L’agenda politique

Nov
6
lun
Le projet de loi immigration en séance au Sénat @ Palais du Luxembourg
Nov 6 – Nov 10 Jour entier

Ajourné à maintes reprises depuis son annonce à l’été 2022, le projet de loi immigration entre enfin dans le vif du sujet, avec l’examen en séance publique au Sénat, à compter de ce lundi 6 novembre, à partir de 16 heures. Sur le plan purement politique, ce texte qui divise la majorité relative pourrait avoir de lourdes conséquences, puisque rien ne sera possible sans l’aval des Républicains qui n’hésitent pas à brandir la menace d’une motion de censure.

Pour l’heure, difficile de dire si l’exécutif trouvera un point d’atterrissage à l’issue des débats, qui doivent durer jusqu’au 14 novembre, jour du vote solennel. Le ministre de l’intérieur veut y croire. “Il y a un compromis politique à trouver“ a déclaré Gérald Darmanin, dimanche soir sur France 2. Convaincu qu’une “voie de passage“ existe, le locataire de la place Beauvau s’est déclaré “opposé“ au recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait au gouvernement de passer en force.

Selon le gouvernement, ce projet de loi vise à assurer une meilleure intégration des étrangers par le travail et la langue, réformer le système d’asile, sanctionner l’exploitation des migrants et mieux contrôler les frontières, et améliorer le dispositif d’éloignement des étrangers représentant une menace grave pour l’ordre public. Présenté par l’exécutif comme tenant d’un “équilibre entre une jambe droite et une jambe gauche“, le texte qui contient 27 articles et plus de 600 amendements comporte un volet répressif pour “être dur avec les étrangers délinquants“ et “un volet d’intégration“, “pour les gens qui travaillent“, avait résumé il y a quelques mois le ministre de l’Intérieur.

Les points d’achopement 

La régularisation de certains travailleurs étrangers

Parmi les mesures qui cristallisent les tensions, l’article 3, qui vise à régulariser des travailleurs sans papiers dans les “métiers en tension“. Il permettrait à ceux présents sur le territoire depuis trois ans d’obtenir un titre de séjour spécifique “métiers en tension“, valide un an. Un “appel d’air“ et un encouragement à l’immigration pour Les Républicains (LR), une mesure nécessaire pour l’aile gauche de la majorité. Au sein du gouvernement, on souffle le chaud et le froid en se disant prêt à trouver des compromis, mais récemment le locataire de la place Beauvau a réaffirmé son attachement à ce dispositif, dont la droite a fait une ligne rouge.

La suppression de l’aide médicale d’Etat (AME)

Un autre point du projet de loi devrait susciter des discussions entre droite et majorité : l’Aide médicale d’Etat (AME). Une couverture intégrale des frais de santé accordée aux étrangers présents en France depuis au moins trois mois. LR qui juge le système de santé trop généreux avec les sans-papiers, a profité de sa position de force au Sénat pour ajouter, lors du passage texte en commission, au mois de mars, un article transformant l’AME en une aide médicale d’urgence (AMU), au périmètre et aux conditions d’accès beaucoup plus restreints. La proposition des sénateurs de LR a les faveurs du ministre de l’intérieur. Mais elle suscite des dissensions au sein du camp présidentiel.  

Les apports en commission

Lors de son examen en commission en mars 2023, les sénateurs ont regretté le caractère trop timoré et les nombreux angles morts du texte du Gouvernement, par exemple s’agissant du regroupement familial, de la procédure “étranger malade“ ou des modalités d’exécution des décisions d’éloignement. La commission des lois a ainsi  adopté 71 amendements visant à renforcer certaines dispositions, à supprimer celles qui relèvent selon elle d’une pure logique d’affichage et à combler les manques qu’elle a identifiés. Elle a notamment prévu :

Pour maîtriser les voies d’accès au séjour et lutter contre l’immigration irrégulière :

  • la mise en place de quotas migratoires ;
  • resserré les critères du regroupement familial ;
  • renforcé le contrôle de l’immigration étudiante ;
  • transformé l’aide médicale d’État en une aide médicale d’urgence exclusivement.

Pour renforcer la politique d’intégration : la fixation au niveau “A2“ du niveau de langue minimal exigé pour obtenir un titre de séjour de longue durée.

Pour faciliter le retrait du titre de séjour et le prononcé de mesures d’éloignement :

  • la création d »un “contrat d’engagement au respect des principes de la République“ ;
  • la systématisation de la levée des protections contre l’éloignement envers les étrangers responsables de violences intrafamiliales.

Pour assurer l’exécution des décisions d’éloignement, les sénateurs ont notamment :

  • l’autorisation des restrictions de visas et la modulation de l’aide au développement à l’encontre des États délivrant peu de laissez-passer consulaires ;
  • la radiation automatique, auprès des organismes de sécurité sociale et de Pôle emploi, des étrangers ayant fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Nov
10
ven
6ème édition du Forum de Paris sur la Paix @ Palais Brongniart
Nov 10 – Nov 11 Jour entier

Les 10 et 11 novembre, se tient au Palais Brongniart, en plein coeur de la capitale, le Forum de Paris sur la Paix, en présence du président français Emmanuel Macron. Créé en 2018 à l’initiative de la France, cette nouvelle édition rassemblera une nouvelle fois l’ensemble des acteurs de la gouvernance mondiale, pour présenter des solutions, pour une meilleure organisation de la planète.

