Covid-19 : Gérald Darmanin reçoit les évêques de France

Quand :
16/11/2020 Jour entier
2020-11-16T00:00:00+01:00
2020-11-17T00:00:00+01:00
Où :
Ministère de l'Intérieur
Place Beauvau
75008 Paris
France

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, recevra les évêques de France lundi 16 novembre dans la matinée, afin d’entendre la voix des catholiques qui réclament la reprise des messes. Ce rendez-vous avait été promis la semaine dernière par le le juge des référés du Conseil d’État.

L’interdiction des cérémonies religieuses maintenue

Saisi de 21 requêtes en annulation déposées par des évêques, dont le président de la Conférence des évêques de France Eric de Moulins-Beaufort, des associations catholiques comme Civitas, des Associations familiales catholiques, ou encore des particuliers, le Conseil d’état a décidé de ne pas suspendre les dispositions du décret du 29 octobre 2020 qui restreignent temporairement, dans le cadre du confinement, la possibilité de se rendre dans les lieux de culte et de s’y rassembler.

Depuis le mardi 3 novembre, toutes les célébrations religieuses collectives sont interdites au moins jusqu’au 1er décembre en raison du reconfinement. Si les églises, mosquées, synagogues, temples… peuvent rester ouverts et accessibles aux fidèles, aucun lieu de culte n’est autorisé à organiser des rassemblements en son sein “à l’exception des cérémonies funéraires, dans la limite de trente personnes“.

Le juge des référés a considéré dans une ordonnance rendue publique le du 7 novembre que “l’atteinte portée par le décret à la liberté de culte, à la liberté personnelle, à la liberté d’aller et venir et à la liberté de réunion n’est pas manifestement illégale“. Il a toutefois précisé qu’une prorogation de l’état d’urgence sanitaire “implique une concertation avec les représentants des principaux cultes sur l’éventuelle prolongation des mesures“.

Une très forte mobilisation des catholiques

Pris de cours lors du premier confinement, les catholiques ont décidé cette fois de se mobiliser très tôt. Espérant obtenir dans la rue ce qu’ils n’ont pu obtenir via leurs recours devant le conseil d’Etat, ils multiplient les manifestations depuis vendredi. Des dizaines de rassemblements étaient prévus ce dimanche dans toute la France pour réclamer la célébration à nouveau des offices dans les églises. “Nous ne pouvons pas nous passer de la messe“,  c’est ce que martèlent les fidèles auprès des autorités. Ces rassemblements ont notamment été autorisées dimanche à Paris sur le parvis de l’église Saint-Sulpice ainsi qu à’ Nantes, où un rassemblement avait déjà réuni 500 personnes le week-end dernier.

Le ministre de l’Intérieur avait adressé une mise en garde aux catholiques avant ce week-end de contestation, rappelant que les églises restaient ouvertes pour permettre le recueillement individuel, mais que les messes collectives restaient interdites. “Je ne souhaite pas envoyer les policiers et les gendarmes verbaliser des croyants devant une église, évidemment. Mais s’il s’agit d’un acte répété et qui est manifestement contraire aux lois de la République, je le ferai“, avait-il précisé.

Ce qui est sûr, c’est que les rassemblements sauvages risquent de nuire aux négociations plus que de les faire avancer“, a déclaré de son côté, le porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF), Vincent Neymon. “En revanche, les rassemblements déclarés à la préfecture en toute légalité montre le désir ardent des fidèles à retrouver la messe, et c’est plutôt encourageant“, ajoute t-il.

Un dialogue difficile

Gérald Darmanin a indiqué vendredi qu’il réunirait “pour la seconde fois les représentants des principaux cultes ce lundi matin“, afin d’évoquer “les conditions dans lesquelles pourraient se tenir à nouveau des cérémonies dans les lieux de culte en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.

Lors d’une première rencontre avec les responsables de l’épiscopat, jeudi 29 octobre, l’exécutif était resté sourd à la requête des évêques concernant l’organisation de messes publiques. “Le dialogue n’a jamais été rompu avec l’exécutif. Même sans date [de rencontre] ces derniers jours, nous avions des échanges avec les ministères au sujet des protocoles“, a toutefois précisé le porte-parole de la CEF.

Un nouveau protocole sanitaire

Les évêques qui privilégient toujours de leur côté la voie de la négociation, qualifiée de “très précieuse“, se sont cette fois retroussés les manches. “Nous sommes prêts, nous avons écrit un nouveau protocole sanitaire très précis, proposant des mesures pour tous les rassemblements catholiques et pas seulement les messes“ précise Vincent Neymon.

Ce nouveau protocole de huit pages, que le Conseil d’Etat avait expressément demandé, propose de fixer un taux de remplissage à 30% des capacités des églises et de respecter un périmètre de quatre mètres carrés autour de chaque fidèle. Très précis, il “rentre même dans des détails liturgiques“, précise le porte-parole de la conférence des évêques de France. Il inclut des mesures pour la communion, le sacrement de réconciliation, les obsèques, les baptêmes ou les mariages. “Nous avions déjà prouvé pendant le premier confinement que nous savions tenir ces mesures strictes, malgré quelques exceptions très marginales“, plaide t-il.

Il y a toutefois très peu de chances que ces négociations aboutissent, l’Église de France étant la seule parmi tous les cultes conviés à proposer la réouverture des cultes publics. Mais, pour l’heure, les évêques ne songent pas à un nouveau recours en justice. “Tant que la situation sanitaire est inchangée, un autre référé serait inutile puisque la réponse serait la même. En revanche, si certains lieux comparables aux églises se déconfinent sans que les messes soient de nouveau autorisées, nous monterons le ton auprès des autorités », explique leur porte-parole.

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