députés, au maximum trois candidats, membres du parti conservateur, pourront être officiellement candidats à la succession de Liz Truss. Selon les règles édictées par le parti, les députés conservateurs voteront d’abord et, s’il reste deux candidats en lice, les 170.000 adhérents du parti devront les départager par un vote sur internet d’ici le 28 octobre. Si un seul candidat se dégage, il n’y aura pas de vote et ce dernier entrera directement à Downing Street en début de semaine.
Royaume-Uni 🇬🇧: futur PM
➡️La sélection ds candidats prendra fin lundi à 14h BST(15 h Paris). 3 candidats peuvent être présentés
➡️ Puis ls députés conservateurs voteront. S'il reste 2 candidats, ls adhérents du parti les départageront par 1 vote en ligne d'ici le 28 octobre pic.twitter.com/V2S6R6Ie1n— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 23, 2022
Les candidats
Après la démission de Liz Truss, trois noms ont émergé: l’actuelle ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, qui a été la première à officialiser sa candidature, Rishi Sunak, l’ancien ministre des finances, qui avait perdu début septembre face à Liz Truss, et l’ex Premier ministre, Boris Johnson, contraint à la démission en juillet après une succession de scandales.
Penny Mordaunt
L’actuelle ministre des relations avec le Parlement, Penny Mordaunt, a confirmé vendredi sur Twitter sa candidature pour devenir première ministre du Royaume-Uni. “Je suis candidate pour être la cheffe du Parti conservateur et votre première ministre, pour unir notre pays, réaliser nos engagements et remporter les prochaines élections législatives“, a écrit la députée de 49 ans, ancienne ministre de la défense et du commerce international. “J’ai été encouragée par le soutien de collègues qui veulent un nouveau départ, un parti uni et un leadership dans l’intérêt national“, a t-elle ajouté.
Déjà candidate il y a deux mois contre Liz Truss, pour succéder à l’époque à Boris Johnson, Penny Mordaunt a été la coqueluche des militants conservateurs au début de la campagne, avant de terminer en troisième position. Dans les rangs des tories (conservateurs britanniques) , Mme Mordaunt fait figure de modérée.
Rishi Sunak
Rishi Sunak, dont la démission du gouvernement Johnson avait été suivie d’une soixantaine d’autres, est le premier à avoir dépassé vendredi soir le seuil des 100 parrainages requis pour espérer prendre la tête du parti conservateur et devenir Premier ministre. L’ancien chancelier de l’Echiquier britannique s’est lancé officiellement dimanche dans la course au 10 Downing street.
Dans un tweet annonçant sa candidature, il écrit “le Royaume-Uni est un grand pays mais nous sommes confrontés à une profonde crise économique“. Rishi Sunak dit qu’il peut “réparer notre économie, unir notre parti et livrer pour notre pays“, et que même si “les défis auxquels nous sommes confrontés maintenant sont encore plus grands“ que ceux posés par la pandémie, “les opportunités – si nous faisons le bon choix – sont phénoménaux“. »Le choix que fait notre parti maintenant décidera si la prochaine génération de Britanniques aura plus d’opportunités que la précédente« , conclut-il.
S’adressant aux députés conservateurs, il écrit : “Je vous demande l’opportunité d’aider à résoudre nos problèmes. Mener notre parti et notre pays vers les prochaines élections générales, confiants dans notre bilan, fermes dans nos convictions et prêts à diriger à nouveau.“
Le multi-millionnaire, ancien banquier accusé par certains d’être un technocrate déconnecté de la population, revient donc sur le devant de la scène avec une crédibilité au plus haut. Pour ses partisans, le message de Sunak, lors de la précédente campagne pour Downing Street, sur la nécessité de faire preuve de prudence économique pour lutter contre l’inflation, a montré qu’il était l’homme de la situation. Sa modération budgétaire, à cause de laquelle il a été jugé trop centriste et trop lisse, rassure désormais.
Boris Johnson “jette l’éponge“
Boris Johnson, faisait partie des favoris. Toujours parlementaire, l’ex locataire du 10 Downing street avait d’ailleurs écourté ses vacances en République dominicaine pour revenir dans le jeu. Malgré sa disgrâce il y a quelques mois, BoJo jouit toujours d’une certaine popularité au sein des membres de son parti, considéré comme une machine à gagner des élections par une partie des parlementaires.
