La situation au Proche Orient en débat au Parlement

Quand :
23/10/2023 – 24/10/2023 Jour entier
2023-10-23T00:00:00+02:00
2023-10-25T00:00:00+02:00
Où :
Assemblée nationale- Sénat
126 Rue de l'Université
75007 Paris
France

Trois semaines après l’attaque du Hamas en Israël et l’embrasement du conflit au Proche-Orient, un débat sans vote, organisé au titre de l‘article 50-1 de la Constitution, se tient ce lundi 23 octobre à l’Assemblée nationale et le mardi 24 au Sénat, sur la situation dans la région. “Le Parlement aura l’occasion de débattre de la situation au Proche-Orient dès la semaine prochaine“, avait déclaré Elisabeth Borne le 18 octobre dernier, lors de la séance de questions au gouvernement organisée au Sénat.

Débat au Palais Bourbon

Organisé à l’Assemblée à la demande de sa présidente, Yaël Braun-Pivet et de Jean-Louis Bourlanges, le président de la commission des Affaires étrangères, ce débat sans vote permettra de “reprendre de la hauteur et rappeler nos positions“, assurait-on hier du côté de Matignon. Après une déclaration du Gouvernement sur la situation au Proche-Orient à 16h, les différents groupes politiques auront 2 heures pour faire entendre une nouvelle fois leur position. C’est Elisabeth Borne qui introduira les échanges, tandis que la patronne du Quai d’Orsay, Catherine Colonna, les conclura.

Entre les deux, un membre de chaque groupe exprimera la position de sa formation. Les socialistes seront représentés par leur président de groupe Boris Vallaud, les insoumis, par leur cheffe de file Mathilde Panot et les écologistes par Cyrielle Châtelain. Fabien Roussel, très critique vis-à-vis de LFI, représentera le groupe communiste. À droite, la parole sera donnée à Michèle Tabarot, députée LR des Alpes-Maritimes. Le camp présidentiel sera lui représenté par François Cormier-Bouligeon, député Renaissance du Cher et de Mathieu Lefèvre, président du groupe d’amitié France-Israël qui a accompagné la présidente de l’Assemblée ce weekend en Israël.

Si aucune surprise n’est à attendre ce ces discussions, le débat devrait malgré tout permettre “de clarifier les positions de chacun“, espérait une conseillère de la Première ministre contactée hier par Politico. La prise de parole de Mathilde Panot devrait être particulièrement scrutée, après le refus de LFI de qualifier les actes commis par le Hamas de “terroristes” et les propos controversés de la députée Danielle Obono.

À gauche, de profonds désaccords existent sur la qualification terroriste du Hamas – les cadres de la France Insoumise refusant d’employer ce terme. Si les députés LFI entendent appeler de nouveau à un “cessez-le feu“ et dénoncer les “crimes de guerre“ qui ont lieu au Proche-Orient, ils misent également sur ce débat pour “demander des comptes“ à Yaël Braun-Pivet qui était en visite expresse en Israël ce dimanche. Accompagnée d’Eric Ciotti et de deux autres députés, la présidente de l’Assemblée nationale s’est rendue dans deux kibboutzim attaqués par le Hamas, estimant depuis Tel Aviv, que “Rien ne doit empêcher Israël de se défendre”. Ses déclarations ont presque immédiatement été critiquées par Jean-Luc Mélenchon qui, sur X, a accusé la présidente du Palais Bourbon de “[camper] à Tel-Aviv pour encourager le massacre“. “Pas au nom du peuple français“, s’est-il indigné en postant une vidéo de la manifestation parisienne en faveur des Palestiniens.

« Je souhaite à la fois une condamnation ferme des actes terroristes commis par le Hamas, je souhaite la solidarité avec le peuple israélien, mais je souhaite aussi que la vengeance aveugle soit condamnée parce qu’elle est aujourd’hui vraisemblablement à l’origine de crimes de guerre“, a indiqué pour sa part ce dimanche, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure sur le plateau de Dimanche en Politique.

Débat au Sénat

Mardi, ce sera au tour des sénateurs de se réunir sous le même format à 17h30. Et le clivage entre la gauche d’un côté et la droite et la majorité présidentielle de l’autre fait écho à celui du Palais Bourbon. Le 11 octobre, plusieurs groupes parlementaires du Sénat, dont la majorité sénatoriale de droite et du centre, ont ainsi déposé une proposition de résolution portant sur “la condamnation des crimes terroristes perpétrés par le Hamas et le soutien indéfectible au peuple israélien“, auquel le gouvernement, n’avait pas donné suite.

En face, le groupe CRCE-K (Communiste, Républicain, Citoyen, Écologiste et Kanany) déplorait dans un communiqué que “le président de la République n’use pas de l’influence de la France pour réclamer un cessez-le-feu“. “Il faut débattre des initiatives que la France peut prendre pour la paix, ce que les populations civiles, israéliennes comme palestiniennes, attendent ardemment“, écrivaient ces sénateurs de gauche le 10 octobre.

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