 “Construire ensemble dans un monde de rivalité

Dans un monde dominé par une rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine, il est plus urgent que jamais de trouver des terrains d’entente sur la gouvernance des espaces communs et des biens publics mondiaux dans des domaines tels que le changement climatique ou l’espace extra­atmosphérique. Faciliter le dialogue, créer des coalitions orientées vers l’action et définir des normes est la contribution spécifique du Forum de Paris sur la Paix aux défis urgents de notre époque. Six priorités ont été définies dans le cadre de cette sixième édition :

Protéger la planète et les peuples

Les dommages causés par le changement climatique et les activités humaines à la nature et aux écosystèmes compromettent la sécurité alimentaire et mettent en danger les populations du monde et le vivant dans son ensemble. Le Forum 2023 présentera les avancées de ses initiatives sur l’espace, les minéraux critiques et l’environnement avec les conclusions de la “Climate Overshoot Commission“ sur le risque climatique. Il proposera plusieurs sessions de haut niveau, en particulier sur la préparation de la COP 28 et l’application des engagements sur la biodiversité de la COP15. Le sur les pôles et les glaces se tiendra au Muséum d’Histoire Naturelle à l’occasion du Forum.

A l’occasion du Forum, se tiendra à paris à partir du 8 novembre, le One Planet-Polar Summit. Un premier sommet international consacré aux régions polaires et plus largement à celles qui abritent des glaciers, au cours duquel pendant trois jours, des scientifiques, des politiques, des ONG, des entreprises et des représentants des populations autochtones d’une quarantaine de pays se réuniront pour partager leurs constats.

Garantir la confiance et la sécurité dans le monde numérique

Le Forum 2023 rassemblera les acteurs de l’IA générative afin de répondre aux principaux risques posés par cette nouvelle technologie par ailleurs riche en promesses ; l’écosystème numérique sera aussi mobilisé sur la cybersécurité avec l’Appel de Paris et la protection de l’enfance en ligne. Le Forum accueillera également le 5ème Sommet de l’Appel de Christchurch qui vise à améliorer les dispositifs technologiques et la coopération pour lutter contre les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne.

“Réduire les inégalités et accélérer la réalisation des ODD“

L’année 2023 marque le mi-temps de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD), mais le rapport d’avancement montre que seuls 12% des objectifs définis, sont sur la bonne voie, 50 % sont faibles ou insuffisants et 30 % sont au point mort ou en train de reculer.

Face à cette situation, le Forum mettra en avant des initiatives pour construire un monde plus égalitaire. Cinq mois après le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, le Forum fera le point sur les prochaines étapes de la réforme du financement du développement et du climat, ainsi que la mise en œuvre du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète qui établit quatre grands principes pour une politique de solidarité internationale plus efficace. Le Forum présentera également les avancées de ses travaux portant sur la sécurité alimentaire, la santé mondiale,

Construire la paix et un monde plus sûr

Alors que le monde connaît un nombre croissant de conflits violents, le programme mettra en lumière les efforts de peacebuilding et de soutien aux pays fragiles. Il se concentrera également sur la responsabilité des grandes puissances et puissances émergentes dans la construction de la paix.

Les intervenants

Cette sixième édition du Forum de Paris sur la Paix 2023 réunira une nouvelle fois plusieurs centaines d’intervenants venus du monde entier : chefs d’État et de gouvernement, représentants d’organisations internationales, d’entreprises, de banques de développement, de fondations, ONG, organismes philanthropiques, universités ou encore médias. Outre le président français, Emmanuel Macron, sont notamment attendus chez les politiques, Nana Akufo-Addo, président de la République du Ghana, Mia Mottley, Première Ministre de la Barbade, Nikol Pashinyan, Premier Ministre de l’Arménie, Charles Michel, président du Conseil européen ou encore, Jacinda Ardern, ancienne Première ministre de la Nouvelle-Zélande. La maire de Paris, Anne Hidalgo a également annoncé sa venue.

De nombreux dirigeant(e)s d’organisations internationales seront également présents : Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Ajay Banga, président de la Banque Mondiale… Mais également, une grande variété de profils représentant des ONG de toutes tailles, des médias, les universités et la recherche, des entreprises mondiales, des syndicats et les organisations religieuses. Parmi les personnalités annoncées, les présidents de Microsoft et de Mitsubishi Heavy Industries, Brad Smith et Shunichi Miyanaga. Enfin, à quelques mois des Jeux Olympiques de Paris, la maire de la capitale Anne Hidalgo, et le président de Paris 2024 Tony Estanguet, comptent parmi les invités de ce Forum.

Le programme

Le programme de cette 6ème édition comprend plus de 80 sessions avec des intervenants issus de gouvernements, d’organisations internationales, de la société civile, du secteur privé, de la philanthropie et du monde universitaire.

Cette année, l’accent est mis sur le climat. Le “ One Planet – Polar Summit“, clôturé vendredi par le président français avec le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, lancera un “appel de Paris sur les pôles et les glaciers“ face à « l’effondrement de toutes les surfaces gelées.

