Niche parlementaire du Rassemblement National

Quand :
12/10/2023 Jour entier
2023-10-12T00:00:00+02:00
2023-10-13T00:00:00+02:00
Où :
Assemblée nationale
126 Rue de l'Université
75007 Paris
France

Ce jeudi 12 octobre, les troupes de Marine Le Pen seront à l’honneur, avec la première niche parlementaire du Rassemblement National (RN) de la session parlementaire. L’ordre du jour a été concocté pendant l’été par la patronne du groupe, par le président du RN, Jordan Bardella et par le méthodique secrétaire général du groupe au Palais-Bourbon, Renaud Labaye. Sept textes sont au menu  :

  • Soutenir les femmes qui souffrent d’endométriose ;
  • Supprimer ou suspendre les allocations familiales pour les parents d’enfants criminels ou délinquants ;
  • Baisser la facture énergétique des Français et des entreprises ;
  • Interdire l’écriture inclusive ;
  • Créer un complément de revenu pour les étudiants qui travaillent ;
  • Accorder l’asile politique à Julian Assange ;
  • Renforcer le contrôle des déclarations de minorité des étrangers.

Endométriose : la proposition qui créée l’embarras dans la majorité

Le premier texte présenté par le groupe RN risque de provoquer des sueurs froides: il vise à “soutenir les femmes qui souffrent d’endométriose“. Il s’agit de faire reconnaître la pathologie comme une “affection de longue durée“ (ALD) et “les femmes victimes d’endométriose, et qui en expriment le besoin, travailleuses handicapées“. “Nous aidons les femmes à sortir d’un parcours du combattant“, a soutenu le rapporteur RN du texte Emmanuel Taché de la Pagerie, appelant les autres groupes à “renoncer aux postures politiciennes“ et à voter le texte. Pour autant, la proposition de loi du groupe RN  a été rejetée mercredi 4 octobre en commission des Affaires sociales, notamment par les députés du camp présidentiel.

 “Ça me rend dingue le fait que le Rassemblement national arrive sur le sujet“, s’est agacé le ministre de la Santé Aurélien Rousseau au micro de France Info le 28 septembre. “Je n’ai pas attendu que le Rassemblement national me sorte une proposition opportuniste pour me mobiliser sur ce sujet.“ Même agacement pour la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a jugé le mardi 3 octobre sur RTL qu’il était “dommage“ que les associations soient “victimes d’un combat politique“. Les trois groupes du camp présidentiel ont voté contre la proposition de loi en commission.

La gauche parlementaire pour sa part, reproche au RN de vouloir se donner une image de défenseur des droits des femmes, en reprenant en partie des propositions d’une résolution que la députée LFI Clémentine Autain avait fait adopter à l’unanimité en janvier 2022. “Cynisme plagiat, rien ne vous arrête […] Vous vous êtes engouffrés dans la brèche laissée par le gouvernement “ a fustigé la députée de Seine-Saint-Denis, qui avait demandé à l’exécutif de traduire sa résolution via un décret. Seuls Les Républicains (LR) n’ont pas rejeté en bloc la proposition de loi, lors de son examen en commission. Le groupe LR, seul à avoir déposé des amendements, soutient le principe du texte. La députée Isabelle Valentin ayant indiqué que son groupe serait prêt à le voter, “en fonction des discussions et des avancées“.

Une niche pour “piéger les adversaires“

Mais l’offensive orchestrée par le RN à l’occasion de sa niche parlementaire vise avant tout à tenter de piéger ses adversaires, tout en portant des thèmes qui sont chers : l’insécurité et le pouvoir d’achat. En reprenant notamment à la virgule près les textes des autres groupes ; puis, en cas de vote contre ou d’abstention, en leur intentant un procès en sectarisme.

Particulièrement visés, Les Républicains, avec la reprise de mesures réclamées par Éric Ciotti, que le patron de la droite pourra difficilement renier. Ce jour-là, les frontistes ont notamment prévu de défendre un texte copié-collé sur la droite, visant à “supprimer ou à suspendre les allocations familiales pour les parents d’enfants criminels ou délinquants“. Soit ce qu’avait proposé, dans les mêmes termes, Éric Ciotti, au lendemain des émeutes. Seule infime différence : le RN souhaite que la décision soit prise par le préfet quand la droite laisse la main au juge.

Autre exemple : les tests osseux sur les jeunes migrants pour déterminer s’ils sont ou non mineurs, en cas de litige.“En cohérence avec les textes que j’ai moi-même défendus à plusieurs reprises, je voterai la proposition de loi d’Alexandra Masson visant à instaurer des tests osseux pour évaluer l’âge réel des mineurs clandestins“, a annoncé le 4 octobre Éric Ciotti.

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