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Nouveau cycle de négociation sur une trêve en Ukraine

23 mars - 24 mars

Les délégations ukrainienne, russe et américaine se retrouvent en Arabie saoudite dimanche 23 et lundi 24 mars, pour discuter de la possibilité d’une trêve partielle entre Kiev et Moscou, portant notamment sur les sites énergétiques. Un nouveau cycle de négociation à l’avantage du Kremlin

Des responsables russes et américains se rencontreront lundi 24 mars à Ryad, en Arabie saoudite, pour de nouveaux pourparlers concernant la guerre en Ukraine, a indiqué le 20 mars le Kremlin, par la voix du conseiller diplomatique de Vladimir Poutine. Des pourparlers confirmés peu plus tard au cours de cette même journée par le président ukrainien, qui a annoncé qu’une délégation envoyée par Kiev, rencontrera des représentants américains lors de cette réunion. “Nos équipes techniques seront présentes“, a assuré Volodymyr Zelensky.

Lors de ces négociations qui se tiendront dimanche soir, entre émissaires ukrainiens et américains et lundi, entre responsables américains et russes, la Russie sera représentée par Grigori Karassine, président de la commission des affaires internationales de la chambre haute du Parlement russe, et Sergueï Besseda, haut responsable des services russes de sécurité (FSB). Afin de pousser à une trêve élargie, Kiev a pour sa part choisi d’envoyer son ministre de la Défense, Roustem Oumerov, qui mènera la délégation ukrainienne.

Les positions des différentes parties

Au moins un accord sur une trêve partielle pour Kiev

L’Ukraine se dit toujours prête à un cessez-le-feu général. Évoquant les pourparlers qui se tiennent ce lundi, Volodymyr Zelensky, a dit espérer que les négociations aboutissent à “un résultat qui nous rapproche d’un cessez-le-feu complet“. Mais, cette option semble pour le moment  pour Vladimir Poutine, qui exige au préalable une fin de la mobilisation en Ukraine et un arrêt des livraisons d’armes occidentales. Pour l’instant, c’est donc une fin de non-recevoir.

Vendredi, un responsable ukrainien s’exprimant auprès de l’Agence France-Presse, sous le couvert de l’anonymat, a expliqué que Kiev espère “au moins“ un accord sur une trêve partielle avec la Russie portant sur le secteur énergétique, les infrastructures et la mer Noire. “La première étape pourrait être − et c’est pourquoi cette réunion technique a lieu − une trêve aérienne ou (…) un moratoire concernant les frappes sur les installations énergétiques et autres armes à longue portée avec des missiles, et sur d’autres infrastructures civiles“, a indiqué M. Zelensky.  Dans ce cadre, les équipes ukrainiennes se rendront en Arabie saoudite avec “une liste de sites civils et de zones“ devant être pris en compte dans le cadre de l’éventuel moratoire relatif aux attaques, a-t-il précisé.

Lors de sa conférence de presse commune avec le président tchèque, Petr Pavel, en visite à Kyiv ce vendredi, le Président ukrainien a estimé que la première étape du cessez-le-feu doit passer par une trêve aérienne. “La première étape pourrait être − et c’est pourquoi cette réunion technique a lieu − une trêve aérienne ou (…) un moratoire concernant les frappes sur les installations énergétiques et autres armes à longue portée avec des missiles, et sur d’autres infrastructures civiles“, a-t-il détaillé.

L’accord céréalier en mer Noire, en priorité pour Moscou

A la veille des pourparlers en Arabie saoudite, le Kremlin a estimé dimanche que les discussions visant à parvenir à une fin de conflit en Ukraine n’en étaient qu’à leur “début“. “Il s’agit d’un sujet très complexe et il y a beaucoup de travail à faire. Nous n’en sommes qu’au début“, a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, qui a dit s’attendre à des “négociations difficiles.“ “Nous espérons réaliser au moins quelques progrès“, lors des négociations lundi avec les Américains prévues en Arabie saoudite, a déclaré pour sa part, samedi, Grigori Karassine, l’un des deux négociateurs envoyés par le président Poutine pour ces pourparlers. Moscou affirme n’avoir accepté qu’une pause ne concernant que les infrastructures énergétiques, bien en deçà de la suspension générale de trente jours des hostilités, portée par l’administration du président américain, Donald Trump.

