Keir Starmer à la Maison Blanche

Keir Starmer, rencontre ce jeudi le président américain, Donald Trump, à Washington, après qu’Emmanuel Macron se soit rendu à la Maison Blanche lundi 24. Selon ses conseillers, le Premier ministre britannique tentera d’équilibrer les intérêts du Royaume-Uni et de l’Europe tout en maintenant de bonnes relations avec l’imprévisible président américain.

Après le président français, Emmanuel Macron, le premier ministre britannique, Keir Starmer, se rend à son tour ce jeudi à Washington, pour essayer de convaincre le président des Etats-Unis, Donald Trump, que des garanties de sécurité sont nécessaires à tout accord de cessez-le-feu avec la Russie en Ukraine.

Keir Starmer cherche à renforcer ses liens avec le président américain. Il espère également que le Royaume-Uni pourra servir de pont entre l’Europe et les États-Unis sur la guerre en Ukraine, soulignant que la Grande-Bretagne pourrait avoir “un rôle unique“, pour aider à garantir un éventuel cessez-le-feu en Ukraine. Et ce, dans un délicat exercice d’équilibre entre le maintien de bonnes relations avec la nouvelle administration américaine et l’Union européenne, que la Grande-Bretagne a quittée il y a cinq ans. S’adressant aux Britannique après après sa rencontre avec les dirigeants européens à Paris, le Premier ministre a redit : “L’Ukraine doit avoir un avenir sûr, l’Europe doit avoir un avenir sûr, la Grande-Bretagne doit avoir un avenir sûr et les valeurs démocratiques doivent prévaloir.“

Le locataire du “10 Downing street“ a augmenté les enjeux avant la réunion cruciale à Washington avec Donald Trump, en insistant sur le fait que l’Ukraine doit être “au cœur de toute négociation“ sur un accord de paix avec la Russie. Le Premier ministre britannique a fait ces remarques – qui vont directement à l’encontre des commentaires du président américain la semaine dernière – lors d’un appel téléphonique samedi avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Lors de cet entretien, il il a également déclaré au président ukrainien, que “la sauvegarde de la souveraineté de l’Ukraine était essentielle pour dissuader toute future agression de la Russie“. Downing Street a clairement indiqué que M. Starmer transmettrait les mêmes messages lors de sa rencontre avec Donald Trump, jeudi, à la Maison Blanche.

A deux jours du troisième anniversaire de l’attaque à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, le PM britannique dans une tribune publiée par l’hebdomadaire britannique The Sun, a déclaré qu’il était dans “ l’intérêt“ des Etats-Unis de “soutenir“ Kiev, « avec des garanties de sécurité“. “Le président Trump a également raison de prendre le taureau par les cornes et de voir si un bon accord de paix est sur la table“, a poursuivi M. Starmer, ajoutant que chaque fois qu’il a parlé à M. Trump, il a “été frappé par son engagement en faveur de la paix“. Il a toutefois appelé à ce que Kiev prenne part aux négociations et à de “solides garanties de sécurité“ de la part des Etats-Unis.

Trois objectifs

Le Premier ministre britannique a trois objectifs : tenter d’apaiser la relation très détériorée entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, prouver au dirigeant américain que les Européens, et les Britanniques en particulier, sont prêts à prendre bien davantage en charge leur propre défense, et lui proposer une solution de maintien de la paix en Ukraine – “une force de réassurance“ selon des officiels occidentaux –, qui permettrait de rassurer la population ukrainienne et aurait un effet dissuasif suffisant pour éviter toute nouvelle agression russe. Cette solution a été préparée en concertation avec les Français. Emmanuel Macron.

Obtenir des États-Unis, qu’ils fournissent, un filet de sécurité

Alors qu’Emmanuel Macron a estimé lundi qu’une “trêve“ était possible “dans les semaines à venir“, le principal objectif de Keir Starmer est d’obtenir de Donald Trump que les Etats-Unis fournissent un filet de sécurité, peut-être sous la forme d’une couverture aérienne, de renseignement et de logistique, pour soutenir d’éventuelles troupes européennes envoyées en Ukraine pour surveiller un cessez-le-feu. Il essayera aussi de convaincre le président américain que les dirigeants européens sont sérieux dans leur volonté d’augmenter leurs dépenses de défense, alors que Trump  répète régulièrement qu’ils devraient contribuer plus à l’OTAN. Dans une annonce qui a tout pour séduire le président américain, Keir Starmer a déclaré mardi que le Royaume-Uni augmenterait ses dépenses de défense de 2,3 % à 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2027, conformément à l’engagement du manifeste électoral du Parti travailliste. Et qu’il avait l’ambition de les porter à 3 % du PIB lors de la prochaine législature, soit après 2029. Ce sera “la plus forte augmentation prolongée des dépenses de défense depuis la fin de la guerre froide », a-t-il affirmé.

 

 

 

 

Classé dans Europe/Monde, L'Agenda politique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *