Après une quatorzième journée de mobilisation, la réforme des retraites va connaître ce jeudi l’un de ses derniers rebondissements, avec l’examen dans l’hémicycle de la proposition de loi du groupe Liot visant à abroger le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Le 31 mai dernier, la commission des affaires sociales de l’Assemblée a en effet adopté une version du texte vidée de sa substance, après un vote à main levée, avec 38 voix contre 34. Après la suppression de son article clé au cours d’une séance pour le moins agitée, la proposition de loi de Liot pour abroger la réforme des retraites est réduite à peau de chagrin. Le texte ayant été amputé de son article 1, le débat ne portera que sur l’article 2, qui concerne une conférence de financement du système de retraites.
🚨La #PPLLiot dont la mesure phare, l'art 1er proposant l'abrogation du report de l'âge légal de départ à la retraite, a été supprimé, est adoptée en commission des aff. sociales. Le texte se résumant de fait à l'organisation d'1 conférence de financement du système de retraite pic.twitter.com/EVv2DtNp3o
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) May 31, 2023
La Constitution : dernière arme de la majorité
Dénonçant tout à la fois la méthode ayant consisté à vider le texte de sa substance et l’impossibilité pour les députés de la Nupes de défendre les centaines de sous-amendements qu’ils avaient déposés, le groupe Libertés, indépendants, Outre mer et territoires (Liot) a annoncé dès le 31 mai, le dépôt d’un amendement de rétablissement. “Cet amendement de rétablissement devrait être jugé recevable“, a estimé le groupe dans un communiqué. “Toute décision contraire serait un nouveau déni de démocratie et contournement inacceptable“, juge-t-il aussi, avant de conclure : “le groupe Liot en appelle au respect des institutions et de nos règles démocratiques, seule voie d’un retour à l’apaisement – et rappelle que selon l’article 24 de la Constitution, le Parlement vote la loi“.
📄 Les droits des députés et des oppositions encore bafoués
Communiqué de presse du groupe LIOT ⤵️#UnVoteSurLesRetraites pic.twitter.com/flXaxr5gv2
— Groupe LIOT (@GroupeLIOT_An) May 31, 2023
Sauf rebondissement, cet amendement ne sera jamais débattu. Brandissant l’arme constitutionnelle, à savoir l’article 40 de la constitution, qui lui permet de bloquer les amendements qui créent ou aggravent une charge publique, la présidente de l’Assemblée nationale interrogée mercredi sur BFMTV/RMC, n ’a laissé aucun suspense quant à l’issue future du texte LIOT. “Demain, quoi qu’il se passe, il n’y aura pas d’abrogation de la réforme des retraites“, a t-elle assuré.
En Savoir Plus
La #PPLLiot sera débattue demain à l’Assemblée. Mais c’est 1 texte vidé de sa substance qui arrivera ds l'hémicycle après la décision de @YaelBRAUNPIVET de déclarer irrecevable l'amendement qui rétablit la mesure d’abrogation de la retraite à 64 ans. https://t.co/xGxdcmSu6M pic.twitter.com/15dD3F194W
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) June 7, 2023
Une quarantaine de départements au total sont aujourd’hui sous le seuil de 40 spécialistes pour 100.000 habitants. C’est pour s’attaquer à cette situation et aux inégalité qu’elle créée que le député Frédéric Valletoux (Horizons), a déposé une proposition de loi examinée en séance à partir de ce lundi, à l’Assemblée.
Que prévoit le texte ?
Il entend notamment “accroître la participation des établissements de santé à la permanence des soins“. Ainsi les cliniques privées seront davantage mises à contribution pour assurer les urgences, explique Frédéric Valletoux. Les soignants seront aussi poussés à travailler ensemble, via un rattachement automatique, “sauf opposition“, de tous les libéraux aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), censées faciliter leur coordination.
Le texte entend également interdire l’intérim en début de carrière pour certains soignants. Il ouvre enfin le contrat d’engagement de service public (CESP) à tous les étudiants en médecine, odontologie (dentistes), maïeutique (sages-femmes) et pharmacie, “à l’issue de la 2e année du 1er cycle des études de santé“. Ces contrats permettent à des étudiants de se voir accorder une allocation mensuelle en contrepartie d’un engagement d’exercer deux ans au minimum dans un territoire donné, après la fin de leurs études.
