COP 28 à Dubai

Quand :
30/11/2023 – 12/12/2023 Jour entier
2023-11-30T00:00:00+04:00
2023-12-13T00:00:00+04:00
Où :
Dubaï
Émirats arabes unis

La COP 28, se tient à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023. Cette conférence internationale réunira les 198 États et parties pays signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). 100 000 participants sont attendus pour cet événement, parmi lesquels de grands acteurs et actrices du climat.

Au cours des trois décennies qui ont suivi le Sommet de Rio et le lancement de CCNUCC, la COP a convoqué chaque année les pays membres pour déterminer les ambitions et les responsabilités, et identifier et évaluer les mesures climatiques. La 21e session a abouti à l’Accord de Paris, qui a mobilisé une action collective mondiale pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici 2100, et pour agir pour s’adapter aux effets déjà existants du changement climatique.

 Le choix du patron de la compagnie pétrolière émiratie, Sultan Al Jaber, pour présider l’événement a été critiqué par les défenseurs de l’environnement, mais défendu par d’autres qui y voient l’occasion de parler concrètement de la transition énergétique. Dans son discours d’ouverture pré-COP, ce dernier a appelé à “l’unité, à l’action et au multilatéralisme. S’adressant aux 70 ministres et à plus de 100 délégués de pays présents, le Dr Sultan a été clair : “le monde doit faire plus et saisir l’opportunité pour agir et maintenir l’objectif de 1,5 à portée de main.“ Le président émirati de la COP28, se dit toutefois “prudemment optimiste sur le succès de la conférence sur le climat des Nations unies qui doit apporter de “bonnes nouvelles au monde.

Les grands enjeux

Une décision contraignante sur les énergies fossiles ?

Lors de cet COP 28 à Dubaï, les États feront le premier bilan mondial de l’accord de Paris sur le climat de 2015, qui devra être adopté formellement par consensus.  Ceci afin d’évaluer les “ lacunes“ des engagements climatiques de chaque pays et réfléchir à des solutions pour limiter le réchauffement “à l’horizon 2030 et après“, détaille l’ONU sur son site. Une perspective loin d’être simple.

Le rapport de l’ONU publié en amont de la COP conclut en effet que les engagements climatiques pris par les pays du monde entier à l’heure actuelle placent la planète sur une trajectoire de réchauffement allant jusqu’à 2,9 °C d’ici 2100. Cette publication fait aussi suite à un précédent rapport de l’ONU, publié mi-novembre, qui concluait que les engagements des pays mènent à 2 % de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43 % préconisés pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Pour éviter un scénario du pire, le secrétaire général de l’ONU a réclamé, à quelques jours de la COP28 des “mesures spectaculaires, maintenant“. “Les dirigeants doivent redoubler d’efforts de façon spectaculaire, avec des ambitions records, des actions records, et des réductions des émissions records“,  a martelé Antonio Guterres.

Quelques jours avant le lancement de la 28e conférence de l’Onu sur le changement climatique (COP28), la France a elle aussi affiché ses inquiétudes.“Nous nous attendons à des négociations ardues parce que le sujet en lui-même est difficile et qu’il emporte aujourd’hui des conséquences tangibles pour de nombreux pays“, a indiqué l’Élysée. “La difficulté que nous aurons sera de faire une démonstration d’engagement collectif et de capacité à surmonter les divisions habituelles entre le nord et le sud, ou les pays aspirant à un développement plus rapide et ceux qui ont déjà réalisé leur développement“, estime la Présidence.