Autre sujet prioritaire pour Emmanuel Macron : “L’ordre public numérique“, pour mieux réguler les plateformes ou l’intelligence artificielle. Il présidera vendredi le cinquième sommet de l’appel de Christchurch, lancé avec la Nouvelle-Zélande après l’attentat dans cette ville néo-zélandaise en mars 2019, pour mieux “lutter contre les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne“. Les dirigeants et représentants de plateformes “voudront revenir sur le conflit au Proche-Orient“, qui voit circuler sur les réseaux de nombreuses images choquantes, estime l’Élysée.

Enfin, le président français doit faire, avec la Première ministre de la Barbade Mia Mottley et plusieurs dirigeants africains, le point sur l’avancée du pacte de Paris pour les peuples et la planète lancé en juin en faveur d’un “choc de financement“ contre la pauvreté et le réchauffement climatique. Objectif : préparer la COP28 prévue début décembre à Dubaï.

L’appel à solutions 2023

 Plateforme de gouvernance mondiale, le Forum de Paris sur la Paix cherche aussi à trouver des solutions concrètes aux problèmes les plus urgents du monde. Depuis 2018, il met en lumière les projets et les initiatives les plus innovants de la gouvernance. En 2023, jusqu’à 60 solutions seront sélectionnées pour être présentées à la communauté internationale lors de la 6ème édition de l’évènement.

 

Nov
12
dim
Marche contre l’antisémitisme à Paris @ Place des Invalides- Palais du Luxembourg
Nov 12 Jour entier

La République est en danger ; ses fondements mêmes sont attaqués. Il est temps de réagir, il est temps de retrouver ce qui fait la force de notre pays ; le respect des droits de l’homme et de la laïcité, pilier de notre modèle humaniste.“ “Pour la République et contre l’antisémitisme, marchons.“ Face à la recrudescence d’actes antisémites en France, le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale ont appelé le 7 novembre dernier dans les colonnes du Figaro, à l’organisation d’une grande marche civique ce dimanche 12 novembre, à Paris.

Elle est indispensable cette concorde nationale. Nous croyons en notre démocratie et à la force de la République.“Et c’est pour ça que nous appelons à une marche pour la République, et contre l’antisémitisme“ a indiqué le 8 novembre Yael Braun-Pivet, invitée du 20 heures de TF1.

Le cortège reliera symboliquement le Palais Bourbon et celui du Luxembourg, à partir de 15 heures, au départ de l’esplanade des Invalides, dans le 7ème arrondissement de la capitale. Il “empruntera l’avenue du Maréchal Gallieni, le Quai d’Orsay, les boulevards Saint-Germain, Saint-Michel“, indique le communiqué de la préfecture de police de Paris. La marche prendra fin vers 19 heures, au niveau de la Place Edmond Rostand, dans le 6e arrondissement.

Plus de 3000 forces de l’ordre mobilisés

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé qu’un “très gros dispositif de sécurité“ sera mis en place à l’occasion de la marche. Plus de 3.000 policiers et gendarmes seront ainsi mobilisés et des unités d’élite comme la BRI seront également déployées. Un arrêté de la préfecture de police prévoit par ailleurs le déploiement de mesures de police. Un autre autorise la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras embarqués sur des drones. Enfin, des mesures de circulation ont été prises dans le périmètre de la marche.

Le couple exécutif

De nombreux politiques, anciens présidents, membres du gouvernement, représentants de partis, membres des corps constitués… ont répondu présents à l’appel lancé par les présidents des deux chambres, Yael Braun-Pivet, pour l’Assemblée nationale et Gérard Larcher, pour le Sénat.

Macron absent 

Après avoir laissé plané le suspense, l’Élysée a fait savoir vendredi que le chef de l’État ne sera pas présent ce dimanche à la marche contre l’antisémitisme. Le président de la République “combat sans relâche toutes les formes d’antisémitisme depuis le premier jour.“ Voilà pourquoi il “salue avec respect celles et ceux qui, dimanche, marcheront pour la République, contre l’antisémitisme et pour la libération des otages“, indique la présidence.  Ce samedi, le président a affirmé qu’il serait “par le cœur et par la pensée“ à la manifestation, en dénonçant “beaucoup de confusion“ et “de  récupération“ à ce sujet.

Plusieurs anciens présidents de la Vème république sont en revanche annoncés. Ce sera le cas de Nicolas Sarkozy, mais aussi de son successeur François Hollande, qui a été invité au rassemblement par Yaël-Braun Pivet.

Borne au rendez-vous

Olivier Véran a clarifié mercredi la position du gouvernement. Il a ainsi annoncé qu’Élisabeth Borne, dont le père de confession juive a été déporté, répondrait présente dimanche à l’occasion de cette marche. La Première ministre sera aux côtés de la plupart des membres de son gouvernement. Plusieurs d’entre eux, à l’image de Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Clément Beaune ou Gabriel Attal, ont confirmé leur participation. Selon BFMTV, Aurélien Rousseau, Aurore Bergé, Stanislas Guérini et l’écrasante majorité du gouvernement répondront présents. L’actuel maire du Havre et ancien Premier ministre, Édouard Philippe, se rendra lui aussi à la marche.