L’ancien Premier ministre, a mis fin à trois jours d’un incroyable suspense. Il a annoncé dimanche soir qu’il renonçait à se présenter dans la nouvelle campagne éclair pour Downing Street, alors que tout le pays spéculait sur un spectaculaire retour. “Au cours des derniers jours, je suis malheureusement arrivé à la conclusion que ce ne serait tout simplement pas la bonne chose à faire“, a-t-il expliqué dans un communiqué. “Vous ne pouvez pas gouverner efficacement si vous n’avez pas un parti uni au Parlement“.
Affirmant avoir atteint les 100 parrainages (102 exactement) de députés conservateurs, il a indiqué : “Ce n’est pas le bon moment“, laissant ainsi la voie libre au grand favori Rishi Sunak pour succéder à Liz Truss.
🚨 Royaume-Uni 🇬🇧 : Boris Johnson jette l’éponge, renonçant à la course à Downing Street https://t.co/s0UJ487okd pic.twitter.com/I2ZmlASQBp
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 23, 2022
Les projections
Le désistement de Boris Johnson laisse la voie libre à son ancien ministre, Rishi Sunak, grand favori pour être le nouveau locataire du 10 Downing street. A moins que Penny Mordaunt ne rassemble une armée de partisans plus importante que celle actuellement inscrite à son actif, et cela d’ici à 14heures, la victoire de Sunak devrait être confirmée cet après-midi. A quelques heures de la présélection des candidats à 14 heures BST, 204 des 357 députés conservateurs ont rendu public leur soutien à l’un des candidats à la course à la chefferie :
- Rishi Sunak – 178 députés
- Penny Mordaunt – 26 députés.
Royaume-Uni 🇬🇧 204 des 357 députés conservateurs ont rendu public ce matin leur soutien à 1 ds 2 candidats au poste de PM. Le soutien d'au moins 100 députés conservateurs est nécessaire. A 4 h de la dead line, combien en ont Rishi Sunak et Penny Mordaunt ? https://t.co/UymUTTYXaq pic.twitter.com/VR1EJtmT2x
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 24, 2022
54 autres députés avaient publiquement déclaré leur soutien à Boris Johnson, qui s’est retiré de la course dimanche. Certains de ces députés ont depuis déplacé leur soutien ailleurs.
L’actuelle ministre des relations avec le Parlement, a t-elle la possibilité d’atteindre le seuil des 100 soutiens avant la date limite de 14 heures ? Il est certes possible qu’elle aspire certains des partisans de Boris Johnson qui n’aiment pas Sunak. Mais contraints de se positionner du fait du renoncement de l’ancien Premier ministre, quelques-uns des partisans de Johnson se sont plutôt déplacés vers le camp de Rishi Sunak.
Le projet de loi réformant l’assurance chômage, adopté le 12 octobre par les députés en première lecture, est débattu à partir du mardi 25 octobre, au Sénat. Dans le cadre de l’examen du projet de loi en commission, les sénateurs ont apporté plusieurs modifications au texte, pour “redonner la main aux partenaires sociaux“, selon la majorité sénatoriale de droite, “durci“ selon la gauche.
(Le Figaro): #Assurance chômage: le texte en débat au Sénat : Une fois le texte voté par le Sénat – sans doute jeudi -, députés et sénateurs tenteront de s'accorder sur une version commune en commission mixte paritaire… https://t.co/U4ZbscK1G3 pic.twitter.com/6etqpg6QSA
— Titrespresse.com (@titrespresse) October 25, 2022
Une inscription du principe de modulation dans le Code du travail
Ce texte amorce une nouvelle réforme de l’assurance chômage visant à faire évoluer les règles d’indemnisation, en fonction de l’état du marché du travail. Le coeur de ce projet de loi repose sur la modulation des conditions pour bénéficier de l’assurance chômage, en fonction de la conjoncture. En clair, faire en sorte que le régime d’assurance chômage soit “plus strict quand trop d’emplois sont non pourvus, plus généreux quand le chômage est élevé“ afin de résoudre les difficultés de recrutement dans de nombreux secteurs, avait expliqué Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle.
Favorables au principe de cette modulation que le gouvernement entend instaurer par décret, après concertation avec les partenaires sociaux, les rapporteurs du texte au Sénat, Frédérique Puissat (LR) et Olivier Henno (centriste), ont souhaité l’inscrire en clair dans la loi. Un nouvel article prévoit dans le code du travail la possibilité de moduler l’assurance chômage en fonction d’indicateurs conjoncturels, charge à la convention d’assurance chômage conclue entre les partenaires sociaux d’en fixer les paramètres.
