Emmanuel Macron s’exprimera une nouvelle fois ce lundi sur l’épidémie de coronavirus, peu après 20 heures. Pour cette troisième adresse aux français depuis l’Elysée, le chef de l’état devrait leur demander de poursuivre leurs efforts, voire « serrer un peu plus la vis ». Prolongation du confinement, écoles, frontières, point sur les masques, tests et traitement… Ce que l’on peut attendre de l’allocution du président de la république.
A 20h02 ce lundi soir, après les traditionnels applaudissements en hommage aux soignants, Emmanuel Macron s’exprimera sur la situation sanitaire. Une allocution travaillée jusqu’au dernier moment par le chef de l’état qui a mené des consultations tout le week-end : de Nicolas Sarkozy à François Hollande, en passant par Angela Merkel. Cette adresse aux français très attendue, sera la troisième depuis la mise en place du confinement le 17 mars dernier.
Ce soir, après avoir applaudi celles et ceux mobilisés dans la lutte contre le COVID-19, suivez l'adresse du Président de la République :https://t.co/jABdIskqFh
— Élysée (@Elysee) April 13, 2020
Une prise de parole essentielle, tant les français jugent sévèrement la communication de l’exécutif depuis le début de la crise sanitaire. S’il y a urgence à s’expliquer, c’est parce que la défiance s’est solidement installée. Seuls 38 % des Français font actuellement confiance au gouvernement pour faire face à l’épidémie, selon un sondage de l’Ifop pour Le Journal du dimanche.
La confiance envers le gouvernement pour faire face à la crise du coronavirus est en chute de 9 points par rapport à la semaine dernièrehttps://t.co/zZsteLtWtV
— Le JDD (@leJDD) April 11, 2020
Beaucoup de proches du président lui recommandent d’ailleurs de faire preuve, dans son allocution, d’ »humanisme », de « compassion », de « modestie » selon le Figaro. « La posture guerrière a vécu », observe un interlocuteur du chef de l’État. « Il faut désormais exprimer davantage d’empathie. » D’autant que les messages délivrés ce soir risquent d’être difficiles à entendre.
EDITO. "Macron doit répondre à la démagogie par de la pédagogie" https://t.co/x6sb6E3qWh
— Le JDD (@leJDD) April 12, 2020
Le calendrier du confinement
C’est à n’en pas douter, le volet le plus attendu de la prise de parole présidentielle. Emmanuel Macron devrait ce soir entériner la prolongation du confinement général au-delà des deux semaines envisagées, « peut-être jusqu’à la fin mai, au moins jusqu’au 15″, selon une source proche de l’Élysée. Malgré une amélioration sur le front sanitaire, l’exécutif redoute en effet le scénario d’une deuxième vague, qui pourrait être imputée à un déconfinement précipité. Une décision qui, selon 60 % des Français interrogés dans un sondage Odoxa* publié ce lundi, doit être décidée « uniquement en fonction de critères sanitaires ».
Vendredi, durant l’audioconférence que le Premier ministre a tenue avec les présidents des deux chambres et les chefs des groupes parlementaires, le président de l’Assemblée nationale a d’ailleurs ouvert la voie à un rallongement important du confinement en soulignant les dangers du calendrier. « Le mois de mai, c’est une série de dates qui favorise les rassemblements, a expliqué Ferrand, selon l’un des participants. Comment imaginer qu’on maintienne les manifestations du 1er-Mai? Puis les cérémonies du 8-Mai, où les anciens se regroupent devant les monuments aux morts? Et puis il y a l’Ascension, avec les RTT et les week-ends prolongés. Laisser faire cela serait irresponsable », a martelé Richard Ferrand.
Le chef de l’état devrait également réaffirmer la nécessité impérieuse de limiter les déplacements à l’intérieur du pays. L’entourage du Président a notamment travaillé ce week-end sur une interdiction cet été des rassemblements de plus de 100 personnes. Aucun relâchement sécuritaire n’est dans tous les cas en vue : contrôles de police, autorisations de sortie et sanctions aux contrevenants ne seront pas assouplis. Là encore, l’idée serait plutôt d’en rajouter.
Une rentrée des classes reportée en septembre
Le chef de l’Etat devrait également évoquer la date de réouverture des écoles, qui pourrait être repoussée. L’hypothèse d’une fermeture « jusqu’en septembre » est sur la table. Au moins, pour les écoles primaires et maternelles, dont les élèves ne peuvent se plier aux fameuses « mesures barrière« . De source gouvernementale, on indique que « le plus probable est un report généralisé à la fin de l’été« , des petites classes jusqu’aux universités
Un contrôle accru aux frontières
Quant aux frontières extérieures de l’espace Schengen, elles pourraient rester durablement fermées. C’est en tout cas une hypothèse qu’a abordée Emmanuel Macron, vendredi matin, lors d’une visioconférence avec les partenaires sociaux. En clair : des contrôles accrus sur les entrées et les sorties aux portes de l’Europe seraient instaurés, pour empêcher tout nouvel afflux de personnes contaminées. Le chef de l’état fonde son analyse sur l’évolution de la pandémie dans le monde : notamment aux Etats-Unis et en Afrique, où le pic devrait être atteint cet été. Mais aussi, sur un deuxième pic de l’épidémie en Asie. Cette nouvelle allocution devrait être aussi l’occasion pour le président de la république, d’évoquer la « nécessaire coopération européenne ».
Coronavirus: Emmanuel Macron envisage la fermeture des frontières au moins jusqu’en septembre – Economie | L'Opinion https://t.co/38rcFaYQ1i
— Bastien Scordia (@Bas_scordia) April 10, 2020
Le point sur les masques, les tests et les traitements
Face à la défiance qui s’intensifie sur sa gestion de crise, Emmanuel Macron fera aussi le point sur les masques, les tests, les traitements. Il s’agira notamment de « lever l’ambiguïté sur les masques et les tests, après beaucoup de flottement. » « Un délicat devoir de vérité et de transparence, en sachant qu’Emmanuel Macron n’a pas réponse à tout », analyse la journaliste Nathalie Saint-Cricq. Le chef de l’état devrait également revenir sur la question du traçage numérique, aux fins d’identifier « les chaînes de transmission du virus« . Une question déjà évoquée par lui. Alors que le Medef s’y montre plutôt favorable, sous réserve de garanties en matière de libertés publiques, le chef de l’état a fait part à cet égard, de sa prudence.