En tête de cortège, les présidents des deux chambres

Pour la République, contre l’antisémitisme“ : c’est derrière une banderole avec cette inscription que les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher mèneront le cortège. Les présidents des deux chambres ont annoncé qu’ils “ne défileront pas à côté du Rassemblement national.“. Derrière cette banderole, François Hollande et Nicolas Sarkozy, des anciens Premiers ministres, les représentants des cultes, des grandes institutions publiques ou encore des associations comme le Crif ou la Licra. Aucun chef de parti politique ni président de groupe parlementaire ne sera admis dans le cortège de tête, pour tenter de donner le moins possible une coloration politique à cette marche présentée comme “civique“.

Derrière, la majorité et une large partie de la gauche, loin du RN

Renaissance prend ses distances et LR participe sans réserve

Le patron de Renaissance, Stéphane Séjourné a confirmé la présence de son parti, tout en appelant “solennellement les organisateurs ainsi que les partis politiques à ne pas être les complices de la banalisation d’un parti fondé par des antisémites“. Dès l’annonce de la tenue de cette marche, Éric Ciotti, a également annoncé qu’il y prendrait part mais sans émettre de réserves. “Poser des interdits à la présence à une marche républicaine contre l’antisémitisme est une faute“, a réagit le patron des Républicains.

Rassemblement national et Reconquête persona non grata

Invitée de RTL mercredi 8 novembre, Marine Le Pen a confirmé sa présence à cette marche, ainsi que celle du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. “J’y participerai, Jordan Bardella y sera, l’ensemble de nos élus y seront et j’appelle tous nos adhérents et électeurs à se joindre à cette manifestation“, a indiqué Me Le Pen. “Le RN n’a pas sa place dans la manifestation contre l’antisémitisme prévue dimanche“, a riposté dans la foulée le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.  Sur le réseau social X, Eric Zemmour et Marion Maréchal ont également annoncé leur présence et celle des adhérents de leur parti Reconquête. Une présence des forces politiques d’extrême droite, qui fait débat au sein des partis politiques. De nombreuses voix dans la société civile se sont également élevées pour exclure ces formations politiques, historiquement antisémite, du rassemblement de ce dimanche.

PS, PCF et EELV présents, mais “avec cordon sanitaire“

C’est la même gêne qui parcourt les rangs d’une partie de la gauche. Les partis socialiste, communiste et écologiste ont certes indiqué, qu’ils participeront à la marche. Mais dans un communiqué commun, ils conditionnent leur présence à “un cordon républicain“, afin de séparer le cortège du “Rassemblement national et les forces d’extrême droite“ des  “républicains et progressistes“. “Nous défilerons avec les forces progressistes.  Une marche contre l’antisémitisme, oui !  Avec les héritiers de la Waffen SS, non !“, a déclaré mercredi, Fabien Roussel. “Au regard de son histoire, le RN n’a pas sa place dans un tel rassemblement contre l’antisémitisme. Nous ne défilerons pas avec eux“, a ajouté le patron du Parti Communiste.

LFI boycotte le rassemblement

La France Insoumise (LFI) critiquée depuis sa réaction aux attaques du Hamas le 7 octobre dernier en Israël, a annoncé son boycott de l’évènement. “Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme“, ont ainsi affirmé les élus LFI dans un communiqué publié mercredi. Sur les réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon a quant à lui brocardé un “rendez-vous “des “amis du soutien inconditionnel au massacre“, en référence aux bombardements israéliens sur Gaza.

LFI appelle à manifester samedi à Paris “contre la guerre, pour un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages“, où une manifestation à l’initiative du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens est organisée place de la République.

 

Rassemblements contre l’antisémitisme en régions @ France
Nov 12 Jour entier

Quelque 73 rassemblements dans toute la France

Parallèlement à la marche dans la capitale, 73 rassemblements contre l’antisémitisme sont organisés ce dimanche 12 novembre, partout sur le territoire, à l’initiative d’associations, d’associations cultuelles locales, d’élus ou de partis politiques locaux. Plus de 20.000 participants devraient y participer. 2500 personnes sont ainsi attendues à Marseille, 1500 à Toulouse, 1500 à Nantes, 1000 à Nîmes, 1000 à Colmar ou encore 750 à Strasbourg.

Pour n’en citer que quelques uns :

A Bordeaux, la  Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a appelé à une “marche pour la République et contre l’antisémitisme“ ce dimanche. L’association “invite l’ensemble des des citoyens, associations, mouvements politiques de l’arc républicain, représentant des cultes ou corps constitués à se rassembler“; Le cortège partira à 15h30 de la place de la République pour rejoindre le “parvis des Droits-de-l’Homme“.

A Marseille, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, la présidente du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, et le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) ont appelé à se rassembler devant la préfecture, à 15 heures.

A Perpignan, une manifestation contre l’antisémitisme est prévue à 16 heures. Le point de rassemblement est donné à la préfecture. Une marche à laquelleCarole Delga, la présidente PS de la Région Occitanie, participera.

À Toulouse, le maire, appelle les Toulousains à venir participer au rassemblement prévu ce dimanche 12 novembre à 16 h sur la place du Capitole.