Le sort des carburants fossiles sera donc à n’en pas douter une nouvelle fois au cœur des discussions. Quelques dizaines de pays parmi les 200 membres de la COP plaident donc pour la formulation d’un appel explicite à les réduire, ce qu’aucune COP n’a jamais réussi. Le charbon n’avait été cité pour la première fois qu’en 2021 à la COP26 de Glasgow. Et les ONG insistent pour que les engagements sur les fossiles soient contraignants. La présidence émiratie avance aussi plusieurs objectifs concrets à atteindre d’ici 2030 : tripler la capacité des renouvelables dans le monde, doubler l’amélioration de l’efficacité énergétique, doubler la production d’hydrogène

La France pour sa part a annoncé qu’elle portera plusieurs objectifs à la COP : le triplement des capacités renouvelables dans le monde d’ici 2030, le triplement des capacités nucléaires d’ici 2050, l’accélération de la fin des financements privés pour des centrales à charbon, la préservation des puits de carbone et la démonstration du lien entre lutte contre pauvreté et les engagements climatiques ou de biodiversité.

Des désaccords sur la “finance climat »

Les financements promis par les pays riches pour l’adaptation au changement climatique seront également au coeur de cette COP 28. L’enjeu est énorme, puisque le monde devrait connaître en 2023 son année la plus chaude jamais enregistrée. Or, selon les plus récents calculs de l’Onu, les engagements actuels des pays laissent prévoir une baisse des émissions de 2% entre 2019 et 2030, au lieu des 43% préconisés pour limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle. Le réchauffement devrait atteindre entre 2,5° à 2,9°C au cours du siècle.

Autre sujet très sensible: la création d’un fonds pour les “pertes et dommages“ climatiques des pays les plus pauvres. La COP27, l’an dernier en Egypte, avait fini par en acter la création, au terme de vives tensions nord-sud. Un fragile compromis a été trouvé début novembre pour loger le fonds provisoirement à la Banque mondiale. Mais des questions cruciales sur le montant, les bénéficiaires restent encore à trancher à Dubaï, alors que, avec les conflits en Ukraine et en Israël-Palestine, le monde se divise déjà sur la situation géopolitique. Une réunion décisive sur le sujet en amont de la COP s’est soldée sur un constat d’échec, pays du Nord et du Sud n’étant pas parvenus à se mettre d’accord, selon des sources concordantes.

Les participants

À deux jours de l’ouverture conférence, l’ONU a publié une liste de plus de 80 dirigeants ayant souhaité prendre la parole devant la COP 28, pour des discours ne devant pas excéder trois minutes.  Le président israélien, Isaac Herzog, et celui de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, doivent notamment chacun s’exprimer à la tribune de la COP28 vendredi. Sont également entre autres annoncés, le président Volodymyr Zelensky (Ukraine), Rishi Sunak (Royaume-Uni), Emmanuel Macron, Recep Tayyip Erdogan (Turquie), le roi Hussein de Jordanie, l’émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, William Ruto (Kenya) ou encore Luiz Inacio Lula da Silva (Brésil) et Olaf Scholz (Allemagne).

Le roi Charles III se rendra à la COP28 aux Emirats arabes unis à Dubaï, où il prononcera le 1er décembre un discours en ouverture de la conférence sur le climat, a annoncé mercredi le palais de Buckingham. Le souverain de 74 ans, engagé de longue date pour l’environnement, sera présent à la cérémonie d’ouverture à l’invitation du Cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan, président des EAU, et à la demande du gouvernement britannique, selon le palais.

Grand absent de la COP 28, Joe Biden ne fera pas le déplacement à Dubai. Après les critiques sur son absence, “Le président a demandé à la vice-présidente Harris d’assister à la COP28 en son nom pour montrer le leadership mondial des États-Unis sur le climat“, a déclaré mercredi la Maison Blanche, dans un communiqué. Kamala Harris se joindra vendredi et samedi à l’émissaire des États-Unis pour le climat, John Kerry, et à la délégation comprenant une vingtaine de responsables américains pour la conférence, précise la présidence américaine. Elle œuvrera à “renforcer la dynamique d’ambition mondiale à cet événement crucial“, a ajouté la Maison Blanche, indiquant que Joe Biden avait appelé plus tôt le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed.

Annoncé à Dubaï où il devait prononcer un discours très attendu le 2 décembre, le Pape François a du renoncer à se rendre à la conférence sur le climat, en raison des suites d’une inflammation pulmonaire, a annoncé le Vatican mardi 28 novembre.

Posted in .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *