Guerre en Ukraine : sommet européen à Versailles

Quand :
10/03/2022 – 11/03/2022 Jour entier
2022-03-10T00:00:00+01:00
2022-03-12T00:00:00+01:00
Où :
Château de Versailles
Pl. d'Armes
78000 Versailles
France

Je réunirai les 10 et 11 mars prochains à Versailles les chefs d’État et de gouvernement, européens, lors d’un sommet“, a déclaré Emmanuel Macron lors d’une allocution télévisée le 2 mars dernier. Il “aura à décider“ du “nouveau modèle économique“ de l’Union Européenne (UE) rendu nécessaire par l’invasion russe de l’Ukraine, a indiqué le président de la république. “A ce retour brutal du tragique dans l’Histoire, nous nous devons de répondre par des décisions historiques« , a t-il ajouté.

Si l’ordre du jour a changé au vu de l’invasion de la Russie en Ukraine, la tenue de ce sommet était prévue depuis le début de la présidence tournante de la France à la tête de l’Union européenne à la mi-décembre. A l’origine, il devait porter “sur le modèle européen de croissance et d’investissement pour 2030“, à la suite du vaste plan de relance engagé par l’UE en pleine crise du Covid-19.

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Ce sommet informel de l’UE au château de Versailles aura à prendre des décisions sur “une stratégie d’indépendance énergétique européenne“ et sur “la défense européenne“, selon le chef de l’État. L’Europe “doit désormais accepter de payer le prix de la paix, de la liberté, de la démocratie. Elle doit investir davantage pour moins dépendre des autres continents et pouvoir décider pour elle-même, en d’autres termes devenir une puissance plus indépendante, plus souveraine“, a déclaré Emmanuel Macron.

Nous ne pouvons plus dépendre des autres, et notamment du gaz russe, pour nous déplacer, nous chauffer, faire fonctionner nos usines. Voilà pourquoi, après avoir décidé, pour la France, le développement des énergies renouvelables et la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, je défendrai une stratégie d’indépendance énergétique européenne“, a poursuivi le président français.

Un plan de résilience européen face aux conséquences de la guerre en Ukraine

D’après les informations du Monde, des discussions sont amorcées au sein des Vingt-Sept pour mettre sur pied au plus vite un nouveau fonds de mutualisation susceptible d’absorber le choc de la guerre menée par le Kremlin en Ukraine. Une annonce en ce sens pourrait même être faite lors du sommet européen informel  à Versailles. A Bruxelles, Ursula von der Leyen et la Commission ont lancé des travaux préparatoires. Le chef de l’Etat s’est aussi entretenu du sujet avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, vendredi, en marge des appels passés à la suite de la prise de contrôle par l’armée russe de la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine.

Un triple objectif, mais des moyens qui divergent

Ce sommet vise trois objectifs d’après une version provisoire de la déclaration qui doit être signé à la fin de la rencontre. Les vingt-sept doivent trouver un accord pour “augmenter sensiblement les dépenses de défense“,  arrêter de dépendre des énergies fossiles russes et adapter les règles européennes sur la dépense publique “à la nouvelle situation géopolitique“ et aux nouveaux besoins d’investissement. “C’est réellement le sommet du sursaut européen, le sommet de la souveraineté européenne“, s’enorgueillit-on à l’Elysée.

Reste que, même s’il se mettent d’accord sur ces objectifs, les dirigeants sont toutefois divisés sur la question fondamentale : “qui paie “? Paris propose de mettre en place un nouveau plan d’investissement européen modelé sur celui qui a servi à faire aux conséquences de la pandémie et financé par de la dette commune européenne. “Nous pensons qu’il y aurait de la valeur à avoir un nouveau plan de résilience au niveau européen,“ explique-t-on à l’Elysée, où on plaide pour que ce plan soit financé par de “l“endettement mutualisé“.

Plusieurs gouvernements tels que l’Allemagne et les Pays-Bas ont cependant déjà rejeté l’idée française. En visite à Paris hier, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a été clair. “À ce stade, je ne suis pas d’accord avec un NextGenerationEU acte II“, a-t-il déclaré. “Un pays comme les Pays-Bas dépenserait beaucoup d’argent non pas pour nous-mêmes, mais pour les autres. Je pense que c’était justifiable dans le cadre de NextGenEU, mais maintenant, avec tous les problèmes auxquels nous sommes également confrontés avec les prix de l’énergie dans les Pays-Bas et l’accélération de notre transition énergétique, c’est un débat différent”, a-t-il conclu.

Un renforcement de l’économie européenne

La deuxième journée du sommet, vendredi 11 mars, sera consacrée au renforcement de l’économie européenne face aux conséquences de la guerre en Ukraine. La France va proposer d’adopter un nouveau plan de relance de 800 millions d’euros, sur la base d’un emprunt collectif qui n’a pas les faveurs de l’Allemagne.

La Commission européenne lèverait des montants significatifs sur le marché obligataire, avant de les redistribuer aux Etats membres. Objectif : aider les pays européens à faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.  “Nous devons trouver de nouveaux outils pour faire face aux nouveaux problèmes que cette crise soulève“, a déclaré lundi soir le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, devant les députés européens réunis à Strasbourg.

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