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“Guerre en Ukraine et sécurité en Europe“ : deux débats au parlement
3 mars - 4 mars
Le gouvernement fait ce lundi 3 mars, devant l’Assemblée nationale, puis demain devant le Sénat, une déclaration sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe, suivie d’un débat sans vote. Deux sujets de grandes divisions pour les partis, auxquels devraient s’ajouter celui sur la dissuasion nucléaire.
Jusqu’où soutenir Kiev et comment ? Tandis que Paris et ses alliés cherchent la parade à un possible désengagement des États-Unis, deux débats sans vote sur “la situation en Ukraine et la sécurité en Europe“ sont organisés au parlement : lundi 3 mars à l’Assemblée, puis mardi 4 mars au Sénat.
#UkraineRussiaWar️️ 🇺🇦🇷🇺 Le sujet de la guerre en Ukraine sera l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale puis au Sénat — respectivement les 3 mars à 17h, et 4 mars à 16h30, indique le ministère des Relations avec le Parlement. pic.twitter.com/kFD0x6to9A
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) February 20, 2025
“Le Premier ministre, François Bayrou, va organiser un débat au Parlement début mars sur les conséquences du contexte géopolitique actuel“, avait annoncé, mercredi 19 février, Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement. Un débat organisé selon l’article 50-1 de la Constitution qui ne débouchera pas sur un vote et dont l’objectif est de “mobiliser l’ensemble de la Nation.“ “Le moment de grande gravité, assez inédit, que nous vivons doit conduire l’ensemble de la Nation à se mobiliser“, assurait encore Sophie Primas. La séance ce lundi à l’Assemblée doit commencer vers 17 h, et les discussions être introduites par le premier ministre François Bayrou. Chaque groupe parlementaire pourra ensuite s’exprimer.
Le “clash“ Zelensky-Trump divise la classe politique
La séance parlementaire prévue cet après-midi, puis demain, prend une tout autre dimension depuis la déflagration transatlantique provoquée par l’altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison blanche, vendredi. Le chef du gouvernement entend alerter “de manière solennelle“ sur “le moment de bascule“ que vit le continent européen et insister sur “l’importance de développer une Europe puissance“, indiquait l’un de ses conseillers, joint hier par Politico. Le consensus sera t-il plus important que lors du dernier débat à l’Assemblée sur l’Ukraine l’an passé, où les groupes politiques s’étaient divisés sur l’accord de sécurité signé entre Paris et Kiev. Les députés Insoumis et communistes l’avaient rejeté tandis que ceux du RN s’étaient abstenus. Contacté, le député EPR (ex-Renaissance) Roland Lescure “espérait“ assister à un moment d’“union nationale derrière l’Ukraine et notre engagement européen“. Mais sans trop y croire au regard des profondes divisions qui subsistent sur l’attitude à adopter, vis-à-vis de Washington, de Moscou, et du rôle des Européens. Des divergences d’appréciation se sont notamment exprimées ce week-end sur le clash Zelensky/Trump, sur les moyens de mettre fin au conflit ou encore sur la dissuasion nucléaire française.
« Capitulards » contre « va-t-en-guerre » : comment le clash Trump-Zelensky éclaire en France les divergences sur le soutien militaire à l’Ukraine https://t.co/6Ybzp4eXK9
— l'Opinion (@lopinion_fr) March 3, 2025
Attendue au tournant par plusieurs députés du camp présidentiel, Marine Le Pen prendra la parole à la tribune au nom de son groupe tout à l’heure. Au Salon de l’agriculture samedi, la cheffe de file des députés RN a critiqué l’“effacement“ de la France dans les négociations en cours et relativisé la portée de la scène qui s’était déroulée quelques heures plus tôt à la Maison blanche, jugeant “assez normal“ que des dirigeants puissent avoir des “frictions ou des mots durs“. L’un de ses lieutenants, Jean-Philippe Tanguy, a sur renchéri hier sur RTL en estimant que le président ukrainien n’avait “pas été humilié“.
🔴🗣️ "Zelensky n'a pas été humilié. Si on commence à partir dans ce genre de surenchère, on est loin des réalités : une guerre épouvantable aux frontières de l'Europe"
Le député @RNational_off @JphTanguy dans #LeGrandJury @m6info @publicsenat @Le_Figaro pic.twitter.com/rXBv1lHQM0
— RTL France (@RTLFrance) March 2, 2025
Un nouveau contexte
Une augmentation des dépenses de défense
Lors du sommet sur l’Ukraine, ce dimanche à Londres, les alliés européens de Kiev ont resserré les rangs, en s’engageant à faire plus pour la sécurité en Europe et à s’armer davantage. La volonté affichée par les dix-huit dirigeants réunis dans la capitale britannique, d’un réarmement de l’Europe face à la Russie devrait également être au coeur des débats dans l’hémicycle cet après-midi “Nous devons urgemment réarmer l’Europe“, a martelé, à sa sortie de Lancaster House, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a confirmé qu’elle mettrait sur la table du Conseil européen “un plan global sur la manière de réarmer l’Europe.“
🔴 Ursula von der Leyen annonce à la sortie du sommet de Londres la présentation d'"un plan exhaustif de réarmement de l'Europe le 6 mars" et explique qu'"il est maintenant urgent d'augmenter les investissements militaires" pour "se préparer au pire" pic.twitter.com/eYUIcKQYko
— LCI (@LCI) March 2, 2025
Dissuasion nucléaire
Emmanuel Macron a pour sa part dévoilé de nouvelles propositions dimanche soir dans un entretien au Figaro. Le président français confirme au passage sa volonté “d’approfondir le dialogue“ avec d’autres pays sur la dissuasion nucléaire française, pour le “développement d’une véritable culture stratégique entre Européens“, même s’il entend conserver “la décision totalement souveraine“, d’utiliser l’arme atomique. Il se dit ainsi ouvert à ce que des pays européens “soient associés aux exercices de forces de dissuasion“ et que des armes nucléaires soient positionnées dans des pays alliés. De nouvelles déclarations là encore susceptibles de cliver les groupes politiques. Au Rassemblement National, Marine le Pen s’est dite ainsi offusquée que le président veuille “déléguer“ à l’UE la dissuasion française. Il n’y a pas qu’au RN que ces nouvelles déclarations font bondir. Au groupe LFI aussi on s’oppose à tout partage de notre dissuasion nucléaire, comme l’expliquait le député LFI Aurélien Saintoul, contacté par Politico hier : “Les Français n’ont pas voulu dépendre d’un parapluie nucléaire pendant des décennies. Il serait étrange d’en promouvoir le concept., déclare t-il. Le député Insoumis des Hauts-de-Seine, Aurélien Saintoul défendra ce point de vue à la tribune cet après-midi.