Feu vert de la commission européenne pour une candidature de l’Ukraine à l’UE

La Commission européenne a rendu ce vendredi un avis favorable en vue d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’UE. Cet avis qui concerne aussi la Moldavie,  sera discuté lors du sommet européen des 23 et 24 juin prochains.

C’était un avis pour le moins très attendu. L’exécutif européen a donné ce vendredi son “feu vert“ à une candidature de l’Ukraine à l’Union Européenne (UE). Un avis qui concerne aussi son voisin, la Moldavie. “La Commission recommande au Conseil [européen], premièrement, de donner à l’Ukraine une perspective européenne et, deuxièmement, de lui accorder le statut de candidat“, a annoncé aujourd’hui la présidente de la commission, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse

Un blanc seing qui repose toutefois sur certaines conditions, en particulier que “le pays procède à un certain nombre de réformes importantes“, “Nous savons tous que les Ukrainiens sont prêts à mourir pour défendre leurs aspirations européennes. Nous voulons qu’ils vivent avec nous, pour le rêve européen“,  a t-elle ajouté.

En attente d’un “feu vert“ des vingt-sept

Et maintenant ? L’avis délivré ce jour par la commission sera sera discuté la semaine prochaine à Bruxelles, lors du sommet européen des 23-24 juin, au cours duquel les dirigeants des 27 états-membres de l’UE devront donner leur feu vert à l’unanimité.

L’Ukraine avait demandé à rejoindre l’UE quatre jours seulement après le passage des troupes russes à sa frontière en février. Quatre jours plus tard, la Moldavie et la Géorgie faisaient de même, deux autres États ex-soviétiques aux prises avec des régions séparatistes occupées par les troupes russes.  Jamais un avis n’aura été rendu en si peu de temps sur une demande de candidature. Une urgence dictée par la guerre menée par la Russie sur le sol ukrainien depuis plus de 3 mois et, par qui s’inscrit dans le soutien apporté par les Européens à l’Ukraine face à Moscou.

Outre le soutien des trois grandes nations alignées présentes à Kiev jeudi, l’Ukraine compte de nombreux avocats zélés au sein du Conseil européen : la Pologne et les pays Baltes notamment, qui lui ont fourni depuis le début de la guerre une assistance militaire et logistique majeure. Mais d’autres états membres, parmi lesquels les Pays-Bas et le Danemark, expriment eux des réserves. Car l’adhésion de l’Ukraine changerait radicalement le visage de l’Union.

Un accord sans réserve de Paris, Berlin et Rome

Paris, Berlin et Rome se sont en effet prononcés sans réserve ce jeudi pour l’octroi “immédiat“ à l’Ukraine de ce statut officiel de candidat, lors d’une visite à Kiev du président français, Emmanuel Macron, du chancelier allemand, Olaf Scholz, et du chef du gouvernement italien, Mario Draghi, rejoints par le président roumain.

L’Ukraine est “prête“ à travailler pour devenir “membre de plein droit“ de l’Union, a assuré pour sa part le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Invité jeudi du 20 heures de Tf1, le président Macron est revenu sur cet accord, indiquant : “Nous n’avons pas le droit, maintenant, après tant de semaines de guerre dans un moment si difficile, de dire aux Ukrainiens “Revenez plus tard“. “Et donc ce signal doit être envoyé maintenant. Oui, nous sommes prêts maintenant à vous reconnaître ce statut de candidat à l’adhésion.

 

Un avis favorable, également pour la Moldavie

Bruxelles recommande également d’accorder à la Moldavie le statut de candidat à l’UE. “A condition que les dirigeants du pays gardent le cap“ des réformes économiques et de la lutte anticorruption, “nous pensons que le pays a le potentiel pour être à la hauteur des exigences“ d’une candidature, a déclaré ce vendredi, Ursula von der Leyen.

En visite en Moldavie, le président français avait plaidé mercredi 15 juin pour que les pays de l’Union européenne envoient un “signal positif et clair“ à la demande d’adhésion de la Moldavie à l’UE, même si ce “chemin est assorti de conditions“, avait-il rappelé à Chișinău, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue moldave, la Présidente Maia Sand.

La perspective d’accueillir l’Ukraine et la Moldavie dans l’Union pose toutefois aussi frontalement la question des pays des Balkans qui ont déjà engagé des négociations ou frappent à la porte.

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