A Lyon des parlementaires ont appelé à un rassemblement contre l’antisémitisme ce dimanche à 11h30 sur la place Bellecour. “Soyons nombreux à manifester contre l’antisémitisme, le racisme et la haine“, a déclaré Anne Brugnera, députée Renaissance du Rhône.

À Grenoble, une marche doit partir ce dimanche de la place Verdun à 14h30, devant la préfecture, en direction dumonument aux Déportés, en passant devant le lycée Champollion.

La Ville de Valence organise, elle aussi, “un rassemblement contre l’antisémitisme et pour la paix“ ce dimanche. Rendez-vous est donné devant l’Hôtel de ville à 11 heures, pour une marche dans les rues piétonnes de la ville. A Rodez également, les députés des première et troisième circonscriptions Stéphane Mazars et Jean-François Rousset(LREM) ainsi que les sénateurs Jean-Claude Anglars et Alain Marc (LR), invitent à un rassemblement civique à 15 heures devant la préfecture.

A Nantes, un rassemblement, auquel doit participer le Rassemblement National et Reconquête, est organisé ce dimanche à 15 heures devant la préfecture de Loire-Atlantique. Une dizaine d’organisations de gauche et écologistes refusant de participer à ce dernier , en raison de la présence annoncée des deux partis d’extrême droite, ont organisé leur propre évènement. Elles donnent rendez-vous ce dimanche à 16 heures, au départ de la Place Royale.

Des rassemblements devant toutes les préfectures de France

L’association des maires de France (AMF) a appelé à des rassemblements contre l’antisémitisme “devant chaque préfecture de département“ dimanche après-midi, en parallèle de la “marche civique“ prévue à Paris.

Nov
13
lun
Commémoration des attentats du 13 novembre 2015 @ 11ème arrondissement de Paris, stade de France
Nov 13 Jour entier

Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, la France fut frappée par une série d’attentats terroristes, des quartiers animés de l’est parisien aux abords du Stade de France, à Saint-Denis. Au cours de cette nuit de terreur, trois terroristes se sont faits exploser aux abords du Stade de France, tandis que trois autres ouvraient le feu sur les terrasses de bars et restaurants parisiens. Dans le même temps, un autre commando composé lui aussi de trois individus s’introduisait dans la salle de concert du Bataclan. Plus de 131 morts et 413 blessés ont été dénombrés dans ces attaques.

Huit ans après, jour, pour jour, la France se souvient. Des cérémonies, en hommage aux victimes, sont prévues ce lundi 13 novembre, sous le signe de “la sobriété, de la dignité et du recueillement“. La Première ministre, Elisabeth Borne, accompagnée de membres de son gouvernement, d’Anne Hidalgo, maire de Paris et de Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis, rendra hommage aux victimes en se rendant sur les lieux des différentes attaques.

Après un premier hommage à 9h, au Stade de France, à Saint-Denis (93), les élus se déplaceront sur les terrasses parisiennes visées par les terroristes. D’abord celles du Petit Cambodge et du Carillon, à 9h40, suivi de celle de le Bonne bière à 10h, du Comptoir Voltaire à 10h25 pour finir par celle de la Belle équipe à 10h35. Une dernière cérémonie se tiendra devant le Bataclan, à 11h05.

Une cérémonie publique de commémoration des attentats se déroulera également en Mairie du 11e dans la matinée. Cette dernière se déroulera sans prise de parole, précise la mairie de Paris. De même, afin de préserver l’intimité des familles et des proches, la couverture médiatique de cette cérémonie est encadrée. L’espace réservé aux familles n’étant accessible ni à la presse, ni aux photographes.

 

Élisabeth Borne en Irlande pour évoquer les enjeux européens @ Dublin
Nov 13 Jour entier

A l’invitation de son homologue irlandais, Leo Varadkar, Élisabeth Borne est attendue à Dublin ce lundi 13 novembre, pour célébrer “l’année française“ et échanger sur divers sujets européens. Elle sera accompagnée de quatre ministres et d’une délégation de parlementaires. Après l’Algérie, le Portugal et l’Allemagne en 2022, il s’agit du premier déplacement à l’étranger cette année de la cheffe du gouvernement.

Après un entretien avec Leo Varadkar, les deux premiers ministres ouvriront la conférence consacrée aux “225 ans d’aspiration à la République“. A cette occasion, Elisabeth Borne prononcera un discours sur “les valeurs de la République“ au cours duquel elle devrait rappeler que “la République n’est pas un acquis, mais un combat“, d’après un briefing de l’un de ses conseillers hier. La Première ministre française insistera également sur “les valeurs de l’Europe“.

Les enjeux européens au coeur du déplacement

Car, à sept mois des élections, l’Europe, et la coopération franco-irlandaise au niveau européen seront au coeur des discussions. Elisabeth Borne et son homologue irlandais devraient échanger sur les grands dossiers de l’Union européenne (UE), que ce soit l’élargissement de l’UE, le cadre financier pluriannuel (qui planifie ses dépenses) ou encore “les grandes législations que la France souhaite voir avancer“, comme la réforme du marché européen de l’électricité, ainsi que les relations avec le Royaume-Uni depuis sa sortie de l’UE.

