Guerre en Ukraine : les européens divisés à l’issue du sommet à l’Élysée

Sept dirigeants européens et les chefs de l’OTAN et de l’UE, réunis hier à l’Élysée, ont tenté de montrer leur unité après que Washington et Moscou aient convenu de lancer des négociations immédiates pour mettre fin au conflit ukrainien. Un résultat en demi-teinte. 

Tandis que les hauts représentants des Etats-Unis et de la Russie se rencontrent ce mardi 18 février à Ryad (Arabie Saoudite) pour préparer un face-à-face entre Donald Trump et Vladimir Poutine sur l’avenir de l’Ukraine, les dirigeants européens et les chefs de l’OTAN et des instances communautaires réunis lundi, à l’Elysée, ne sont pas parvenus à faire démonstration de leur unité.

Les huit européens se sont montrés divisés, en dépit des signaux émis par Washington et Moscou. L’urgence, souvent indispensable aux Vingt-Sept pour surmonter leurs divisions, n’a, cette foi encore, pas encore permis de resserrer les rangs. A l’issue de plus de trois heures de discussions, Emmanuel Macron, hôte de ce mini sommet s’est gardé de prendre la parole pour tenter de résumer la teneur des débats. Les participants à la réunion d’urgence ne se sont montrés guère plus prolixes. Tard dans la soirée, le chef de l’Etat français a simplement fait savoir sur X qu’il s’était ensuite entretenu avec le président américain, Donald Trump, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, appelant à des “garanties fortes et crédibles“ en faveur de Kiev. Le président français a insisté sur le fait “que les Européens devront investir mieux, davantage et ensemble pour leur sécurité.

Guerre en Ukraine : marginalisés par Trump et Poutine, les Européens divisés sur l’envoi de troupes à l’issue du mini-sommet de l’Elysée

Le Monde (@lemonde.fr) 2025-02-18T04:22:11.005855+00:00

 

Pas d’unité sur l’envoi de troupes en Ukraine

Les responsables européens présents n’ont pas réussi à construire des propositions communes et ont particuliaffiché leurs divergences au sujet de l’envoi de troupes en Ukraine dans le cas où un cessez-le-feu parviendrait à être négocié. La proposition soutenue par Emmanuel Macron et le Britannique Keir Starmer est toujours rejetée par le Polonais Donald Tusk et l’Allemand Olaf Scholz. Ce dernier s’est même dit “agacé“ par le fait que ce débat soit mis sur la table avant qu’un plan de paix incluant l’Ukraine ne soit finalisé. Le Premier ministre espagnol, juge également ce débat “prématuré“, tout comme le Danemark, qui estime qu’il est trop tôt pour parler de déploiement de troupes, alors qu’aucun accord de paix n’a été trouvé. “Il y a vraiment, vraiment beaucoup de choses qui doivent être clarifiées avant que l’on atteigne cette situation, parce que l’on parle de la sécurité de nos hommes et de nos femmes“, a déclaré Mette Frederiksen, la première ministre danoise.

 “Je suis prêt à envisager un engagement des forces britanniques au sol aux côtés d’autres si un accord de paix durable est conclu, a déclaré pour sa part le chef de gouvernement britannique, Keir Starmer, à l’issue de la réunion. “Mais il doit y avoir un soutien des Etats-Unis, car une garantie de sécurité des Etats-Unis est le seul moyen de dissuader efficacement la Russie d’attaquer à nouveau l’Ukraine“, a t-il nuancé.  Le gouvernement néerlandais a, lui aussi, indiqué ce week-end qu’il pourrait contribuer à l’effort s’il y avait un mandat clair et un soutien des Etats-Unis en cas d’escalade. Même son de cloche du côté de l’Italie, dont la Première ministre Georgia Meloni a estimé que “Le déploiement de soldats européens en Ukraine me semble [l’hypothèse] la plus complexe et peut-être la moins efficace, a-t-elle ajouté.

Un consensus sur les dépenses de défense

Des points d’unité sont toutefois apparus ce lundi. Pour le Guardian, qui estime, lui, que ce sommet “n’a jamais eu pour objectif de parvenir à une décision“, “le consensus le plus clair a porté sur l’augmentation des dépenses de défense.“ Le chancelier allemand a notamment plaidé pour un “financement“ accru de cet effort, en dérogeant aux règles budgétaires sacro-saintes en Allemagne.’ “Nous sommes prêts à dépenser tous au moins 2% de notre PIB (…) pour l’avenir de la défense de l’Europe“. “Certains ne le sont pas encore, mais ils sont en chemin“, a déclaré le chancelier allemand à sa sortie de l’Élysée. “L’Europe a compris le message des Etats-Unis selon lequel elle doit faire plus par elle-même“, a déclaré pour sa part le Premier ministre néerlandais Dick Schoof.

 

“Nous ne serons pas en mesure d’aider efficacement l’Ukraine si nous ne prenons pas immédiatement des mesures concrètes concernant nos propres capacités de défense”, avait mis en garde de son côté le Premier ministre polonais Donald Tusk avant la tenue du mini sommet élyséen. Au sortir de la réunion, celui-ci a estimé que tous les participants avaient pris acte d’une “nouvelle phase“ de la relation transatlantique.

 

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