Dans un courrier adressé samedi aux organisations syndicales et patronales, Edouard Philippe indique être “disposé à retirer provisoirement du projet de loi “ la mesure d’âge pivot de l’avant-projet de loi sur la réforme des retraites. Il entend toutefois conserver conserver le principe d’un âge d’équilibre.
C’est à n’en pas douter un pas en direction des syndicats. Dans une lettre envoyée aux partenaires sociaux, samedi 11 janvier, le Premier ministre annonce que le gouvernement retire provisoirement l’âge-pivot de 64 ans de l’avant-projet de loi sur la réforme des retraites. “Pour démontrer sa confiance envers les partenaires sociaux, et ne pas préjuger de l’issue de leurs travaux concernant les mesures à prendre pour atteindre l’équilibre en 2027, je suis disposé à retirer du projet de loi la mesure de court terme que j’avais proposée, consistant à converger progressivement à partir de 2022 vers un âge d’équilibre de 64 ans en 2027″, indique le locataire de Matignon.
L’âge pivot n’est pas pour autant enterré. Le gouvernement entend en effet conserver le principe d’un âge d’équilibre. Dans le courrier adressé aux partenaires sociaux (paragraphe 4), il est en effet précisé que “le projet de loi prévoira que le future système universel comporte un âge d’équilibre”.
La CFDT a “salué” samedi dans un communiqué cette décision de “ retrait de l’âge pivot du projet de loi sur les retraites“. La centrale de Laurent Berger, favorable à la retraite par points mais fermement opposée à un âge pivot à 64 ans assorti de bonus-malus, salue un “retrait qui marque la volonté de compromis du gouvernement“, et “va poursuivre les discussions dans le cadre proposé pour répondre aux interrogations qui demeurent sur le futur régime universel“, écrit-elle.
Nous avons obtenu le retrait de l’âge pivot, une victoire pour la CFDT ! Nous allons maintenant poursuivre notre action pour un système de retraite plus juste et solidaire ! pic.twitter.com/MHjLgbkOrp
— Laurent Berger (@CfdtBerger) January 11, 2020
Des mesures d’ici fin avril 2020
Le Premier ministre propose, à partir de l’idée du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qu’une “conférence sur l’équilibre et le financement des retraites“, soit mise en place avec les partenaires sociaux qui participeront à la future gouvernance du système, des représentants de l’Etat et un issu de la Cour des comptes. Elle doit permettre de dégager les mesures pour atteindre l’équilibre en 2027,
Edouard Philippe indique que cette conférence “remettra ses conclusions d’ici la fin du mois d’avril 2020”, afin que celles ci puissent être prises en compte avant le vote du projet de loi en seconde lecture Le chef du gouvernement propose qu’elle soit animée par Jean-Jacques Marette, ancien directeur général de l’Agirc-Arrco, le régime de retraite complémentaire à points. Si cette conférence, qui fixera les modalités de financement de la réforme des retraites se solde par un échec, ce sera alors au gouvernement de décider, par ordonnance.
[gview file=”https://www.lechiquiersocial.com/wp-content/uploads/2020/01/442511549-Courrier-aux-partenaires-sociaux-11-Janv-2020.pdf”]