Première motion de censure pour Gabriel Attal

Quand :
05/02/2024 Jour entier
2024-02-05T00:00:00+01:00
2024-02-06T00:00:00+01:00
Où :
Assemblée nationale
126 Rue de l'Université
75007 Paris
France

C’est à 10 heures ce lundi 5 février, que Gabriel Attal aura à affronter sa première motion de censure à l’Assemblée, déposée le 30 janvier par les députés de la Nupes, avant même que le Premier ministre ait prononcé sa déclaration de politique générale. Il s’agit d’avoir, “puisque nous n’avons pas de vote de confiance, un vote de défiance“,  avait formulé la patronne du groupe Insoumis, Mathilde Panot.

Que revendiquent les députés de gauche des quatre groupes de gauche – LFI, PS, écologiste et communiste – dans leur motion ?  “Sans objectif politique clair, sans portefeuilles ni périmètres ministériels définitivement actés, M. Gabriel Attal est, depuis trois semaines, le capitaine d’un bateau à la dérive“, lit-on dans leur texte. “S’affranchir du vote de confiance, c’est choisir de déroger aux principes fondamentaux d’une démocratie parlementaire“, poursuivent-ils, dénonçant “la continuation des méthodes les plus autoritaires que permet la Ve République, au service d’un mandat présidentiel crépusculaire sans majorité parlementaire, ni populaire“.

Gabriel Attal n’a pour lui qu’une majorité relative (de 170 députés Renaissance et 51 Modem), donc en théorie, ses opposants pourraient réunir le nombre de votes nécessaires. Mais il dispose de la même sécurité qui a permis à Élisabeth Borne d’échapper avant lui à une trentaine de motions de censure : la difficulté de ses adversaires à voter ensemble. Les députés signataires n’auront que peu de soutiens dans les rangs plus à droite de l’hémicycle.

Le “Non “du Rassemblement National

La motion ne sera vraisemblablement pas votée par le Rassemblement national, ainsi que l’ont expliqué Marine Le Pen ou Sébastien Chenu la semaine passée. La motion de censure de la gauche “annoncée avant même le discours (…) décrédibilise ceux qui l’ont déposée“, a ainsi estimé mardi 30 janvier la patronne des 88 députés RN. Une position confirmée par le numéro 2 du parti “Le RN ne va « probablement pas voter » la motion de censure contre le gouvernement Attal, a affirmé M. Chenu, malgré l’absence, selon lui, “d’axe politique“ dans le discours de politique générale du Premier ministre. Le Rassemblement National devrait donc passer son tour,  même si le “probablement“ du vice-président de l’Assemblée nationale laisse une porte ouverte à un changement d’avis de dernière minute.

Nous ne partageons en rien la vision des Insoumis

Si la droite hésite à déposer sa propre motion de censure à une occasion prochaine, le président des Républicains a fait savoir que les députés de son parti ne voteraient pas celle d’aujourd’hui.dont le patron Éric Ciotti a clairement énoncé mercredi : “Nous ne voterons pas la motion de censure des Insoumis. Parce que nous ne partageons en rien la vision des Insoumis .“ Ce qui ne signifie pas que le groupe est fermé à toute idée de censure, mais simplement qu’il a son propre agenda. La droite fait toujours planer la menace d’en déposer une par elle-même, qui aurait a priori davantage de chances de réunir les voix suffisantes.

Reste les indépendants du groupe Liot, qui au printemps, lors du combat autour de l’âge de la retraite, avaient réussi à fédérer une opposition inédite à laquelle il n’a manqué que deux voix pour renverser Élisabeth Borne. Si sur le papier des députés Liot pourraient être sensibles aux arguments de défense de la “démocratie parlementaire“ présentés par la gauche, dans les faits la censure de ce groupe de 22 membres, dont des transfuges de la majorité relative qui restent proches des options politiques défendues par Gabriel Attal, reste peu crédible.

 

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