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Élections législatives anticipées en Allemagne

23 février

A la suite de l’éclatement de la coalition d’Olaf Scholz, les Allemands sont conviés aux urnes ce dimanche 25  février pour élire leurs 630 représentants au Bundestag lors d’élections fédérales anticipées. Ce qu’il faut savoir sur ce scrutin.

Le 6 novembre 2024, Olaf Scholz congédiait son ministre des Finances, Christian Lindner (FDP), entraînant l’effondrement de la coalition tricolore (libéraux -FDP-,  Verts et socialistes -SPD-), au pouvoir en Allemagne depuis 2021. Dos au mur, le chancelier allemand a alors choisi de solliciter un vote de confiance au Bundestag. Mais en perdant ce vote, il a ouvert la voie à la tenue d’élections anticipées qui se tiennent ce dimanche 23 février. Ce scrutin, au centre des préoccupations européennes, déterminera l’avenir du plus grand État membre de l’Union européenne et de sa plus grande économie. Entre tensions internationales, ingérences étrangères et montée de l’extrême droite, il suscite une attention particulière, bien au-delà des frontières allemandes.

Le scrutin de ce dimanche est au centre des préoccupations européennes. Entre tensions internationales, ingérences étrangères et montée de l’extrême droite, il suscite une attention particulière, bien au-delà des frontières allemandes.

Un scrutin particulier

En Allemagne, les citoyens n’élisent pas directement le chancelier. Ce dernier est élu par les députés du Bundestag qui s’accordent sur un candidat à la suite des élections fédérales.  L’une des particularités du scrutin allemand est qu’il accorde deux voix à chaque électeur. Avec la première voixle votant élit le député de sa circonscription au scrutin direct. Avec la deuxième voix, il vote pour une liste électorale au niveau du land. C’est le total des deuxièmes voix qui détermine à la proportionnelle la composition du Bundestag, et le rapport de force entre les partis politiques dans l’hémicycle. Sur les 41 partis reconnus par la commission électorale, 29 présentent des candidats aux législatives de 2025. Pour obtenir des députés et être représentés au Bundestag, les partis en lice doivent franchir la barre des 5 % des suffrages.

Friedrich Merz (CDU)

Candidat de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Friedrich Merz, 69 ans, est le candidat le plus en vue, aux portes de la chancellerie. Partisan d’une ligne dure sur la question de l’immigration, cet ancien banquier d’affaires et ex rival d’Angela Merkel, est donné favori pour devenir le prochain chancelier du pays lors des élections fédérales. Son parti préconise entre autres des réductions d’impôts, une réforme de l’armée en difficulté ainsi qu’une révision radicale des règles d’immigration et d’asile. Les derniers sondages d’opinion montrent que la CDU est en tête avec 30 %, ce qui représente une avance significative de 10 points de pourcentage sur l’AfD en deuxième position. Selon les sondages, M. Merz est également le chancelier préféré du pays, avec une avance confortable de 32 %.

Olaf Scholz (SPD)

Le SPD du chancelier sortant Olaf Scholz est régulièrement en troisième position dans les sondages depuis plusieurs mois, la moyenne des sondages le plaçant autour de 15 %. M. Scholz lui-même est également en troisième position en tant que chancelier préféré des électeurs allemands (18 %). La popularité du parti a pris un coup depuis les dernières élections allemandes en 2021, lorsqu’il était arrivé en tête avec 25 % des voix, en grande partie parce qu’il était à la tête d’une coalition gouvernementale impopulaire et acrimonieuse. Contrairement à la CDU, à l’AfD et au FDP pro-entreprises, le SPD souhaite une réforme du frein à l’endettement, qui, selon lui, pourrait être utilisé pour stimuler l’investissement public et investir dans les infrastructures. Le SPD souhaite également réduire l’impôt sur le revenu pour la plupart des ménages et augmenter les impôts des super-riches.