Les refus répétés de CDI sanctionnés
Le Sénat, majoritairement à droite, prévoit également de couper les droits au chômage pour les demandeurs d’emploi qui refuseraient plusieurs propositions de travail en CDI. Les rapporteurs ont ainsi prévu qu’un demandeur d’emploi refusant trois propositions de CDI à l’issue d’un CDD au cours des douze derniers mois, ne puisse pas avoir droit à l’assurance chômage. A l’Assemblée nationale, des amendements prévoyant une mesure identique avaient été déposés par des députés Horizons et MoDem, mais retirés par leurs auteurs, à la demande du gouvernement qui souhaitait retravailler cette disposition.
Quant à la disposition assimilant “l’abandon de poste“ à une démission, introduite à l’Assemblée par des amendements de la majorité présidentielle et des LR, les sénateurs ont précisé la procédure applicable afin de la “sécuriser“. Ils estiment en effet “pas souhaitable qu’un salarié licencié à l’issue d’un abandon de poste dispose d’une situation plus favorable en matière d’assurance chômage qu’un salarié qui démissionne et qui n’est pas indemnisé“.
Redonner la main aux partenaires sociaux
Mais, c’est surtout sur l’article premier du texte, qui prévoit dans un premier temps de prolonger les règles actuelles de l’assurance chômage, que la majorité sénatoriale a marqué sa différence avec le gouvernement en commission.“Nous souhaitons redonner la main aux partenaires sociaux“, a expliqué à l’AFP Frédérique Puissat. “On maintient le cap du paritarisme qui correspond à l’ADN du Sénat, dans l’esprit de la loi Larcher » de 2007, a précisé pour sa part M. Henno.
En plein froid entre Paris et Berlin, le président français Emmanuel Macron reçoit ce mercredi, le chancelier allemand Olaf Scholz. Le temps d’un déjeuner à l’Élysée, les deux dirigeants vont tenter de relancer le tandem franco-allemand, miné par une série de différends. L’objectif affiché étant de “renforcer les coopérations franco-allemandes“ et de répondre aux défis communs de “façon unie et solidaire“, a résumé mardi la présidence française.
En plein froid entre Paris et Berlin, Macron et Scholz vont déjeuner à l'Élysée
Le conseil des ministres franco-allemand a été reporté, alors que la France et l'Allemagne s'opposent en particulier sur les questions d'énergies et de défense.https://t.co/CLvdnmFpl5
— Le Figaro (@Le_Figaro) October 26, 2022
Depuis la formation respective de leur nouveau gouvernement, les deux hommes n’avaient pas manqué de mettre en scène leur amitié. En quelques semaines, sous les coups de boutoir de la crise, et de la guerre en Ukraine, ces manifestations de solidarité ont laissé la place à des divergences sur de nombreux dossiers. Témoin de la défiance régnant entre les deux capitales, le conseil annuel des ministres franco-allemand, le premier depuis l’accession du dirigeant social-démocrate au pouvoir, prévu pour le 26 octobre à Fontainebleau, a été annulé. Après une rencontre à Bruxelles en amont d’un sommet de l’Union européenne, les deux dirigeants ont toutefois assuré vouloir fixer “rapidement“ une nouvelle date pour ce conseil, a assuré la présidence française.
La France et l’Allemagne affichent leurs désaccords en annulant leur conseil
Il s’agit d’une décision sans précédent depuis l’institution de ces rendez-vous annuels instaurés en 2003.https://t.co/lGO17CGz9W
— Le Figaro (@Le_Figaro) October 20, 2022
Interrogé sur le couple franco-allemand à l’issue du Conseil européen, vendredi 21 octobre, M. Macron a affirmé que son tête-à-tête avec le chancelier allemand avait permis de “clarifier beaucoup de choses“. En milieu de nuit, à l’issue d’une douzaine d’heures de négociations entre les 27, les deux dirigeants ont joué l’apaisement, Olaf Scholz évoquant en particulier une relation “intense et fructueuse“.
Quelques heures plus tôt, le président français avait estimé que Berlin jouait une partition solitaire, semblant rejeter sur les Allemands la responsabilité des difficultés européennes. “Je pense que ce n’est pas bon ni pour l’Allemagne ni pour l’Europe qu’elle s’isole […]. Notre rôle est de tout faire pour qu’il y ait une unité européenne et que l’Allemagne en fasse partie“, a déclaré ce jeudi le chef de l’Etat français. “Il est très clair que l’Allemagne a toujours agi de façon très solidaire“, a répliqué pour sa part le chancelier allemand.
