Au cours d’une allocation télévisée d’une vingtaine de minutes, Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi de nouvelles restrictions sanitaires. Se refusant à un confinement strict, le chef de l’état a fait le choix de la confiance, annonçant un nouveau train de mesures visant à endiguer la troisième vague de Covid. Les principales annonces.
Lors d’une allocution télévisée, la septième depuis le début de la crise il y a un peu plus d’un an, Emmanuel Macron annoncé ce mercredi soir de nouvelles restrictions pour tenter d’endiguer la troisième vague de l’épidémie de Covid. Le chef de l’état s’est résolu à renforcer les mesures de freinage, appelant “à la mobilisation de chacun“ au mois d’avril, “où beaucoup se joue“. Evitant de répéter le scénario du printemps 2020, il s’est toutefois refusé une nouvelle fois à un confinement strict, disant faire le choix “de la confiance, de la responsabilité et de la respiration.“
Deux semaines après les mesures décidées pour l’Île-de-France notamment, le président a reconnu : “notre stratégie (de territorialisation) a eu des effets, mais trop limités. Nous sommes en train de subir une accélération de l’épidémie à cause du variant qui risque de nous faire perdre le contrôle“. “Nous devons fixer un nouveau cap. Nous ne devons pas céder à la panique, au déni. Pour continuer à protéger la vie au présent, nous devons pour les mois à venir fournir chacun un effort supplémentaire. C’est ce que je vous demande collectivement ce soir.“
Les “mesures de freinage“ étendues à tout le territoire
C’est la fin des mesures localisées. “Plus aucune région n’est épargnée“, a assuré le chef de l’État, qui a annoncé l’extension à tout le territoire métropolitain, des mesures de freinage mise en place il y a deux semaines et qui concernent aujourd’hui 19 départements, dont l’Ile-de-France et les Hauts-de-France. À partir de samedi soir, et pour quatre semaines, il ne sera donc plus possible de se déplacer dans un périmètre de plus de 10 km, sauf motif impérieux.
“Le couvre-feu à 19h est maintenu partout, le télétravail qui est sans doute la mesure la plus efficace, sera systématisé. J’appelle tous les travailleurs et les employeurs à y avoir recours“ a indiqué le chef de l’état. Les commerces non essentiels seront par ailleurs fermés, et les déplacements entre régions interdits partout. “Ceux qui souhaitent changer de région pour s’isoler pourront le faire durant ce week-end de Pâques“, a précisé toutefois Emmanuel Macron. De même, les “françaises et les français de l’étranger qui veulent rentrer en France pourront aussi le faire à tout moment et nous ferons tout pour faciliter le quotidien de nos concitoyens travailleurs transfrontaliers », a t-il ajouté.
Les écoles fermées pendant 3 semaines et le calendrier des vacances scolaires unifié
Malgré les appels à la fermeture longue des écoles, Emmanuel Macron a fait le choix d’une troisième voie. Un an après leur fermeture, les établissements scolaires n’accueilleront plus d’élèves la semaine prochaine. L’enseignement dans les écoles, collèges et lycées se fera uniquement en distanciel. Puis suivront deux semaines de vacances, les mêmes pour toutes les zones. Le retour sur les bancs de l’école se fera le 26 avril pour les élèves de maternelle et de primaire et le 3 mai pour les collégiens et lycéens. Les étudiants pourront, quant à eux, continuer s’ils le souhaitent, à se rendre à l’université “pour une journée par semaine“.
“Je sais que cette réorganisation implique de changements profonds pour les parents d’élèves et pour les familles, mais c’est la solution la plus adaptée pour freiner le virus, tout en préservant l’éducation et donc l’avenir de nos enfants“, a plaidé le chef de l’État. A noter que les parents qui devront garder leurs enfants, sans pouvoir télétravailler, auront droit au chômage partiel. Pour les salariés, commerçants, indépendants, entrepreneurs et entreprises, “ tous les dispositifs seront prolongés“ a confirmé Emmanuel Macron.
💬 Emmanuel Macron
“Les parents qui devront garder leurs enfants et ne peuvent pas télétravailler auront droit au chômage partiel" pic.twitter.com/qBuorkvtTl— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) March 31, 2021
Une accélération de la vaccination et nouveau calendrier vaccinal
« Vacciner, vacciner, vacciner sans répit » “Nous mettons tous les moyens pour vacciner, vacciner sans répit, sans jours fériés, le samedi et le dimanche, comme la semaine“, a martelé le président de la République.
Covid-19 : "Nous mettons tous les moyens pour vacciner, vacciner sans répit, sans jours fériés, le samedi et le dimanche, comme la semaine", annonce le président de la République
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Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle fois l’accélération de la campagne vaccination, avec la mobilisation de 250.000 professionnels, et un nouveau calendrier vaccinal. La vaccination sera ainsi élargie à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans le 16 avril, puis à toutes celles de plus de 50 ans le 15 mai. Les personnes de moins de 50 ans suivront mi-juin et “d’ici à la fin de l’été, tous les Français de plus de 18 ans qui le souhaitent pourront être vaccinés“, a déclaré le chef de l’état.
Le président a également promis des “renforts supplémentaires“ en réanimation, pour faire face à l’afflux de malades graves du Covid-19 et passer dans les prochains jours “à plus de 10 000 lits, contre 7 665 actuellement.“
Une réouverture progressive du pays à la mi-mai
Emmanuel Macron a déclaré vouloir “rouvrir progressivement le pays à la mi-mai“. “Je reviendrai vers vous prochainement, pour préciser un agenda de réouverture et pour que chacun puisse se projeter avec plus de visibilité“, a t-il indiqué. “Dès la mi-mai, nous commencerons à rouvrir certains lieux de culture. Nous autoriserons sous conditions l’ouverture de terrasses et nous allons bâtir, entre la mi-mai et le début de l’été, un calendrier de réouverture progressive pour la culture, le sport, le loisir, l’événementiel, nos cafés et restaurants », a ajouté le chef de l’état.
Cette nouvelle stratégie sanitaire de l’exécutif sera défendue jeudi par le premier ministre, Jean Castex, devant le Parlement. Après un débat, elle sera soumise à un vote consultatif des députés et des sénateurs, sur la base de l‘article 50-1 de la Constitution.