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Sommet sur l’Ukraine à Londres
2 mars
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a invité une quinzaine de dirigeants européens à un sommet, dimanche 2 mars, à Londres, pour “faire avancer“ leurs actions concernant l’Ukraine et la sécurité. Une réunion décisive après la violence de la rencontre Trump-Zelensky, vendredi, à la Maison Blanche.
Keir Starmer accueille ce dimanche à Londres une quinzaine de dirigeants européens, lors d’un sommet consacré à l’Ukraine et la sécurité. Après une réunion téléphonique dans la matinée avec les pays baltes, le chef du gouvernement britannique rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Downing Street. Puis il réunira dans l’après-midi, des dirigeants de plusieurs pays européens.
Quels participants ?
Le sommet réunira les dirigeants de plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie, la Turquie, l’Italie… M. Starmer s’entretiendra en tête-à-tête avec la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, à Downing Street, avant le début de la rencontre. Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa, seront aussi présents. Après s’être entretenu jeudi avec le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, M. Starmer a également invité les dirigeants des Pays-Bas, de la Norvège, de la Pologne, de l’Espagne, de la Finlande, de la Suède, de la République tchèque et de la Roumanie à participer au sommet.
Soutien à l’Ukraine et sécurité européenne
“Faire avancer l’action européenne sur l’Ukraine“
“Le premier ministre profitera du sommet pour faire avancer l’action européenne sur l’Ukraine, en montrant notre soutien collectif indéfectible à l’obtention d’une paix juste et durable, et d’un accord durable, qui garantisse la souveraineté et la sécurité futures de l’Ukraine“, a indiqué son bureau. Au cours de cette réunion, les dirigeants européens se concentreront sur “le renforcement de la position actuelle de l’Ukraine – y compris le maintien du soutien militaire et l’augmentation de la pression économique sur la Russie“, a rapporté l’AFP. Les participants au sommet de Londres souligneront à nouveau la nécessité d’un “accord solide et durable qui apporte une paix permanente“ et discuteront des prochaines étapes de la planification de garanties de sécurité solides, avait pour sa part indiqué le bureau de Keir Starmer.
A l’origine, la réunion devait être l’occasion pour Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron de faire le point avec leurs alliés européens sur leurs rencontres à Washington, avec le président américain Donald Trump. Le sommet de Londres devait également permettre de poursuivre les travaux préparatoires à la force de maintien de la paix européenne que Londres et Paris proposent de déployer en Ukraine, dans le cadre d’un véritable accord de paix, et ce avant le conseil européen exceptionnel consacré à l’Ukraine, qui se tiendra le 6 mars, comme l’a annoncé son président, Antonio Costa.
My invitation letter for the Special European Council of 6 March.#EUCO
— António Costa (@eucopresident) February 27, 2025
Et Maintenant ?
Mais la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, vendredi 28 février, a totalement rebattu les cartes. En vingt-quatre heures, les Européens se retrouvent encore plus isolés qu’ils ne l’étaient deux semaines plus tôt, à l’ouverture de la Conférence de Munich sur la sécurité, le 14 février. La violente altercation à la Maison Blanche, entre le président américain, son homologue ukrainien et J. D. Vance, le vice-président des États-unis, illustre toute l’hostilité de la nouvelle administration américaine à l’égard de l’Ukraine. Elle signe un point de rupture dans la relation entre les alliés. Elle a en outre permis au président russe, Vladimir Poutine, d’enregistrer un remarquable succès dans sa guerre contre l’Ukraine, et ce, sans tirer le moindre missile, et sans même à avoir à prononcer le moindre mot. La joute verbale violente qui s’est tenue dans le bureau ovale vendredi, contraints les européens à accélérer leur calendrier, face au risque de lâchage des Etats-Unis.
face au risque de lâchage des Etats-Unis.
🇺🇦 🇺🇸 🗣 ⚠️ Dans une scène spectaculaire, Trump et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont eu vendredi un échange extrêmement tendu, le premier appelant le second à conclure un accord “ou nous vous laissons tomber“. 🗣“Vous jouez avec la vie de millions de personnes.… pic.twitter.com/K6xyE1xCKp
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) February 28, 2025
Comment dans ces conditions continuer à soutenir Kiev et, au-delà, assurer la sécurité de l’Europe face à une Russie confortée par une administration Trump prête à toutes les concessions pour signer au plus vite la cessation des hostilités ? C’est à ces questions existentielles que devraient s’efforcer de répondre les Européens lors du sommet. Après les échanges musclés entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, dans le bureau ovale, l’espoir d’un backstop pourrait devenir illusoire. Comment en effet pour les Européens, imposer cet appui sécuritaire américain pour dissuader Vladimir Poutine de violer un futur accord ? La question sera davantage de savoir si Keir Starmer maintient sa proposition d’envoyer des soldats britanniques en Ukraine, au risque de confrontations directes avec les Russes, sans l’appui des Américains. Et si d’autres Etats européens – la France au premier chef – sont prêts à le suivre.
Guerre en Ukraine : après l’altercation entre Trump et Zelensky, les Européens contraints d’accélérer leur calendrier face au risque de lâchage des Etats-Unis
Un nouveau visage pourrait toutefois constituer un appui de taille lors des prochaines étapes. Le probable futur chancelier allemand, Friedrich Merz, qui a dîné à l’Elysée avec Emmanuel Macron mercredi soir. Dimanche dernier, il a surpris la scène européenne en donnant, à la télévision dans la foulée de sa victoire aux législatives, un discours aux accents gaullistes. “Les ingérences de Washington ont été aussi scandaleuses et éhontées que celles de Moscou“, a-t-il déclaré, promettant de travailler avec les dirigeants européens pour “obtenir une véritable indépendance vis-à-vis des Etats-Unis.
Macron, Merz, Starmer : qui prendra la défense des Européens ? https://t.co/ecz8lbl40q
— l'Opinion (@lopinion_fr) February 27, 2025