26420 Vassieux-en-Vercors
France
Emmanuel Macron poursuit son long cycle mémoriel à l’occasion des 80 ans de la Libération, en 1944, et de la fin de l’Occupation. Après le plateau des Glières et la maison d’Izieu, le 7 avril dernier, le chef de l’État se rend ce mardi 16 avril à Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme, pour rendre hommage au maquis du Vercors, marqué par un massacre de civils pendant la Seconde Guerre mondiale. La mémoire de ce bourg de 330 âmes posé sur un plateau à 1.000 mètres d’altitude mêle héroïsme et tragédie. En juillet 1944, il fut à la fois le théâtre d’intenses combats contre la Résistance et celui du massacre “dans des conditions odieuses“ de 72 villageois par la Wehrmacht, rappelle l’historien Gilles Vergnon.
Mes chers compatriotes,
Nous commémorons cette année le 80ème anniversaire de la Libération.Partageons et inscrivons nos mémoires familiales dans notre histoire nationale. Honorons nos libérateurs. Faisons des jeunes les passeurs de notre mémoire. pic.twitter.com/8hFggZ9aRw
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 6, 2024
La cérémonie se déroulera à la nécropole nationale de la résistance de Vassieux-en-Vercors et devant le martyrologe, un bas-relief recensant les noms des victimes sur la place principale. Les événements qui se sont déroulés dans le village lui ont valu de figurer parmi les cinq communes élevées par le général De Gaulle au rang de Compagnon de la Libération au même titre que Nantes, Grenoble, Paris et l’île de Sein. Son autre particularité est “qu’aucun président n’avait jamais honoré de sa présence une cérémonie à Vassieux“, comme le relève Pierre-Louis Fillet qui dirige le Musée départemental de la Résistance du Vercors.
Le chef de l’État arrivera à 15 heures à la nécropole de Vassieux-en-Vercors. A partir de 16 heures, il présidera la cérémonie commémorative en hommage aux maquisards de la résistance et de la libération au martyrologe de Vassieux. Il prononcera un discours à 16h30.
Un choix de date qui pose question
Si le maire Vassieux-en-Vercors, Thomas Ottenheimer, se félicite de la visite présidentielle, il admet avoir été “un peu surpris“ du choix de la date. Les commémorations dans la commune se déroulent habituellement le 21 juillet, date correspondant au début de l’attaque de la Wehrmacht contre le maquis du Vercors. La date du 16 avril correspond quant à elle à l’arrivée de dizaines de miliciens français dans le village. Selon Julien Guillon, historien référent du mémorial de la Résistance dans le Vercors, “c’est une date tragique, avec l’intervention fortement musclée de la milice française, elle va prendre des otages en très grand nombre, des civils, ça touche le cœur même du village“. L’intervention de la milice de Vichy dure un peu plus d’une semaine, plusieurs personnes sont fusillées, l’histoire est documentée sur le site du musée de la résistance en ligne.
Interrogée sur le choix de cette date, la Mission nationale en charge des commémorations précise qu’ “il a fallu tenir compte de tous les paramètres, dont les Jeux Olympiques“. Mais il y a aussi une raison symbolique de ne pas choisir le 21 juillet : “le 21 juillet est une commémoration du sacrifice. En choisissant le 16 avril, au moment où le maquis du Vercors connaît son extension et son unification (qui culmine en juin 1944), l’accent est mis sur l’héroïsme, avec l’engagement des maquisards et le rôle joué par les maquis(au Vercors et partout en France) dans la préparation des débarquements », explique t-elle.