Les députés du Nouveau Front Populaire déposeront leur première motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier quelques jours après la déclaration de politique générale que le Premier ministre prononcera mardi 1er octobre, à la tribune de l’Assemblée nationale.
Les présidents des groupes politiques du Nouveau Front Populaire (NFP) ont décidé jeudi 26 septembre, que leur motion de censure contre le gouvernement Barnier sera déposée en fin de semaine, “probablement“ jeudi ou vendredi, selon une source parlementaire confirmant une information de la chaîne parlementaire LCP. Les chefs des quatre groupes politiques de l’alliance de gauche à l’Assemblée nationale, insoumis, socialiste, écologiste et social et GDR (communistes et ultramarins), se sont également entendus pour que la motion de censure soit défendue par un membre du groupe socialiste.
Le dépôt de cette motion avait été annoncée le 3 septembre dernier par Mathilde Panot, lors d’une conférence de presse du NFP. “Notre groupe parlementaire a confirmé lors de sa réunion de groupe ce matin, le dépôt d’une motion de censure immédiate en cas de nomination d’un gouvernement hors Lucie Castets “(candidate de l’alliance de gauche pour Matignon), avait indiqué la cheffe de file des députés insoumis à l’Assemblée nationale. “Le président de la République, battu par deux fois, outrepasse ses pouvoirs et plonge le pays dans une crise politique qu’il a lui même créée !“, avait-elle ajouté.
Contrairement à ce qui avait pu être envisagé, cette motion ne sera donc pas déposée avant la déclaration de politique générale de Michel Barnier, mardi 1er octobre. L’objectif étant qu’elle gagne en visibilité. Un détail qui a son importance pour la date de son examen. Le règlement de l’Assemblée impose qu’une motion de censure doit être discutée au plus tôt quarante-huit heures, et au plus tard le cinquième jour de séance après son dépôt. En agissant quelques jours plus tard, la gauche se donnerait ainsi toutes les chances que la motion soit examinée en début de semaine suivante (celle du 7 octobre), lui donnant un écho politique et médiatique plus important.
Cette motion de censure, la première qu’affrontera Michel Barnier, devra toutefois rallier des voix au-delà du NFP, pour avoir une chance d’obtenir les 289 voix nécessaires et faire chuter le gouvernement. Sans les voix du Rassemblement National, fort de 126 députés, la motion de l’alliance de la gauche (qui dispose de 193 députés au total) a très peu de chances d’aboutir et de faire tomber le gouvernement dès le mois d’octobre. Un calendrier jusqu’ici écarté par les cadres du groupe de Marine Le Pen.
Le Rassemblement National “jugera sur pièces son discours de politique générale“, avant de se prononcer sur une censure, a assuré le 5 septembre, le président du parti à la flamme, Jordan Bardella, en réaction à la nomination à Matignon de Michel Barnier. “Michel Barnier est sous notre surveillance démocratique. S’il n’est que le prête-nom du macronisme, s’il reste le collaborateur du président de la République, alors le gouvernement tombera”, a t-il ajouté le 14 septembre lors d’une conférence conjointe avec Marine le Pen.