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France
Emmanuel Macron devrait accepter ce mardi 16 juillet, après le dernier Conseil des ministres, la démission de Gabriel Attal et de son gouvernement. Le Premier ministre avait présenté cette dernière une première fois au lendemain du second tour des élections législatives anticipées, lundi 8 juillet. Le chef de l’État l’avait alors refusée, demandant à M. Attal de rester “pour le moment afin d’assurer la stabilité du pays“. Un timing qui ne doit rien au hasard, alors que l’ex-ministre de l’Education nationale a été élu ce samedi président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.
🔴@GabrielAttal, seul candidat en lice, élu président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Le PM en sursis a obtenu 84 voix sur les 98 députés inscrits à ce scrutin interne. 7 ont voté blanc et 7 autres se sont abstenus.
Le chef du gouvernement devrait occuper sa… pic.twitter.com/XHUj4u3vXC
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) July 13, 2024
La France se couchera donc ce soir moins gouvernée, ou du moins, avec un gouvernement cantonné à la gestion des affaires courantes. Une situation qui pourrait durer quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. Car, entre des partenaires du Nouveau Front populaire incapables de dégoter l’oiseau rare et un bloc central incapable répondre aux exhortations d’Emmanuel Macron à un accord de “l’arc républicain“, Gabriel Attal semble devoir garder les clés de Matignon encore quelques temps.
Législatives 2024 : rôle, fonctionnement… Qu’est-ce qu’un gouvernement d’affaires courantes ? https://t.co/5xkDP27LRf
— Le Nouvel Obs (@Le_NouvelObs) July 15, 2024
Une décision tactique
En fait, l’intérêt pour le président de la République d’acter la fin du gouvernement Attal réside ailleurs. Comme le rappelle l’article 23 de la Constitution, “Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle“. Mais rien n’interdit à des ministres démissionnaires de siéger à l’Assemblée.
Or, cette démission si elle est actée, interviendra deux jours avant l’ouverture de la 17ème législature et donc de l’élection du nouveau président(e) de l’Assemblée nationale et de la nomination des élus aux postes clés. De quoi permettre aux 17 ministres élus ou réélus députés après les élections législatives anticipées, de participer au vote pour la présidence de l’Assemblée, programmé pour jeudi. Le Premier ministre et son gouvernement resteront en poste pour gérer les affaires courantes du pays jusqu’à la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale — ce qui pourrait s’éterniser. Il n’y aura “pas d’annonces, pas de Conseil des ministres, pas de déplacement sauf urgence, seule compte la marche normale de l’Etat“ explique un directeur de cabinet dans La Tribune Dimanche.
Comment Attal va gérer les affaires courantes https://t.co/DOGJmtFztd pic.twitter.com/TpLkv5GVuc
— La Tribune Dimanche (@TribuneDimanche) July 14, 2024
Situation baroque sinon incompréhensible aux yeux de l’opinion publique, justifiée dans le camp macroniste par l’importance de l’échéance. Car l’issue de cette élection qui se déroulera dans une Assemblée divisée en trois blocs et sans majorité claire, s’annonce particulièrement incertaine Il serait malvenu pour le parti présidentiel qui ne compte plus désormais que 168 membres, de se passer de 17 voix dans ce contexte (les ministres élus ou réélus ne peuvent être représentés par leurs suppléants avant un délai d’un mois suivant l’élection). Pour que ces derniers puissent participer au scrutin, il faut donc impérativement que le gouvernement soit “démissionnaire“ et passe “en affaires courantes“.