La régulation de la liberté d’installation, en débat
Lors du passage du texte en commission, la semaine dernière, la proposition d’obliger les médecins spécialistes (hors médecine générale) à pratiquer pendant leurs trois premières années d’exercice dans un désert médical a été rejetée. Le sujet sera cependant à nouveau soulevé dans l’hémicycle cette semaine, le socialiste, Guillaume Garot ayant prévenu qu’il “réservait ce débat à la séance publique“.
Considérant la mesure comme un “levier“ indispensable, le député de la Mayenne a décidé de déposer avec près de 200 députés, un amendement pour la réintégrer. L’idée est simple : faire en sorte que les médecins libéraux et chirurgiens-dentistes ne puissent s’installer de droit que dans les zones souffrant d’une pénurie de soignants. Pour s’installer dans une zone déjà bien pourvue, ils devraient obtenir une autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS), qui pourrait l’accepter par exemple si un autre professionnel quitte le territoire.
Une mesure à laquelle est opposée le gouvernement. Invitée dans l’émission politique de France 3 ce dimanche 11 juin, Elisabeth Borne a rétorqué : “Je ne pense pas que ce soit en empêchant des généralistes de s’installer dans des zones où il y aurait trop de médecins, on va répondre à leurs difficultés“. “D’abord, où sont les zones où il y a trop de médecins généralistes ?“
La cheffe du gouvernement a expliqué agir par “toute une série de mesures“, de la suppression du “numerus clausus“ pour former plus de médecins, aux assistants médicaux pour permettre aux praticiens de voir plus de patients ou à l’ajout d’une 4e année pour les internes en médecine générale “pour leur permettre d’exercer dans des territoires moins denses“. Le nombre de maisons de santé, où des médecins peuvent exercer avec des infirmières notamment, doit en outre passer d’environ 2300 aujourd’hui à “4000 à la fin du quinquennat“ a-t-elle ajouté.
La Nupes a annoncé jeudi 8 juin, le dépôt d’une nouvelle motion de censure contre le gouvernement d’Élisabeth Borne. Celle est soumise au vote à l’Assemblée, ce lundi 12 juin, à partir de 16 heures.
Après l’échec, jeudi 8 juin, de la proposition de loi du groupe Liot, visant à abroger la retraite à 64 ans, cette nouvelle motion vise à dénoncer l’utilisation de l’article 40 de la Constitution sur le texte Liot , retiré après deux heures de débats houleux. “Le Gouvernement et sa majorité ont à nouveau bafoué les droits du Parlement pour l’empêcher de se prononcer sur l’abrogation du recul de l’âge de départ à la retraite“, écrivent les présidents des quatre groupes de la Nupes, Boris Vallaud (Socialistes), Mathilde Panot (La France insoumise), Cyrielle Chatelain (Ecologiste) et André Chassaigne (Gauche démocrate et républicaine). Les députés de la Nupes considèrent qu’ils n’ont pas d’autres outils à leur disposition pour se faire entendre. “Ne pas déposer une motion de censure, c’est accréditer l’idée que nous sommes insensibles au coup de force [de la majorité]“, justifie le socialiste Arthur Delaporte
La motion de censure, annoncée par les groupes de la Nupes après le retrait de la proposition de loi visant à abroger le recul de l'âge légal de départ en retraite à 64 ans, a été déposée. Elle sera débattue à l'Assemblée la semaine prochaine. #DirectAN https://t.co/d6uGVnrFAZ
— LCP (@LCP) June 9, 2023
La motion sera défendue à la tribune par la socialiste Valérie Rabault. C’est la dix-septième à laquelle la cheffe du gouvernement fera face. Mais alors que la précédente avait échoué à neuf voix près, cette nouvelle tentative ne devrait pas donner de sueurs froides à la Première ministre. Elle semble en effet avoir encore moins de chances d’aboutir, au vu des positions prises par les différents groupes parlementaires. Un député communiste contacté par Politico reconnaissait même hier “les limites et la portée symbolique de cette motion de censure, qui sera moins juste que la dernière“.
