Nouvelle conférence sociale en vue d’une sortie de crise

Quand :
15/03/2021 Jour entier
2021-03-15T00:00:00+01:00
2021-03-16T00:00:00+01:00
Où :
Internet
France

Jean Castex organise ce lundi 15 mars sa troisième conférence sociale. Le Premier ministre échangera avec les partenaires sociaux en visioconférence, aux côtés du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, participera elle aussi à distance, ayant été diagnostiquée positive au COVID ce week-end. C’est le Premier ministre qui s’exprimera à sa place, à l’issue des concertations, a indiqué l’un de ses conseillers.

Objectif : sortie de crise

Au menu de cette conférence, la définition d’une méthode pour préparer la levée progressive des restrictions sanitaires et des mesures de soutien à l’économie, dans un contexte toujours très incertain. Plus généralement, le but de ce sommet est pour Matignon “d’enclencher une concertation serrée“ avec les partenaires sociaux sur la sortie de crise“, dixit une conseillère du Premier ministre dans un brief préparatoire pour la presse, vendredi.

Les sujets qui fâchent ont été mis de côté. On n’échangera donc ce lundi, ni sur la réforme de l’assurance chômage présentée le 2 mars, et unanimement décriée par les partenaires sociaux, ni sur la réforme des retraites, ni les déficits sociaux. Le gouvernement souhaite élaborer avec les partenaires sociaux une “méthode pour à la fois travailler sur les scénarios de levée de restrictions sanitaires“ et “trouver le bon calendrier, le bon dosage“, pour “travailler au débranchement progressif des aides“, a expliqué Matignon vendredi.

Un geste en faveur des travailleurs de la “deuxième ligne“

Au menu de cette troisième conférence sociale, la question des travailleurs de la “deuxième ligne“. Le gouvernement veut faire un geste en faveur de ces employés, particulièrement exposés à la pandémie pendant les confinements, notamment dans le commerce de détail, la propreté, le bâtiment, le transport routier, et dont l’activité ne s’est pas interrompue. Des salariés qui touchent en moyenne 11.950 euros nets par an soit moins qu’un smic à temps plein, selon le ministère du Travail. Dans les faits, la définition exacte de cette catégorie de salariés a été très délicate à trancher. La mesure touchera donc vraisemblablement un public plus large.

Selon le président de la CFTC, Cyril Chabanier, “le principe de la prime est acté“, mais ses modalités exactes restent à définir. Selon la piste évoquée ces derniers jours, il pourrait s’agir d’un coup de pouce exonéré de charges et d’impôts, calqué sur le modèle de la prime Macron. Le gouvernement pourrait demander à quinze branches professionnelles regroupant ces salariés restés au contact du public et exposés pendant les deux confinements, de négocier les conditions de versement de ce coup de pouce financier.

Si Matignon a martelé que “rien n’est arrêté“ et que la décision, “une prime ou autre chose“, sera prise en concertation ce lundi, l’annonce a créé une panique dans les rangs du Patronat . “On n’est même pas sorti de la crise, certaines entreprises sont à genoux, et d’autres, qui ont donné une prime en 2020, se croyaient quittes“ réagit un poids lourd patronal.

Baisser la voilure des dispositifs d’urgence

Bruno Le Maire qui participera lui aussi aux discussions, “pour faire un point sur la situation économique et la mise en œuvre des mesures de soutien aux entreprises“. Autrement dit, comment retirer la perfusion ? Comment sortir du “quoiqu’il en coûte”, débrancher les aides sans faire trop de dégâts ?

Le sujet peut sembler anachronique, alors que la tension sanitaire monte en Ile-de-France. Mais pour le patron de la CFDT Laurent Berger, il est important d“anticiper“ et d’éviter un arrêt “brutal“ des aides aux ménages et aux entreprises.“Nos concitoyens ont besoin d’entendre aussi un discours positif et le discours positif, c’est de commencer à dire comment on sort de cette crise, comment on accompagne le rebond“, indique pour sa part le président de la CFTC Cyril Chabanier.

Une autre annonce touchera à la prolongation des aides exceptionnelles à l’embauche des jeunes et au recrutement d’alternants, qui devaient s’arrêter fin mars et seront au minimum prolongées jusque fin mai. Plusieurs scénarios sont envisagés pour baisser la voilure en douceur de ces dispositifs d’urgence.

Le premier concerne la prime allant jusqu’à 4 000 euros pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans à temps plein. Essentiellement réclamée par des TPE et PME, elle a fait l’objet de 338 027 demandes et 210 000 ont été validées. Soit un impact deux fois plus faible qu’une mesure similaire de 2008. Soit le dispositif est prolongé jusqu’à fin mai, en limitant son champ à 1,6 smic contre 2 smic actuellement ; soit il passerait à 1,6 smic à compter du 1er juin mais en ciblant certains secteurs malmenés par la crise, avec une prolongation jusqu’à fin octobre voir décembre.

 

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