Alice Weidel (AfD)

Alice Weidel, candidate de l’AfD, a fait les gros titres pour son lien inattendu avec le milliardaire de la technologie Elon Musk. L’ancienne économiste est actuellement en quatrième position en tant que chancelière préférée. Son parti à l’extrême droite, est connu pour sa position ferme sur l’immigration. L’AfD souhaite en effet fermer les frontières terrestres de l’Allemagne et appelle à des déportations massives dans le cadre d’un programme baptisé “remigration“.  Le parti est favorable à la Russie, appelant à la fin des sanctions contre le Kremlin et à la suppression de l’aide militaire à l’Ukraine. Il souhaite introduire des dépenses militaires obligatoires et a appelé à une augmentation des dépenses de défense. L’AfD et Weidel critiquent depuis longtemps l’Union européenne et ont appelé l’Allemagne à sortir de l’Union, qui, selon le parti, devrait être réduite à une zone de libre-échange. Par ailleurs, le parti souhaite retirer l’Allemagne de ses pactes internationaux sur le climat, réintroduire l’énergie nucléaire et inverser la sortie du pays du charbon, tout en reconstruisant le gazoduc Nord Stream, endommagé, pour importer du gaz russe.

À une semaine du scrutin, le chancelier Olaf Scholz a fermement réagi aux propos du vice-président américain J.D. Vance, qui a exprimé son soutien au parti d’extrême droite AfD lors de la Conférence sur la sécurité de Munich. Le chancelier a déclaré que les Allemands n’accepteraient pas l’intervention de tiers en faveur de l’AfD.

Robert Habeck (Les Verts)

Le parti des Verts se situe entre la troisième place – à égalité avec le SPD – et la quatrième place dans les sondages. Robert Habeck, l’ancien vice-chancelier, est en deuxième position en tant que leader préféré du pays – avec 24% – selon les derniers sondages. Les Verts, tout comme le SPD, souhaitent introduire un fonds public spécial financé par la dette afin de moderniser les infrastructures allemandes et de faire passer le pays à une consommation nette nulle. Ils ont également suggéré de réformer le frein à l’endettement afin de promouvoir l’investissement. En ce qui concerne l’immigration, les Verts veulent mettre en place un groupe d’experts pour conseiller les décisions politiques et s’opposer à l’externalisation des procédures d’asile vers des pays tiers. Le parti milite enfin pour des réformes au sein de l’UE visant à remplacer l’unanimité par des décisions à la majorité et à réduire le financement des membres qui portent atteinte à l’État de droit. Il estime également que l’UE devrait augmenter ses propres ressources financières.

Ce que disent les derniers sondages

Les sondages donnent l’alliance CDU/CSU, favorite. Depuis des mois, les conservateurs de la CDU et leurs alliés de la CSU en Bavière font la course en tête avec 29,4 % d’intentions de vote selon la moyenne des derniers sondages. Un chiffre constat pour Friedrich Merz et son parti situés autour des 30 % depuis le début de l’année. Absents du dernier gouvernement, ils pourraient donc se retrouver en position de force pour former la prochaine coalition au pouvoir. Le parti d’extrême droite AfD constitue désormais la deuxième plus grande force d’opposition et continue de gagner du terrain. La formation d’extrême droite emmenée par Alice Weidel recueillerait 21 % selon la moyenne des sondages. L’AfD reste cependant isolée, les autres formations politiques refusant toute coalition avec le parti.

Les formations de la coalition au pouvoir depuis 2021 connaissent quant à eux des fortunes diverses. Arrivé en tête en 2021, le SPD du chancelier sortant Olaf Scholz est cette fois relégué en troisième position. Les sociaux-démocrates enregistreraient 15,4 % des suffrages, un score largement inférieur à celui réalisé en 2021 (25,7 %). Les Verts (Bündnis 90/Die Grünen) se montrent quand à eux stables par rapport au précédent scrutin, à 13,4 % d’intentions de votes. Enfin, les libéraux du FDP devraient connaitre leur plus grande déconvenue le 23 février. Après avoir obtenu 11,5% en 2021, ils ne sont actuellement crédités que de 4,2 % des voix selon les sondages.

Détails

Date :
23 février

Lieu

Allemagne