Signe aussi d’un certain défaitisme, le groupe Liot a décidé de ne pas co-signer la motion de la Nupes.“Nous estimons que les conditions de succès d’une telle motion ne sont pas réunies actuellement, notamment du fait de l’attitude d’une partie du groupe Les Républicains“, justifie ainsi le groupe présidé par Bertrand Pancher dans un communiqué.“En outre, nous ne souhaitons pas qu’un rejet d’une motion de censure puisse être instrumentalisé par le gouvernement et sa majorité relative comme un vote de rejet de notre proposition de loi“, poursuit le groupe LIOT, précisant toutefois que ses membres sont tout à fait libres de voter celle déposée par la Nupes.
Après l’échec de sa PPL, Liot ne déposera pas de motion de censure contre le gouvernement. "Ns estimons que ls conditions de succès d’une telle motion ne st pas réunies actuellement, notamment du fait de l’attitude d’une partie du groupe LR", justifie le groupe ds 1 communiqué pic.twitter.com/jOwdzvsHpS
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) June 11, 2023
La position des différents groupes
“Ce n’est pas le moment » pour LR
Alors que la question divisait Les Républicains (LR) au mois de mars, la donne semble avoir changé. La consigne de ne pas voter la motion de censure paraît cette fois faire l’unanimité parmi les 19 députés LR qui avaient voté pour la précédente motion. Et ce, même si le président du groupe, Olivier Marleix, qui avait pris position en défaveur de la précédente motion de censure, n’a lui, pas changé d’avis. “Ce n’est pas le moment“, a notamment jugé sur LCI le député Aurélien Pradié, tête de proue de l’opposition à la réforme des retraites, qui juge que la nouvelle motion est “déconnectée du sujet, de la réforme des retraites.“
Le soutien du Rassemblement National
Le vice-président RN de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu, a annoncé quant à lui dimanche, que les députés de son parti voteraient lundi la motion de censure déposée par la Nupes. “Les 88 députés du Rassemblement national seront là pour voter la motion de censure parce que nous voulons la fin de ce texte“, a expliqué le député du Nord sur RTL “Nous voulons que Madame Borne s’en aille, avec sa réforme sous le bras“, a-t-il ajouté, précisant toutefois qu’“il ne s’agit pas d’une alliance avec LFI“.
Pas de consigne de vote chez Liot
Dans son communiqué de presse diffusé vendredi, le groupe LIOT a choisi de ne pas donner de consigne de vote à ses 21 membres. “Les députés du groupe disposeront d’une totale liberté“, indique t-il.
Un scénario serein pour le gouvernement
Les députés du Rassemblement national sont donc les seuls à avoir annoncé clairement leurs intentions de voter la disposition. Mais le soutien du seul RN ne devrait pas suffire à faire tomber la Première ministre. La motion de censure a en effet peu de chances de réunir plus de 250 voix, là où il en faut aujourd’hui 289. Présente sur France 3 dimanche, Élisabeth Borne s’est d’ailleurs montrée confiante. “Régulièrement, une partie des oppositions nous amène à démontrer qu’il n’y a pas de majorité alternative“, a commenté la cheffe du gouvernement.
Emmanuel Macron accueillera lundi soir le président polonais Andrzej Duda et Olaf Scholz, chancelier allemand, à l’Élysée. La rencontre entre les trois hommes n’est pas un sommet diplomatique comme les autres. Il porte un nom, dit du “Triangle de Weimar“. Ce format, qui reprend le nom de la ville où a été fondée la première république allemande, a été créé en 1991, à la fin de la guerre froide. Son but était de rapprocher la Pologne de l’Otan et de l’Union européenne et de faciliter la réconciliation germano-polonaise. Depuis l’adhésion de Varsovie à l’Union Européenne, il est devenu un espace de concertation avant les négociations européennes.
Ce lundi, Emmanuel Macron s’entretiendra d’abord avec Andrzej Duda à 18h50, avant d’échanger avec Olaf Scholz vers 19h30. Les trois dirigeants tiendront une conférence de presse à 19h35, avant un dîner de travail à 20h15, qui permettra de préparer le prochain sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, les 11 et 12 juillet à Vilnius, dont l’Ukraine sera le sujet central, ainsi que le Conseil européen des 29 et 30 juin.