Que la cheffe du gouvernement s’investisse autant sur des sujets habituellement traités au niveau du chef de l’Etat n’est pas nouveau, d’après son entourage. Mais à quelques mois des élections européennes, il y a “une forte volonté“ de la PM de “contribuer à la place qui est la sienne à ce que des législations considérées comme essentielles puissent aboutir“, convenait l’un de ses conseillers interrogé hier par Politico. Le chef de l’Etat en personne aurait d’ailleurs demandé à sa Première ministre de “marteler le discours pro-européen“ en vue des élections, écrivait Le Point ce week-end.

Nov
14
mar
Inondations : Emmanuel Macron dans le Pas-de-Calais @ Saint-Omer
Nov 14 Jour entier

Emmanuel Macron se rend ce mardi dans le Pas-de-Calais à la suite des “intempéries exceptionnelles qui ont touché la région“, a annoncé ce lundi l’Elysée. Le département touché depuis plusieurs jours par des crues record, est toujours en alerte orange en raison d’un épisode pluvieux qui, après quelques jours d’accalmie, pourrait aggraver la situation.

Accompagné de son épouse et des ministres, Marc Fesneau, Christophe Béchu et Olivia Grégoire, le chef de l’État est attendu à 11 h 30,  à Saint-Omer, dans le secteur où l’Aa a débordé, pour une visite de soutien aux habitants et aux services de secours touchés par les crues. “Le chef de l’Etat exprimera son soutien et celui de la nation tout entière aux habitants touchés par les épisodes de crues successifs ainsi qu’à l’ensemble des forces de secours mobilisées“, a déclaré la Présidence dans un communiqué.

Matignon a annoncé en parallèle la convocation d’une cellule interministérielle de crise “pour coordonner l’ensemble des services de l’Etat“, qui devait se réunir lundi soir sous la houlette du directeur de cabinet d’Elisabeth Borne, la première ministre étant en déplacement en Irlande. Ce lundi toujours, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé que l’état de catastrophe naturelle serait déclenché le mardi 14 novembre pour les villes touchées dans le Pas-de-Calais et le Nord. De son côté, le président de la Région Hauts-de-France a envoyé un courrier à Emmanuel Macron, en appelant à la solidarité de la nation, car selon lui “les besoins de nos concitoyens vont être énormes.“ Xavier Bertrand indique également avoir interpellé la Présidente de France Assureurs, il lui demande la mise en place d’avances sur indemnisation dans les plus brefs délais.

Vote solennel du projet de loi immigration au Sénat @ Sénat
Nov 14 Jour entier

Le Sénat a terminé ce vendredi l’examen des articles du projet de loi immigration, porté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le texte est mis au vote ce mardi 14 novembre, à 14h30 à la chambre haute, pour une adoption sans suspense. Au terme d’une semaine de débats intenses, la copie du gouvernement a été en effet nettement durcie par la majorité sénatoriale de droite et du centre0, avec l’appui du ministre de l’Intérieur. Et ce, sur tous les aspects du texte, que ce soit dans la lutte contre l’immigration illégale ou l’intégration des immigrés.

Après son adoption par la chambre haute, le projet de loi sera examiné par l’Assemblée nationale à partir du 11 décembre prochain.

Nov
15
mer
Visite d’État d’Emmanuel Macron en Suisse @ Berne, Lausanne
Nov 15 – Nov 16 Jour entier

Emmanuel Macron entame ce mercredi 15 novembre une visite d’État de deux jours en Suisse. Selon l’Elysée, le chef de l’État va échanger lors de ce déplacement sur “le renforcement de la coopération“ avec la Suisse face aux crises géopolitiques actuelles, tout en évoquant les liens économiques et commerciaux forts entre les deux pays. Récemment, les relations franco-suisses s’étaient quelque peu refroidies, quand la Confédération helvétique avait préféré le “F-35 américain“ face « au Rafale français pour moderniser son armée de l’air. “Un contrat de plus de 6 milliards d’euros“, rappelle la Tribune de Genève, pour qui cette visite est “le signal d’un réchauffement entre les deux pays“, mais aussi avec l’Union européenne.

Le programme de la visite

Emmanuel Macron et son épouse Brigitte auront droit aux égards réservés aux hôtes les plus importants. La dernière visite d’État d’un président français- François Hollande- remontant à 2015. Le couple présidentiel sera  accueilli à sa descente d’avion par Alain Berset, le président de la Confédération. Honneurs militaires, entretien avec le président et les sept membres du Conseil fédéral, le gouvernement de la confédération, discours au Palais du parlement et dîner de gala rythmeront la première journée.Jeudi, le président français visitera à Lausanne la Fondation Jean Monnet et tiendra un exposé à l’Université sur les défis européens. Ce deuxième jour se conclura sur une note scientifique, avec une visite à Genève du CERN, le laboratoire européen pour la recherche nucléaire et la physique des particules, symbole de la coopération transfrontalière.

