Les fonctionnaires et enseignants montent au créneau

Dans un contexte politique tendu, les syndicats d’enseignants et de la fonction publique, mettent la pression sur le gouvernement, en appelant à une journée nationale de grève et de manifestations, le 5 décembre. Un appel maintenu, malgré la chute du gouvernement. 

Sommes-nous à la veille d’un mois de décembre brûlant sur le plan social ? Oui, si l’on en croit les syndicats. Après la colère des agriculteurs contre le gouvernement, voilà venir celle des enseignants et des agents de la fonction publique, dont les syndicats montent au créneau, pour faire entendre leurs revendications.

Les annonces du gouvernement cristallisent la colère

Chez les agents de la fonction publique

Après des discussions jugées insatisfaisantes avec leur ministre de tutelle, Guillaume Kasbarian, les organisations syndicales de la fonction publique (CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP) ont appelé le 12 novembre à “une journée d’action, de rassemblements, de manifestations et de grève sur l’ensemble du territoire le 5 décembre 2024.“ Seule Force ouvrière, deuxième syndicat au niveau de l’ensemble de la fonction publique, ne s’est pas joint à cette déclaration et a maintenu un appel à la grève de trois jours reconductible “au même moment que la grève des cheminots“, à partir du 11 décembre.

Dans le viseur des syndicats, les annonces du gouvernement, notamment sur la réduction de 100% à 90% de l’indemnisation des congés maladie des fonctionnaires, et l’instauration de trois jours de carence non payés, au lieu d’un actuellement, ont cristallisé la colère des organisations. Elles s’inscrivent dans des mesures d’économies annoncées sur la fonction publique à hauteur de 1,2 milliard d’euros. Les autres revendications syndicales portent sur l’ouverture de négociations salariales, la suppression annoncée de postes de fonctionnaires, ou encore, le non-versement de la Gipa, une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat propre à la fonction publique.

La mouvement social est maintenu malgré le renversement du gouvernement mercredi soir à l’Assemblée, et donc des mesures inscrites dans le projet de budget de l’État, « mort nées“. “Nous ne sommes pas dupes : la censure n’est qu’une suspension des mauvaises mesures annoncées“ justifie Natacha Pommet, secrétaire générale de la fédération des services publics de la CGT, persuadée que “le prochain gouvernement nommé continuera sans doute à taper sur une fonction publique déjà à l’os“.

Dans le corps enseignant

Les syndicats de l’Éducation nationale, appuyés par des organisations comme la FSU, UNSA Éducation ou encore SUD Éducation, appellent eux aussi à “une mobilisation massive“ le 5 décembre, pour dénoncer la “politique brutale“ du gouvernement. S’inscrivant dans l’appel à la grève lancé dans la fonction publique le même jour, les organisations syndicales de l’Éducation nationale accusent notamment le gouvernement de “saborder les services publics“, de “dégrader“ le pouvoir d’achat des fonctionnaires et de les “stigmatiser“ en modifiant les conditions d’indemnisation des arrêts-maladies.

Dans le secteur de l’énergie

Les fonctionnaires ne seront pas seuls à faire grève ce jeudi, puisque la CGT, CFE-CGC, CFDT et FO ont appelé “l’ensemble des entreprises du secteur électrique et gazier» à une mobilisation à la même date. Eux protestent contre leurs négociations salariales, qui ont débuté dans les entreprises et ne sont “pas au niveau“ des revendications. Hasard du calendrier, la date du 5 décembre correspond à une réunion prévue de l’organe de branche de l’énergie.

Quelles perturbations ?

Un mouvement très suivi dans les écoles

Dans l’Education nationale, les syndicats ont appelé à “une mobilisation massive“ pour dénoncer la « politique brutale » du gouvernement. Selon les premiers chiffres, plus de 65% de grévistes dans les écoles (1er degré) sont attendus ce jeudi. Le chiffre monte à 75% chez les professeurs à Paris, avec “plus de 230 écoles fermées sur 650“, annonce le syndicat majoritaire FSU-SNUipp. Dans les Bouches-du-Rhône, le chiffre de 80% est avancé. Dans le secondaire, le principal syndicat, le Snes-FSU table sur “au moins 50% de grévistes dans les collèges et lycées“. Les activités périscolaires seront aussi affectées. Plusieurs villes, à l’image de Strasbourg, ont enfin déjà prévenu les parents que les cantines dans les écoles seraient fermées

Suppressions de vols à Paris, Marseille et Toulouse

La direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs programmes de vols pour la journée de jeudi. Elle réclame une baisse de 10% à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle entre 6 heures et midi, de 25% à Paris-Orly et 50% à Marseille à partir de 18 heures, et de 20% sur l’aéroport de Toulouse pour la journée. “En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir“, prévient la DGAC dans un communiqué de presse. À Lille, l’aéroport restera fermé de jeudi soir 20h à vendredi 7h, a indiqué la direction de l’aéroport.

Pas d’impact notable pour le public dans l’Énergie

Dans ce secteur, l’appel à la grève a débuté officiellement, mercredi 4 décembre, à 21 heures. Cette journée de grève ne devrait toutefois pas avoir de conséquences notables pour le public, mais devrait surtout se traduire par un manque à gagner pour les entreprises.

Environ 160 rassemblements dans tout le pays

Dans la capitale, rendez-vous est donné à 14 heures à Bercy (12e arr.), pour un rassemblement en direction de la place d’Italie (13e arr.). Les grévistes lanceront la marche protestataire depuis l’Esplanade Johnny Hallyday, en passant par le Boulevard de Bercy, traverseront la Seine par le pont de Bercy, avant d’emprunter le boulevard Vincent Auriol, pour finalement atteindre place d’Italie.

De nombreux rassemblements sont également annoncés dans les principales agglomérations françaises, notamment à :

  • Bordeaux : 14h00 Place de la République ;
  • Lille : 14h30 Porte de Paris ;
  • Lyon, :11 h00 au départ de la place Jean Macé Lyon ;
  • Marseille : 10h30 devant les Réformés ;
  • Nantes : 10h30 à la Préfecture ;
  • Nice : 10h00, Jardin Albert 1er ;
  • Rennes : 11 h00, esplanade Charles-de-Gaulle ;
  • Strasbourg : 14h00, Place de la Bourse ;
  • Toulouse : 14h00 à Jean Jaurès.

Mais également, dans des moyennes et petites villes, notamment à :

  • Agen : 14h00, place Jasmin Agen ;
  • Amiens : 14h00, Citadelle Amiens
  • Avignon : 10h00, Cours Jean Jaurès
  • Calais : 9h30 sous préfecture ;
  • 11h sous préfecture Cambrai
  • Chateaubriand : 11h00, Théâtre de Verre ;
  • Clermont-Ferrand : 10h00, place du 1er mai ;
  • Dieppe : 10h30, à la gare ;
  • Grenoble : 10h00, gare SNCF ;
  • Narbonne : 10h30, Bourse du travail ;
  • Poitiers : 14h00, stade de la Madeleine ;
  • Rouen : 10 h00, Hôtel de ville ;
  • Saint Nazaire : 11h00, devant l’hôpital …
Classé dans L'Agenda politique.

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