Dans un virage stratégique, Berlin s’éloigne de Paris
«Il n’est bon ni pour l’Europe, ni pour l’Allemagne, que (cette dernière) s’isole», a mis en garde Emmanuel Macron. https://t.co/UQ1R89otTw
— Le Figaro (@Le_Figaro) October 24, 2022
De nombreux points de désaccord
Le plan de soutien pour l’économie allemande
L’Allemagne est accusée par la France et plusieurs autres pays européens de faire cavalier seul, après avoir annoncé fin septembre un plan de soutien à 200 milliards d’euros pour l’économie allemande, non concerté avec ses partenaires. La France en particulier n’a pas été mise dans la confidence malgré les contacts réguliers entre les deux dirigeants. Les vingt-sept, eux, craignent que ce cavalier seul fragmente un peu plus une Europe à plusieurs vitesses. Ils goûtent en outre peu le double discours allemand : plaider l’austérité à Bruxelles et s’opposer à des dettes communes, tout en dépensant elle-même sans compter. Olaf Scholz souligne de son côté que son plan s’inspire d’autres dispositifs en vigueur en Europe, en France en particulier où l’État finance un plafonnement des prix de l’énergie.
Le dossier du bouclier anti-missile
Les questions de défense sont également au cœur des tensions récentes dans le couple franco-allemand. Olaf Scholz a annoncé cet été que l’Allemagne allait se doter d’un bouclier anti-missile et anti-aérien, assemblage de systèmes européen (Iris-T), américain (Patriot) et, potentiellement, israélien (“Dôme de fer“, développé par l’entité Rafael). Ce futur “Bouclier du ciel européen“ a depuis séduit 14 pays de l’Otan, dont le Royaume-Uni, les pays baltes ou encore la Belgique et les Pays-Bas, la Finlande et la Norvège. Mais, côté français, on dénonce une “course aux armements“ au sein du continent. Paris reste en retrait et défend son propre système de défense sol-air de moyenne portée MAMBA.
Une initiative baptisée "bouclier du ciel européen". https://t.co/zXSX0lyIVV
— Challenges (@Challenges) October 13, 2022
L’avion de combat européen
La France a également mal vécu que son voisin, avec lequel un projet d’avion de combat européen – le SCAF – est sur les rails, fasse le choix d’acquérir une trentaine d’avions de chasse américains F-35. Le système de combat aérien du futur (SCAF) porté notamment par Paris et Berlin, constitue un vieux serpent de mer, qui continue de diviser le couple franco-allemand. Ce projet, lancé en 2017 et censé remplacer en 2040 les Rafale français et Eurofighter allemands et espagnols, est en effet victime de querelles sur le partage des tâches entre Paris, Berlin et Madrid.
Pas d'accord sur le SCAF imminent. Beaucoup de déminage à faire en franco-allemand sur la défense, mais pas seulement. Entendu ce matin: "on ne sait pas s'il y a un pilote dans l'avion allemand".
Comment l'Allemagne s'est mis l'Europe à dos https://t.co/9TcbP1tOm6— Anne Bauer (@annebauerbrux) October 19, 2022
Le dossier du gazoduc Midcat
Autre source de désaccord, le projet de gazoduc Midcat. Initié 2013, ce gazoduc, qui devait relier l’Espagne et l’Allemagne, aurait notamment permis sur long terme de transporter de l’ hydrogène vert, mais a été stoppé en 2019 en raison de son impact environnemental. Jeudi, l’Espagne, le Portugal et la France se sont finalement entendus pour remplacer le projet MidCat par un nouveau gazoduc afin d’acheminer du gaz et de l’hydrogène vert entre Barcelone et Marseille, sans concertation avec Berlin qui s’est toutefois dite “content d’une solution qui renforcera le réseau préparé aux acheminements d’hydrogène en Europe.“
⚠️ Le projet de gazoduc MidCat est définitivement enterré. Annonce de @sanchezcastejon qui présente un projet alternatif : un gazoduc sous marin entre Barcelone et Marseille pouvant transporter de l’hydrogène. Nom du projet : couloir d’énérgie verte pic.twitter.com/7PuzTQAouJ
— Henry de Laguérie (@henrydelaguerie) October 20, 2022