Parmi les thèmes qui seront abordés lors de cette journée, l’Ukraine monopolisera les discussions. Les dirigeants des trois pays évoqueront ensemble “la nécessaire coordination européenne dans l’assistance militaire à apporter à l’Ukraine pour lui permettre de mener à bien sa contre-offensive ainsi que dans l’assistance humanitaire, notamment suite à l’attaque du barrage de Kakhovka“, insiste le palais de l’Élysée. Il sera également question des garanties de sécurité qui pourront être apportées au pays de Volodymyr Zelensky, dans la durée, “afin de garantir sa souveraineté et son intégrité territoriale“, ajoute la Présidence qui évoque encore la préparation des prochaines rencontres européennes.
Emmanuel Macron est attendu ce mardi 13 juin en Ardèche, sur les terres de son ministre du Travail Olivier Dussopt, natif d’Annonay, dont il fût le maire. Il sera accompagné de ce dernier, ainsi que du ministre de la santé, François Braun, et du ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure.
Macron va visiter une usine de médicaments en Ardèche pour réaffirmer son objectif de relocaliser la production suite à la pénurie https://t.co/OWPsq7bmEk
— La Tribune (@LaTribune) June 11, 2023
Le président se rend d’abord, en fin de matinée, à Champagne dans l’usine du laboratoire Aguettant. Après un déjeuner privé à la cave de Saint-Désirat, il se rendra chez Chamatex , un groupe industriel textile situé à Ardoix et échangera avec des chefs d’entreprise.
Des annonces majeures
Ce déplacement est le premier d’une série de rendez-vous durant une semaine sur le renforcement de la souveraineté industrielle et technologique de la France, a annoncé samedi l’Elysée. Mercredi, le président fera ainsi un « certain nombre d’annonces » au salon VivaTech à Paris, l’un des grands rendez-vous mondiaux de la technologie, dédié notamment cette année à l’intelligence artificielle. Il se penchera ensuite sur la décarbonation dans le secteur aéronautique, en particulier les biocarburants, à l’occasion du Salon du Bourget.
“La France souffre d’une désindustrialisation importante qui se traduit par de fortes dépendances“, souligne un conseiller présidentiel en rappelant les pénuries de paracétamol ou de semi-conducteurs pendant la crise du Covid-19. Elle doit donc « sa souveraineté » en réindustrialisant et en innovant, tout cela dans un contexte de forte compétition internationale aggravée par les enjeux climatiques, relève encore la présidence. Le chef de l’État cherche à réduire la dépendance très forte de la France vis-à-vis d’autres pays producteurs, en particulier la Chine, qui se traduit par des pénuries de médicaments de plus en plus répandues.
Emmanuel Macron profitera ainsi de ce déplacement pour présenter un plan de relocalisation de la production de médicaments sur le sol français et européen, afin de faire face à des pénuries structurelles sur des produits importés, des apporter au paracétamol. Le président précisera les médicaments dont il veut favoriser la relocalisation de la production. Comme l’a révélé le JDD, il annoncera par exemple que l’entreprise Seqens — qui va investir dans la production de Paracétamol — va aussi se lancer dans la fabrication de quatre principes actifs utilisés pour des services d’anesthésie et de réanimation.
Emmanuel Macron sur le terrain de la souveraineté pharmaceutiquehttps://t.co/IZuW3lEmg1
via @LeJDD— Jérôme Béglé (@JeromeBegle) June 12, 2023
Élisabeth Borne, présente ce jeudi 15 juin un “plan ruralité“, intégrant “des mesures très concrètes pour améliorer la vie des 40% de Français qui habitent dans les zones rurales.“ Pour dévoiler ces mesures, la Première ministre se rend dans trois villages de la Vienne répondant aux doux noms de Liglet, La Trimouille et Saulgé.