Autre différence notable, Dmitri Peskov a affirmé dimanche que le “sujet principal de discussion“ lundi serait la reprise de l’accord céréalier en mer Noire [en vigueur entre 2022 et 2023], omettant complètement de mentionner un éventuel accord d’arrêt des combats, limité ou sans conditions.

De vrais progrès possibles, pour Washington

Alors que les Russes s’attendent à des “négociations difficiles“, les Etats-Unis font preuve de plus d’optimisme. Croyant que de “vrais progrès“ peuvent être réalisés, l’émissaire spécial de Donald Trump,  a évoqué ce week-end la possibilité d’un cessez-le-feu sur les navires entre les deux pays. Dans un entretien avec le polémiste américain prisé de la sphère trumpiste Tucker Carlson, Steve Witkoff a estimé dimanche que “l’objectif est un cessez-le-feu de trente jours pendant lequel on pourra discuter d’un cessez-le-feu permanent“. “On n’en est pas loin, mais pour atteindre un cessez-le-feu de trente jours, il faut se mettre d’accord sur les conditions sur le front“, a-t-il précisé, évoquant notamment la situation dans l’oblast de Koursk. Witkoff a aussi écarté l’option avancée par le Britannique Keir Starmer d’envoyer des troupes en Ukraine pour assurer un cessez-le-feu, la qualifiant de “posture“. Ce plan a pourtant le soutien d’une trentaine de pays, membres d’une “coalition de volontaires“, dont la prochaine réunion se tiendra jeudi à Paris.

 Kiev en position de faiblesse

Nul doute également que les Russes voudront imposer les visions de Vladimir Poutine sur la mise en place d’un moratoire et son contrôle, le président russe disant craindre que l’Ukraine n’utilise la trêve pour recruter des soldats supplémentaires et recevoir de nouvelles armes occidentales. Après l’appel du  mars entre les présidents américain et russe, l’éditorialiste et homme politique Mykola Kniajytsky a rappelé, pour le quotidien ukrainien Gazeta, que l’Ukraine avait accepté une trêve sans condition. Or “Poutine pose des conditions inacceptables – le désarmement du pays qu’il a agressé. Ce n’est pas une initiative pacifique, c’est une tentative d’obtenir une capitulation.“ Et pour parvenir à un tel résultat, constate, Kniajytsky, “ce n’est pas la peine d’avoir une discussion téléphonique qui dure des heures“.

Dans cette situation, certains estiment cependant que le gouvernement ukrainien est en train de se fourvoyer. Sur le site de la chaîne de télévision Espressol’analyste et blogueur Serhi Martchenko a ainsi dénoncé : “L’administration Trump n’a fait aucun pas en notre faveur après la discussion entre Trump et Poutine. Le gouvernement ukrainien n’a pas été informé du résultat. Ils vont nous donner le plan et nous obliger à l’exécuter.“ Et “le pire de tout“ poursuit-il, “c’est que la partie ukrainienne a accepté ces règles du jeu et qu’elle suit dans le sillage des intérêts des présidents des États-Unis et de la Moscovie.“

🇺🇦🇷🇺🇺🇸 “Dans cette configuration, les chances d’une véritable trêve sont inexistantes, et une paix réelle paraît encore plus éloignée.”

Courrier international (@courrierinter.bsky.social) 2025-03-19T17:01:47.984Z

Détails

Début :
23 mars
Fin :
24 mars

Lieu

Ryad
United Arab Emirates + Google Map