Convois de la liberté : les anti-passe rallient la capitale

Quand :
09/02/2022 – 12/02/2022 Jour entier
2022-02-09T00:00:00+01:00
2022-02-13T00:00:00+01:00
Où :
France
France

Le mouvement s’inspire de celui initié à Ottawa (Canada) , où des centaines de camions stationnés autour du parlement, ont bloqué le centre de la cité pour s’opposer aux restrictions sanitaires. Obligeant le maire de la ville a déclarer l’état d’urgence, après une semaine d’occupation des lieux.

Une arrivée à Paris, vendredi

Sur le modèle canadien, des “convois de la liberté“ s’organisent dans tout l’hexagone pour rejoindre Paris, vendredi, avant de converger vers Bruxelles lundi 14 février, où une manifestation de grande ampleur est prévue. Objectif : bloquer la capitale. Contrairement au “Freedom Convoy 2022“ canadien où des centaines de camions encerclent des bâtiments officiels, la version française du mouvement ne vise pour le moment, pas de lieu précis.

Les sept convois venus de différentes villes de France vont converger vers la capitale, où ils doivent se réunir à 20 heures. Un lieu unique devrait être annoncé par les organisateurs peu avant l’arrivée. Au programme le vendredi soir, une “soirée de partage et de convivialité avec la solidarité citoyenne“ dans la capitale,  avant de participer aux manifestations anti passe vaccinal dans la capitale samedi.

Les grands axes d’arrivée

Les différents axes d’arrivée des convois vers Paris sont les suivants :

  • Nord : depuis l’autoroute A3, entrée sur le périphérique par la Porte de Bagnolet en direction de la Porte de Bercy pour entrer dans Paris ;
  • Normandie : depuis l’autoroute A13, puis A14 et N13 à travers Neuilly-sur-Seine, pour entrer dans Paris par la Porte Maillot ;
  • Bretagne et sud-ouest : depuis l’autoroute A126 et A6 pour entrer sur le périphérique Porte d’Italie et rejoindre Porte de Bercy ;
  • Sud-est et Lorraine : depuis l’autoroute A4 vers la Porte de Bercy.

Une interdiction de manifestation

Les convois de la liberté cortèges composés d’anti-passe sanitaire et d’antivax, n’auront pas le droit de passer par la capitale, a annoncé jeudi la préfecture de police, qui interdit toutes leurs manifestations de vendredi à lundi.“ L’objectif affiché de ces manifestants serait de bloquer la capitale en entravant la circulation routière dans les rues de Paris pour promouvoir leurs revendications, avant de poursuivre leur périple en direction de Bruxelles […] En raison des risques de troubles à l’ordre public que pourrait causer ce rassemblement, le préfet de Police prend un arrêté interdisant de telles manifestations, du vendredi 11 février 2022 au lundi 14 février 2022 inclus “, souligne le communiqué de la préfecture.

Des blocages importants ?

Il est difficile de se prononcer sur ce point. L’arrêté d’interdiction de manifestation pris par la préfecture de police, qui menace de verbalisation, de suspension de permis et d’arrestation, pourrait limiter les blocages. En début d’après-midi jeudi 10 février, environ 1 600 véhicules avaient été comptabilisés par les forces de l’ordre à l’échelle du pays. Il est impossible d’estimer l’ampleur du mouvement à son arrivée à Paris, des opposants locaux aux mesures sanitaires pouvant se joindre aux convois dès vendredi soir.

Des départs des quatre coins de l’hexagone

De nombreuses pages ou groupes Facebook dédiés à l’organisation de ce convoi sont apparues depuis la fin du mois de janvier. Sur la plus importante, intitulée “Le convoi de la liberté“, qui compte déjà 300 000 membres, six convois sont annoncés au départ, dès ce mercredi, de plusieurs villes de France : Nice, Perpignan, Bayonne, Strasbourg ou encore Cherbourg. D’autres départs doivent suivre : notamment depuis la Bretagne et l’Hérault,  jeudi, la Normandie et le Nord, vendredi selon France 3 Hauts-de-France.

En Europe et notamment en France, le mouvement a très vite dépassé le groupe Facebook d’origine. D’autres pages ont émergé sur le réseau social, des chaînes Telegram ont été créées pour s’organiser, et le mot-clé  “#ConvoidelaLiberte“, a été massivement partagé sur Twitter.

Une carte avec les différents trajets, des points de ravitaillements et même des hébergements, comme des parkings publics ou de supermarchés est régulièrement mise à jour depuis dimanche soir.

Une mobilisation au-delà des seuls routiers

Faut-il aussi s’attendre à d’interminables files de camions comme on l’a vu au Canada ? A priori, non. Contrairement à la mobilisation outre-Atlantique, les poids-lourds devraient jouer un rôle moins important dans l’Hexagone. C’est ce qu’a reconnu Florian, un routier des Rhône-Alpes, interrogé sur le média “gilet jaune“ Vécu. Considéré comme l’un des porte-paroles de “Convoy France“, ce dernier indique que “les routiers seront minoritaires sur le convoi“, que “ce n’est pas un mouvement de camions“. Les principaux syndicats du secteur du transport routier assurent également ne pas être associés à cette mobilisation. Contrairement au Canada, ce sont donc surtout des véhicules individuels qui sont escomptés.

Un dispositif policier de très grande ampleur

Le mouvement se veut “pacifiste“ comme l’indique tous les communiqués. Une mobilisation “Sans arme, ni haine, ni violence“, comme aiment le rappeler, les membres du groupe Facebook qui en sont à l’origine. Si le point de rassemblement principal, est l’abandon du passe vaccinal, les revendications affichées dépassent très rapidement le simple cadre sanitaire. “Pour rappel le gazole lui aussi a battu des records (1,69 €). On doit se battre pour ça aussi“ tonne un membre du groupe Facebook interrogé par Le Parisien. De quoi rappeler le mouvement des Gilets jaunes, né sur Facebook en 2018 avec la hausse des taxes sur l’essence. Face à l’ampleur du mouvement en France, les services de renseignements territoriaux ont indiqué que ce dernier était “surveillé de très près“.

7200 policiers et gendarmes déployés

La préfecture de police a annoncé le déploiement de 7 200 policiers et gendarmes sur trois jours.

Quatre groupements d’unités seront déployés dans Paris, “chacun composé de policiers de la préfecture de police, d’engins d’enlèvement et d’unités de force mobile“, pour  “verbaliser, débloquer les éventuels obstacles à la circulation et interpeller les auteurs“, précise-t-elle dans un communiqué. Les BRAV-M, les brigades de policiers à moto, sont également sollicitées. Le préfet de police ajoute que des contrôles seront mis en place au niveau des péages et principaux axes routiers d’Île-de-France. L’usage de la vidéo-verbalisation est également prévu.

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