Ce “plan France ruralités“ est construit autour de quatre axes détaillés ce jeudi dans le Figaro, par la locataire de Matignon. Il prévoit : la mise en place du programme “Villages d’Avenir“, un coup de pouce pour la biodiversité dans les territoires ruraux, plus de moyens pour la réouverture de commerces, de maisons de santé, de maisons France Services, et enfin le déploiement de 1000 “médicobus“.“La ruralité est une chance pour notre pays, nous obtiendrons des résultats“, affirme la Première ministre, avant d’ajouter : “Nous voulons répondre à des préoccupations très concrètes.“
Élisabeth Borne au Figaro: «Baisser les bras, ce n’est pas dans mon ADN»
Dans un entretien exclusif, la première ministre, qui présente ce jeudi son plan ruralité, affiche ses ambitions pour les mois à venir à la tête du gouvernement.https://t.co/03Ef4GZ4qP
— Le Figaro (@Le_Figaro) June 15, 2023
Développement d’un label “Villages d’avenir“
Comme cela se pratique déjà pour des moyennes et petites villes – via l’Agence nationale de la cohésion des territoires avec les programmes Action Cœur de ville et Petites Villes de demain, le gouvernement entend créer un “programme d’ingénierie“, qui prendra le nom de “Villages d’avenir“. Selon la Première ministre, ce programme vise à accompagner sur mesure les plus petites communes et les aider à monter leurs projets – développement de lieux de services, de convivialité, sportifs… Pour aider les élus locaux à s’emparer de cette offre d’ingénierie, un chef de projet, sorte de “M. Ruralité“, sera nommé dans chaque département.
Dotation de soutien pour la transition écologique
Matignon souhaite “renforcer le rôle des territoires ruraux dans la planification écologique“. Pour se faire, l’enveloppe de la dotation biodiversité à destination des communes concernées va être renforcée. Elle passera de 40 à 100 millions d’euros à partir de l’an prochain. L’idée étant selon la Première ministre, “d’aider les collectivités à préserver et développer leurs richesses naturelles.“
Création d’un fond de dotation mobilités
Alors que la mobilité en milieu rural reste un casse-tête quotidien et une source d’isolement, l’exécutif entend favoriser les alternatives à la voiture individuelle et le covoiturage. Le plan comprend ainsi la création d’un fonds de dotation pour les projets innovants d’offre de mobilité, doté d’une enveloppe de 90 millions d’euros, sur trois ans.
Soutien aux commerces de proximité
“Pour développer les commerces de proximité – 20.000 communes n’en disposent pas -, nous allons soutenir les projets d’implantation à hauteur de 36 millions d’euros sur trois ans“, déclare Élisabeth Borne dans le Figaro. La cheffe du gouvernement a annoncé ce dimanche lors de l’émission “Dimanche en politique“ sur France 3, avoir sélectionné 76 projets de commerces qui vont s’implanter dans les zones rurales. “Nous avons sélectionné 76 projets de commerces multi-services qui vont se réimplanter dans les petits villages et que nous allons accompagner avec des aides“ a déclaré la locataire de Matignon. Et d’ajouter : “Nous voulons également soutenir la réimplantation des services publics, les maisons France Services“.
@Elisabeth_Borne annonce le lancement d'un plan ruralité pour relancer les petits commerces de proximité. 76 premiers projets ont été sélectionnés. @France3tv @France3tv #dimpol pic.twitter.com/0jpYwg9VCn
— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) June 11, 2023
Le plan France Ruralité comprend également un volet lié à la fiscalité des entreprises. Il porte sur la pérennisation du dispositif Zones de revitalisation rurales (ZRR), créé en 1995, qui donnent des avantages fiscaux et économiques aux territoires en difficulté, qui vont être prolongés. L’ambition du gouvernement est de réformer le régime applicable à ces ZRR. Pour l’heure, Matignon n’a toutefois pas communiqué sur les contours précis de cette réforme.
Médico-bus et logement
Face aux déserts médicaux qui grappillent du territoire, le plan “France ruralités“ entend déployer 100 médico-bus “dans les endroits où il est le plus difficile d’accéder à une offre de soins“ précise Matignon qui renvoie à plus tard pour les modalités de ce déploiement. La Première ministre a également annoncé dimanche, la création de 4000 maisons de santés d’ici la fin du quinquennat, pour mettre fin aux déserts médicaux.
#Santé "ce n'est pas en empêchant les médecins de s'installer qu'on va répondre aux difficultés." Face aux déserts médicaux, @Elisabeth_Borne annonce 4000 maisons de santés d'ici la fin du quinquennat.@letellier_ftv @France3tv #dimpol pic.twitter.com/2ZxE1NrC2d
— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) June 11, 2023
Concernant le logement, trois enveloppes sont prévues. Elles renforceront des dispositifs déjà existants, comme la prime de sortie de vacance d’un logement (12,5 millions d’euros), l’Opération de revitalisation du territoire (15 millions d’euros) et l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat (2,5 millions d’euros).