Consolider les liens

Les relations entre les deux voisins sont solides et anciennes, la visite présidentielle sera l’occasion d’aplanir quelques différends bilatéraux et de travailler la relation européenne“, écrit le député des Français de l’étranger Marc Ferracci. Au menu des discussions : économie, recherche, énergie, environnement, santé, mobilité, ou encore diplomatie scientifique. Le président français a pour ambition de resserrer davantage les liens entre la France et son voisin helvétique. La Suisse est le troisième investisseur en France, et la Confédération helvétique fait partie des pays avec lesquels la France réalise des excédents commerciaux, en forte hausse depuis la fin du Covid : 3 milliards d’euros en 2022 et 2,8 milliards d’euros au premier semestre 2023.

Accélérer le rapprochement avec l’UE

Mais le fil rouge de cette visite se concentrera avant tout  sur les relations avec l’Union européenne. En 2014, la Confédération helvétique avait entamé des discussions avec l’Union “afin de définir un accord-cadre qui permettrait une reprise automatique par la Suisse de l’acquis communautaire.“ L’objectif était d’“arrimer la Suisse au reste du continent“. Cependant, après des années de discussions, les pourparlers avaient été rompus par la Confédération helvétique en mai 2021, à la surprise générale.

L’annonce par la Suisse le 8 novembre dernier de la rédaction d’un mandat de négociation avec Bruxelles “avant la fin de l’année“, constitue “une excellente nouvelle“, d’après une conseillère du président, précisant que ce dernier portera “un message d’accélération, pour “relancer les négociations afin de parvenir à un accord au plus vite“. Berne voudra toutefois s’assurer d’un soutien très large de la population, car tout accord avec l’Union européenne devra in fine être validé par un référendum. Or, l’idée d’un rapprochement avec l’UE a scindé la Suisse en deux sur de nombreux points, comme ceux de la souveraineté, de la protection des salaires ou encore de l’indépendance du système judiciaire.

 

Nov
17
ven
Emmanuel Macron invite les chefs de partis à une nouvelle rencontre @ Maison d’éducation de la Légion d’honneur
Nov 17 Jour entier

Plus de deux mois après une première rencontre inédite, le 30 août dernier, à l’abbaye royale de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Emmanuel Macron a convié de nouveau les chefs des principaux partis pour un échange à huis clos, ce vendredi 17 novembre. “Même format, mêmes règles“, pour cette nouvelle session de travail : les discussions s’étaleront sur une après-midi et un dîner, en dehors de l’Élysée. Cette nouvelle rencontre doit se tenir à la maison d’éducation de la Légion d’honneur, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

“Au vu tant du contexte international que des enjeux auxquels la France est confrontée, notre responsabilité est de dépasser nos clivages dans l’intérêt du pays“  écrit le chef de l’État dans un courrier de plusieurs pages adressé le 5 novembre dernier aux chefs de partis. “Notre objectif sera toujours d’échanger avec franchise et respect, afin de convenir de voies d’action qui pourront trouver des concrétisations rapides“, ajoute t-il.

Au sommaire : réforme des institutions et décentralisation

Outre le conflit entre Israël et le Hamas, le locataire de l’Élysée propose à ses interlocuteurs de se pencher sur les institutions. Il s’agit notamment, explique-t-il, de “renforcer la souveraineté populaire et la vitalité démocratique de notre pays“, et d’“avoir un échange sur la lutte contre les ingérences étrangères dans notre espace médiatique“.

Changer les règles du référendum

Dans son invitation lancée aux chefs de partis, Emmanuel Macron propose notamment, d’élargir le champ de la consultation des Français aux “questions de société“, afin de pouvoir soumettre au suffrage universel direct des textes portant notamment sur l’immigration. “Il s’agirait à la fois de saisir des projets de loi relevant de questions dites sociétales, comme la fin de vie parfois évoquée, mais également de réformes plus larges touchant plusieurs aspects intriqués entre eux, comme c’est le cas des questions migratoires, qui relèvent de sujets régaliens, économiques, sociaux ou même diplomatiques », écrit le chef de l’Etat. Dans une des annexes transmises aux différentes formations politiques invitées, l’Elysée rappelle que “cet instrument démocratique n’est plus utilisé depuis plus de vingt ans.“Nos concitoyens souhaitent aujourd’hui être mieux associés aux grands choix de la Nation“, peut-on lire.

Modifier le RIP

Emmanuel Macron souhaite également une “clarification“ de la procédure du référendum d’initiative partagée (RIP). L’idée est d’abaisser les seuils requis, en permettant à 1/10e des membres du Parlement (soit 93 d’entre eux) et à un million d’électeurs de déclencher la procédure – contre 1/5e des parlementaires et quelque 5 millions de Français aujourd’hui. Le président suggère par ailleurs d’abaisser le nombre de parlementaires requis (93 contre 185) et de “donner aussi aux citoyens la possibilité de prendre l’initiative“ d’un RIP, “alors qu’aujourd’hui seuls les parlementaires peuvent lancer la procédure“.

Simplifier l’organisation territoriale

Le chef de l’Etat entend aussi évoquer la décentralisation. Il a confié une mission sur ce thème à l’ancien ministre et député Eric Woerth, “afin de formuler des pistes de réformes qui pourraient répondre aux objectifs partagés ensemble : simplifier, clarifier, rendre plus efficace et restaurer la confiance de nos concitoyens.“ Parmi les pistes de réflexion, la simplification de l’organisation territoriale, “en vue de réduire le nombre de strates décentralisées aujourd’hui trop nombreuses et de mieux les articuler entre elles.“ Cette cure d’amaigrissement du millefeuilles territorial pourrait passer par “des solutions différenciées selon les territoires.

