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Lutte contre le narcotrafic : vote solennel à l’Assemblée de la proposition de loi
25 mars
Mardi 25 mars, à 15 heures, l’Assemblée nationale procède au vote solennel de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, adoptée par la chambre haute le 4 février dernier.
Examinée en séance depuis le 17 mars, la proposition de loi visant à “sortir la France du piège du narcotrafic“, fait l’objet d’un vote solennel ce mardi à 15 heures, après les questions au gouvernement.
C’est un texte qui doit permettre aux services de l’Etat d’être “beaucoup plus armés, beaucoup plus rapides, beaucoup plus efficaces“ contre le trafic de stupéfiants, ont défendu lundi 17 mars, au premier jour de l’examen du texte, les ministres de la Justice, Gérald Darmanin, et de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Lutte contre le narcotrafic : La proposition de loi "permet à l'ensemble des services de l'Etat de pouvoir être beaucoup plus armés, beaucoup plus rapides, beaucoup plus efficaces contre le narcotrafic", débute @GDarmanin.#DirectAN #Narcotrafic pic.twitter.com/dNEiBPFzOY
— LCP (@LCP) March 17, 2025
Création d’un parquet national anticriminalité, mesures visant à “frapper les narco trafiquants au portefeuille“, facilité, techniques d’enquête, création d’un régime carcéral très strict pour les gros trafiquants… sont quelques-unes des mesures contenues dans la proposition de loi transpartisane qui vise à combattre plus efficacement le narcotrafic. Un texte qui selon le patron de la place Beauvau, doit permettre, de “reprendre le contrôle“, face à une “menace existentielle“.
🏛 La proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic arrive ce lundi dans l’hémicycle à l’Assemblée. Nouveau parquet national anticriminalité, gel des avoirs criminels, techniques d’enquête et répression renforcées… Ce que contient le texte adopté à… pic.twitter.com/Xtcgvk8gVm
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) March 17, 2025
Les mesures phares confirmées en première lecture
La création d’un parquet national spécialisé
L’Assemblée nationale a approuvé, dans la nuit du mardi au mercredi 19 mars, l’article 2 de la proposition de loi, qui crée un parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco), qualifié par Gérald Darmanin, de “clé de voûte“ du dispositif mis en place par l’Etat pour renforcer la lutte contre le trafic de stupéfiants. Basé sur le modèle du parquet national anti-terroriste, ce Pnaco, dont le ministre de la Justice, espère la création effective, au début de l’année 2026, s’occupera des affaires qui concernent les personnes les plus dangereuses. Il aura un “pouvoir d’évocation“, c’est-à-dire qu’il pourra choisir lui-même les affaires qu’il traitera. Ce nouveau parquet a été soutenu par l’ensemble des groupes politiques, à l’exception de La France insoumise. Les députés ont adopté plusieurs amendements élargissant les compétences de ce parquet, qui pourra, par exemple, se saisir d’affaires de blanchiment simple, d’escroquerie simple ou d’abus de confiance : des affaires qui constituent parfois des “portes d’entrées“ vers des dossiers de criminalité.
La création d’un régime carcéral spécial pour les gros trafiquants
Les députés ont adopté, dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 mars, l’article prévoyant la création d’un régime spécial de détention, pour les détenus considérés comme étant particulièrement dangereux. Ce régime spécifique sera réservé aux 700 à 800 détenus considérés comme étant les plus dangereux – condamnés ou prévenus – pour pour lesquels il est jugé nécessaire de rompre le lien avec les réseaux de la criminalité et de la délinquance organisées. Dans l’hémicycle, la mesure a été amendée par rapport à la version votée en commission, en tenant compte de l’avis du Conseil d’Etat, saisi par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. La principale observation de l’institution concernait la durée de placement dans ces quartiers de haute sécurité. Le texte issu de la commission prévoyait une durée de 4 ans renouvelable. Au terme d’un long débat, les députés l’ont ramenée à 2 ans renouvelable. Pendant cette durée, il deviendra ainsi possible de restreindre pour les détenus concernés, l’usage du téléphone, de mettre en place des parloirs par hygiaphone, ou encore d’interdire l’accès aux unités de vie familiale.
Narcotrafic : l'Assemblée a approuvé la création d'un régime carcéral particulièrement strict pour les plus gros trafiquants. L'examen de la proposition de loi visant à "sortir la France du piège du narcotrafic" se poursuivra ce jeudi. #DirectAN A lire ⤵️https://t.co/DJK1pNeNvX
— LCP (@LCP) March 20, 2025
La création du dossier coffre-fort
Les députés ont rétabli vendredi 21 mars, dans une rédaction modifiée tenant compte des remarques du Conseil d’Etat, la création d’un dossier “coffre-fort“, qui avait été supprimée en commission. Ce “procès verbal distinct“, inaccessible aux avocats de la défense, permettra de préserver l’enquête et d’éviter ainsi la mise en danger d’une personne (enquêteurs, informateurs), dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic. Concrètement, il pourra être utilisé dans les dossiers liés à la criminalité organisée, mais uniquement dans les cas de nature à “mettre gravement en danger la vie ou l’intégrité physique d’une personne“, a précisé l’un des rapporteurs du texte, Vincent Caure (Ensemble pour la République). Les éléments relatifs à la date, l’heure, le lieu ou l’identité d’une personne ayant mis en œuvre une technique d’enquête pourront être versés dans ce PV distinct. La rédaction retenue prévoit également un recours devant la chambre d’instruction, pour contester aussi bien le principe du dossier-coffre que le versement de certains éléments issus de ce dossier à la procédure.
Les députés refusent l’accès des renseignements aux messageries chiffrées
Contre l’avis de Bruno Retailleau, les députés ont retoqué dans le nuit du 20 au 21 mars, par 119 voix contre et 24 pour, la mesure du texte consistant à permettre aux autorités, d’accéder aux messageries chiffrées. Par amendement, le gouvernement avait autorisé, à titre expérimental, les services de renseignement à intercepter des communications satellitaires dans les affaires de trafic de drogue. Une technique, déjà expérimentée en matière de terrorisme. Les messageries cryptées (comme WhatsApp, Signal, Telegram…) étant censées permettre techniquement aux services de renseignement d’accéder aux échanges cryptés des narcotrafiquants et criminels. Cette disposition avait été supprimée en commission, faisant quasiment l’unanimité contre elle. Plusieurs élus proposaient cependant de la réintégrer lors de l’examen du texte dans l’hémicycle, dans une version remaniée.
Narcotrafic : l'Assemblée refuse l'accès aux messageries chiffrées, défendu par @BrunoRetailleau, dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants. L'examen de la proposition loi contre le narcotrafic se poursuivra vendredi.#DirectAN A lire ⤵️https://t.co/WnKQkVt6h7
— LCP (@LCP) March 20, 2025
Les députés ont, en revanche, approuvé l’utilisation de deux autres techniques de renseignement en matière de lutte contre la criminalité organisée : la surveillance algorithmique et la prolongation de l’expérimentation des interceptions satellitaires.