Emmanuel Macron est attendu à 9h50 ce vendredi à Villaroche (Seine-et-Marne) chez chez Safran Aircraft Engines, entreprise française spécialisée dans l’étude et la fabrication de moteurs pour l’industrie aéronautique et spatiale. Un déplacement dans le cadre d’une semaine consacrée à la souveraineté de la France. Le chef de l’État sera accompagné des ministres Christophe Béchu (transition écologique), Agnès Pannier-Runacher (transition énergétique) et du ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure. Il prononcera un discours à 10 h 20.
En amont du salon du Bourget, qui se déroule du 19 au 25 juin, le locataire de l’Élysée a reçu à diner mercredi soir, l’ensemble des responsables de la filière aéronautique. Objectif : décarbonation. Selon le palais présidentiel, “le secteur aérien dans son ensemble doit amorcer sa décarbonation alors qu’il représente 3% des émissions de CO2 et qu’un avion sur deux produits dans le monde est français“.
Emmanuel Macron reçoit à dîner ce soir ls responsables de la filière aéronautique, en amont du Salon du Bourget. Parmi ls invités, les n°1 de Safran, Airbus, Air France, ADP… Objectif : demander au secteur de faire plus pour décarboner l'aviation https://t.co/U02zMY0Xcw pic.twitter.com/BcgUvScFZU
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) June 15, 2023
Des mesures pour promouvoir “l’avion vert“
Le Président devrait faire “des annonces fortes“ pour faire de la France un leader de la décarbonation du secteur aéronautique. Au cours de ce déplacement, Emmanuel Macron prévoit de dévoiler l’avion “du futur à zéro émission“ via notamment les biocarburants. Selon les informations du Parisien, le président a prévu d’annoncer un soutien de l’Etat aux industriels pour “inventer“ l’avion zéro émission avec l’hydrogène et des carburants de synthèse. Une enveloppe de 300 millions d’euros par an à partir de 2024 pour soutenir la filière aéronautique. “L’aérien est un secteur où nous sommes en pointe et leader dans le monde. Si on veut continuer à être leader mondial et ne pas être dépendant d’avions chinois propres dans 15 ans, il va falloir inventer l’avion propre“, déclare un conseiller de la Présidence.
Objectif «avion vert»
Emmanuel Macron va annoncer une enveloppe de 300 millions d'euros par an pour l'aéronautique https://t.co/4vNWbCcPHy pic.twitter.com/NWluJsZZA6— Hubert MESSMER 🏃🏻♂️🧘♂️ 🎶 (@Zehub) June 16, 2023
Emmanuel Macron a annoncé mercredi 14 juin qu’il rencontrera vendredi 16 juin Elon Musk, le patron de Twitter, Tesla et SpaceX, attendu à Paris pour le salon VivaTech. “On va parler intelligence artificielle où il est impliqué, réseaux sociaux, cadres de régulation“, a confirmé le président français “Je vais lui parler aussi d’automobiles, de batteries, de ce secteur, pour vanter l’attractivité française et européenne“, a-t-il ajouté.
Le président de la République doit « parler intelligence artificielle, réseaux sociaux et cadres de régulation » avec le patron de Twitter, Tesla et SpaceX. Elon Musk est à Paris à l'occasion du salon VivaTech. https://t.co/J2wDtwqUjL
— Les Echos (@LesEchos) June 14, 2023
C’est la deuxième fois, en l’espace d’un mois, que les deux hommes se rencontrent. Emmanuel Macron et l’homme d’affaires avaient échangé, le 15 mai dernier, à l’occasion du sommet “Choose France“. Invité par Emmanuel Macron, Elon Musk avait alors affirmé avoir “bon espoir que Tesla fasse dans le futur des investissements significatifs en France“.
Le chef de l’État ne fait pas mystère de son espoir de convaincre l’entrepreneur de choisir l’Hexagone pour ses prochains projets. Les forces de l’État se sont mises en mouvement pour arracher ce trophée : “Nous allons (…) essayer de le convaincre que la France est le meilleur endroit possible en Europe pour implanter la prochaine usine Tesla», a confié mercredi le ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, à la chaîne américaine CNBC.
