Macron inaugure la Cité internationale de la langue française

Quand :
30/10/2023 Jour entier
2023-10-30T00:00:00+01:00
2023-10-31T00:00:00+01:00
Où :
château de Villers-Cotterêts
1 Pl. Aristide Briand
02600 Villers-Cotterêts
France

Après trois ans de travaux, Emmanuel Macron inaugure ce lundi le grand projet culturel de ses deux quinquennats : la très politique Cité internationale de la langue française, implantée au château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne. Quelque 500 personnes y sont attendues ce matin pour écouter le discours du chef de l’Etat, dont Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie. Des membres de l’Académie française sont également annoncés. L’initiative est toutefois dénoncée par certains des immortels, à l’instar de l’écrivain et académicien, Jean-Marie Rouart, qui dans une tribune dans le Figaro, dénonce “la muséification d’une langue que le président n’a fait que malmener“.

Villers-Cotterêts constituait un des nombreux relais de chasse de François Ier. Passant ensuite aux mains des Orléans, il devint un dépôt de mendicité sous Napoléon Ier , puis un Ehpad géré par la ville de Paris, jusqu’en 2014. C’est très symboliquement qu’Emmanuel Macron y fait escale en mars 2017. Jacques Krabal, alors député (Parti radical de gauche) de l’Aisne, profite de la venue du candidat d’En marche ! pour l’attirer dans la cour du château. L’ancien logis de chasse de François Ier n’est plus que l’ombre de lui-même, un vaisseau fantôme. Emmanuel Macron promet alors crânement : “Si je suis élu, je ferai quelque chose pour ce château“.

Concrétiser la promesse présidentielle n’a toutefois pas été une mince affaire, comme le rappelle Le Monde. Le projet a suscité bien des critiques. Au ministère de la culture, personne n’y croit. Trop flou, trop cher, le projet risque de siphonner les crédits de la Rue de Valois. La rénovation et la transformation du “château Macron“, comme le nomme les Cotteréziens, aura coûté quelque 211 millions d’euros (la première ébauche du projet était de 30 millions d’euros), dont une partie financée par le plan de relance. L’Elysée est optimiste, et pense que 200 000 visiteurs s’y presseront chaque année. Au premier rang de ses artisans, Philippe Bélaval, ex-président du Centre des monuments nationaux. C’est notamment pour mener l’entreprise à son terme que le chef de l’Etat l’a fait venir à l’Elysée en début d’année

 

Mais rénovation et la transformation du bâtiment est aussi un acte très politique — l’édifice se situe dans une ville tenue par le maire Rassemblement national Franck Briffaut. Pain bénit pour l’Elysée, qui peut, dans les mots d’un de ses conseillers, “montrer que […] le redressement du territoire ne passe pas par le repli sur soi, mais bien davantage […] vers l’ouverture“.

Un musée pour célébrer les trésors du français

Pour cela, les instigateurs du projet ont mis les petits plats dans les grands. Outre un musée, un auditorium de 250 places, douze ateliers-résidences d’artistes, le café Chez Alexandre, une librairie et un centre de formation ont été mis en place. À la tête de la Cité, la ministre de la Culture a nommé Paul Rodin, un homme de théâtre. “Je ne suis pas inquiet, nous allons faire venir des festivals, des événements, des conférences et des rassemblements, tant dans le château que dans les 55 hectares de forêt situés derrière“, indique ce dernier. Les rencontres internationales de la Francophonie de 2024, soit 88 chefs d’État et leurs délégations, se tiendront ainsi sur place. De quoi donner un coup de projecteur sur Villers-Cotterêts, et son “château Macron“.

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