Dans sa missive, Emmanuel Macron soumet également aux dirigeants politiques, des modifications de la Constitution liées à la Corse, à la Nouvelle-Calédonie et aux outre-mer, dans une “logique de plus grande différenciation“, et de la décentralisation.

La gauche représentée en partie

Après les échanges de la fin août, plusieurs leaders politiques, notamment à gauche, avaient laissé planer le doute sur une éventuelle future participation à une nouvelle rencontre, déçus par la première. “Opposés à la monarchie présidentielle, nous considérons au contraire que les débats politiques indispensables pour faire face aux crises qui frappent notre pays doivent avoir lieu dans les Assemblées parlementaires“ avait ainsi écrit le coordinateur de La France Insoumise (LFI), Manuel Bompard.

Le PCF et EELV répondent présents

Le dirigeant communiste, Fabien Roussel, a annoncé sa présence. “Nous irons, pour pouvoir parler de Gaza et de la Palestine, puisque c’est à l’ordre du jour. Et nous avons tellement de choses à dire (…)“, a indiqué le secrétaire national du PCF.

A gauche toujours, la patronne des écologistes Marine Tondelier se rendra à l’invitation d’Emmanuel Macron, même si elle mais n’est “pas dupe“ de la méthode du chef de l’État qui “refuse toute forme d’écoute“. La secrétaire nationale d’EELV explique qu’elle viendra parler de “questions environnementales“, sujets dont elle avait déjà déploré l’absence lors des précédentes rencontres, explique t-elle.

Le PS et LFI boycottent la rencontre

Premier à répondre clairement à cette nouvelle invitation présidentielle, Olivier Faure en revanche a décliné l’invitation le 6 novembre, arguant qu’il ne “veut pas supprimer le Parlement“. Sur Public Sénat, le patron du PS a in indiqué qu’il n’y a “jamais eu de consensus sur aucun sujet“ avec Emmanuel Macron. “Il laisse penser qu’il y aurait une forme de nouveau cénacle“, “avec quelque happy few, quelque privilégiés qui auraient la chance de parler avec le chef de l’État, les chefs de partis qui feraient leur tambouille, c’est non.“ “Ce sera sans moi“, a conclu le premier secrétaire du parti socialiste.

Les insoumis de leur côté ont attendu le mardi 7 novembre pour répondre clairement.  “Nous rejetons la multiplication de ces exercices monarchiques visant à contourner le débat organisé dans ses formes constitutionnelles. En France, c’est à l’Assemblée nationale et au Sénat que se mènent les débats politiques et que se votent les lois“, tonne le mouvement dans un communiqué publié à la mi-journée. LFI dénonce aussi le fond de la rencontre. “Nous observons que les pistes du travail du président de la République sur une éventuelle réforme du référendum donnent la part belle aux propositions de la droite et de l’extrême droite mais écartent toute possibilité de consulter les Français sur la réforme des retraites, refusent la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne ou la limitation des pouvoirs présidentiels“, écrit le parti.

Des défections en série

Ciotti décline l’invitation

Après les chefs de file du PS et de LFI, le président du parti Les Républicains a annoncé à son tour qu’il ne participerait pas à cette réunion. Alors qu’il avait laissé entendre qu’il renouvellerait l’expérience, après avoir participé à la première rencontre en août, Éric Ciotti a décliné l’invitation dans une lettre adressée au président de la République, trois jours avant la rencontre.

“Je ne serai pas présent à Saint-Denis“, indique le député des Alpes Maritimes dans un entretien au Figaro. Fustigeant notamment “une énième démarche de communication“, il justifie  sa décision, par l’absence d’Emmanuel Macron à la marche contre l’antisémitisme dimanche 12 novembre. “J’ai beaucoup hésité avant d’apporter ma réponse mais l’absence du président de la République dimanche, à la manifestation contre l’antisémitisme, a fini de me convaincre de ne pas y participer“, indique t-il.

Jordan Bardella “va occuper tout l’espace, Ciotti lui fait un cadeau somptueux“, regrette le patron de l’UDI, Hervé Marseille. Qui sera, lui, bien présent, parce que “ le minimum minimorum, dans un pays traversé par de fortes fractures, c’est d’accepter de discuter quand le président vous invite.“ Face à ces défections en série, Emmanuel Macron se retrouvera, sauf coup de théâtre de dernière minute, face à trois opposants au lieu de six : Marine Tondelier (Europe Ecologie-Les Verts), Fabien Roussel (Parti communiste) et Jordan Bardella (Rassemblement national).

Jusqu’à vendredi, les portes de cette rencontre resteront ouvertes à tous ceux qui y ont été conviés“ a réagi l’Élysée dans l’après-midi de vendredi. “Les rencontres de Saint-Denis visent à faire émerger de nouveaux consensus sur des sujets majeurs parmi lesquels la réforme de notre Constitution devant conduire à l’élargissement du champ du référendum“, souligne la présidence, rappelant en creux que cette réforme faisait précisément partie des revendications de la droite, demandeuse d’un référendum sur l’immigration.