France wants Elon Musk to build Tesla factory in the country even as it threatens Twitter with a ban https://t.co/KtldvMiVF8
— CNBC (@CNBC) June 14, 2023
De son côté, l’homme d’affaires américain a envoyé des signaux positifs, tout en restant prudent. “J’ai bon espoir que Tesla fera des investissements importants en France à l’avenir“, avait déclaré le patron du géant du véhicule électrique lors de sa récente visite en France, à l’occasion du sommet Choose France. Mais certains n’hésitent pas à interpréter son retour à Paris, ce vendredi, comme un signal encourageant.
Pourquoi Macron dispose de sérieux atouts pour convaincre Musk de bâtir une usine Tesla en France
Paris est en concurrence avec Madrid pour obtenir la prochaine usine du géant américain du véhicule électrique.https://t.co/Zt76D7OO2i
— Le Figaro (@Le_Figaro) June 16, 2023
Après une arrivée en France, mercredi, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman Al Saoud (surnommé MBS), doit s’entretenir vendredi avec Emmanuel Macron lors d’un déjeuner de travail à l’Elysée. “L’occasion de renforcer le partenariat stratégique entre la France et l’Arabie saoudite“ souligne mercredi dans un tweet l’ambassadeur de France à Riyad, Ludovic Pouille.“Ce sera un déjeuner en tête-à-tête“, a souligné la présidence à des journalistes. L’objectif étant de “donner des perspectives bilatérales et étudier les grands sujets du moment qu’ils soient régionaux ou qu’il s’agisse de l’Ukraine“.
Déjeuner en tête-à-tête à l'Élysée entre Macron et le prince héritier saoudien
C'est la deuxième visite en un an de «MBS». De nombreux sujets seront abordés, dont la guerre en Ukraine et la crise au Liban.https://t.co/sjIvW7VxTs
— Le Figaro (@Le_Figaro) June 16, 2023
Les enjeux de “stabilité régionale“
Conflit en Ukraine
Outre les relations bilatérales, les deux hommes devraient évoquer “notamment la guerre en Ukraine et ses conséquences pour le reste du monde“, a précisé la présidence française. En juillet 2022, lors de la précédente visite à Paris de MBS, ces derniers avaient assuré vouloir coopérer pour “atténuer les effets“ du conflit. Des défenseurs des droits humains ainsi que la gauche française avaient alors accusé Emmanuel Macron de sacrifier ses principes au “pragmatisme“ face à l’explosion des prix de l’énergie liée à la guerre. A l’époque, il s’agissait de la première visite en France de MBS depuis l’assassinat en 2018 en Turquie du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, imputé au prince héritier notamment par le renseignement américain.
Emmanuel Macron affirme aujourd’hui vouloir convaincre les pays non alignés de faire pression sur Moscou pour mettre fin à son invasion de l’Ukraine. En mai, dernier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait fait une étape au sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite a bord d’un avion mis à disposition par la présidence française. Ce passage lui avait permis “d’avoir un soutien très clair de la part de l’Arabie saoudite et de plusieurs puissances“ du Golfe, qualifié de “vrai soutien“ par le locataire de l’Élysée.
Crise au Liban
Les deux hommes vont également évoquer, probablement, la crise au Liban, où Riyad conserve une influence majeure. Et ce, moment où Emmanuel Macron vient de désigner son ancien ministre Jean-Yves Le Drian comme émissaire personnel pour tenter d’aider le pays du Cèdre à sortir de son impasse politique. Un sujet d’autant plus crucial que le Parlement libanais a échoué ce mercredi, pour la douzième fois, à élire un président.
#Liban 🇱🇧 Au Liban, le blocage sur la présidentielle se durcit. Pour la douzième fois, les députés du pays du Cèdre ont échoué à pourvoir le poste de chef de l’Etat, vacant depuis la fin du mandat de Michel Aoun, fin octobre 2022 https://t.co/9tg4jhL2Rq pic.twitter.com/ZwfUzH6gf8
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) June 15, 2023
La crise énergétique
La crise énergétique devrait également être au coeur du dîner entre le président français et le prince héritier saoudien. A l’instar d’autres capitales occidentales, Paris cherche à convaincre Ryad d’augmenter sa production de pétrole, et éviter la poursuite de la flambée des cours et un automne qui s’annonce difficile sur le plan énergétique. Liée par ses engagements au sein de l’OPEP, dont la Russie est membre, l’Arabie ne peut toutefois augmenter massivement sa production d’or noir. Et ce, d’autant moins qu’elle n’a pas suffisamment investi ces dernières années dans ses infrastructures pétrolières pour pouvoir soudainement accéder aux exigences occidentales.
