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Emmanuel Macron au musée du Louvre
28 janvier
Emmanuel Macron se rend au Louvre ce mardi 28 janvier, quelques jours après l’alerte de la présidente de l’établissement sur la dégradation des lieux. Le chef de l’État, qui prendra la parole sur place, pourrait faire de la sauvegarde du musée, son nouveau grand chantier présidentiel.
Équipements vétustes, fuites d’eau, multiplication d’avaries dans les salles d’exposition… Le Louvre, le plus grand musée du monde, est à bout de souffle, dans un état de dégradation si inquiétant, que sa présidente-directrice vient de lancer l’alerte sous forme de SOS.
Le musée le plus visité du monde est-il en danger ? La directrice du #Louvre, à #Paris 🇫🇷, interpelle la ministre de la Culture sur l'état du musée pic.twitter.com/hkXY1lqeOX
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) January 23, 2025
Dans une note du 13 janvier adressée à la ministre de la Culture, Rachida Dati, Laurence des Cars, dresse un état des lieux inquiétant. Publié dans Le Parisien , le texte mentionne un “niveau d’obsolescence inquiétant des équipements“ et met en avant “la multiplication d’avaries dans des espaces parfois très dégradés“, ainsi que “d’inquiétantes variations de températures mettant en danger l’état de conservation des œuvres“. “C’est mon devoir d’alerter en tant que présidente sur ces questions et je l’ai déjà fait à de nombreuses reprises“, a-t-elle confié à quelques journalistes le 23 janvier, en marge de la présentation d’une nouvelle exposition. Ce n’est pas la première fois que Laurence des Cars fait assaut des pouvoirs publics pour décrocher l’autorisation de refaire entièrement le musée. En 2023, elle avait adressé une note à Emmanuel Macron, plaidant une première fois sa cause.
Une difficile restauration, dans un contexte budgétaire contraint
La remise en état des murs, de la pyramide et des escalators représentent à elles seules environ 500 millions d’euros. Une nouvelle entrée, ainsi que le creusement d’une salle spécifique pour présenter La Joconde , quelque 400 millions d’euros. Au moins “100 millions d’euros d’investissements seraient nécessaires, notamment pour des travaux de restauration prioritaires, dont seulement 26 millions sont assurés en 2024, le reste devant s’étaler jusqu’en 2032, faute de budget“, a indiqué une source proche du dossier. Ce besoin de financements se heurte à la quête d’économies du gouvernement pour boucler le Budget 2025 en espérant qu’il ne soit pas censuré. Et la Culture est passée au rabot. Rachida Dati a ainsi annoncé des économies supplémentaires de 50 millions d’euros dans son budget, une baisse qui s’ajoute à celle de 100 millions d’euros arbitrée dans le budget de Michel Barnier en décembre, ramenant l’enveloppe globale à 4,45 milliards. Laurence des Cars a toutefois annoncé à plusieurs reprises que son projet de nouveau “Grand Louvre“ “ne coûterait pas un euro d’argent public“ et que des “solutions innovantes“ avaient été trouvées pour faire face à la facture, parmi lesquelles la mise en place d’une tarification différenciée pour les étrangers.
DÉCRYPTAGE – Équipements vétustes, fuites d’eau, espaces d’accueil… Le #Louvre alerte sur son état et réclame de grands travaux https://t.co/EObPuQjIbt via @Figaro_Culture pic.twitter.com/CY6qB2evod
— Olivier Delcroix (@Delcroixx) January 23, 2025
Un nouveau chantier présidentiel ?
Si les fonds sont réunis, le long chantier- d’une durée de cinq ou sept ans- pourrait démarrer rapidement, créant une nouvelle révolution pour ce musée, qui en a déjà connu d’autres depuis sa création, en 1793. “Un nouveau Louvre marquerait les esprits et donnerait l’image d’une France fière d’elle“ estimait Laurence des Cars, en avril, à l’Assemblée nationale. Un argument auquel Emmanuel Macron est sensible et qui a fait mouche. Dans un entretien dans Le Parisien début janvier, une source proche du président indiquait, qu’il “compte se saisir de ce dossier prochainement“. Redonner tout son lustre au Louvre, musée emblématique, à la réputation mondiale, voire y ajouter un élément marquant, pourrait constituer le geste qui manque au président. Depuis son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron, féru de patrimoine, n’a pas lancé de grands travaux hormis la cité de la langue française à Villers-Cotterêts et bien sûr la rénovation de Notre-Dame. Nul doute que le chef de l’État est attaché à cette cause. Au soir de son élection en 2017, c’est en effet seul devant la pyramide qu’il était venu faire son discours de victoire.
Des annonces attendues
Outre un constat, le chef de l’État fera de premières annonces ce mardi, lors de sa prise de parole, comme cela a été confirmé. “Il y aura des annonces concernant le Louvre et son avenir », s’est ainsi borné à communiquer l’Elysée. Sans détailler les pistes de financement, la présidence a minimisé la difficulté technique d’un billet d’entrée plus cher pour les touristes étrangers hors Union européenne, évoqué par la ministre de la culture. Elle relève à ce titre que les tarifs du Louvre sont “nettement dans le bas de la fourchette“ par rapport aux “grands musées équivalents“, et souligne les “possibilités de progression en matière de mécénat“. Selon une source gouvernementale à l’Agence France-Presse, l’exécutif réfléchit également à la manière de “mobiliser des ressources ailleurs“, auprès de donateurs privés et de grandes entreprises, comme ce fut le cas pour les près de 900 millions d’euros de dons qui ont permis de reconstruire Notre-Dame de Paris. L’inadéquation à la fréquentation actuelle étant un “point central“, l’idée d’une entrée supplémentaire du côté de la cour Carrée de l’ancien château, pourrait aussi être reprise par le président de la République.