Une mobilisation inédite
La mobilisation qui se dessine, à partir de ce vendredi, a ceci d’“inédit“, qu’elle réunit les six syndicats représentatifs du secteur, les organisations et associations professionnelles et jusqu’aux jeunes médecins, étudiants et internes. Tous parlent d’une unité “historique “ et serrent les rangs autour de deux revendications “partagées par tous“, selon Franck Devulder, patron de la Confédération des syndicats médicaux français : “Donner les moyens à la médecine libérale de pouvoir écrire une convention médicale ambitieuse “ et “faire reculer les aspects coercitifs de la proposition de loi Valletoux“.
Un “chiffon rouge“ : la loi Valletoux
Car , c’est bien de cela dont il s’agit. Fixé initialement le 13 octobre au Sénat – point de départ de l’action syndicale- puis reportée à la fin du mois, la proposition de loi du député Horizons Frédéric Valletoux visant à “améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels“, continue de cristalliser toutes les tensions. Et ce, malgré le rejet lors de l’examen du texte en première lecture à l’Assemblée, des mesures coercitives relatives à la répartition territoriale des médecins, portées par la voie d’amendements. Beaucoup redoutent que ce texte ne porte en germe de nouvelles obligations pour les praticiens libéraux en matière de “permanence des soins“, c’est-à-dire notamment de gardes. Ils demandent “la suppression de toutes les mesures coercitives pesant sur la médecine libérale dans la PPL VALLETOUX“. En particulier, l’obligation individuelle de garde ou d’astreinte et l’obligation de les assurer à l’hôpital public.
Mettre la pression sur le gouvernement
Cette grève des praticiens, dont seulement à peu près 10 % des effectifs sont syndiqués, est aussi une façon de faire monter la pression, à la veille d’une échéance-clé : la reprise des négociations autour de la future convention médicale avec l’Assurance-maladie. Ce contrat fixant, pour cinq ans, les conditions d’exercice et de rémunération de toute la profession. Après l’échec des négociations conventionnelle l’hiver dernier, les médecins sont toujours remontés contre un règlement arbitral qui a fixé les tarifs des consultations à 26,50 euros pour les généralistes et 31,50 euros pour les spécialistes, soit une revalorisation de 1,50 euro. Ils réclament la reprise immédiate des discussions et une revalorisation “ambitieuse“ et demandent selon les organisations, entre 30 et 50 euros pour la consultation de base. “Nous mettons en garde le gouvernement sur l’extrême tension dans la profession“, avait averti le 12 septembre Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de la principale organisation de généralistes.