L’énergie au menu du dîner entre Emmanuel Macron et MBS
«La visite de MBS en France après celle de Joe Biden en Arabie ne change rien au fait que MBS n’est rien d’autre qu’un tueur», selon @AgnesCallamard.https://t.co/ga6UGl6gQx
— Le Figaro (@Le_Figaro) July 29, 2022
Aucune annonce de conclusion de contrat n’est toutefois attendue à l’issue de cette rencontre. “Après avoir reçu l’émir du Qatar, les présidents des Émirats arabes unis et d’Égypte et le premier ministre israélien, Emmanuel Macron veut montrer que la France est la porte d’entrée en Europe pour les dirigeants du Moyen-Orient“, commente un expert des relations franco-saoudiennes.
Les préparatifs du sommet pour un nouveau pacte financier mondial
Les deux dirigeants vont également discuter du sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris, par la France la semaine prochaine (22 et 23 juin). Une rencontre “visant à faire converger les financements privés et publics là où la planète et les peuples en ont le plus besoin, que ce soit pour lutter contre la pauvreté, conduire la nécessaire transition climatique et protéger la biodiversité“, explique-t-on côté français, où on se réjouit de la présence du Saoudien qui a été confirmé par le Palais royal.
Le dirigeant de la richissime monarchie du Golfe doit par ailleurs assister à une cérémonie prévue le 19 juin dans la capitale française pour officialiser la candidature de l’Arabie saoudite pour accueillir l’exposition universelle de 2030.
En marge de la 54ème édition du salon du Bourget, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, accueille ce lundi 18 ministres européens de la Défense à Paris. Au coeur des discussions, le projet d’Emmanuel Macron de créer une défense aérienne de l’Union Européenne. L’objectif de cette réunion vise à avoir une “réflexion collective stratégique“ autour des “menaces qui viennent du ciel“, précise t-on aux ministère des Armées.
Huit mois après son lancement, le projet de bouclier antimissile européen suscite toujours de fortes tensions sur le continent, en particulier entre Paris et Berlin qui entend prendre les rênes de la défense aérienne du Vieux Continent. Comme pour tenter de minimiser l’initiative française sur le sujet, la Chancellerie fédérale n’a pas envoyé ce lundi à Paris son ministre de la Défense, Boris Pistorius, mais un secrétaire d’État chargé de l’équipement. La conférence organisée ce lundi sur le site du Bourget, puis aux Invalides doit une nouvelle fois être l’occasion d’évoquer le sujet. Mais rien n’indique qu’elle permettra d’aplanir le contentieux.
Dans la foulée de l’invasion russe contre l’Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a pris l’initiative de créer en octobre 2022, dans le cadre de l’OTAN, un projet de “bouclier du ciel“ Sky Shield (European Sky Shield Initiative, ESSI). Le principe : réaliser des économies d’échelle en achetant en commun des systèmes de défense sol-air déjà existants afin de disposer rapidement d’une bulle complète de protection, notamment antimissile. Le but est de combler les faiblesses des systèmes actuels, que ce soit contre d’hypothétiques attaques de drones ou des missiles longue portée. L’intention étant d’acheter des systèmes allemands, américains et israéliens.
Face au projet de bouclier antimissile allemand, la France esquisse sa contre-offre https://t.co/dqrG7oZEsQ
— Le Monde (@lemondefr) June 18, 2023
C’est peu de dire que Paris est peu emballée par cette coalition d’acheteurs qui contredit la chère “autonomie stratégique“ poussée par Emmanuel Macron pour que les Européens achètent plutôt des armes de fabrication européenne. Aux yeux des Français, le projet de Berlin serait avant tout “commercial“ et viserait à relancer le système allemand de l’IRIS-T , qui ne s’exportait pas beaucoup jusqu’à la guerre en Ukraine. Au-delà des enjeux industriels et de souveraineté, pour Paris, le projet ESSI pose aussi des questions d’ordre stratégique. A l’Elysée, on considère que la mise en place d’un tel bouclier est susceptible de bouleverser les grands équilibres liés à la dissuasion nucléaire, voire de relancer la course aux armements.