Une huitième séance de pourparlers sur les relations post-Brexit s’ouvre cette semaine à Londres. Et le Premier ministre britannique annonce la couleur dès ce lundi. “Un accord avec l’Union européenne devra être trouvé avant le 15 octobre pour entrer en vigueur avant la fin de l’année“, a averti Boris Johnson. “Si Londres et Bruxelles ne parviennent pas à un accord d’ici octobre, le Royaume-Uni sera prêt à l’accepter et à passer à autre chose“, ajoute t-il.
Boris Johnson fait “monter la pression“
Alors que le prochain cycle de négociations sur le Brexit avec l’UE commence ce mardi 8 septembre, le gouvernement britannique lâche deux bombes. La première, sous la sous la forme d’une menace directe de la part du Premier ministre de se retirer des pourparlers et de poursuivre un accord commercial avec l’Australie. La seconde venant du négociateur britannique, David Frost, indiquant que le “10 Downing street »“, pourrait “passer outre“ l’accord de retrait signé par Johnson il y a huit mois.
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Dans une rare interview accordée ce week-end au “Mail on Sunday“, David Frost prévient que son pays n’acceptera aucun accord qui limiterait son indépendance. Le Royaume-Uni ne deviendra pas “un Etat vassal“ de l’Union européenne (UE) quel que soit l’accord commercial post-Brexit conclu avec les Vingt-Sept, a affirmé samedi 5 septembre le négociateur britannique.
#Brexit : dans une interview au "Mail on Sunday" le négociateur britannique ??, David Frost promet que le Royaume-Uni ne sera pas un "Etat vassal" de l’Europe, indiquant que son pays n’acceptera jamais un accord limitant son indépendance https://t.co/cRjcf0Brg6 pic.twitter.com/LhFT7WmQLa
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Le gouvernement britannique a confirmé également lundi son intention de légiférer pour modifier les compromis trouvés avec l’UE sur l’Irlande du Nord en janvier dernier, malgré les mises en garde des Européens. “Nous prenons des mesures limitées et raisonnables pour clarifier des éléments spécifiques du protocole d’Irlande du Nord dans le droit interne afin de lever toute ambiguïté et de garantir que le gouvernement est toujours en mesure de respecter ses engagements envers le peuple d’Irlande du Nord“, a déclaré un porte-parole de Downing Street.
Brexit-Le Royaume-Uni déterminé à appliquer l'accord de retrait-porte-parole https://t.co/QFYSDqzcF1
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Le Royaume-Uni doit respecter ses engagements
Face au gouvernement britannique, “nous ne nous sommes pas couchés, finalement les intérêts de l’UE sont respectés“ a affirmé pour sa par lundi matin, Michel Barnier. “Tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté“, a averti le négociateur en chef de l’Union Européenne sur le Brexit, réagissant à possible remise en cause de parties clés de l’accord de sortie du Royaume-Uni.
.@MichelBarnier : "Nous ne nous sommes pas couchés, finalement les intérêts de l'UE sont respectés […] Il n'y aura pas d'accord au détriment du marché unique" #Brexit #le79inter pic.twitter.com/5XqCztfdW0
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“C’est le gage de la confiance pour l’avenir“ a-t-il insisté sur France Inter alors que, selon le Financial Times, le gouvernement britannique envisage une nouvelle législation qui menacerait les compromis trouvés sur le statut de l’Irlande du nord et les aides d’État.
Plusieurs pierres d’achopement
Les négociations au point mort, butent pour l’heure sur plusieurs points conflictuels, en particulier la pêche. Les britanniques qui souhaitent interdire à leurs homologues européens de venir pêcher dans leur zone territoriale, restent intransigeants sur ce dossier. “Un accord sur la pêche est un préalable à tout accord commercial avec le Royaume-Uni“, a souligné ce matin Michel Barnier sur l’antenne de France Inter. “Exclure les pêcheurs européens n’est pas acceptable pour nous.
.@MichelBarnier : "Exclure les pêcheurs européens n'est pas acceptable pour nous. Je pense qu’un accord est possible." #Brexit #le79inter pic.twitter.com/yUXjWEgVpU
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L’ancien ministre a avoué qu’il restait “inquiet“ : “c‘est une négociation difficile, car les Britanniques voudraient le meilleur des deux mondes“, a-t-il déclaré. Mais “un accord est possible“ veut-il croire.
#Brexit : à la veille de la reprise des pourparlers à Londres, #BorisJohnson déclare vouloir un accord avant le 15 octobre https://t.co/Ue6Rc7pXum pic.twitter.com/qXI6HSSiES
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Sans accord d’ici la fin de l’année, les Britanniques retomberont “dans les règles de l’OMC“, a rappelé le négociateur. Or, cela ne serait pas à leur avantage, Londres exportant 47% de ses marchandises vers l’Europe, quand l’Union n’envoie que 8% de ses produits outre-Manche.
.@MichelBarnier : en cas d’absence d’accord, "le Royaume-Uni retombera dans les règles traditionnelles et habituelles de l’OMC, il y aura des tarifs douaniers" #Brexit #le79inter pic.twitter.com/pddIah4Uxl
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Le chef des discussions côté européen, a expliqué que le nouveau round d’échanges qui démarre cette semaine ne serait pas le dernier et qu’il serait suivi d’autres le mois prochain.