Marche contre l’antisémitisme à Paris

Quand :
12/11/2023 Jour entier
2023-11-12T00:00:00+01:00
2023-11-13T00:00:00+01:00
Où :
Place des Invalides- Palais du Luxembourg
Rond-Point du Bleuet de France
75007 Paris
France

La République est en danger ; ses fondements mêmes sont attaqués. Il est temps de réagir, il est temps de retrouver ce qui fait la force de notre pays ; le respect des droits de l’homme et de la laïcité, pilier de notre modèle humaniste.“ “Pour la République et contre l’antisémitisme, marchons.“ Face à la recrudescence d’actes antisémites en France, le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale ont appelé le 7 novembre dernier dans les colonnes du Figaro, à l’organisation d’une grande marche civique ce dimanche 12 novembre, à Paris.

Elle est indispensable cette concorde nationale. Nous croyons en notre démocratie et à la force de la République.“Et c’est pour ça que nous appelons à une marche pour la République, et contre l’antisémitisme“ a indiqué le 8 novembre Yael Braun-Pivet, invitée du 20 heures de TF1.

Le cortège reliera symboliquement le Palais Bourbon et celui du Luxembourg, à partir de 15 heures, au départ de l’esplanade des Invalides, dans le 7ème arrondissement de la capitale. Il “empruntera l’avenue du Maréchal Gallieni, le Quai d’Orsay, les boulevards Saint-Germain, Saint-Michel“, indique le communiqué de la préfecture de police de Paris. La marche prendra fin vers 19 heures, au niveau de la Place Edmond Rostand, dans le 6e arrondissement.

Plus de 3000 forces de l’ordre mobilisés

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé qu’un “très gros dispositif de sécurité“ sera mis en place à l’occasion de la marche. Plus de 3.000 policiers et gendarmes seront ainsi mobilisés et des unités d’élite comme la BRI seront également déployées. Un arrêté de la préfecture de police prévoit par ailleurs le déploiement de mesures de police. Un autre autorise la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras embarqués sur des drones. Enfin, des mesures de circulation ont été prises dans le périmètre de la marche.

Le couple exécutif

De nombreux politiques, anciens présidents, membres du gouvernement, représentants de partis, membres des corps constitués… ont répondu présents à l’appel lancé par les présidents des deux chambres, Yael Braun-Pivet, pour l’Assemblée nationale et Gérard Larcher, pour le Sénat.

Macron absent 

Après avoir laissé plané le suspense, l’Élysée a fait savoir vendredi que le chef de l’État ne sera pas présent ce dimanche à la marche contre l’antisémitisme. Le président de la République “combat sans relâche toutes les formes d’antisémitisme depuis le premier jour.“ Voilà pourquoi il “salue avec respect celles et ceux qui, dimanche, marcheront pour la République, contre l’antisémitisme et pour la libération des otages“, indique la présidence.  Ce samedi, le président a affirmé qu’il serait “par le cœur et par la pensée“ à la manifestation, en dénonçant “beaucoup de confusion“ et “de  récupération“ à ce sujet.

Plusieurs anciens présidents de la Vème république sont en revanche annoncés. Ce sera le cas de Nicolas Sarkozy, mais aussi de son successeur François Hollande, qui a été invité au rassemblement par Yaël-Braun Pivet.

Borne au rendez-vous

Olivier Véran a clarifié mercredi la position du gouvernement. Il a ainsi annoncé qu’Élisabeth Borne, dont le père de confession juive a été déporté, répondrait présente dimanche à l’occasion de cette marche. La Première ministre sera aux côtés de la plupart des membres de son gouvernement. Plusieurs d’entre eux, à l’image de Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Clément Beaune ou Gabriel Attal, ont confirmé leur participation. Selon BFMTV, Aurélien Rousseau, Aurore Bergé, Stanislas Guérini et l’écrasante majorité du gouvernement répondront présents. L’actuel maire du Havre et ancien Premier ministre, Édouard Philippe, se rendra lui aussi à la marche.

En tête de cortège, les présidents des deux chambres

Pour la République, contre l’antisémitisme“ : c’est derrière une banderole avec cette inscription que les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher mèneront le cortège. Les présidents des deux chambres ont annoncé qu’ils “ne défileront pas à côté du Rassemblement national.“. Derrière cette banderole, François Hollande et Nicolas Sarkozy, des anciens Premiers ministres, les représentants des cultes, des grandes institutions publiques ou encore des associations comme le Crif ou la Licra. Aucun chef de parti politique ni président de groupe parlementaire ne sera admis dans le cortège de tête, pour tenter de donner le moins possible une coloration politique à cette marche présentée comme “civique“.

Derrière, la majorité et une large partie de la gauche, loin du RN

Renaissance prend ses distances et LR participe sans réserve

Le patron de Renaissance, Stéphane Séjourné a confirmé la présence de son parti, tout en appelant “solennellement les organisateurs ainsi que les partis politiques à ne pas être les complices de la banalisation d’un parti fondé par des antisémites“. Dès l’annonce de la tenue de cette marche, Éric Ciotti, a également annoncé qu’il y prendrait part mais sans émettre de réserves. “Poser des interdits à la présence à une marche républicaine contre l’antisémitisme est une faute“, a réagit le patron des Républicains.

Rassemblement national et Reconquête persona non grata

Invitée de RTL mercredi 8 novembre, Marine Le Pen a confirmé sa présence à cette marche, ainsi que celle du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. “J’y participerai, Jordan Bardella y sera, l’ensemble de nos élus y seront et j’appelle tous nos adhérents et électeurs à se joindre à cette manifestation“, a indiqué Me Le Pen. “Le RN n’a pas sa place dans la manifestation contre l’antisémitisme prévue dimanche“, a riposté dans la foulée le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.  Sur le réseau social X, Eric Zemmour et Marion Maréchal ont également annoncé leur présence et celle des adhérents de leur parti Reconquête. Une présence des forces politiques d’extrême droite, qui fait débat au sein des partis politiques. De nombreuses voix dans la société civile se sont également élevées pour exclure ces formations politiques, historiquement antisémite, du rassemblement de ce dimanche.

PS, PCF et EELV présents, mais “avec cordon sanitaire“

C’est la même gêne qui parcourt les rangs d’une partie de la gauche. Les partis socialiste, communiste et écologiste ont certes indiqué, qu’ils participeront à la marche. Mais dans un communiqué commun, ils conditionnent leur présence à “un cordon républicain“, afin de séparer le cortège du “Rassemblement national et les forces d’extrême droite“ des  “républicains et progressistes“. “Nous défilerons avec les forces progressistes.  Une marche contre l’antisémitisme, oui !  Avec les héritiers de la Waffen SS, non !“, a déclaré mercredi, Fabien Roussel. “Au regard de son histoire, le RN n’a pas sa place dans un tel rassemblement contre l’antisémitisme. Nous ne défilerons pas avec eux“, a ajouté le patron du Parti Communiste.

LFI boycotte le rassemblement

La France Insoumise (LFI) critiquée depuis sa réaction aux attaques du Hamas le 7 octobre dernier en Israël, a annoncé son boycott de l’évènement. “Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme“, ont ainsi affirmé les élus LFI dans un communiqué publié mercredi. Sur les réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon a quant à lui brocardé un “rendez-vous “des “amis du soutien inconditionnel au massacre“, en référence aux bombardements israéliens sur Gaza.

LFI appelle à manifester samedi à Paris “contre la guerre, pour un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages“, où une manifestation à l’initiative du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens est organisée place de la République.

 

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